Login
Menu et informations
DEMONGEOT, Denis (1714-1787)
État civil
NOM : DEMONGEOT     Prénom(s) : Denis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DEMONTGEOT
DE MONGEOT
MONGEOT
MONJOT
MOUGEOT
Date(s) : 1714-9-26   / 1787-1-21 
Notes biographiques

Denis DEMONGEOT, d'origine bourguignonne, entre à la psallette de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Ses talents de compositeur le font recevoir dès sa sortie comme maître de musique dans plusieurs cathédrales dont celle de Tours. Recommandé par l'abbé GOULET, il revient à Chartres en 1756 avant de succéder à ce dernier cinq ans plus tard à la prestigieuse maîtrise de Notre-Dame de Paris. Des problèmes de santé l'obligent à se retirer dès 1770 mais, devenu chanoine de Saint-Denis-du-Pas, il continue à résider dans le cloître où il s'éteint en 1787.

• 26 septembre 1714, Maxilly-sur-Saône [Côte-d'Or] : Lorsque Denis DEMONGEOT vient au monde, son père Jean-Baptiste Demongeot est contrôleur au bureau des Fermes du Roi. Sa mère se nomme Jeanne Delavaux.

• 8 avril 1724 -1734, Chartres [Eure-et-Loir] : Denis DEMONGEOT est enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame. Est-ce grâce au réseau paternel qu'il se retrouve à Chartres ? Parce que la famille y aurait emménagé ? À la psallette, il fréquente Michel MILCENT. En 1731, il fait chanter une messe le jour de l'épiphanie. En 1733, il obtient un canonicat de Saint-Nicolas (fondation Thiersault), puis sort en 1734 avec 150 livres de gratification, 50 livres pour habit plus 10 livres pour deux messes. Pendant sa période de formation, il a reçu l'enseignement musical des maîtres de musique suivants, René Louis LEGRAS ( 1725-1731) et Louis HOMET (1731-1734).
• 20 septembre 1732, Chartres ? : Denis DEMONGEOT, alors grand enfant de chœur, devient clerc tonsuré. Bien que nul démissoire ne soit indiqué, il est probablement tonsuré à Chartres.

• 12 mai 1734, Saint-Omer [Pas-de-Calais] : D'après Clerval, il postule à la direction de la maîtrise de la cathédrale de Saint-Omer dès sa sortie de la psallette de Chartres. Philippe Masingarbe, à partir des registres capitulaires, précise que c'est à la date du 12 mai 1734 que Denis DEMONGEOT est nommé maître de chant à la cathédrale de Saint-Omer pour huit sols par jour, outre les distributions aux vicaires [soit 146 livres / an + les distributions].

• 11 mai 1735, Saint-Omer : Il démissionne de son poste de maître de chant. En une seule année d'exercice, il avait été productif sur le plan de la composition musicale puisque dans l'inventaire des musiques de 1748, on trouve de lui sept messes, un Te Deum, quatorze motets, onze hymnes, huit Magnificat, neuf leçons de Jérémie.

• 23 juillet 1741, Rodez : Denis DEMONGEOT maître de musique de la cathédrale Notre-Dame est le parrain de Jeanne-Denis, fille d’Antoine TEYSSANDIER l’un des musiciens de la cathédrale et de Catherine Chauzy. Le souchantre François MERCADIER signe également l’acte de baptême.
• [Avant décembre 1741], Rodez : Denis DEMONGEOT, maître de musique de la cathédrale, reçoit une lettre du chapitre de Périgueux lui proposant le poste de maître de musique. DEMONGEOT semble très désireux de partir rapidement ; le chapitre de la cathédrale de Rodez lui accorde un certificat. Le sieur CUFFER, prébendé, vicaire de chœur, est nommé pour assurer la régie de la maîtrise, mais il refuse le poste. C’est finalement DABAN qui assure un intérim en 1742.
• Fin décembre 1741, Périgueux : Denis DEMONGEOT est maître de musique de la cathédrale.

• 22 avril 1743, Périgueux : L'acte de baptême à Saint-Silain du petit Jean Jossot, fils de Joseph JOSSOT organiste de la cathédrale Saint-Front, et de son épouse Anne Cambre, est souscrit de dix signatures, parmi lesquelles on remarque celle de "Demongeot prébandier Ch Mtre de Musique Diacre". Cette signature apporte des précisions sur le statut de Denis DEMONGEOT, qui est donc alors non seulement maître de musique de la cathédrale, mais aussi chanoine prébendé et diacre.

• 9 juin 1744, Dijon : Les comptes de la fabrique Saint-Médard de Dijon indiquent "15# à DEMONGEOT Mtre de musique de St-Médard que la fabrique a coutume de donner". Ce libellé peut se comprendre ainsi, par référence aux formulations équivalentes des années encadrantes : "maître de musique de la cathédrale ayant dirigé la musique de la St-Médard".
À une date qui reste à préciser, après avril 1743 et avant juin 1744, Denis DEMONGEOT est donc devenu maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Dijon, poste dans lequel il semble avoir succédé à Joseph GARNIER.

• 13 juin 1745, Dijon : DEMONGEOT, maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne, touche 15 livres de la fabrique de la paroisse Saint-Médard "pour aug[mentati]on de Musique à la feste de la St Médard suivant sa quittance dudit jour".

• 1746, Dijon : Il figure toujours dans les pièces comptables de la cathédrale Saint-Étienne.

• [Date inconnue, avant 1750], Dijon ? : Il devient prêtre.

• 1747-1750 [?], Verdun [Meuse] : D'après une note de l'archiviste du chapitre de Toul, DEMONGEOT aurait été maître de musique de la cathédrale de Verdun durant trois ans, avant d'arriver à Toul.
• 12 décembre 1749, Verdun ? : Le chapitre de Rodez écrit au sieur DEMONGEOT, ancien maître de musique du chapitre cathédral, pour lui demander s’il croit le sieur DALMAYRAC capable d’assurer la direction de la maîtrise. La réponse de DEMONGEOT n’est pas connue, mais en avril 1750 c’est Nicolas HENRY qui est nommé à la maîtrise de Rodez.

• 8 mai 1750, Toul [Meurthe-et-Moselle] : "DE MONGEOT", prêtre du diocèse de Dijon, est reçu maître de musique de la cathédrale de Toul. On précise qu'il est arrivé le 28 avril. On lui donne "20 livres par semaine, 12 cordes de bois, 200 de fardeaux et une banne de charbon tant pour sa nourriture que pour celle des six enfants de chœur". On lui promet un bénéfice de 600 livres. De fait, il est nommé aux chapelles vacantes par la mort de son prédécesseur Jacques DE LONAY.
• 7 août 1750, Toul : Le chapitre, ayant décidé de faire de "grosses orgues", envoie DEMONGEOT, maître de musique, NOIREL et MARTELET, organistes, à Lunéville pour voir le travail du facteur qui y travaille pour le roi de Pologne.
• 8 janvier 1751, Toul : DEMONGEOT présente le nommé THIERY, haute-contre sortant de la maîtrise de Verdun, qu'il veut bien "prendre en pension jusqu'à ce que sa voix soit bien formée".
• vers mars 1753, Toul : DEMONGEOT quitte la cathédrale. Le successeur de DEMONGEOT est en effet reçu le 22 septembre 1753, après six mois de vacance, durant lesquels un musicien a dirigé la musique.
Lemoine, archiviste du chapitre de Toul, écrit : "Le Sr de Mongeot a été alternativement à Verdun, à Toul, à Tours et à Chartres sa patrie où il avoit été enfant de chœur, 3 ans partout. Aujourd'hui (1764) il est à l'Eglise de Paris. C'est un très habile homme : sa composition riche et savante l'a fait partout admirer"

• 7 janvier 1754, Tours : Il signe comme "prêtre, bénéficier de l’Église de Tours et maître de musique de ladite Eglise" au mariage, paroisse Saint-Vincent, de Joseph Verger, jardinier, veuf de Catherine Broc, avec la fille d'un laboureur.

• 28 juin 1756, Tours : DEMONGEOT est maître de musique de la cathédrale Saint-Gatien. Antoine GOULET, alors maître de musique de Notre-Dame de Paris, le recommande au chapitre de Chartres qui cherche un nouveau maître pour la psallette de la cathédrale.

• 7 juillet 1756-15 avril 1761, Chartres : Denis DEMONGEOT est maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Le 4 août 1756, il est reçu chanoine de Saint-Piat (chapelle attachée à la cathédrale offrant des prébendes aux chantres). Il réussit avec l'aide du maître de grammaire Michel MILCENT à remettre de l'ordre à la psallette, ce qui avait tant posé problème à ses prédécesseurs. En 1757, il dédicace un recueil de messes au chapitre, et en obtient 288 livres.
À son départ, le chapitre l'interroge sur plusieurs candidats susceptibles de le remplacer. Le 2 mai, il recommande pour lui succéder Louis BACHELIER, maître de musique à Angers. Toutefois, le jour de sa démission, le 15 avril 1761, il avait remis aux chanoines une lettre de POLLIO, maître de musique de la Sainte-Chapelle de Dijon, qui offre ses services pour la direction de la maîtrise. Cela prouve qu'il avait informé son compatriote dijonnais en amont de l'officialisation de son départ. D'autres candidats se manifestent : ROUSSEAU de Beauvais, HÉRISSÉ de Meaux, le maître d'Évreux… C'est finalement DELALANDE, de Soissons, qui obtient le poste.

• 13 avril 1761, Paris : Denis DEMONGEOT est nommé maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Paris, succédant à Antoine GOULET. Les chanoines collent sa lettre d'acceptation dans leur registre : "Messieurs, Plus je considere l'honneur que vous venés de me faire car me n'omant maitre de musique de votre Eglise plus la crainte augmente a la vüe de mon peu de talent. S'il est vray que la reconnoissance pour les bontés de messieurs du chapitre de Chartres met porté a resister longtems aux grands avantages qui m'ont été proposé de votre part ; la mefiance que j'ay de moy même de ne pouvoir remplir dignement le poste dont je n'ose me charger qu'en tremblant, n'a pas peu contribué au délai que j'ay mis à repondre a vos attentes. l'indulgence que j'espere trouver chez vous, Messieurs, m'encourage et me fait faire une demarche a laquelle je n'aurois jamais eu la temerité de penser si je ne me confiois a vos bontés. J'ose prendre la liberté de vous assurer, Messieurs, de ma reconnoissance entier, dont je m'efforceray de vous donner des preuves par mon assiduité a mes devoirs, je suis avec le plus profond respect, Messieurs, Votre tres humble et tres obeissant serviteur, Demongeot [de Chartres, le 16 avril 1761].
• 16 novembre 1761, Paris : Denis DEMONGEOT, prêtre du diocèse de Dijon, maître de musique de la cathédrale de Paris, succède à NICOLLE comme chapelain de Sainte-Catherine, bénéfice sous-diaconal. 

• 15 octobre 1764, Paris : Il succède à Jean Edmond ROY comme chanoine-diacre de Saint-Denis-du-Pas. Sa chapelle passe à BERTIER.

• Juin 1770, Paris : Ayant appris que la collégiale de Beaune [Côte-d'Or] cherchait un maître après la démission de Nicolas ROZE, François MARC, qui semble alors résider à Paris, se rend chez l'abbé DEMONGEOT. Celui-ci, après avoir expertisé sa musique, l'envoie chez le chanoine Leblanc, correspondant du chapitre beaunois dans la capitale. Ce dernier l'encourage à postuler par lettre auprès du chapitre. Ce que le jeune homme fait le 15 juin 1770, donnant comme adresse pour la réponse : "a mr labbé de Mongeot, maitre de musique de l'eglise notre-dame pour remettre a mr Marc a paris".
• 18 juin 1770, Paris : DEMONGEOT présente sa démission du poste de maître de musique pour raisons de santé. Les chanoines décident de lui verser une gratification de 400 livres ainsi qu'une pension annuelle de 200 livres. C'est l'abbé DUGUÉ qui lui succède.

• 17 mai 1771, Paris : Denis DEMONGEOT est chargé de suppléer DUGUÉ pendant le séjour que celui-ci effectue au séminaire afin d'y suivre des exercices spirituels.
• 18 novembre 1771, Paris : DEMONGEOT prend la suite de NICOLLE dans l'une des deux vicairies de Saint-Aignan.

• 25 mars 1782, Paris : Denis DEMONGEOT obtient le canonicat sacerdotal de Saint-Denis-du-Pas vacant par le décès de GOULET

• 12 mai 1783, Paris : Il rédige son testament dont les clauses sont toujours valables à son décès, en particulier en ce qui concerne ses dons aux pauvres. Le couple de domestiques qui est à son service recevra, en outre, ses habits civils ; les sacristains de la cathédrale ses habits ecclésiastiques et des tabatières. L'abbé DEMONGEOT se souvient aussi de deux relations nouées lors de ses passages tourangeau et chartrain. Enfin, il évoque des filleuls, les Danjan père et fils qui seront bénéficiaires de son argenterie. Il ne semble plus avoir aucune famille avec laquelle il entretiendrait des relations affectueuses.

• 7 mai 1784, Paris : Il obtient un congé pour soigner sa santé délicate "à la campagne" jusqu'à la fête de l'Ascension.

• 12 décembre 1785, Paris : Il percevra 240 livres en raison de ses infirmités habituelles qui seront distribuées selon ses besoins par LE BAULT, petit distributeur.

• 21 janvier 1787, Paris : L'abbé Denis DEMONGEOT meurt dans le petit appartement qu'il occupait au second étage de la maison canoniale de l'abbé DUCHESNE, cloître Notre-Dame. Il avait loué une partie de son propre appartement à son confrère MERLIN. Dès le lendemain, son testament olographe est déposé en l'étude de maître Dosne, qui se trouve sur le parvis Notre-Dame, par son exécuteur testamentaire, l'abbé LE BAULT.
• 29 janvier 1787, Paris : Le bailli de la justice capitulaire dresse son inventaire après décès. Un seul héritier s'est présenté ; il s'agit d'un "cousin issu du germain", Jean-Pierre François Larcher Daubcourt, qui a passé une procuration en juin 1786 depuis Saint-Pétersbourg où il se trouvait pour affaires, et d'où il ne semble pas encore revenu. Le montant total de l'inventaire s'élève à près de 3 000 livres dont la moitié en espèces trouvées déjà préparées dans de petits sacs au domicile du défunt. Elles serviront à récompenser le couple de domestiques qui était à son service et à soulager les pauvres de la paroisse "Saint-Jean-le-Rond-Saint-Denis". Madame Verger, qui vit à Tours, reçoit aussi une somme d'argent ; peut-être s'agit-il de la femme du jardinier dont le mariage fut célébré en 1754 par DEMONGEOT.
• 31 janvier 1787, Paris : Son canonicat de chanoine-prêtre de Saint-Denis-du-Pas passe à Jean-Baptiste-François GUILLEMINOT DUGUÉ.

Mise à jour : 6 mars 2021

Sources
Almanach musical de 1775 ; Almanach musical de 1779 ; Almanach musical, 1776 ; An/ LL 232/33/1  ; F-Ad12/ 3 G 263 ; F-Ad12/ 3 G 265 ; F-Ad12/ 4 E 212-3 ; F-Ad21/ 5 MI 25 R 41  ; F-Ad21/ G 2634 ; F-Ad21/ G 3601 ; F-Ad21/ G 702 ; F-Ad21/ G 703 ; F-Ad21/ G 715 ; F-Ad24/ BMS Périgueux, St-Silain ; F-Ad28/ G 329 ; F-Ad28/ G 552 ; F-Ad28/ G298 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 737 ; F-An/ H5/3674/2 ; F-An/ LL 232/ 29 [2] ; F-An/ LL 232/ 30/ 1 ; F-An/ LL 232/ 30/ 2 ; F-An/ LL 232/ 39/ 1 ; F-An/ LL 232/ 39/ 2 ; F-An/ LL 232/ 40 ; F-An/ LL 232/30/3 ; F-An/ LL 232/31/1 ; F-An/ LL 232/31/2 ; F-An/ LL 232/31/3 ; F-An/ LL 232/32/3  ; F-An/ LL 232/33/2 ; F-An/ LL 232/36/1 ; F-An/ LL 445 ; F-An/ LL232/38/1 ; F-An/ MC/ ET/ LXXXII/ 619 ; F-An/ Z/2/3133 ; G. Clanché, La musique, le chœur, le bas-chœur de la cathédrale de Toul, 1935 ; J.-A. Clerval, L'ancienne Maîtrise de ND de Chartres..., 1899 ; J.Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers..., 1983 ; P. Masingarbe, "Les maîtres de musique au chapitre Notre-Dame de Saint-Omer…", 2017.

<<<< retour <<<<