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DEPEIGNE, Marie Samuel Auguste (1765-1838)

DEPEIGNE, Marie Samuel Auguste (1765-1838)

État civil
NOM : DEPEIGNE     Prénom(s) : Marie Samuel Auguste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DESPEIGNE
DE PEIGNE
DE PIN
Date(s) : 1765-10-21  / 1838-6-14
Notes biographiques

En citant Marie Samuel Auguste DEPEIGNE au nombre des musiciens d’Église 1790, il s’agit d’une entorse. Certes DEPEIGNE était musicien en 1790, certes il avait été enfant de chœur jusqu’en septembre 1782, date à laquelle il quitte la maîtrise, probablement trahi par sa voix au moment de la mue. Il va cependant se révéler musicien et compositeur à part entière, conservant des liens d’amitié avec ses ex-confrères du bas-chœur tel le dénommé FETU. Engagé dans les Volontaires de Mayenne-et-Loire il fait plusieurs campagnes avant de renoncer et retrouver son Anjou en 1801. L’archiviste Célestin Port a dressé un portrait attachant de DEPEIGNE à partir de cette époque : « Dès lors sa vie fut vouée tout entière à l’enseignement de la musique, où il excellait et dont il resta pendant 40 ans le maître recherché et particulièrement aimé. Il n’a d’ailleurs rien publié de ses nombreuses compositions, conservées encore manuscrites. Son portrait aux crayons de couleur existe chez sa fille et rappelle bien cette bonne et vive physionomie d’artiste, toute souriante à l’affection publique ».

• 22 octobre 1765, Saint-Clément-des-Levées [M&L] : Marie Samuel Auguste, issu d'une famille de notables, est baptisé en l'église paroissiale par le vicaire Adeline d'une autre paroisse. Son père est notaire royal du siège de Beaufort [M&L]. Son père décède prématurément à 41 ans le 25 janvier 1767.

• [1772]-23 septembre 1782, Angers : Marie Samuel DEPEIGNE est présent à la psallette de la cathédrale Saint-Maurice comme petit enfant de chœur puis grand enfant de chœur. Le maître de psallette était jusqu'à 1775 Guillaume François ROSÉ puis Pierre VOILLEMONT dont il restera proche. DEPEIGNE y côtoie quelques mois René FETU entré en mai 1782. Les deux hommes resteront liés. À sa sortie de la maîtrise, DEPEIGNE reçoit selon l'usage 160 lt décomposés en 100 lt pour ses services et 60 lt d'habillement. Il ne semble pas avoir bénéficié de contrat d'apprentissage.
•1782-[1790], Saumur [M&L] et Nantes : L'archiviste Célestin Port rapporte qu'à sa sortie de la maîtrise DEPEIGNE s'est établi dans le commerce d'abord à Saumur [M&L], puis à Nantes.

 En 1790, si Marie Samuel Auguste DEPEIGNE ne fait pas partie du personnel ecclésiastique du diocèse, il ne fait cependant guère de doute qu'il exerce la musique en ville ainsi que va en témoigner son engagement militaire.
• 1791-1792, Angers : Toujours selon C. Port, DEPEIGNE s'engage dans le Ier bataillon de Mayenne-et-Loire [premier nom du département de Maine-et-Loire] sous le commandement de Beaurepaire. Parti vers le front Est, le régiment connaît succès et débâcle à Verdun où Beaurepaire se suicide après avoir refusé de rendre la ville. Les angevins vont préférer s'en retourner au pays.
• 1793, Angers : Revenu en Anjou, DEPEIGNE rejoint le Vème bataillon commandé par Bonchamps qui sera arrêtée à Saint-Florent-le-Vieil par l'armée vendéenne. Célestin Port livre deux versions romanesques de la libération des 5000 Bleus retenus prisonniers dans l'église de Saint-Florent. Il semblerait, selon la première et les Mémoires de Mme Bonchamps, que son mari mourant, pour éviter un ultime carnage, ait exigé que les prisonniers soient libérés au lieu d'être laissés à la vindicte de ses troupes. La seconde hypothèse est en lien avec la musique et voudrait que DEPEIGNE se voyant condamné ait "chanté des airs de sa composition, quand sa voix fut reconnue par un de ses anciens maîtres de Saint-Maurice d’Angers, qui lui sauva la vie". Une part de légende entoure cette libération qui reconnaît toutefois un compositeur en DEPEIGNE.
• [1795] -[?] : DEPEIGNE semble avoir pris goût aux armes puisqu'à peine sauvé de Saint-Florent il s'engage dans l'armée de ligne où "il devint promptement chef de musique" écrit C. Port. Il semble que cette dernière expérience soit cependant de courte durée.

• 19 janvier 1801, Angers : De retour à Angers, DEPEIGNE qui a 36 ans, épouse Jeanne Joulain, veuve de Gault Chauvais. Elle a de cette première union deux filles. Elle donnera jour à une petite  Florence Justine le 28 Brumaire An IX [19 novembre 1802]. DEPEIGNE est alors musicien ou professeur de musique.

• À partir de 1802, Célestin Port rapporte que DEPEIGNE se consacre à la musique, composition et enseignement.

• 29 Pluviôse An XIII [18 février 1804], Angers : Marie DEPEIGNE est avec Bertrand de Varé témoin lors de la déclaration de naissance d'Anastasie, fille de Pierre Frédéric PAINPARÉ, ex haute-contre de la cathédrale Saint Maurice, ex-capitaine des canonniers du 3ème bataillon d'Angers. Les deux hommes ont en commun un passé de musiciens d'église et de militaires. L'engagement de PAINPARÉ dans la garde nationale de Trélazé [M&L] montre son intérêt pour les idées portées par la Révolution. Il est vraisemblable que DEPEIGNE ait participé avec FETU et d'autres à la garde nationale d'Angers.

• 1817-1838, Angers : La vie musicale angevine rassemble au Concert d'étude plusieurs ex-musiciens d'église autour notamment du dénommé FETU qui jouissait outre ses talents musicaux d'un charisme, une gaieté qui ont participé au succès du concert. Ils ont tous des liens d'amitié, se connaissent de longue date. Quelques uns ont été à la psallette de la cathédrale tels DEPEIGNE qui avait fait Jemmapes, la Vendée ou VARET ou encore les organistes, maîtres de musique, ou enfants de chœur tels Étienne BOYER ou Jean-Clément POIDEVIN. Ils ont également côtoyé Jeanne Victoire POIDEVIN fille de Jean Clément connue et appréciée comme professeur de musique.

• 14 juin 1838, Angers : Marie Samuel Auguste DEPEIGNE, propriétaire, 72 ans, décède en son domicile. Les comparants sont un allié du décédé dénommé Louis François Viller, et Louis François Dainville, ancien officier de cavalerie. Les liens avec l'armée sont donc un fil dans la vie du musicien.

Mise à jour : 10 mars 2019

Sources
C. Port, Dictionnaire historique...., 1878 ; E. Lachèse, le concert d'étude à Angers, 1857 ; F-Ad49/ BMS Saint-Clément-des-Levées ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-Ad49/ NMD Angers et Trélazé ; F-Ad49/ RC G 272  ; J. Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers..., 1983

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