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DÉPINOIS, Pierre (ca 1726-1790 av.)
État civil
NOM : DÉPINOIS     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LÉPINOIS
Date(s) : 1726 ca  / 1790-5-27 av.
Notes biographiques

Pierre DÉPINOIS, organiste de l'église paroissiale Saint-Nicolas de Rethel, est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle la figure centrale d'une famille étroitement liée à l'orgue : au moins deux de ses fils sont également organistes. Les délibérations de la fabrique mettent en évidence son caractère ombrageux. 

• [vers 1726], Rethel [Ardennes] ? : Naissance de Pierre DÉPINOIS, fils d'un cordonnier (déduction à partir de l'âge au décès).

• Octobre 1746, Rethel : Pierre DÉPINOIS est associé à Philippe LAPIERRE, l’organiste titulaire de la paroisse Saint-Nicolas.

• 1748-1790, Rethel : Il est seul en poste.

• Vers 1750, Rethel ? : Pierre DÉPINOIS épouse Marguerite Nicole Henry. L'un de leurs fils, Pierre DÉPINOIS, est un facteur d'orgues et organiste occasionnel basé à Vouziers ; un autre, Louis DÉPINOIS, devient organiste de l'Hôtel-Dieu de Paris.

• 12 décembre 1784, Rethel : La fabrique de la paroisse fait acheter le Journal d’orgue de BEAUVARLET-CHARPENTIER, "contenant différentes messes, hymnes, Magnificat et autres pièces de Musique, pour toutes les fêtes de l’année". Pierre DÉPINOIS, organiste, est "invité d’étudier lesdites pièces pour pouvoir les exécuter de manière que l’office soit célébré avec plus de dignité, de pompe et de décence que par le passé".

• 26 juin 1786 : Le Journal de Champagne annonce la mise en vente d'une maison à Rethel dont l'organiste Pierre DÉPINOIS est copropriétaire avec d'autres membres de sa famille.

• 30 décembre 1786, Rethel : Pierre DÉPINOIS, organiste, les choristes et le serpent sont en désaccord "au sujet des tons donnés par led. sr Dépinois et auxquels les Choristes prétendent ne pouvoir se conformer", ce qui occasionne du désordre et de la confusion durant les offices. La fabrique Saint-Nicolas fait appel à un arbitre, le sieur TURPIN, organiste de la cathédrale de Reims, chargé de rétablir la décence et l’harmonie. Ordre est donné à Pierre DÉPINOIS "d’exécutter les tons qui lui seront prescrits suivant l’usage de Reims, ou en tous cas les Règles de l’art". 

• 2 juin 1787, Rethel : Pierre DÉPINOIS a confié à son fils le jeu de l’orgue le dimanche précédent, jour de la Pentecôte, au salut ; il a entonné le Tantum ergo, alors qu’en même temps le serpent, accompagné de trois clarinettes, avait commencé à jouer un autre air. Le bedeau a sonné trois fois la cloche pour imposer silence à DÉPINOIS fils, qui n’a pas obtempéré, soutenu en cela par son père. Cela a occasionné un scandale dans l’église et le murmure général des paroissiens. Pierre DÉPINOIS, "qui a déjà donné des preuves multipliées d’insubordination", est suspendu trois mois sans gages.
• 3 juin 1787, Rethel : Pierre DÉPINOIS riposte en faisant signifier au marguillier un acte d'appel appel de la délibération du 2. Le 3, il se présente à l'église accompagné de deux huissiers, qui brisent le cadenas placé par le marguillier à la porte de l’orgue, suite au refus de l'organiste de lui en remettre les clés et, au mépris de la décision de la fabrique, touche l’orgue "quoiqu’il fut suspendû de ses fonctions". Le marguillier demande son renvoi, mais le bureau ne parvient pas à se décider.
• 5 juin 1787, Rethel : Le marguillier, après de "nouvelles réflexions", propose de laisser le rebelle "maitre de continuer ses fonctions" et pose sur la table la clé de l’orgue que DÉPINOIS, revenu à de meilleurs sentiments, lui a remise. Le bureau confirme sa délibération du 2 juin : DÉPINOIS est suspendu.

• 6 septembre 1787, Rethel : La suspension de Pierre DÉPINOIS ayant pris fin, les clés de l’orgue lui sont rendues, mais il est prévenu "de ne plus à l’avenir manquer de subordination sur peine de destitution absolue".

• 18 février 1789, Rethel : Pierre DÉPINOIS reçoit un mandement de 42 livres pour le dédommager des pertes subies pendant sa suspension. On l’avertit qu’au premier manquement, il sera révoqué définitivement.

• 14 avril 1789, Rethel : Le jour de Pâques, un incident a éclaté entre Pierre DÉPINOIS et le sieur Lefèvre, l’un des vicaires. Le premier a injurié le second qui lui reprochait d’avoir souffert qu’on touchât à l’orgue un air "connu du public", peu convenable et peu décent. La fabrique ordonne que l'organiste sera privé du mandement non encore payé de 42 livres et suspendu de ses gages tant qu’il n’aura pas présenté d’excuses.

• 26 décembre 1789, Rethel : Vu l’âge de Pierre DÉPINOIS, la cherté des grains et la misère des temps, la fabrique lui accorde 40 livres de gratification, sans tirer à conséquence. 

• 27 mai 1790Rethel : Nomination comme organiste, à la suite du décès de Pierre DÉPINOIS à l'âge de 64 ans, de Jean-Baptiste GAILLARD, organiste de Donchery ; il recevra 224 livres par an, à charge de payer le souffleur de son choix. GAILLARD accepte d’instruire le petit-fils de Pierre DÉPINOIS pendant trois ans.

Dernière mise à jour : 7 mai 2016

Sources
F-Ad08/ 5MI/31R 2 ; F-Ad08/ 5MI/31R 4 ; F-Ad08/ G 235

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