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DOIN, Pierre (1764-1850)
État civil
NOM : DOIN     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DOUIN
DOEN
Date(s) : 1764-9-4  / 1850-2-20 
Notes biographiques

Membre d'une famille d'organistes, Pierre DOIN a touché de nombreux orgues à Bourges, avant et après 1790, gravissant une à une les marches de la carrière organistique berruyère. En cette année 1790, le décès de Pierre VAUCORET, titulaire de l'orgue de la cathédrale, lui offre l'occasion d'une ultime promotion et il prend possession de la tribune de Saint-Ursin, laissée libre par J.-B. BALAND, lui-même promu à Saint-Étienne. Mais avec la Révolution, il voit son nouveau poste supprimé après quelques mois d'exercice. Contraint de se reconvertir pour faire vivre sa famille, il débute le métier d'instituteur, tout en poursuivant son activité musicale.

• 4 septembre 1764, Vierzon [Cher] : Pierre DOIN est le fils de Jean Blaise DOIN, cordonnier et organiste, et d'Anne Leblanc. Il a un frère, Louis, qui deviendra lui aussi organiste.

• [1771-1781 environ] : A-t-il reçu sa formation musicale auprès de son père ? A-t-il été enfant de chœur dans une maîtrise ? Ce point reste à documenter.

• 4 mars 1773, Bourges : François BALAND, l'organiste de Saint-Ursin, décède. Le défunt était aussi organiste de plusieurs autres établissements, dont l'abbaye mauriste Saint-Sulpice. On ignore qui l'a alors remplacé dans chacun de ces postes qui seront ultérieurement occupés par Pierre DOIN. Mais celui-ci n'a encore que huit ans et demi.

• 19 mars 1784, Saint-Aignan [Loir-et-Cher] : Lors du baptême de Félicité, fille d'Étienne BAZOUGES, cordonnier [et très vraisemblablement le serpent de la collégiale] et de Madeleine Clais, le parrain est "Pierre Doen, organiste de cette église".

• [1784], Saint-Aignan : Pierre DOIN appose la mention « Pierre DOUIN organiste de l'abbaye de St-Aignan en 1784 » sur la couverture d'un numéro du Journal d'Orgue à l'usage des Paroisses et Communautés religieuses, de Jean-Jacques BEAUVARLET-CHARPENTIER [coll. particulière]. L'appellation "abbaye" est en la circonstance un abus de langage ou une appellation locale de la collégiale.

• 4 juillet 1785, Saint-Aignan : Pierre DOIN, organiste de cette église, signe comme témoin au mariage d'un domestique.

• Vers la fin de 1785 ou au plus tard le tout début de 1786, Pierre DOIN quitte Saint-Aignan pour la ville de Bourges, à 88 km de là en direction de l'est, soit presque vingt heures de marche.

• Fin 1785-début 1786, Bourges [Cher] : Pierre DOIN est reçu à l'orgue de Saint-Pierre-le-Guillard. Il succède à Étienne BONNEAU, dans les mêmes conditions de fonctions et de gages. Peu après, il est également attesté comme "organiste des Messieurs de Saint-Sulpice", c'est-à-dire organiste de l'abbaye mauriste de Bourges. On ignore (actuellement) depuis quelle date au juste il exerce à Saint-Sulpice. Ses deux prises de postes pourraient avoir été à peu près concomitantes .

• 30 avril 1787, Bourges : En l'église Saint-Pierre-le-Guillard, Pierre DOIN "organiste de cette église et de celle des pères bénédictins de cette ville", épouse Marthe Cornette, fille d'un "marchand". Son père Jean-Blaise DOIN, "organiste à Vierzon", est présent au mariage.

• Leur premier fils, Blaise, naît le 27 janvier 1788, paroisse Saint-Pierre-le-Guillard. Il a pour parrain son grand-père paternel, Jean-Blaise DOIN. Pierre DOIN est à nouveau dit "organiste de cette église et des Bénédictins". Un autre fils, Philippe, naît le 8 février 1789, sur la même paroisse, où il est baptisé le 10. Il a pour parrain son grand-père maternel, le sieur Philippe Cornet, marchand. Pierre DOIN est alors seulement dit "organiste".

1790, Bourges : "Payé au sieur BALAND, organiste de la collégiale Saint-Ursin, et au sieur Doin son successeur la somme de 240 livres pour leurs honoraires". Cette mention, qui permet d'établir la succession dans le poste des organistes de la collégiale, a été relevée dans le registre de comptabilité de Saint-Ursin pour l'année 1790, sans précision de date. On assiste à cette époque à un véritable jeu de chaises musicales entre les organistes de Bourges. Jean-Baptiste BALAND quitte Saint-Ursin pour remplacer Pierre VAUCORET, organiste de Saint-Étienne, décédé en avril 1790. Pierre DOIN le remplace à Saint-Ursin, sans doute également vers avril 1790.
DOIN touche toujours au même moment les orgues de la paroisse Saint-Pierre-le-Guillard, des couvents des Carmes et des Dominicains, et de l'abbaye Saint-Sulpice. Dans un document de 1794, il signe : "DOIN ci-devant organiste de Saint Sulpice, Saint Pierre, Saint Ursin, des carmes et des jacobins", revendiquant fièrement son cumul de postes. Nous ignorons la période pendant laquelle il a exercé chez les Carmes et les Dominicains (alias les Jacobins). On peut se demander s'il parvenait seul à courir ainsi d'une église à l'autre ou s'il avait un ou une suppléant.e.

• 1791 : Il serait tombé malade au mois d'août 1790 et sa maladie aurait duré jusqu'en mars 1791. Le directoire lui aurait accordé 200 livres et la municipalité "la moitié du fixe qu'il avait antérieurement".

• 12 août [1792], Bourges : Suite à sa demande, le directoire du département est d'"avis qu'il soit accordé au suppliant une gratification de 400 lt une fois payée".

• 30 septembre 1792, Vierzon : C'est sans doute lui – à moins qu'il ne s'agisse de son père ? – qui se fait rembourser la somme de 150 livres par le procureur de Notre-Dame de Vierzon "pour achat [au procureur fabricien de Saint-Pierre le Guillard] du positif posé dans l’orgue de l’église Notre-Dame de Vierzon". Les DOIN père et fils ont manifestement joué un rôle essentiel dans ce transfert, l'un et l'autre occupant les deux tribunes concernées. Ce positif est probablement celui de la Sainte-Chapelle de Bourges, acquis par la paroisse du Guillard en 1761, après la suppression du chapitre en 1757.

• 15 février 1793, Bourges : DOIN, organiste, demande que son traitement en sa dite qualité d’organiste soit fixé suivant la loi du 1er juillet dernier. Le 8 mars 1793, un avis de l'administration arrête qu’il lui soit accordé la somme de 200 lt une fois payée.
• 19 avril 1793 : Louis, fils de Pierre DOIN "organiste demeurant rue Saint-François, section d'Auron", né le 17, a pour parrain Louis DOIN, "aussi organiste demeurant ordinairement à Vierzon étant actuellement en cette ville [de Bourges] chez son frère".

• 19 messidor an II [7 juillet 1794], Bourges : Pierre DOIN fait une nouvelle demande de pension ou gratification, cette fois comme "ci-devant organiste de Saint-Pierre le Guillard", dernier poste par lui conservé. Le directoire demande l'avis de la municipalité.
• 19 fructidor an II [5 septembre 1794] : "DOIN, instituteur" figure dans la liste dressée par l'Agent national du district révolutionnaire de Bourges.

• 17 vendémiaire an III [8 octobre 1794] : Le conseil du département du Cher délibère sur une nouvelle pétition de Pierre DOIN, "ci-devant organiste de Saint-Sulpice, Saint-Pierre, Saint-Ursin, des carmes et des jacobins", observant "que les talens du citoyen DOIN pour l'instruction lui ont mérité la confiance d'un grand nombre de citoyens qui lui envoyent leurs enfants, ce qui lui fait un revenu honnête et suffisant pour subsister". Il est devenu maître d'école.

• 10 thermidor an III [28 juillet 1795], Bourges : DOIN, probablement notre organiste, figure parmi les citoyens de la section d'Auron, signataires de l'inventaire de l'église paroissiale Saint-Pierre-le-Guillard. L'orgue et son buffet ont été enlevés.

• 24 brumaire an VI (14 novembre 1797), Bourges : Pierre DOIN, "instituteur", demeurant rue Mably, section d'Auron, déclare la naissance, le 21 brumaire, d'un nouveau fils, prénommé René-Martin. Son adresse et son métier sont identiques lors de la naissance de sa fille Rosalie-Eugénie le 25 brumaire an X (6 novembre 1801).

• Le 10 brumaire an XII [2 novembre 1803], lorsqu'il déclare la naissance de son fils François, rue du Pont de Paris, à Bourges, Pierre DOIN est à nouveau dit "organiste", ce qui suggère qu'il a pu reprendre du service après le Concordat. Cela ne lui suffit pas cependant pour nourrir sa famille et il continue son métier d'instituteur.

• 9 vendémiaire an XIII [1er octobre 1804] : Pierre DOIN, "instituteur", demeurant rue du Pont de Paris, signe comme témoin dans l'acte de naissance d'une fille de P. J.-B. DEBOURGES, l'ancien maître d'écriture et d'arithmétique des enfants de chœur de la cathédrale. Les deux hommes rivalisent de sophistication dans leurs signatures respectives…

• 22 octobre 1811, Bourges : Lorsque son fils Louis meurt à l'âge de 18 ans, Pierre DOIN est dit "instituteur". Il demeure toujours rue du Pont de Paris, section d’Auron.

• 20 avril 1815, Bourges : Pierre DOIN et son épouse Marthe Cornette sont présents et signent au mariage de leur fils aîné, Blaise, qui est alors sous-lieutenant au 66e Régiment de ligne. Aucun état professionnel n'est indiqué pour le père du marié, alors que celui de la mariée est "propriétaire".

• 16 mars 1821, Bourges : Jean-Baptiste BALAND et Pierre DOIN, "organiste de l'église Notre-Dame", réceptionnent les travaux effectuées par DALLERY sur l'orgue de la cathédrale et déclarent qu'ils ont constaté "un bon accord, de belles qualités de son dans tous les jeux, une brillante harmonie, un très bel effet dans l'église".

• En 1826 et 1828, lors du mariage de sa fille Rosalie puis de son fils Charles-François, à Bourges, Pierre DOIN est dit "organiste", sans précision de la tribune occupée. La première épouse Joseph Petetot, professeur de langues. Le second, installé comme officier de santé à Menetou-Salon (à 20 km au nord de Bourges), épouse la fille d’un ex-officier de santé demeurant à Bourges. Cette jeune femme meurt en couches moins de onze mois après le mariage.

• 9 novembre 1830, Ivoy-le-Pré (Cher) : Lorsque son fils son fils Charles-François se remarie (à nouveau avec la fille d’un officier de santé, décédé), Pierre DOIN est toujours dit "organiste à Bourges". Il est présent avec son épouse Marthe Cornette dans ce petit village situé à une trentaine de km au nord de Bourges, entre Henrichemont et La Chapelle-d'Angillon.

• À une date qui reste à préciser, Pierre DOIN quitte Bourges pour se retirer à Menetou-Salon, où son fils Charles François est installé comme médecin. C'est près de lui qu'il termine son existence.

• 20 février 1850, Menetou-Salon (Cher) : Dans son acte de décès, Pierre DOIN est dit "ancien organiste à Bourges".

Mise à jour : 7 décembre 2020

Sources
F-Ad18/ 1 L 713 ; F-Ad18/ 1 L 828 ; F-Ad18/ 1 L 830 ; F-Ad18/ 1 L 832 ; F-Ad18/ 1 L 834 ; F-Ad18/ 14 G 187 ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Pierre-le-Guillard ; F-Ad18/ BMS Vierzon ; F-Ad18/ NMD Bourges ; F-Ad18/ NMD Ivoy-le-Pré ; F-Ad18/ NMD Ménetou-Salon ; F-Ad18/ Q 281 ; F-Ad18/ Q 292 ; F-Ad18/ état civil en ligne ; F-Ad41/ 5MI 198/ 28 ; F-Amis de l'Orgue Souvigny/ don 2020 ; G. Bailly, "Les instruments de musique…", Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 1985 ; J.-Y. Ribault et D. Kern, Le grand orgue de la cathédrale St-Étienne de Bourges…, 1989 ; M.-R. Renon, "La maîtrise de la cathédrale au XIXe siècle", CAHB, 1993

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