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DORIZE, Joseph (1746-1807)
État civil
NOM : DORIZE     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DORISE
Date(s) : 1746-7-31  / 1807-1-7 
Notes biographiques

Avec un bagage de facteur d'orgue et d'organiste, Joseph DORIZE s'était implanté dans un village situé à environ 25 km au sud du Mans, dans la petite région du Belinois. La Révolution le contraint à une reconversion professionnelle en apparence radicale, même si l'on peut soupçonner qu'il menait déjà antérieurement une certaine activité de production agricole pour compléter ses maigres gages d'organiste.

• 31 juillet 1746, Mansigné [Sarthe] : Joseph DORIZE, fils et filleul de "laboureurs", naît et est baptisé le même jour dans ce bourg situé à une trentaine de km en droite ligne au sud du Mans.

• Sa formation musicale a-t-elle eu lieu dans le cadre d'une psallette ? Si tel était le cas, cette formation se serait placée vers les années 1753-1763 environ. Mais aucune information n'a actuellement été retrouvée permettant de confirmer une telle hypothèse (les registres capitulaires de la cathédrale du Mans sont perdus, et son nom n'a pas été relevé dans ceux de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour).

Il semble en revanche avéré que le jeune homme a fait un apprentissage de facteur d'orgue chez Nicolas PARIZOT, au Mans, à des dates antérieures au printemps 1782.

• 15 avril 1782, Le Mans : Joseph DORIZE "élève du sieur PARIZOT le Jeune, facteur d’orgues" est logé chez une tapissière de la rue St-Flaceau. Il offre par voie de presse de "raccommoder" clavecins, épinettes et serinettes, y compris en dehors de la ville : "Il va en campagne et travaille à juste prix”.

• À partir de 1783, Château l'Hermitage [Sarthe] : Les registres paroissiaux attestent la présence de Joseph DORIZE comme organiste du prieuré conventuel génovéfain (d'hommes) qui domine le village. Datant du XIIe siècle, l'église abbatiale fortifiée est située sur une butte. La chapelle et quatre travées subsistantes du cloître sont aujourd'hui classés MH.

• 15 septembre 1786, Yvré-Le-Pôlin [Sarthe] : Dans ce village situé à moins de trois km de Château-l'Hermitage par les chemins de traverse, "Joseph d'Orize organiste de Château l'Hermitage" est le parrain d'un fils, né la veille de René Poussin et de Magdeleine Daubtere, qui s'étaient mariés à Mansigné en 1766. Il est dit "cousin issu de germain" de l'enfant et signe en proclamant son identité professionnelle : "Dorize organiste".

• 6 mai 1788, Château l'Hermitage : L'organiste du prieuré épouse Françoise Degoullet, une fille du village, fille d'un laboureur décédé. Le marié est dit "de présent organiste demeurant en cette paroisse de Château l’Hermitage". Son père est toujours "laboureur" mais il demeure maintenant "paroisse de Dissay sous le Lude diocèse d’Angers". On devine une habitude familiale de la mobilité à l'échelle du sud du Maine et du nord de l'Anjou.
On ne trouve pas dans le registre du village d'enfant né de leur union dans les années qui suivent.

1790, Château l'Hermitage : Joseph DORIZE est toujours organiste du prieuré. Ses appointements sont de 200 livres / an. Au fil de l'année 1790, on l'aperçoit parfois donné comme "marchand" dans certains actes du registre paroissial, où il figure fréquemment comme témoin.

• 25 janvier 1791, Le Mans : Le directoire du département de la Sarthe examine la demande de Joseph DORIZE en même temps que celles de sept autres musiciens, Nicolas BESNARD, Nicolas BOUTELOU, Pierre GOUPIL, Anne-Flore MALLET, François MARC, François PRÉVOST et Françoise Adélaïde VEIMRINGER. Il accorde à DORIZE un mandat de 25 livres à titre de provision alimentaire, ce qui est très faible.
• 19 août 1791, Château l'Hermitage : Joseph DORIZE est encore dit "organiste, demeurant en cette paroisse". Le 18 novembre 1791, en revanche, on trouve la mention "Joseph Dorize, ancien organiste, demeurant en cette paroisse". Au cours de l'année 1792, il est plusieurs fois qualifié de "journalier".

• 5 mai 1793, Château l'Hermitage : Témoin de l'enregistrement du décès d'un enfant de 5 ans, Joseph DORIZE est mentionné en tant que "bordager" aux Abbatays. Il a donc renoué avec ce qui était déjà le métier de son père : le travail de la terre... Les actes suivants, à Château l'Hermitage comme ailleurs, n'utilisent plus – ou beaucoup moins –, ce vocabulaire lié à la propriété de la terre et à son mode de faire-valoir, optant souvent pour le terme neutre de "cultivateur". C'est ainsi que Joseph Dorize est désormais identifié en tant que "cultivateur", comme le 25 floréal an II [14 mai 1794] lorsqu'il est présent au mariage de Jean Martin et signe ensuite le registre avec les autres témoins dont le notaire Louis Bourge.

• Jusqu'à l'orée de l'été 1794, il reste régulièrement témoin des naissances, mariages ou décès des villageois de Château l'Hermitage. Le 25 prairial an II [13 juin 1794], toujours "cultivateur", il atteste le décès de Marie Rocher. Cette date, après laquelle il n'apparaît plus dans l'état civil de cette commune, renseigne sans doute sur la période de son départ vers un autre village.

• 5 floréal an VII (24 avril 1799), Roëzé-sur-Sarthe [Sarthe] : À l'occasion de la naissance d'une fille du couple Dorize/Degoullet, on constate que Joseph DORIZE est venu s'installer à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Château L'Hermitage. Il est dit "cultivateur". Le nom de son épouse, de même que sa signature, attestent qu'il ne s'agit pas d'un homonyme.

• 7 janvier 1807, Saint-Ouen-en-Belin [Sarthe] : "À une heure du soir", Joseph DORIZE, âgé d'environ 60 ans, qualifié de "marchand", meurt en son domicile au bourg de cette commune, située à une vingtaine de km au sud du Mans, et à seulement 5 km au nord-est de l'ancien orgue du défunt.

Mise à jour : 21 juin 2020

Sources
F-Ad72/ BMS Château-L'Hermitage ; F-Ad72/ BMS Château-l'Hermitage ; F-Ad72/ BMS Yvré-le-Pôlin ; F-Ad72/ BMS en ligne ; F-Ad72/ L 31/2 ; F-Ad72/ NMD St-Ouen-en-Belin ; F-Ad72/ état civil en ligne ; F-BM Le Mans/ Affiches du Maine

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