DUCAT, Thomas François Denis (1761-1794)

Que son patronyme soit orthographié DUCAT ou DUCAS, Thomas-François-Denis sillonne la France en chantant dans diverses églises dont, actuellement seules quelques-unes sont connues. En 1790, il est en poste à Rennes. Il meurt peu après, sur les frontières du nord où il était parti défendre la patrie.

• 16 juillet 1761, Paris : Thomas-François-Denis DUCAT naît paroisse Saint-Paul, fils de François Ducat et Françoise Moneron. Sa date et / ou son lieu de naissance sont indiqués avec précision lors de ses réceptions dans diverses églises (notamment à Orléans en 1787, à Saint-Brieuc en 1781 et à Rennes en 1782 et 1789).

• Quelle fut sa formation au chant et à la musique ? Lorsqu'il arrive dans le premier poste qu'on lui connaît (en l'état actuel des recherches), il a déjà vingt ans et huit mois. Il est clerc tonsuré (voir ci-dessous, en 1790), ce qui pousse à penser qu'il avait été antérieurement élevé dans une maîtrise d'enfants de chœur. Vraisemblablement à Paris, mais dans quelle église ?

• 4 mai 1781, Saint-Brieuc [Côtes-d'Armor] : Thomas Ducat, "âgé d'environ vingt ans de la paroisse de St Paul de Paris", est engagé comme choriste par les chanoines de la cathédrale. Il touchera 400 livres par mois y compris "les quarante écus de gages de chœur.
• 1^er mars 1782 : Il quitte Saint-Brieuc : il se retire "pour prendre une autre partye". Le chapitre lui verse alors 36 livres de gratification.  

• 11 mars 1782, Rennes : Thomas DUCAT, "natif de la paroisse de St-Paul de la ville de Paris", est reçu en qualité de choriste à la cathédrale Saint-Pierre, à compter du 1^er du mois. Ses appointements seront de 26 sols 6 deniers par jour.
• 4 avril 1782, Rennes : Le sieur Thomas DUCAT choriste ayant "prévenu la compagnie du dessein où il étoit de se retirer", le chapitre lui délivre un certificat.

• 12 février 1783, Beaune [Côte d'Or] : Un gagiste du nom de DUCAT (dont le prénom n'est jamais donné) est congédié par le chapitre de la collégiale Notre-Dame car il ne sait "aucunement le plain chant" et il ne montre "point d’aptitude". Les chanoines concluent qu'il "ne seroit qu’inutil au Chœur".
Lors de sa réception, le 15 janvier précédent, il était qualifié de "musicien basse contre" et il s'agissait d'une candidature spontanée sur laquelle les chanoines avaient été appelés à "délibérer s’ils voudroient recevoir le particulier qu’ils ont entendu hyer et aujourd’huy et offre ses services". Aucun indice ne permet de savoir d'où arrivait alors ce "particulier". Après délibération, les chanoines avaient conclu "qu’ils reçoivent ledit particulier pour l’éprouver pendant trois mois moyennant les appointements ordinaires".
Un mois plus tard, l'épreuve s'est donc révélée négative et le chantre est congédié. Le chapitre décide de lui payer cependant ses gages jusqu’à la fin du mois de février "pour se pourvoir". La fin du mois arrivée, observant que DUCAT est "dans une grande indigence", les chanoines lui accordent une gratification de 3 livres.
S'agit-il de Thomas DUCAT ?

• Ici se place une lacune de plusieurs années dans les informations dont nous disposons à son sujet.
 
• 7 décembre 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix reçoit "à l'épreuve" un nouveau musicien, "le nommé Thomas François Denis DUCAT né le 16 juillet 1761 sur la paroisse de St Paul de Paris". Le maître de musique est alors Charles HÉRISSÉ.
• 27 avril 1788, Orléans : Le doyen du chapitre de la cathédrale lui signe une attestation de vie et mœurs. Il date le début de son service du 20 décembre 1787 et la fin du 9 avril 1788. Il précise que Thomas-François-Denis Ducat est "musicien de la partie basse du chant", ce qui pourrait correspondre à la voix de basse contre mentionnée à Beaune. Selon les formules habituelles, le certificat assure aussi qu'il a été assidu à chanter les louanges divines au chœur de la cathédrale Sainte-Croix et qu'il a fait preuve de bonne vie et mœurs.

•  7 octobre 1789, Rennes : Thomas-François-Denis DUCAT, "natif de Saint-Paul à Paris", est reçu choriste et psalteur à la cathédrale Saint-Pierre. Il recevra des appointements de 26 sols /jour "soumis à la pointe", soit environ 475 livres / an (ce qui est faible). Le surlendemain, le chapitre lui avance 48 livres sur ses gages.

• Ÿ5 février 1790 : Le chapitre de Saint-Pierre accepte d'avancer à nouveau 48 livres à DUCAT.
• 1790, Rennes : Thomas-François-Denis DUCAT figure comme choriste et psalteur dans les listes du personnel de la cathédrale. Il a 30 ans et déclare un an de service et 513 livres de gages. Il est dit clerc tonsuré.
• 22 décembre 1790 : DUCAT figure comme signataire dans la supplique des "Officiers, Musiciens & Chantres de l'Eglise Cathédrale de Rennes, A l'assemblée Nationale". Les rédacteurs se disent "inquiets de leur sort" mais aussi confiants dans "les principes de justice & d'équité" qui guident "l'heureuse Constitution qui va régénérer la France". Ils se décrivent "attachés, dès leur plus tendre enfance au culte public", certains sexagénaires, d'autres "surchargés d'enfans", tous ayant besoin de leurs appointements pour vivre. "LEMAY M.tre de Musique" signe en tête de ses musiciens, suivi de DUBUISSON, PAIRIER, GOBAILLE, PLIHON, BOITE, DESPERY, DUCAT, ROUSSIN et BOUDRY.

• 15 novembre 1791, Paris : Thomas-François-Denis DUCAT, 30 ans, garçon, entre à l'Hôtel-Dieu de Paris. Il est dit "ancien chantre" et est domicilié n°22 rue Verdret. Il est natif de Paris, paroisse Saint-Paul.

• Du 23 janvier au 8 février 1792, Paris : Il est à nouveau hospitalisé, mais cette fois à l'Hôpital de la Charité.

• 13 prairial an II (1^er juin 1794), Béthune [Pas-de-Calais] : Thomas-François-Denis DUCAT volontaire au Bataillon de [Lopenionet] sixième Compagnie, entre à l'hôpital de Béthune. Il y meurt deux semaines plus tard, le 27 prairial (15 juin 1794). Son décès est déclaré le lendemain par deux employés de l'hôpital. Ils le disent "natif de Paris", mais ne donnent aucun autre détail à son sujet. Toutefois la juxtaposition des trois prénoms et du lieu de naissance poussent à considérer qu'il s'agit bien de l'ancien choriste qui chantait à Rennes en 1790.

Mise à jour : 2 mars 2020