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DUCHAINAY, Pierre René (1746-1811)
État civil
NOM : DUCHAINAY     Prénom(s) : Pierre René     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DUCHESNE
DUCHESNAY
DUCHENAY
DUCHEMAY
DUCHEMAY
DU CHESNAY
Date(s) : 1746-9-26  / 1811-8-3
Notes biographiques

D’Angers 13 lieues sont à parcourir pour rejoindre Cholet, capitale des Mauges, au cœur de la guerre entre "Bleus" et "Blancs".  Les guerres vendéennes ont détruit Cholet, son industrie florissante, ses femmes et ses hommes. La population est passée de plus de 8.400 habitants en 1780 à 2.000 en 1798. L’église paroissiale principale, Saint-Pierre est réduite à l’état de cendres en 1793 et 1794 alors que Notre-Dame, épargnée, sert de prison. Seuls subsistent des registres paroissiaux parcellaires et un registre clandestin tenu par le curé Boisnaud qui a préféré partir que de prêter serment. Le XIXème siècle verra le Choletais rebondir, une résilience, avec le retour d’une économie dynamique autour de ses nombreux tisserands, et la reconstruction de ses églises. Notre-Dame, imposante, au style néo-gothique, est conçue à l’instar des cathédrales séculaires, signant ainsi le renouveau de la ville.
Le parcours des maîtres d'école et chantres exerçant à Cholet a été conduit en analysant les registres paroissiaux. Pierre René DUCHAINAY s'installe tardivement à Cholet sans que sa vie professionnelle antérieure soit connue à ce jour. Il semble avoir des relations fidèles dans le milieu ecclésiastique, a établi une pension, demeure sur la paroisse Notre-Dame où il est vraisemblablement chantre. Puis, au moment de la Révolution, DUCHAINAY est conquis par les idées nouvelles et s'engage au Comité révolutionnaire de Cholet avant de terminer sa vie à Beaupréau [M&L] comme avoué.

• 27 septembre 1746, Vendôme [Loir-et-Cher] : Pierre René DUCHAINAY est baptisé le lendemain de sa naissance à Saint-Martin de Vendôme. Son père, menuisier, est originaire de Savigny-sur-Braye [L&C] à quelques lieues, sa mère de Saint-Sollenne de Blois autrement dit de la cathédrale Saint-Louis. Le célébrant n'est pas le prêtre de céans sans que soit précisé son origine. La marraine, une Dahuron, signe l'acte tout comme le parrain. Compte tenu des nombreuses fluctuations constatées sur le patronyme DUCHAINAY l'orthographe utilisée pour la signature a été adoptée.

• La période de formation tout comme la jeunesse de P.R. DUCHAINAY souffrent de lacunes. A-t-il été enfant de chœur à Blois, Vendôme au gré des déplacements de son père ? A-t-il fréquenté un collège ? Nulle bribe de réponse n'est alors connue et force est de constater que son parcours demeure énigmatique jusqu'à la création de sa pension à Cholet [M&L] entre [1775] et 1779.

•19 octobre 1779, Cholet [M&L] : Un Avis publié dans les Affiches d'Angers ainsi que dans les Affiches du Poitou, informe le public de la nouvelle pension fondée à Cholet à l'initiative du Sieur DUCHAINAY où il est connu pour avoir donné des leçons particulières en divers genres depuis plusieurs années. Cet avis sera réitéré en septembre 1780, promettant des régents pour toutes les classes y compris la rhétorique. S'il s'engage sur les cours de dessin rien n'apparaît explicitement sur la musique ou le chant alors qu'il a vraisemblablement exercé comme régent et maître d'école et que son intégration au milieu ecclésiastique choletais est probante.
La position de DUCHAINAY rappelle celle de Charles CAILLEAU (1750-1805) originaire des Mauges à La Jumellière où il s'occupe du collège alors qu'il y est vicaire. L'établissement est transféré à Chemillé en 1779, date à laquelle il fait lui aussi paraître un avis dans les Affiches.  Cette multiplication de petites écoles et pensions sur le territoire des Mauges atteste de l'intérêt des habitants pour l'instruction. Les compétences des maîtres d'école sont recherchées. Le sieur CAILLEAU sera recruté au collège de Baugé en Haut-Anjou où sa double fonction de principal et de chantre est attestée.

• 28 novembre 1781, Cholet [M&L] : Pierre René DUCHAINAY a 45 ans lorsqu'il épouse Marguerite Françoise Liger. C'est un grand mariage dont le vicaire Huet est célébrant. La famille Liger est seule représentée.  Le curé Jottreau de Beaulieu, près Bressuire [Deux-Sèvres] a fait le déplacement. Jottreau est une des personnalités fortes de Bressuire si l'on se réfère à son devenir après 1793 comme prêtre insermenté. DUCHAINAY est entouré probablement de quelques amis : Pierre Gillard acolyte,  Pallard qui signe en précisant clerc tonsuré, et enfin celui de MACÉ, étudiant et futur maître d'école.

• 1782-1789, Cholet : P.R. DUCHAINAY est attaché à l'église paroissiale Notre-Dame de Cholet, la seconde après celle de Saint-Pierre. Les deux paroisses entretiennent écoles de filles et de garçons. Lorsque DUCHAINAY se marie, le régent-chantre-geolier Jean ENON est décédé quelques mois auparavant en janvier 1781 sans que le nom de son successeur soit précisé.
• 23 août 1782, Marie Françoise est baptisée à Notre-Dame. Son parrain est Messire Jottreau de Beaulieu, sa marraine Marie Anne Gabard. Le père exerce comme principal du collège de Cholet. Jottreau était présent au mariage tout comme Marie Anne Gabard.
• 2 février 1785, Pierre René Jean lors de son baptême est fils du Principal du collège. Le parrain est Messire Pierre Jean Bourdaizeau, chanoine d'Argenton-Château [Deux-Sèvres], représenté par le Greffier du grenier à sel. DUCHAINAY évolue alors dans un monde de notables.
• 28 mars 1786, Marie Madeleine Adélaide a pour père le maître de pension DUCHAINAY. La petite fille décèdera prématurément le 31 mars 1788.
• 31 juillet 1787, Louis Esprit a pour parrain Messire Louis Esprit Guerry, vicaire de Saint-Hilaire de Mortagne sur Sèvre [Vendée], à nouveau un ecclésiastique.
• 6 janvier 1789, Jean Eugène dernier né connu de la fratrie, est fils du marchand DUCHAINAY. La marraine est femme du négociant Louis Révelière.
L'érudit angevin Célestin Port apporte quelques précisions supplémentaires, par exemple quant à Marie Gabard, cousine du côté Liger, présente à chaque baptême et qui était en 1753 régente de l'école de filles.  Aucun élément explicite n'atteste cependant une activité cantorale de P.R. DUCHAINAY si ce n'est l'association souvent relevée par les historiens entre maître d'école et chantre.

• En 1790, Pierre René DUCHAINAY exerce toujours à Cholet. Les autres maîtres d'école-chantre sont alors Jacques Laurent SICARD, Jacques MACÉ. À lire l'article publié par Julien Ménard sur les petites écoles dans les Mauges, la rémunération des maîtres d'école de Cholet oscille entre 100 et 150 lt/an ce qui est cohérent avec l'annonce passée dans les Affiches d'Angers pour un poste similaire au May à moins d'une lieue de Cholet où les appointements fixes sont de 200 lt, soit 300 lt avec les accessoires sans compter le pensionnat.

• 2 janvier 1794, Cholet : Les Choletais ont élu leurs représentants au Comité révolutionnaire dont sont membres DUCHAINAY maître d'école et MACÉ. Un autre maître d'école, régent de Saint-Pierre, s'engage dans les "Bleus", le sieur Jacques Laurent SICARD, qui s'installera avec femme et enfants à Saumur [M&L] reprenant ses activités d'enseignement.

• 3 août 1811, Beaupréau [M&L] : Pierre René DUCHAINAY décède dans la bourgade voisine de Beaupréau où il est avoué.

Les sources lacunaires n'ont permis que d'esquisser la biographie de ce maître d'école, principal de pension, marchand et avoué, en son temps membre du Comité révolutionnaire. Un doute subsiste sur son activité vraisemblable de chantre à la fin de l'Ancien Régime.

Mise à jour : 3 février 2019

Sources
C. Port, Dictionnaire historique,... éd. rév. 1965 ; F-Ad41/ BMS Vendôme ; F-Ad49/ Affiches d'Angers ; F-Ad49/ BMS Beaupréau ; F-Ad49/ BMS Cholet ; F-Ad49/ BMS Cholet Notre-Dame ; F. Uzureau, l'Anjou historique..., 1912 ; J. Chevalier, Les Bleus de Cholet,... 1992 ; J.L. Ménard, Les peties écoles..., 1976 ; Les Affiches d'Angers, 1779-1781

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