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DUCROT, Louis Germain (1738-1792 ap.)
État civil
NOM : DUCROT     Prénom(s) : Louis Germain     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DUCROS
Date(s) : 1738-9-14   / 1792 ap.
Notes biographiques

D'après quelques traces retrouvées en pointillées, l'Orléanais Louis-Germain DUCROT après un passage par l'armée, aurait chanté la basse contre dans de nombreuses églises… et épousé de presque aussi nombreuses femmes... On peine à suivre son itinéraire et à obtenir des certitudes le concernant. En 1790 il était maître d'école – et donc chantre – de l'une des nombreuses paroisses d'Orléans.

• 14 septembre 1738, Orléans : Né le jour même, Louis-Germain DUCROT est baptisé dans l'église de Notre-Dame-de-Recouvrance. Il est fils de Germain "Ducro", maître serrurier, et de son épouse Louise Trouillon. Le nouveau-né doit son double prénom à son parrain (Louis Delaunay) et à feu le mari de sa marraine (Estiennette Boireau, veuve de Germain Davion / Darion). La date de sa naissance ainsi que sa filiation sont confirmées par son premier acte de mariage.

• [Vers fin octobre 1760], Abbeville [Somme] : Louis-Germain DUCROT et Marie-Françoise Fréville se fréquentent…

• 30 juillet 1761, Abbeville : Marie-Françoise Fréville donne le jour à une fille, dont le père est déclaré comme inconnu.

• 12 octobre 1763, Abbeville : Louis-Germain DUCROT et Marie-Françoise Fréville se marient. Aucun métier n'est spécifié pour le marié, mais on comprend qu'il est toujours "engagé au régiment des gardes françoises", puisqu'il lui a fallu obtenir la permission de se marier de Mr Le Comte de Mathan son capitaine, par une lettre signée de Rouen le 9 octobre. Ni la mariée, ni son père, ni son frère, qui assistent à la cérémonie, ne savent signer.
Le rédacteur de l'acte exprime laborieusement la domiciliation du marié : "domicilié en cette paroisse [Saint-Jacques d'Abbeville] espace de deux ans dans l’intervalle de cinq années". La formulation, qui reste obscure, fait sans doute écho à la mobilité incessante du régiment, qui a dû revenir à Abbeville, après y avoir déjà stationné antérieurement (a minima neuf mois avant fin juillet 1761… soit vers fin octobre 1760). Le jeune homme est "majeur âgé de 25 ans du 14 septembre dernier", ce qui confirme le baptême retrouvé à Orléans.

• 3 mars 1767, Orléans : En l'église Saint-Paul, Louis-Germain DUCROT et Sébastien LEVESQUE sont présents en tant que "parents de l'épouse" au remariage de Marie-Anne Ducrot, veuve de Jacques Théodet, avec Pierre Chartier, lui aussi veuf.
• 30 juin 1767 : Une sépulture de la paroisse Saint-Michel se déroule, pour la première fois semble-t-il, "en présence de Nicolas GUÉRINAUX et Louis Germain DUCROS, tous deux chantres de cette église". Il en va de même le 1er juillet. L'un de ces deux hommes, probablement le premier, a pris la suite du chantre précédemment attesté, Jean DELARUE, lequel exerçait depuis au moins 1750. Le second signe en toutes lettres "Louis Germain Ducrot", d'une écriture régulière, légèrement penchée vers la droite, en formant bien ses capitales, mais sans ostentation.
 Louis-Germain DUCROT ne réapparaît pas ensuite dans le registre paroissial de Saint-Michel d'Orléans.
• 3 juillet 1767 : Le curé de la paroisse Saint-Paul procède à l'inhumation "dans le cimetière de cette église" de Marie-Françoise Fréville, femme de Louis-Germain DUCRO [sic]. Il précise qu'elle est "décédée sur cette paroisse, le 1er du courant, âgée de 33 ans, munie des sacrements". On remarque donc que le jour même du décès de son épouse, le 1er juillet, DUCROT était allé chanter à St-Michel. Il est présent à la sépulture, ainsi que Sébastien LEVESQUE, qui est dit "cousin" : il s'agit soit du père soit du fils LEVESQUE, l'un et l'autre étant alors chantres à Saint-Liphard.
• 21 juillet 1767 : Dans l'église de Saint-Pierre-Ensentelée est célébré le remariage de Louis-Germain DUCROT, veuf de Marie-Françoise Fréville, avec Barbe-Françoise Robin, fille mineure (et sans doute très jeune, voir ci-après au 21 juin 1790). Un ban a été publié à Saint-Paul, "paroisse et domicile de l'époux", et dans la paroisse du mariage, où demeure l'épouse. La dispense des deux autres bans a été obtenue la veille de la cérémonie.
La signature du marié est sans aucun doute possible celle du chantre aperçu à Saint-Michel les 30 juin et 1er juillet 1767. Exerce-t-il alors comme chantre dans une autre paroisse orléanaise ? La présence à ses côtés de Jacques BONAVRE, alors chantre à Saint-Donatien, va dans le sens de cette supposition (mais on n'aperçoit pas trace de Ducrot à Saint-Donatien, il a dû trouver un poste disponible dans une autre paroisse encore, ou bien dans l'une des églises capitulaires orléanaises, dont les archives ont brûlé en juin 1940).

• 11 mars 1772, Tours : Le chapitre de la collégiale Saint-Martin décide de faire venir une basse-contre en poste à Poitiers et lui payer ses dépenses de voyage ; si sa voix convient, il sera retenu au service de la collégiale.
• 17 mars 1772 : Une basse-contre serait engagée jusqu'à la Pentecôte. S'agit-il de la même personne ?
• 26 mars 1772 : Le chapitre de la collégiale Saint-Martin fixe les gages de Louis-Germain DUCROT, musicien basse-contre arrivé le 24 à 800 livres par an, même s'il n'est reçu que jusqu'aux fêtes de Pentecôte et lui verse 24 livres de frais de voyage. Arrive-t-il de Poitiers ? Le niveau des frais de déplacement accordés semble cohérent avec cette distance.

• 21 septembre 1773, Tours : Le secrétaire du chapitre de la cathédrale Saint-Gatien note que "Messieurs ayant entendu chanter les deux musiciens basse contre qui se sont presentés les ont reçus pour leur Eglise et ont ordonné qu'ils seront employés sur le tantiminet pour la somme de 800 livres de gages chacun". L'un de ces deux musiciens est Louis-Germain DUCROT.
• 8 octobre 1773 : Le chapitre lui verse 15 livres pour le temps qu'il a chanté avant sa réception.
• 22 octobre 1773 : On lui avance 30 livres et il remboursera 15 livres par mois.
• 1er décembre 1773 : Le chanoine Moreau est commis à s'informer de sa conduite et d'en rapporter au chapitre. Deux jours plus tard, le 3, à la suite du rapport de Moreau, DUCROT est congédié.
• 17 décembre 1773 : Sur sa réquisition, le chapitre de Saint-Gatien lui paie le mois courant, moins ce qu'il doit au chapitre.

• 10 février 1778, Dijon : Un sieur Louis-Germain DUCROT, musicien de la Sainte Chapelle, "ayant déjà été marié", se remarie paroisse Saint-Michel avec Cécile Mary, fille majeure d'un aide-major du guet. Curieusement, il a obtenu – outre une dispense de deux des trois bans – la dispense, nettement moins banale, "de l’extrait mortuaire de la première femme du contractant". Et pour cause : Barbe-Françoise Robin est toujours bien vivante ! Si du moins il s'agit bien du même homme – mais son double prénom et sa signature incitent à penser que oui – on serait donc ici en face d'un cas de polygamie avéré. Le destin de cette Cécile Mary n'a pu être jusqu'alors élucidé.

• 1784, Dijon : Les comptes du chapitre Saint-Jean mentionnent "au sieur DUCROT chantre 116# pour ses gages de l’année 1784". Dans les mêmes comptes sont mentionnés le sieur HACQUARD, maître des enfants de chœur, et le serpent CHAMP dit DUMONT. Ce chantre dont le prénom n'est pas donné est vraisemblablement Louis-Germain DUCROT. Il aurait donc quitté la Sainte-Chapelle avant 1784.

• [À une date inconnue entre fin 1784 et début 1787] : Il quitte Dijon pour revenir à Orléans...

• 30 mars 1787, Orléans : Sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Marc, paroisse située dans les faubourgs nord-est de la ville, Louis-Germain DUCROT, "maître des écoles de cette paroisse", est choisi pour parrain de leur fille par deux paroissiens, André Pouet et Marie-Françoise Lebrun, dont le curé ne dit rien. La marraine est "Marie-Thérèse Robin, épouse du sieur Chausson de la paroisse de St-Pierre-Ensentelée", sans doute une belle-sœur du chantre maître d'école (le couple Chausson était présent et signataire au mariage de Ducrot/Robin de 1767).
• 2 novembre 1787 : Louis-Germain DUCROT est présent à l'inhumation au cimetière de Saint-Marc d'une enfant de deux mois, fille "du sieur Antoine François de Lippens de Kerkove, ecuier, et de dame Louise-Victoire de la BARBENNE de KERKOVE". Cette dernière était (ou avait été ?) organiste de St Paul & de St Euverte d'Orléans.

• 4 mai 1790, Orléans : Une sépulture de la paroisse Saint-Marc-lès-Orléans a lieu en présence de "Louis Germain Ducrot Recteur des écoles de St Marc", ainsi qu'il signe en toutes lettres en bas de l'acte. À ce poste de maître d'école s'ajoute la fonction de chantre paroissial, comme il est fréquent. Le curé Carré ne semble pas faire particulièrement appel à DUCROT pour l'assister, ce qui ne lui confère pas une grande visibilité archivistique.
• 21 juin 1790 : Le curé de Saint-Marc, Carré, procède à la sépulture de "dame Françoise Barbe Robin, épouse du sieur Louis Germain DUCROT, recteur des écoles de cette paroisse, morte la surveille, âgée de 41 ans". Le veuf est présent et signe, comme il l'avait fait début mai : "Louis Germain Ducrot Recteur des écoles de St Marc". Si l'on en croit l'âge ici indiqué pour la défunte, elle aurait donc été très jeune (18 ans) lors de ses noces...
• 30 août 1790, Semoy : Dans l'église de cette paroisse située aux portes d'Orléans (vers le nord-est, donc tout près de la paroisse Saint-Marc), le curé Carré, "avec l'agrément de Mr Loiseau curé de Semoy" s'est déplacé pour célébrer le remariage de son chantre. Il le dit simplement "veuf de Françoise-Barbe Robin" et "de la paroisse de Saint-Marc". Louis-Germain DUCROT épouse Marie Mauchien "cy devant de cette paroisse, et actuellement de la paroisse de Saint-Marc", dont l'un des témoins est le curé de Semoy lui-même. Le marié, quant à lui, est accompagné par "Mr Planelle, marchand de vin", et "Mr Pierre-Louis Bonneau" sur lequel rien n'est dit. L'acte de décès ultérieur de la mariée, en indiquant son âge au décès, révèle qu'elle était née vers 1758 : elle a donc environ 32 ans lors de son mariage.

• 27 mars 1792, Orléans : Sur la paroisse Sainte-Croix (créée en janvier 1791 pour regrouper plusieurs paroisses proches de la cathédrale) naît Marie-Élisabeth, issue "du légitime mariage de Louis Germain DUCROT et de Marie Mauchien". Elle est baptisée le lendemain par un vicaire épiscopal, qui ne relève rien quant aux métiers ou fonctions du père ni du parrain, un certain Jean-Charles Lecœur qui déclare ne pas savoir signer. Quant à la marraine, Anne-Élisabeth Mauger, elle signe en compagnie du père.

>>> Le décès de Louis-Germain DUCROT n'a pas été retrouvé dans les tables décennales orléanaises.

• 28 novembre 1831 : Probablement déjà veuve, Marie Mauchien entre à l'hôpital général d'Orléans. La malheureuse y passera presque cinq ans...

• 8 septembre 1836, Orléans : Deux employés de l'hôpital général d'Orléans viennent à la mairie déclarer que "Marie Mauchien, âgée de 78 ans, née à Coulon (Cher),veuve de Louis Germain DUCRAUX, instituteur, fille de Claude Mauchien et d'Anne Louet son épouse, décédés, est morte ce matin à quatre heures dans le dit hospice où elle était entrée le 28 novembre 1831".

• L'histoire se répète : l'unique fille des Ducrot-Mauchien actuellement retrouvée meurt âgée de 57 ans le 29 janvier 1850 à l’hospice d’Orléans, où elle était entrée le 21 mars 1844...

Mise à jour : 15 avril 2022

Sources
F-Adio Tours/ registre capitulaire St-Martin n°20 ; F-Ad21/ BMS Dijon, St-Michel ; F-Ad21/ G 2365 ; F-Ad37/ G 590 ; F-Ad45/ BMS Orléans, N-D de Recouvrance ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Michel ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Paul ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Ensentelée ; F-Ad45/ BMS Orléans, Ste-Croix ; F-Ad45/ BMS Semoy ; F-Ad45/ BMS St-Marc-lès-Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Ad80 BMS Abbeville, St-Jacques ; F-AdioTours/ 3D1/ 1382

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