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DUVILLA, Pierre (1674-1738)
État civil
NOM : DUVILLA     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DUBILLA
DUVILA
Date(s) : 1674-12-16   / 1738-6-1 
Notes biographiques

Pierre DUVILLA vivait à Castelsarrasin, une ville qui s'était développée sur le bord de la Garonne et qui allait atteindre entre six et sept mille habitants en 1793. Il y servit l'orgue de sa paroisse natale tout au long de sa vie, un orgue qui remontait sans doute au XIVe siècle et qui donnait des signes d'usure. En effet, l'instrument s'avèrera définitivement hors d'usage en 1776, soit presque trois décennies après son décès.

• 16 décembre 1674, Castelsarrasin [Tarn-et-Garonne] : Pierre reçoit le baptême au lendemain de sa naissance à l'église de la paroisse Saint-Sauveur, c'est-à-dire dans une ancienne église prieurale de l'abbaye Saint-Pierre de Moissac. Ses parents se sont mariés ici trois ans plus tôt, Bernard Duvilla qui en est l'organiste et Géraude Péchagut. Son parrain est venu de Saint-Nicolas-de-la-Grave, un gros bourg distant d'une dizaine de km, mais sur la rive opposée du fleuve. Au contraire, sa marraine, veuve d'un certain Jean Duvilla, habite la paroisse.

• 7 juillet 1689, Castelsarrasin : Pierre est "écolier" quand son père, âgé d'à peine 40 ans, meurt. Le jeune garçon assiste à la sépulture aux côtés du prêtre Jean Duvilla, un cousin. Nous ignorons quelles études il suivait alors. Mais il était sans doute déjà prévu qu'il succéderait à son père auprès de l'orgue de Saint-Sauveur.

• 2 mars 1695 : Il signe comme témoin à la sépulture de sa tante Jeanne Duvilla. Il est alors l'organiste. Mais nous ignorons s'il a assumé cette charge au lendemain du décès de son père.

• 9 février 1700 : Il prend épouse sur sa paroisse. L'heureuse élue est Marie-Anne Péchalier, la fille d'Arnaud, un notaire décédé prématurément, et d'Anne Lafon. L'acte le dit "bourgeois", sans aucune allusion à l'orgue du lieu. Les deux témoins sont un noble, l'écuyer Nicolas de Grégoire ainsi que le bourgeois Jean Caunac, deux quinquagénaires de Saint-Sauveur.

• 8 juin 1701 : Pierre, organiste, et Marie-Anne font baptiser leur premier enfant. C'est un garçon qui reçoit le prénom de Jacques, celui du prêtre Jacques Péchalier, son parrain, tandis que Géraude, sa grand-mère maternelle, devient tout naturellement sa marraine. Plusieurs autres naissances au moins vont suivre: Jean en mars 1703, Pierre en février 1705, Suzanne l'avant-veille de Noël 1706 et Marie, le 14 mars 1709. Mais cinq mois après, la famille est frappée par la mort de leur aîné qui venait d'avoir huit ans. En 1716, Marie-Anne a 44 ans quand elle accouche de Jean-Baptiste, un garçon qui ne vivra que dix-huit mois. Le choix des parrains et marraines éclaire le milieu social de l'organiste. Ainsi, trois d'entre eux sont des prêtres parmi lesquels le curé Jean Péchagut et le prêtre Duvilla. Plusieurs tantes sont devenues marraines ainsi que leurs époux: un consul de la ville, un notaire et un docteur en droit.

• 1726 : Pierre DUVILLA est toujours l'organiste de l'église Saint-Sauveur. D'après la déclaration des comptes des prêtres de la consorce dont le revenu semble peu élevé, il reçoit 16 livres 13 sols de gages. Certes, le dossier d'archive n'a pas permis de savoir si cette somme couvrait une année entière ou seulement deux trimestres. Mais de toute façon, la rémunération semble modeste.

• 15 septembre 1733 : Duvilla et Marie-Anne assistent au mariage de Jean qui a maintenant 30 ans. Ce garçon, qualifié, comme son père, de bourgeois, épouse Jeanne Bories, la fille d'un bourgeois déjà veuf. La cérémonie se déroule à l'église Saint-Sauveur, l'officiant est le curé de Boulou, un bourg situé à la confluence du Tarn et de la Garonne, et la mariée vient de l'Agenais, plus précisément de Saint-Clair, une petite paroisse à trente km au nord-ouest de Castelsarrasin.

• 1 juin 1738 : Pierre DUVILLA est inhumé dans cette église Saint-Sauveur. Jean, son fils, et Pierre Salvignac, le consul, assistent au convoi. À 65 ans, tenait-il encore l'orgue ? Il est bourgeois dans l'acte de décès. Mais tout au long de sa carrière, on utilisa pour le qualifier, tantôt sa fonction d'organiste, tantôt son rang social de bourgeois.

• 25 août 1746 : Marianne [Marie-Anne] Péchalier s'éteint. Elle est enterrée au cimetière Saint-Sauveur, en présence du consul Jean Azam et de l'avocat Jean-Baptiste Lamalatie.

L'orgue a été tenu, pendant trois quarts de siècle, par deux générations de DUVILLA. Peut-être que le service rendu était moins une source du vie matérielle qu'une forme de sociabilité à la fois familiale et catholique. Mais la page est tournée. Et dans le registre paroissial, quand les derniers témoins de cette époque s'éteignent, aucune allusion ne vient rafraîchir la mémoire des plus jeunes, le terme d'organiste semble banni et définitivement effacé par celui de bourgeois.

                                                                                                                                  Mis à jour le 4 décembre 2021

Sources
F-AD82/ BMS Castelsarrasin, Saint-Sauveur ; F-Ad82/ BMS Carelsarrasin, Saint-Sauveur ; F-Ad82/ BMS Castelsarrasin, Saint-Sauveir ; F-Ad82/ BMS Castelsarrasin, Saint-Sauveur ; F-Ad82/ Castelsarrasin, Saint-Sauveur ; F-Ad82/ G 178

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