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EVIN, François (1744-1813)
État civil
NOM : EVIN     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HÉVIN
ÉVIN
ÉVAIN
Date(s) : 1744-6-3   / 1813-1-17 
Notes biographiques

Si la biographie de François ÉVIN s'est enrichie par recoupements de plusieurs étapes, d'Étampes à Orléans, en passant par Melun, Paris et Poitiers, un léger point d'interrogation subsiste encore sur le poste exact qu'il occupait en 1790. On sait qu'il était alors à Orléans, très vraisemblablement à la cathédrale, mais la preuve absolue reste à retrouver.

• 3 juin 1744, Étampes : François ÉVIN est originaire de la paroisse Saint-Martin de la ville d'Étampes dans le diocèse de Sens, selon ce qui est spécifié dans le certificat qui lui est délivré à Orléans en 1780. Son âge indiqué lors de son décès oriente vers une naissance en 1744. Un seul acte correspond : celui du baptême le 4 juin 1744 d'un François, fils "naturel et légitime" de François Hévin et Anne Clément, né la veille. Aucun métier n'est mentionné par le vicaire, mais des actes ultérieurs montrent que le père de l'enfant est maître cordonnier. La marraine ne sait pas signer, au contraire du parrain.

• [1751-1761] : François ÉVIN a-t-il bénéficié d'une formation au chant d'Église dans le cadre d'une maîtrise ? Rien ne l'indique.

• 7 janvier 1766, Étampes : François ÉVIN, "garçon cordonnier", épouse Marie-Catherine Gremillon/Gremillion, veuve de Jacques Daize, tisserand. Le jeune homme est de la paroisse Saint-Martin, la mariée est, elle, de la paroisse Notre-Dame, où le mariage est célébré.
• Dès le le 22 décembre 1766, est baptisée une première fille, Marie-Françoise, fille de François EVIN, "maître cordonnier". Une deuxième fille, Geneviève-Monique, voit le jour le 9 février 1768, sans que le métier du père soit indiqué.

• 27 avril 1769, Melun : François ÉVIN est reçu une première fois pour 3e chantre à la collégiale royale Notre-Dame de Melun. La décision du chapitre prendra effet à compter du 1er mai. En itinéraire pédestre, il n'y a qu'une quarantaine de km entre sa ville natale d'Étampes et Melun (à l'est).
• 30 octobre 1769 : ÉVIN est remplacé par OSSELIN au poste de 3e chantre de la collégiale de Melun.

• [À une date qui reste à découvrir, avant août 1771], Étampes ? Melun ? : François ÉVIN perd sa première épouse, Marie-Catherine Gremillon / Gremillion.

• 5 août 1771, Melun : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame reçoit à nouveau le nommé ÉVIN comme chantre, aux gages de 200 livres par an, plus six setiers de méteil, à partir du 27 juillet précédent. Son sort ainsi assuré, le chantre se remarie, mais curieusement à près de 100 km de là, en direction du sud-ouest, soit pas loin de vingt heures de marche.
• 27 août 1771, Orléans : L'église Saint-Pierre-Empont voit le remariage de deux veufs, François ÉVIN, veuf de Marie-Catherine Gremillin [Gremillion], et Louise "Thierri de Quancay" (elle signe "tiery Dequincé"), veuve en secondes noces d'Étienne Lepied (et en premières du "sieur Dholande"). Aucun métier n'est indiqué dans l'acte, mais la signature du marié est bien celle du chantre prestataire de serment en octobre 1792. Il est accompagné de Jérôme Bulot, "son beau-frère" [en fait un cousin de sa première épouse], et de Mathurin Racoupeau. Si l'on en croit l'âge indiqué peu après à son décès, la mariée aurait déjà environ 49 ans (elle est née en ou vers 1722).

• 30 mars 1772, Melun : ÉVIN est remplacé par GARNIER et on ne retrouve plus trace de son nom ensuite dans le registre capitulaire. A-t-il quitté Melun pour s'installer à Orléans avec son épouse ? A-t-il dès lors essayé de s'implanter à Paris ?

• 14 février 1776, Paris : Un sieur ÉVIN est reçu chantre choriste à la collégiale Saint-Merry à l'issue d'un concours à l'issue duquel le chapitre a trouvé qu'il avait la "meilleure voix". Il remplace ISABEAU, qui a démissionné. Son prénom n'étant pas indiqué, ni son origine, on ne peut être certain qu'il s'agit du même homme.
Les comptes de la collégiale indiquent pour l'année 1776 une somme de 199 livres "payée aux Srs ISABEAU, ÉVIN et RICHARD officiers choristes pour leurs assistances a l'office canonial", une autre somme d'un peu plus de 93 livres "payée auxd. Srs ISABEAU, EVIN et RICHARD pour leur tenir lieu de logement et gratification" et enfin une petite somme de 9 livres spécifiquement "payée au Sr EVIN chantre pour avoir remplacé le Sr PAILLARD chantre choriste pendant quinze jours de la maladie dud. Sr PAILLARD". Il est difficile de préciser les dates d'exercice auxquelles ces versements globalisés correspondent. Une chose est sûre : on ne retrouve pas mention du sieur ÉVIN dans les comptes de Saint-Merry l'année suivante.
• 31 mai 1776, Orléans : "Décédée du 29 sur cette paroisse", Louise Thierry de Quincay est inhumée au cimetière de Saint-Victor, en présence du chantre HERMILLY. Le curé Douville indique qu'elle avait environ 54 ans et donne les noms de ses trois maris successifs. Du troisième, François ÉVIN, il dit qu'il est "garçon cordonnier", et précise qu'il est "absent". Cela correspond en effet à la période durant laquelle il a tenté sa chance à Paris (s'il s'agit bien du même homme).
• [Vers mi-1776], Orléans : François ÉVIN entre comme chantre de chœur au service du chapitre cathédral Sainte-Croix d'Orléans. Le registre capitulaire correspondant ayant brûlé en juin 1940, la date de sa réception ne peut être davantage précisée. Seule la durée (approximative) indiquée par le certificat obtenu en juin 1780 permet de l'approcher de manière grossière. Peut-être son veuvage a-t-il facilité son recrutement, car le chapitre de Sainte-Croix préfère officiellement les chantres célibataires ("On ne reçoit point dans cette église les personnes mariées" proclame une annonce du chapitre dans Les Affiches de l'Orléanois le 14 août 1767, mais cela reste largement une déclaration de principe). À Saint-Merry, c'est le 14 août 1776 que le nommé RICHARD est reçu chantre choriste, probablement pour remplacer ÉVIN. Tous les éléments s'emboîtent bien, et tous les indices concordent pour faire penser que le ÉVIN de Saint-Merry est bien François.

• 10 juillet 1777, Paris : François ÉVIN est retourné provisoirement à Paris, pour se marier. Sur la paroisse Sainte-Opportune est célébré le mariage de François ÉVIN, veuf de Louise Thierry de Quincay, et de Catherine Lemoine. Là encore, on manque de précision complémentaire puisque ce mariage est connu seulement grâce au fichier Andriveau. Mais la mention de l'épouse précédente du marié ne laisse aucune place au doute : il s'agit bien de notre homme.
Le couple Évin-Lemoine retourne vivre à Orléans où François ÉVIN chante toujours à la cathédrale Sainte-Croix.

•  11 novembre 1779, Orléans : Née le jour-même, une petite Catherine-Rosalie Évin est baptisée paroisse Saint-Éloi. Rien n'est dit du métier de son père, ni de celui de son parrain, André Joly. Ce dernier ne sait pas signer, non plus que la marraine, Rosalie Lemoine (probablement une tante maternelle de l'enfant).

• 17 juin 1780, Orléans : Le chapitre de Sainte-Croix délivre à François ÉVIN une attestation de vie et mœurs (en latin) pour avoir été durant quatre ans chantre de chœur (cantorem choristam). La table du registre des certificats précise le registre dans lequel chante François ÉVIN : il y est dit "musicien basse contre". Le texte de l'attestation est minimal mais précise sa paroisse d'origine. Il n'est pas fait mention – contrairement à une formule souvent employée dans les certificats orléanais – de ses talents pour la musique. On insiste seulement sur la modestie et l'assiduité avec lesquelles il a participé au chant de la louange divine.
• 28 juin 1780, Poitiers : François "HÉVIN", "natif du diocèse de Sens" [Étampes appartient en effet au diocèse de Sens], est reçu musicien basse contre à la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, à compter du samedi 24 juin, en remplacement prévisionnel de Charles BARON et de Jean-Pierre MAIGRET dont le licenciement a été programmé par une délibération du 30 mai car ils ne sont "point propres à remplir des places de basses contres". HÉVIN recevra des gages de 10 livres par semaine (soit 520 livres fixes par an) et une indemnité de 30 livres pour son voyage. Le maître de Saint-Hilaire est alors Thomas-Claude BERTON.

• Août 1781, Poitiers : François HÉVIN reçoit 30 livres du chapitre de Saint-Hilaire "par forme de gratification", puis à nouveau 30 livres un peu plus tard la même année "pour certaines considérations". On ne trouve plus aucune trace de lui ensuite dans le registre de Saint-Hilaire de Poitiers...
Vers la fin de l'année 1781 – ou le début de l'année 1782 –, le musicien a repris le chemin d'Orléans.

• [fin 1782], Orléans : Un certain "EVAIN" apparaît dans le Calendrier Historique de l'Orléanais pour l'année 1783 comme maître de musique vocale et de violon. Il demeure rue des Noyers. Est-ce lui ? Cela semble en effet coïncider avec son retour à Orléans [voir ci-après : baptême d'un fils au début de 1783]. De plus la rue des Noyers, actuelle rue Desfriches, alors peuplée de tisserands et autres artisans, située entre St-Euverte et la rue du Bourdon-Blanc, correspond bien à un logement situé paroisse Saint-Victor, paroisse où ses enfants sont ensuite baptisés.
L'almanach de l'année suivante ne publie pas de liste des maîtres d'agrément. Celui de l'année 1785 ne mentionne plus ÉVAIN / ÉVIN. S'il s'agit bien de lui, il a donc vraisemblablement renoncé à vivre entièrement de la musique et a probablement repris la cordonnerie (qu'il n'avait peut-être d'ailleurs jamais abandonnée), tout en monnayant sa voix dans les églises qui veulent bien l'engager.

• 9 février 1783, 24 juillet 1785, 3 juin 1788, Orléans : Trois fils Évin/Lemoine sont baptisés à Saint-Victor. L'un d'eux meurt à quatre mois, le 24 novembre 1785. Jamais les rédacteurs des actes n'indiquent les métiers exercés par le père ni les parrains et marraines. Ceux-ci savent généralement signer.

• 26 juillet 1785, Orléans : Une sépulture de la paroisse Saint-Donatien se déroule "en présence de François HÉVIN et de Hubert CHAUFFOUR, soussignés". Le second était antérieurement attesté. Le premier, en revanche, fait ici sa première apparition dans le registre paroissial, où il remplace Pierre DAVALLE. Il signe "françois Evin". Très vite après, il va raccourcir sa signature en ne mettant plus que l'initiale de son prénom ("f.Evin") ou parfois "Evin" tout court. Il s'agit sans ambiguïté de la signature du futur prestataire de serment d'octobre 1792.
Durant neuf mois il est très régulièrement présent aux enterrements de Saint-Donatien, alternativement en compagnie de Pierre SENSIER, de René LUNET, et le plus souvent de Jean-Julien LEMOINE. Tous ces hommes sont-ils chantres eux-aussi ? C'est très probable.

• 1er mai 1786, Orléans : À cette date figure la dernière signature "Évin" dans le registre de Saint-Donatien. Une sépulture a eu lieu "en présence de François ÉVIN et de Jean-Julien LEMOINE, soussignés".
• 21 mai 1786 : Les fabriciens de la paroisse Saint-Donatien délibèrent au sujet du "nommé HÉVIN chantre de cette paroisse". On apprend qu'il "avoit causé du scandale dans le lieu saint le premier dimanche du mois". Les fabriciens, constatant que leur chantre "n'y aiant point reparu depuis ce tems" concluent qu'"il conviendroit de nommer et choisir un nouveau chantre". C'est alors qu'ils publient une annonce en ce sens dans Les Affiches de l'Orléanois du 26 mai 1786, annonce qui débouche peut-être sur le recrutement de Joseph-André GAUGUIN, ou de Jean-Baptiste DUMOUTIER ou encore de François PERDOUX, tous noms qui apparaissent souvent comme témoins des enterrements durant la suite de l'année 1786, à moins que ce ne soit sur le recrutement d'Edme MARÉCHAL, qui chante encore à Saint-Donatien en 1790.

1790, Orléans : Il semble que François ÉVIN ait été [quand au juste ?] ré-embauché à la cathédrale Sainte-Croix, et qu'il y chantait alors, sous la conduite de Charles HÉRISSÉ, comme le suggère sa prestation de serment d'octobre 1792 en tant que chantre de la cathédrale constitutionnelle (il aurait difficilement pu être recruté pour la paroisse épiscopale s'il n'y avait pas déjà exercé antérieurement, seul MAUGAS est dans ce cas). Il ne figure pas dans la liste des signataires de la requête conjointe des musiciens de Sainte-Croix et de Saint-Aignan en mai 1790, mais Sébastien FAUQUET non plus, alors que l'on dispose pour ce dernier d'un certificat attestant qu'il chante la basse contre à la cathédrale.

• 10 mars 1791, Orléans : Une fille Évin, Françoise-Adélaïde, naît et est baptisée le jour-même sur la nouvelle paroisse Sainte-Croix (qui depuis le décret du 9 janvier 1791 regroupe plusieurs anciennes paroisses voisines). Aucune indication n'est donnée sur le métier alors exercé par le père.

• 3 octobre 1792, OrléansFrançois ÉVIN, Louis-Pierre PRESTAT, Claude François LEFÈVRE, musiciens de la paroisse épiscopale d'Orléans, y demeurant, prêtent serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Les autres musiciens de la paroisse épiscopale, Charles François HILDEN, Antoine CONSCIENCE, François CHAILLOU, Jean Claude COMPÈRE, Jacques MAUGAS, avaient prêté le même serment la veille, le 2 octobre. Jean-Baptiste Christophe BOSSUGÉ, lui aussi "musicien de la paroisse épiscopale d'Orléans", malade, le prête par procuration le lendemain, 4 octobre. Quant à Nicolas CARRÉ, organiste de la paroisse épiscopale, il vient prêter son serment le 6 octobre.
François ÉVIN a donc continué à chanter au service de la cathédrale constitutionnelle, sans doute jusqu'à la suspension du culte.

• 2 pluviôse an II (21 janvier 1794), Orléans : Catherine-Rosalie Évin (la fille née en novembre 1779), lingère, se marie avec un "marchand" originaire de La Ferté-Saint-Aubin mais domicilié à Orléans, Théodore Woldemard Bardon. La mariée n'a que 14 ans..., là où le futur en a 34. Le mariage est célébré en présence des parents de l’épouse (le père signe en toutes lettres "françois Evin") et de son oncle maternel, Étienne Lemoine, 55 ans, menuisier à Orléans.

• 19 floréal an IV (8 mai 1796), Orléans : Deux "gardes" [malade] déclarent le décès survenu la veille – au domicile de l'une d'elles – de la petite Françoise-Adélaïde, âgée de 5 ans, Elle est dite fille de François ÉVIN et de Catherine Lemoine, "demeurant à Orléans rue de la tour neuve n°4", ce qui laisse entendre qu'à cette date les parents demeurent toujours à Orléans.

• [À une date inconnue] François ÉVIN et son épouse Catherine Lemoine quittent Orléans pour Paris.

• 17 janvier 1813, Paris : Dans l'ancien 12e arrondissement, à son domicile du n°7 rue Lourcy, dans le quartier Saint-Jacques, meurt François ÉVIN, âgé de 68 ans, portier, né à Étampes, marié à Catherine Lemoine, sa veuve. Le décès est déclaré le lendemain par un épicier et un teinturier du quartier, amis du défunt.

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•  28 septembre 1852, Fontenay-les-Briis (Essonne) : Sa fille Catherine-Rosalie Évin, veuve de Théodore Woldemard Bardon, s'éteint dans cette commune située à 90 km au nord d'Orléans, entre Arpajon et Les Ulis. Assez curieusement, elle est alors nommée "Évin de Saugeville" sans qu'on puisse deviner comment elle a pris ce nom. Elle devait avoir été institutrice puisque les archives nationales conservent une indemnité datée de 1841 à son nom.
C'est grâce à cet acte concernant Catherine-Rosalie qu'on a acquis la certitude initiale que le décès de François ÉVIN avait eu lieu à Paris.

Mise à jour : 27 août 2019
(merci à David Audibert)

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1783 ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad45/ 61 J 5  ; F-Ad45/ BMS St-Donatien ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Empont, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Victor, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Éloi, Orléans ; F-Ad45/ BMS Ste-Croix, Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Ad75/ état civil reconstitué ; F-Ad77/ G 218 ; F-Ad86/ G 569 ; F-Ad90/ NMD Fontenay-les-Briis ; F-Ad91/ BMS Notre-Dame d'Étampes ; F-Ad91/ BMS St-Martin, Étampes ; F-AmOrléans/ 2 J 16 ; F-An/ H5/3492 ; F-An/ LL 483 ; F-An/ LL 522 ; F-Filaé/ Fonds Andriveau

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