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FAUTREL, Louis (1732-1823)
État civil
NOM : FAUTREL     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Date(s) : 1732-2-10  / 1823-2-15
Notes biographiques

Même s'il reste encore de larges zones d'ombre dans son itinéraire, Louis FAUTREL est l'un des organistes les mieux documentés de l'ancienne Normandie. Son activité revendicatrice au début de la Révolution est pour beaucoup dans cette bonne documentation : il a multiplié les requêtes bavardes.

• Louis FAUTREL naît le 10 février 1732 à Anquetierville [Seine-Maritime], il est fils de Romain Fautrel et de Catherine Le Chandelier.

• Où a-t-il reçu sa formation musicale ??? Quels furent ses premier(s) poste(s) ?

• 3 mars 1756, Les Préaux [Eure] : Louis FAUTREL, organiste, est témoin lorsque Alexandre Picquot, prêtre, vicaire de Quetteville, maître ès-arts en l’université de Caen, fait signifier ses nom et grade aux religieux de St-Pierre de Préaux. Le jeune homme a alors 24 ans : il se pourrait que l'abbaye de Préau ait été son premier poste, ou l'un de ses tout premiers postes.

• [d'environ 1759 à 1774], Lisieux [Calvados] : Louis Fautrel dit avoir été organiste à Lisieux pendant 15 ans. Dans quelle église ? 

• En janvier 1768, Les Affiches de Normandie insèrent une annonce émanant de "M. Fautrel, organiste de l'abbaye, au Bec" c'est-à-dire l'abbaye mauriste du Bec-Hellouin [Eure]. Il met en vente une belle pièce de bois d'orme.
S'agit-il de Louis FAUTREL ou d'un homonyme ? Cela semble a priori contradictoire avec ce qu'il explique dans l'une de ses nombreuses requêtes des années 1790 : "après 15 ans d'organiste à Lisieux, je suis venu à Argentan…".

• [date et lieu à trouver] : Il épouse Marie Madeleine Quesney, originaire de Lieurey [Eure]. Le couple aura au moins un fils et une fille, ainsi que, sans doute, d'autres enfants (que l'organiste évoque au pluriel dans ses requêtes). Leur fils Thomas Fidel Armand vient au monde vers 1764.

• 10 mai 1774, Lisieux : Sa fille Marie Henriette Adélaïde Fautrel vient au monde.
• Août 1774, Argentan [Orne] : Louis FAUTREL remporte le concours et devient organiste de la paroisse Saint-Germain, avec un contrat à vie. Il touchera en plus, au fil des années, les orgues des Jacobins et des Bénédictines d'Argentan.

 • 1790Argentan : Louis FAUTREL est toujours organiste de la paroisse Saint-Germain et des dominicains d'Argentan. Ses honoraires s'élèvent à 460 livres (100 livres des dominicains + 360 livres payés par la fabrique paroissiale). Il tient aussi l'orgue des bénédictines (gages non connus) et donne des leçons à des écoliers. L'orgue de la paroisse est entretenu par le facteur ANTOINE l'aîné.
• En 1790-1791, Argentan : Il déclare être chargé de famille et ne savoir que jouer de l'orgue. Il commence rapidement à constituer un dossier de pension et demande un certificat d'exercice aux dominicains d'Argentan, qui le lui délivrent le 22 juillet 1790.
• 29 juillet 1790 : Il fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Il demeure à Argentan. La suppression des maisons religieuses lui fait perdre plusieurs écoliers pour la musique. Il a 58 ans.
• 1er octobre 1790 : Il touche ses derniers honoraires des Dominicains et des Bénédictines.
• Le 31 décembre 1790, il adresse une supplique au directoire d'Argentan puis au directoire du département de l'Orne pour réclamer une pension. Le district d'Argentan propose de lui accorder une pension de 100 livres "pour avec celle de 360 livres, lui aider à soutenir sa famille et seulement pendant le temps où il sera employé dans ladite ville".

• 17 janvier 1791 : Le directoire du département ne délibère pas (donc : pas de pension). Après deux lettres envoyées à Paris, le 3 février et le 15 mai 1791, la demande de Fautrel est transférée devant le Comité ecclésiastique.
    L'organiste va au fil des mois multiplier les requêtes... et constater, dépité : "au bout de tout cela je ne suis pas plus avancé". Il argumente sur des éléments budgétaires et financier ("messieurs les dominiquains laisse à la nation six mille livre de revenu en bons fond de terre et beaucoup d'effets") mais ne donne guère d'éléments sur sa situation présente ("je reste avec une paroisse qui me donne 300 livres, je suis chargé de femme et enfants, je n'aÿ aucun commerce"), et encore moins sur sa carrière passée, qu'il ne résume nulle part, en dehors de l'allusion aux quinze ans passés à Lisieux.
• 14 août 1791, Argentan : Louis FAUTREL est toujours organiste de la paroisse Saint-Germain d'Argentan.

• 1792 : Son salaire passe de 360 à 400 livres par an.

• [Vers 1793], l'église Saint-Germain devient Temple de la raison et l'organiste semble alors ne plus être payé.
• [Décembre 1793], Argentan : Louis FAUTREL demande de l'aide au citoyen Bentabole, représentant en mission dans l'Orne, qui lui accorde une provision de 300 livres et lui conseille de se pourvoir pour obtenir une pension.

• 12 ventôse 2 [2 mars 1794] : Louis FAUTREL rédige une requête à l'adresse d'un représentant du peuple non nominalement précisé. Le ton est déterminé : "C'est un vray républicain qui s'adresse à toy avec toutte la confiance possible connaissant ton âme bienfaisante… j'étois organiste des Jacobins et des bénédictins, ils n'existent plus, il me restoit pour toute ressource que St-Germain, qui n'est plus et qui sert de Temple de la Raison…"
Le même jour le district donne un avis favorable et le représentant du peuple son accord pour que Fautrel bénéficie d'une pension de 300 livres /an.
• Juin 1794 : Louis FAUTREL envoie une requête au bureau de Liquidation, que le directeur fait suivre à la Commission des Secours publics.
• 14 août 1794 : Il écrit à l'un des responsables de la Commission des Secours publics pour lui expliquer son cas et demander une pension. Il dit avoir perdu toutes ses places, ne pas avoir d'autre état, être infirme et chargé de famille. Son âge est de 63 ans.
• 17 vendémaire an III [8 octobre 1794] : Louis Fautrel, ancien organiste de l'église Saint-Germain d'Argentan, renouvelle sa demande de secours auprès du directoire du département de l'Orne (ou du district d'Argentan ?). Il invoque son dénuement, la présence d'un fils volontaire dans l'armée républicaine et le soutien de l'agent Bentabole.

• Nous manquons d'informations sur la suite de son existence. Pendant la décennie révolutionnaire, il a sans doute vécu de leçons de piano. En tout cas, le 20 octobre 1797, un "M. FAUTRET" (qui est très probablement lui) est attesté comme "maître de piano à Argentan" dans une correspondance avec le facteur de piano ÉRARD.

Louis FAUTREL semble avoir retrouvé une tribune à la reprise du culte puisque lors du mariage de sa fille Marie Henriette Adélaïde Fautrel, le 12 brumaire an X (3 novembre 1801), il est dit "organiste à Argentan". Sa fille épouse un employé de la mairie, en présence de plusieurs témoins appartenant à la structure administrative locale (secrétaire de la mairie, commissaire de police, greffier de la justice de paix du canton).

Son épouse décède en 1813 à Argentan.

• 15 février 1823, Argentan : Louis FAUTREL s'éteint, à onze heures du soir, en son domicile rue du Cours. Le lendemain, son acte de décès le dit organiste, veuf de dame Marie-Madeleine Quesney.

Mise à jour : 5 décembre 2016


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