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GALY, Jean (ca 1702-1767)
État civil
NOM : GALY     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GALI
GALLY
Date(s) : 1702 ca  / 1767-9-5 
Notes biographiques

Au milieu du dix-huitième siècle, Jean Galy est organiste dans le sud du diocèse de Pamiers, plus précisément dans la petite ville de Vicdessos située dans une vallée de la haute montagne ariégeoise, à une quinzaine de kilomètres de Tarascon. Il est venu de Massat, une autre petite ville, mais du diocèse de Couserans et donc plus à l'ouest. En fait, il faut franchir une trentaine de kilomètres pour se rendre, d'un côté à la ville épiscopale de Saint-Lizier, ou de l'autre, à Vicdessos. Massat est comme enfermée dans la montagne, mais il y vit une populaton importante si l'on ajoute au bourg l'ensemble de ses villages essaimés. Et surtout, elle détient une collégiale qui est desservie par un chapitre de sept chanoines, dont l'un est curé de la paroisse. Vicdessos, elle, possède un atout économique en pleine expansion: la mine de fer du Rancié qui génère beaucoup d'emplois et, par conséquent, un certain enrichissement qui permet à la paroisse d'entretenir un orgue dans son église.

• [1702], Massat [Ariège] : Jean GALY est baptisé à l'église collégiale Notre-Dame. L'abondance de nouveaux-nés appelés Jean Galy, au cours des premières années du siècle, ferme la porte à toute date précise. Nous nous référons donc à l'âge donné par son acte de décès. Il est tout aussi impossible, par conséquent, de retrouver le milieu familial dans lequel il a grandi.

Comment cet enfant s'est-il formé à la musique ? Dans la seconde décennie du XVIIIe siècle, un chanoine appelé Galy assure de nombreux baptêmes dans la collégiale.  En 1718, un enfant de chœur portant également ce nom est signalé à la cathédrale de Saint-Lizier. Mais peut-être que Jean GALY a tout d'abord acquis l'essentiel des apprentissages, sur place, à l'église collégiale, puis dans un second temps, une bonne spécialisation musicale à la maîtrise de Saint-Lizier. Ce ne sont là que des hypothèses liées à l'environnement du jeune garçon, mais les archives se taisent.      

• 2 juillet 1721, Vicdessos [Ariège] : Jean GALY épouse Anne Dumathieu dans l'église Notre-Dame. Par cette union, il entre dans une famille de "marchands ferriers", c'est-à-dire de marchands qui font fortune en achetant aux mineurs le produit extrait. Et de plus, quand son beau-père, Jean Dumathieu, meurt en 1727 à l'âge de 80 ans, ce dernier est encore qualifié de "baile pour le roi de la vallée de Vicdessos", fonction de justice qu'il avait jadis exercée avant d'accroître son commerce. Au cours de la préparation du mariage, "le doyen et curé de l'église collégiale" de Massat certifie que le marié est de cette paroisse, mais nous ignorons tout de sa situation en cette année-là.

• 22 octobre 1722 : Jean GALY et Anne font baptiser leurs deux premiers enfants, des jumeaux prénommés Charles et Louise. Le jeune couple est installé à Vicdessos, peut-être dans la maison familiale des parents Dumathieu. En effet, dans la marge du registre, le rédacteur de l'acte des deux baptêmes a écrit "B de Charles Dumathieu et de Louyse Dumathieu". Deux autres nouveaux-nés suivront, mais ils seront victimes de la mortalité infantile: Luc, né en octobre 1724, disparaît l'année suivante, et Paulet [Paulette?] meurt à quatre mois, le premier jour de l'an 1729. Les notices baptismales n'indiquent pas les métiers exercés des présents, ni même pour le père des baptisés. De toute façon, il n'est pas encore l'organiste paroissial puisque ce service est alors tenu par le menuisier Philippe BUGAR. Et il faut attendre l'année 1725, quand il est parrain au sein de la famille Vergnies, pour qu'il bénéficie enfin d'un terme de respectabilité et devienne "sieur Jean GALI". 

• [1742] : Il est maintenant organiste et régent de l'école. Depuis plusieurs années, le Conseil politique de la municipalité déclarait que le titulaire de l'orgue et le régent "pour l'éducation des enfans de la vallée" devaient être une même personne. Après plusieurs engagements éphémères, la double fonction est enfin attribuée à Jean GALY. Ses émoluments annuels s'élèvent à quatre cents livres.  

• 16 février 1751 : Lui et son épouse marient leur fils Charles avec Marie-Jeanne Rech, une fille de brassier. Devenu grand-père dès la fin de cette année-là, Jean a l'honneur de présenter au baptême son premier petit-fils. Il appose le paraphe "GALLY" avec un élégant G en forme de point d'interrogation renversé.

• 17 avril 1754 : Jean GALY devient veuf. Anne Dumathieu s'éteint à l'âge de soixante ans.

• 27 mai 1755 : Toujours Régent et organiste, il épouse en seconde noce une cousine nommée Élisabeth Vergnies, fille de Jacques Vergnies, un bourgeois octogénaire de la paroisse. Étant cousins au troisième degré, il fallut d'abord obtenir une dispense du pape et attendre sa fulmination par l'officialité de Pamiers. 

• 22 juin 1756 : Louise, la fille du "sieur Jean GALI organiste", prend époux à son tour. L'heureux élu, Jean Louis Auriol, est un forgeur de Vicdessos, mais qui est venu de Surba, un lieu situé à une quinzaine de kilomètres et habité par une population importante de forgeurs. Ainsi, le fils et le gendre du musicien et maître d'école sont l'un et l'autre ouvriers spécialisés des forges.

• 5 juin 1757 : Jean GALY quitte son emploi de régent et d'organiste. Quinze ans après son entrée en service, la situation s'est détériorée. La délibération municipale du 12 juin indique que le sieur Galy est en effet révoqué. L'explication donnée est la suivante: "Il auroit cessé ses fonctions de régent et d'organiste depuis le 5 juin mois courant jour de la Trinité et nous auroit remis les clefs de l'orgue". Lui succède Jean PEYRÉ, un habitant de la ville, avocat en Parlement et procureur du roi.

• 5 septembre 1767 : "Le sieur Jean GALY organiste" décède, trois ans après avoir enterré son fils Charles. Il est âgé de 65 ans et a rendu l'âme" dans la maison d'Élisabeth Vergnies", sa seconde épouse. Le lendemain, le curé Vergnies procède à la cérémonie d'inhumation en présence du carillonneur Jean Denjean. Bien que le rédacteur de l'acte de décès lui concède encore le titre d'organiste, il était remplacé depuis dix années par Jean PEYRÉ. Il avait, par conséquent, quitté la maison d'école et le logement de fonction réservé au régent.

Jean Galy n'a tenu l'orgue de Vicdessos que pendant une période de quinze ans. Quelle fut son activité professionnelle en dehors de ses années? Travaillait-il, lui aussi, en lien avec la mine du Rancié ? 

15 décembre 2019

                                                                                                                                                                 

                                              

                                                                                                                          

Sources
F-Ad09/ BMS Vicdessos ; F-Ad09/ BMS, Vicdesos ; F-Ad09/ BMS, Vicdessos ; F-Ad09/ G 46

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