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GARNIER, Luc François (1740-1792 ap.)
État civil
NOM : GARNIER     Prénom(s) : Luc François     Sexe : M
Date(s) : 1740-8-30   / 1792 ap.
Notes biographiques

Luc-François GARNIER est prêtre et chantre successivement de plusieurs églises paroissiales de Rennes, Saint-Sauveur puis Toussaints, à la veille et au tout début de la Révolution.

• 30 août 1740, Amanlis [Ille-et-Vilaine] : Luc-François GARNIER naît à la Touche de Nairon, un hameau du village d'Amanlis, situé à 22 km au sud-est de Rennes, près de Château-Giron. C'est un enfant posthume : son père, René Garnier, sieur de la Touche, était mort le 6 juillet 1740. Par ailleurs marchand de toiles, ce père était alors "fabricien en charge de cette église". L'enfant est baptisé le lendemain, recevant pour parrain "vénérable et discret Luc Landais, prêtre de cette paroisse, curé de celle de St-Pierre de Janzé", et pour marraine l'une de ses sœurs. Deux autres prêtres signent aussi l'acte de baptême.
Peut-être ce parrainage clérical, ainsi que les circonstances familiales dramatiques qui entourent sa naissance, ont-ils été des facteurs favorables à son itinéraire sacerdotal ultérieur.

• 17 décembre 1761, Rennes : GARNIER est candidat au poste de chantre vacant de l’église paroissiale Saint-Sauveur de Rennes. Quatre candidats sont en lice, Courrère, Guilmaux, GILBERT et HÉLO, qui est choisi.

• 4 décembre 1763, Rennes : GARNIER est à nouveau candidat à Saint-Sauveur, pour succéder à HÉLO parti comme chantre à la cathédrale. Il est, cette fois, clairement identifié dans la délibération de la paroisse Saint-Sauveur comme étant Luc-François GARNIER, acolyte de la paroisse d’Amanlis. Il a pour concurrent Joseph-Marie HUREL, clerc tonsuré de la paroisse de Saint-Martin de Janzé, qui obtient le poste.

• 23 décembre 1764, Rennes : Luc-François GARNIER, sous-diacre de la paroisse d’Amanlis, est à nouveau candidat à Saint-Sauveur, pour succéder à HUREL, celui-ci ayant été à son tour reçu chantre à la cathédrale de Rennes. Son obstination se révèle payante. GARNIER évince l’autre candidat, René Louis Marie CHAUSSEBLANCHE, sous-diacre de la paroisse de Saint-Aubin d’Aubigné :
     "le général [de la paroisse Saint-Sauveur] après les voix prises au scrutin a nommé le dit Sr GARNIER parce que dans deux ans il se fera promouvoir dans l’ordre de prestrise, qu’il enseignera le chant aux choristes, que pendant ses absences pour les quartiers de séminaire seulement, il se fera substituer par un ecclésiastique qui ait de la voix et qui sache le chant, et qu’il ne pourra s’absenter sans la permission de Mr le Recteur et du général, qu’il fera desservir les messes de fondation qu’il y assistera également qu’aux saluts pour ses retributions acceptées pour logement…" Ces précisions figuraient déjà dans le texte de la délibération concernant les nominations de Helo et Hurel comme chantres. Luc-François GARNIER devient chantre de l'église paroissiale Saint-Sauveur.

• [1766, Rennes] : Luc-François GARNIER est ordonné prêtre.

• 26 septembre 1770, Rennes : Messire Luc-François GARNIER "prêtre chantre de Saint-Sauveur de cette ville" est choisi pour parrain pour leur fils par le sieur Charles Lucas et la dlle Perrine Caudan. Le parrain signe ès qualité "Luc françois garnier prêtre chantre de St Sauveur".

• 16 février 1783, Rennes : GARNIER, "prêtre chantre de Saint-Sauveur", est reçu chantre à l'église paroissiale de Toussaints ("Nomination de Mr GARNIER à l’Escabeau". Il succède à Jean-Charles MASSIOT, qui a démissionné le 9 janvier, envoyé par l'évêque comme vicaire dans une paroisse rurale. GARNIER signe son acte de nomination de son nouveau titre : "Luc-François GARNIER prêtre chantre de Toussaints".
• 30 mars 1783, Rennes : Les délibérations de la paroisse Saint-Sauveur de Rennes prennent acte du fait que GARNIER s’est retiré. Sur la place de chantre "vacante par suite de la retraite de M. GARNIER", est nommé le sieur PICOUAYS, après avoir été entendu à la grand-messe.

• À partir du 8 mars 1788, la signature "Garnier prêtre" commence à apparaître dans le registre des sépultures de la paroisse de Toussaints.

1790, Rennes"Garnier prêtre" continue à signer régulièrement les actes de sépulture de la paroisse Toussaints, au moins jusqu'au 21 octobre 1790, dernière signature relevée. Le 2 novembre une sépulture est assurée par le sieur GILBERT, prêtre, qui est également chantre, remplaçant le sieur POULAIN-DELAUNAY.
Dans diverses listes des citoyens actifs le sieur GARNIER, prêtre, chantre de Toussaints, demeurant à Chicogné, figure parmi les citoyens éligibles. Un autre chantre de l'église paroissiale Toussaints est mentionné en même temps, le sieur BULLET (BULLER), lui aussi prêtre, demeurant place Tronjolly.
 Le modèle du chantre de paroisse prêtre est habituel dans les paroisses rennaises. On peut citer les sieurs URVOY, MACÉ et un autre GARNIER, tous trois prêtres et chantres de Saint-Germain, et tous trois demeurant rue de Corbin, Pierre-François FERRON, prêtre et chantre de Saint-Georges, ou encore TAUDIÈRE, qui est en même temps chantre et "sacriste" de Saint-Étienne et demeure rue Basse.

• [vers mai 1791], Rennes : GARNIER quitte son poste de chantre de l’église Toussaints sans doute lorsque s'installe le nouveau curé constitutionnel. Comme pour Julien POULAIN-DELAUNAY dans la même église et au même moment, cette démission correspond à un refus de la constitution civile du clergé et un rejet de la Révolution. Inversement le prêtre-chantre GILBERT reste à son poste.
• 19 juin 1791 : La fabrique de Toussaints prend lecture d'une "réclamation contenue en la lettre de M. GARNIER cy-devant chantre" et statue qu'il n’y a "rien à lui accorder ayant abandonné sa place volontairement". Elle s'efforce de recruter de nouveaux chantres

• [1792], Rennes : Dans un dossier sur les prêtres réfractaires, un document de six pages, sans date [1792 probable], intitulé "État des prêtres non sermentés qui résidoient à Rennes avant l'arrêté du Conseil général du Département et qui ne se sont point inscrits au Secrétariat dudit Département", mentionne à nouveau GARNIER "ex chantre de Toussaints" comme demeurant à Chicogné. Mais cette fois son double prénom est donné : Luc-François, ce qui a permis de reconstituer des fragments de son existence.

Il est peu après déporté à Jersey.

Mise à jour : 20 juillet 2019

Sources
F-Ad35/ L 337  ; F-Ad35/ 2 G 245 / 174 ; F-Ad35/ 2G 245/141 ; F-Ad35/ 2G 245/142 ; F-Ad35/ 5 Ff 33 ; F-Ad35/ BMS Amanlis ; F-Ad35/ C 4063  ; F-Ad35/ L 1358 ; F-AmRennes/ BMS St-Pierre en St-Georges ; F-AmRennes/ BMS Toussaints

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