Login
Menu et informations
GAULON, Marie (1735-1794)
État civil
NOM : GAULON     Prénom(s) : Marie     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GAULUN
GOLON
Date(s) : 1735-4-16   / 1794-8-13 
Notes biographiques

Organiste de l'abbaye bénédictine de Saint-Jean-le-Grand d'Autun en 1790, Marie GAULON avait de qui tenir puisque son père avait été lui-même musicien d'Église. Mais, mort brutalement alors que la fillette avait moins de douze ans, ce n'est pas lui qui avait assuré l'essentiel de sa formation musicale, au-delà de la première initiation.

• 16 avril 1735, Beaune : Marie Derepas, épouse du sieur Jean-Bernard GAULON, "musicien du chœur de l'église collégiale Notre-Dame", où il joue du serpent, donne naissance à deux jumelles, Marie-Catherine et Louise. Ce sont les 9ème et 10ème enfants du couple. Lors du baptême, le lendemain, Marie-Catherine reçoit comme parrain et marraine deux jeunes enfants issus de la noblesse (leurs pères sont dits "écuyers"). Son second prénom semble avoir été ensuite abandonné au profit de "Marie" seul.
Cinq ans plus tôt, le 20 mai 1730, l'un de ses grands frères, Edme, avait eu comme parrain et marraine l'organiste de la collégiale, Edme LAUSSEROIS, et l'organiste de  l'église paroissiale Saint-Pierre, Anne CHAPUZOT. Si les deux familles sont restées liées, l'initiation de la petite fille au clavecin voire à l'orgue a pu éventuellement être amorcée  par Anne Chapuzot. Toutefois les Lausserois-Chapuzot quittent Beaune pour Dijon dès l'été 1743 : Marie Gaulon n'a encore que huit ans.
Sa formation à l'orgue lui a donc vraisemblablement été dispensée par un ou une autre organiste, peut-être par Pierre Antoine GUILLERMIER de Montmartin, qui arrive à Notre-Dame de Beaune fin mars 1744. Marie a neuf ans.

• 3 février 1747, Beaune : Un drame se produit. Son père meurt brutalement "ensuitte d'une chute et d'un coup a la tête qui lui a oté l'usage de ses sens". Marie n'a pas encore douze ans.
• Dans les jours suivants, le chapitre attribue la maison canoniale n°4, jusqu'alors occupée par la famille Gaulon, à François RENEVEY, habitué. Toutefois, "en reconnoissance des services rendus par le sieur GAULON", les chanoines accordent à la veuve Gaulon un délai de quatre mois et demi pour quitter la maison.
• Juin 1747 : La veuve Gaulon et ses enfants quittent les abords de Notre-Dame et s'installent au faubourg Saint-Martin. On ignore de quoi vit alors la famille.

• 1er mai 1750, Beaune : Sa mère, Marie Derepas, "veuve du sieur Bernard GAULON, musicien en l'église Notre-Dame", meurt à l'âge de 60 ans environ. Elle est inhumée le lendemain au cimetière de Saint-Martin. Ses filles aînées, Élisabeth (née en novembre 1723) et Françoise (née en mai 1726), signent l'acte. Marie a alors quinze ans.
• 20 octobre 1750, Beaune : Sa sœur Élisabeth épouse un jeune musicien Michel-Marie FLUTTE, arrivé à la collégiale un an plus tôt. Comme leur père, il joue du serpent. À ce mariage assistent et signent les musiciens George DUVEAU et Étienne CHAUFFETET ainsi que l'organiste Pierre Antoine GUILLERMIER de Montmartin, témoin du marié. Marie signe également l'acte, avec sa grande sœur Françoise.

• [1751-1770] : Comment s'organise alors la vie de la jeune fille ? Vit-elle avec sa sœur Françoise dans le logement du faubourg Saint-Martin ? De quoi vivent-elles ? L'orgue de la collégiale Notre-Dame est aux mains de Pierre Antoine GUILLERMIER, mais qui est alors l'organiste de l'église paroissiale Saint-Pierre ? Le 28 décembre 1760, les fabriciens de Saint-Pierre passent bail de leur orgue pour six ans avec Jeanne CHAPUZOT, puis à partir de 1764, on sait que c'est l'Alsacien Jacques BRICKER qui arrive à la tribune de Saint-Pierre.

Durant vingt ans, on manque de visibilité sur la vie de Marie GAULON. On ignore même si elle a passé ces vingt ans à Beaune, ou si elle a été employée comme organiste ou maîtresse de musique quelque part ailleurs. Il n'en est pas fait mention dans les tableaux administratifs du début de la Révolution.
 
• [1770], Autun [Saône-et-Loire] : Marie GAULON est reçue comme organiste agrégée à l'abbaye bénédictine Saint-Jean-le-Grand d'Autun, à 48 km à l'ouest de sa ville natale, soit quelque dix heures de marche. En avril 1790, elle déclarera avoir vingt ans de service comme organiste.

• 1775, Autun : Venant en contradiction apparente avec l'indication précédente, un tableau administratif de 1791 date de 1775 son agrégation à Saint-Jean-le-Grand. Elle pourrait avoir exercé pendant cinq ans à l'abbaye avant d'accéder à ce statut d'agrégée qui lui assure une certaine stabilité.
 
• 25 avril 1790, Autun : Les effectifs de l'abbaye bénédictine Saint-Jean-le-Grand comptent 14 religieuses de chœur "y compris la dame abbesse", Mme de Virieu, tandis que "les sœurs converses sont au nombre de quatre, y compris la sœur organiste aggrégée à la dite maison". Marie GAULON est en effet mentionnée au rang des converses dans la liste des religieuses de l'abbaye bénédictine Saint-Jean-le-Grand adressée au Comité ecclésiastique. Organiste, agrégée à l'abbaye, elle est âgée de 55 ans et déclare avoir vingt ans de service. La même liste comporte également une certaine Mme CONSIDÉRANT "dite Ste Cécile", âgée de 49 ans, qui pourrait être éventuellement musicienne (d'autres listes précisent son prénom : Justine).

• Durant les années suivantes, les décisions administratives contradictoires se succèdent au sujet du niveau de secours qui doit être apporté à l'organiste en fonction de son âge, de son ancienneté et des divers décrets et textes de loi successifs. Ainsi en juillet 1791, Marie GAULON, "sœur agrégée et organiste en l'abbaye Saint-Jean-le-Grand d'Autun", reçoit-elle la somme de 87 livres 10 sols pour le troisième trimestre de l'année 1791 – ce qui suppose une pension de 350 livres / an. Le 22 septembre 1792, le directoire du district d'Autun propose comme pension pour Marie Gaulon, qualifiée de "sœur converse" et âgée de 57 ans, une pension réévaluée à 466 livres 13 sols et 4 deniers, au même niveau que les trois autres ci-devant converses de l'établissement. En effet, en 1793, elle touche des trimestres de 115 ou 116 livres.

• 14 messidor an II (2 juillet 1794), Autun : La fille de sa sœur Élisabeth Gaulon et du musicien Michel FLUTTE, tous deux depuis longtemps disparus, Anne-Nicolle Flutte, âgée de 41 ans, institutrice à Autun, se marie avec Guy Pignot, inspecteur des forêts nationales demeurant à Anost, âgé de 53 ans. À l'occasion de ce mariage, "la citoyenne Marie GAULON a déclaré en présence des dit témoins qu'elle renouvelle l'adoption qu'elle a faite par le contrat de mariage des futurs reçu [par] Verger et son confrère notaire public en cette commune le 9 de ce mois, de la dite Anne Nicole Flutte pour son enfant".
• 26 thermidor an II (13 août 1794), Autun : Marie GAULON s'éteint à neuf heures du soir dans une maison appartenante au citoyen Billet potier de terre, située en la rue du Boulevard de Marchaux. Le décès est déclaré le lendemain par Guy Pignot, le tout récent mari de sa fille adoptive. Il fournit son âge précis ("âgée de 59 ans 3 mois") et la dit "native de Beaune, fille des défunts Jean-Bernard GAULON, musicien au dit lieu, et Marie Derepas".

Mise à jour : 13 mai 2020

Sources
F-Ad21/ BMS ND de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en ligne ; F-Ad71/ 1 L 4/58 ; F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ 2 L 24 ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-An/ DXIX/001/014/23-24 ; F-An/ DXIX/058/254/12-13

<<<< retour <<<<