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GAUZARGUES, Charles (1723-1801)
État civil
NOM : GAUZARGUES     Prénom(s) : Charles     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GAUSARGUES
GAUZARGUE
Date(s) : 1723-12-17  / 1801-8-7
Notes biographiques

Charles GAUZARGUES voit le jour à Tarascon, où il reçoit sa formation musicale, comme enfant de chœur à la collégiale Sainte-Marthe. Tout en suivant un cursus ecclésiastique qui le mène jusqu'à la prêtrise, il se perfectionne en musique et participe aux offices de la même collégiale, en qualité de chanteur et de violoniste. Il obtient alors une place de maître de musique, à la cathédrale de Nîmes, qu'il occupe pendant plus de sept ans, interrompus par une courte période où il monte à Paris et se fait connaître à Versailles. L'homme et sa musique y sont suffisamment appréciés pour qu'il soit reçu maître de musique à la Chapelle du roi, en remplacement de MONDONVILLE. Il occupe cette place de 1758 à 1775, avant de se retirer pour s'occuper principalement des bénéfices dépendant de son prieuré de Saint-Léonard de Noblat. Chanoine de Nîmes depuis 1760, il trouve tous les moyens possibles pour ne pas y retourner, ce qui le met en conflit ouvert avec ses confrères. La Révolution lui fait perdre l'essentiel de ses revenus, il est arrêté à cause des activités de l'époux de sa nièce, chez qui il est hébergé, puis libéré à la chute de Robespierre. La fin de sa vie est marquée par la publication de deux traités de musique. Il s'éteint à Paris en 1801.

• 17 décembre 1723, Tarascon [Bouches-du-Rhône] : Charles GAUZARGUES voit le jour. Fils de Charles Gausargues, arpenteur juré, et de Ricarde (ou Richarde) Rouviere, il est baptisé en l'église collégiale Sainte-Marthe le 20 décembre.

• [vers 1730-1738 ?], Tarascon : Charles GAUZARGUES est enfant de chœur dans la maîtrise de la collégiale Sainte-Marthe.
• 28 mai 1732, Sorgues [Vaucluse] : Charles GAUZARGUES reçoit la tonsure cléricale.
• 20 septembre 1738, Tarascon : Charles GAUZARGUES reçoit les ordres mineurs.

• 2 janvier 1747, Tarascon : Après une première tentative infructueuse le 19 juillet 1746, Charles GAUZARGUES est reçu comme bénéficier de l'église Sainte-Marthe pour chanter et jouer du violon. Il continue probablement ces fonctions jusqu'en 1751. Il participait déjà aux offices en musique précédemment.

• 29 octobre 1748, Avignon [Vaucluse] : Charles GAUZARGUES entre au séminaire Saint-Charles, dont il suit les cours jusqu'au 29 juillet 1749.
• 31 mai 1749, Cavaillon [Vaucluse] : Charles GAUZARGUES est ordonné sous-diacre.
• 29 octobre 1749, Avignon : Charles GAUZARGUES réintègre le séminaire Saint-Charles, jusqu'au 21 mars 1750.
• 20 décembre 1749, Cavaillon : Charles GAUZARGUES est ordonné diacre.
• 14 mars 1750, Avignon : Charles GAUZARGUES est ordonné prêtre.
• 16 mars 1750, Tarascon : Charles GAUZARGUES est reçu comme chapelain à l'autel Saint-Étienne de l'église Saint-Jacques.
• 19 janvier 1751, Tarascon : Charles GAUZARGUES est reçu comme chapelain de la chapelle de Notre-Dame-Vieille-du-Château, en l'église Sainte-Marthe.

• 1er septembre 1751-30 mai 1759, Nîmes [Gard] : Charles GAUZARGUES est maître de musique de la cathédrale. Il démissionne le 13 novembre 1756, pour se rendre à Paris et à Versailles, mais est réintégré le 4 mai 1757. En 1758, il est absent au cours du premier semestre, de service à Versailles, mais revient servir à Nîmes le semestre suivant. Pendant ces périodes d'absence, François VIDALENCHE, musicien du bas chœur, assure l'intérim auprès des enfants de chœur. En 1759, GAUZARGUES obtient un congé similaire, mais ne revient finalement pas à Nîmes, car sa charge à la Chapelle royale l'empêche "de venir y continuer ses fonctions".

• 1758-1774, Versailles : Charles GAUZARGUES est sous-maître puis maître de la musique de la Chapelle du roi, d'abord pour le quartier de janvier, puis, à partir de 1762, pour le premier semestre. Il se place en défenseur de la Chapelle et de ses maîtres contre les surintendants de la Chambre, en particulier François REBEL, dans les querelles de préséance autour des Te Deum et des De profundis.
• 2e trimestre 1758, Versailles : Charles GAUZARGUES sert à l'essai comme sous-maître de musique de la Chapelle du roi, en remplacement de CAMPRA.
• 3 juillet 1758, Versailles : Charles GAUZARGUES est officiellement reçu sous-maître de musique de la Chapelle du roi, en remplacement de MONDONVILLE.
• 1er trimestre 1759, Versailles : Service comme sous-maître de musique, puis, service partagé avec BLANCHARD au second semestre. Cette situation se poursuit les deux années suivantes.
• 5 juin 1760, Versailles : Louis XV nomme Charles GAUZARGUES chanoine de la cathédrale de Nîmes. Le musicien est mis en possession de son canonicat le 12 août suivant, à Nîmes, puis regagne Versailles aussitôt.

• 1767, Paris : Augustin de Saint-Aubin réalise une estampe représentant Charles GAUZARGUES, "chanoine de l'Eglise de Nimes, Maitre de Musique de la Chapelle du Roy", d'après un dessin de Charles Nicolas Cochin le jeune.

• février-avril 1768, Paris : Avec BLANCHARD et DAUVERGNE, GAUZARGUES est juré pour le concours de motet à grand chœur lancé par le Concert spirituel. François GIROUST remporte les deux premiers prix.

• août 1769, Versailles : Louis XV nomme GAUZARGUES prieur commendataire de Saint-Léonard de Noblat, en Limousin. Le nouveau prieur ne s'est jamais rendu sur place et s'est contenté d'en tirer des revenus et de nommer aux bénéfices ecclésiastiques liés à cette église.

• 16 mai 1770, Versailles : Charles GAUZARGUES dirige un de ses motets durant la cérémonie du mariage du dauphin avec l'archiduchesse Marie-Antoinette. Il a précédemment composé des musiques pour accompagner l'Athalie de Racine, donnée lors des festivités qui suivent le mariage, mais a abandonné. Ce sont des arrangements d'opéras, dont Ernelinde de François André DANICAN PHILIDOR.
• 14 mai 1771, Versailles : Charles GAUZARGUES dirige un de ses motets durant la cérémonie du mariage du comte de Provence.
• 17 février 1774, Versailles : GAUZARGUES est nommé secrétaire particulier du comte d'Artois.
• 2 juin 1774, Versailles : En l'église Notre-Dame, Charles GAUZARGUES dirige la messe des morts de Jean GILLES et son propre De profundis pour le service funèbre organisé par la Musique du roi en souvenir de Louis XV. C'est sa dernière prestation importante comme maître de musique de la Chapelle du roi.

• 11 janvier 1775, Versailles : Charles GAUZARGUES obtient sa retraite, assortie d'une pension de 3 000 livres, à compter du 1er janvier de cette année. Il est remplacé dans ses fonctions par François GIROUST.  • vers 1775, Saint-Germain-en-Laye : Charles GAUZARGUES est accueilli pendant quelque temps par le duc de Noailles. c'est ce que suggère à demi-mot la notice qui lui est consacrée par La Borde, qui précise  que GAUZARGUES a quitté la Chapelle royale avec l'ensemble de ses partitions en vue de les retravailler pour les mettre au goût du jour.

• 7 août 1775, Versailles : La Musique du roi exécute le Te Deum de Charles GAUZARGUES, secrétaire du comte d'Artois, en l'église Saint-Louis de Versailles, pour fêter la naissance du fils du comte d'Artois.

• 19 mai 1776-1788, Versailles et Paris : Charles GAUZARGUES est surintendant de la musique de Monsieur, frère du roi. Cette activité semble se limiter à la direction musicale des cérémonies des ordres de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont Carmel, trois fois dans l'année, d'abord à Versailles (Saint-Louis), puis, à partir de 1779, en la chapelle de l'École militaire de Paris. Pour la cérémonie du 16 décembre 1788, GAUZARGUES a été remplacé dans cette fonction par le violoncelliste JANSON.
Durant toutes ces années, le chapitre de Nîmes a demandé à GAUZARGUES de venir prendre sa stalle en la cathédrale, sans succès. Ce litige est la cause d'un long procès, finalement perdu par GAUZARGUES qui doit vendre en 1787 la maison priorale de Saint-Léonard pour rembourser au chapitre les paiements indûment reçus depuis plus de dix ans.
• 4 août 1782, Versailles : Charles GAUZARGUES est nommé 5e conseiller de Monsieur.

• janvier 1791, Meudon [Hauts-de-Seine] : Charles GAUZARGUES s'installe chez Jean Raoulx, l'époux de sa nièce Marthe. Les scellés apposés sur les biens des Raoulx, le 13 novembre 1792, attestent la présence des partitions des motets de GAUZARGUES dans une commode de la maison. Il s'agit du dernier indice concernant ses compositions, dont ne subsiste aujourd'hui que la copie manuscrite du motet In Te Domine speravi, conservée, avec trois parties séparées, dans le fonds musical du chapitre d'Aix-en-Provence (Aix-en-Provence, Bibliothèque Méjanes, F.C. ms. 306 et 307).
• 1793-1794, Meudon  : Charles GAUZARGUES est arrêté et incarcéré à deux reprises, à Versailles, puis à Paris. Il est finalement libéré le 16 août 1794. Son neveu par alliance, moins chanceux, a été guillotiné le 25 juillet.
• 1796, Meudon : Des tableaux de pensionnaires ecclésiastiques du canton de Sèvres signalent la présence de Charles GAUZARGUES, "ex bénéficier", dont la pension de 1 200 francs n'est versée que pour les trois quarts, soit 900 francs par an.
• 15 décembre 1796, Meudon : D'après un tableau de pensionnaires ecclésiastiques du canton de Sèvres, Charles GAUZARGUES serait parti pour Paris à cette date.

• 14 janvier 1797, Paris : Le ministre de la Police autorise Charles GAUZARGUES, "vieillard de 74 ans [...] artiste pensionné de la Republique [...] ses facultes ne lui permettant pas de se procurer le secours dont il a besoin a son age", à prendre son domicile à Paris, "rue du Mail n° 25 chés le citoyen Bouton peintre en miniature, son petit neveu", qui affirme que GAUZARGUES est "un homme probe et un bon citoyen et qu’il trouvera dans sa famille tous les secours dont il pourra avoir besoin".

• 1797, Paris : Hébergé chez une de ses petites-nièces, rue du Mail, Charles GAUZARGUES publie un Traité d'harmonie (août) suivi d'un Traité de composition (décembre). On ignore les raisons de cet investissement coûteux (les deux traités, fondés sur des exemples musicaux, sont imprimés à partir de plaques de cuivre).

• 7 août 1801, Paris : Charles GAUZARGUES, profession rentier, âgé de 78 ans, né à Tarascon, s'éteint à son domicile, rue Pagevin n°15, célibataire.

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Œuvres :
Motets pour la chapelle du roi
Tous sont perdus, sauf le motet In te Domine speravi. Les dates ont été restituées grâce aux Livres du Roy, pour le quartier de M. Gauzargues entre 1761 et 1775. Les motets sans date sont antérieurs à 1761, date du premier livre conservé.

Beatus vir qui timet Dominum (ps. cxi) [1763]
Beati omnes qui timent Dominum (ps. cxxvii) [avril 1770]
Cantate Domino canticum novum (ps. xcv)
Cæli enarrant gloriam Dei (ps. xviii)
Confitebor tibi Domine (ps. ix)
De profundis (ps. cxxix)
Deus, Deus meus (ps. lxii)
Deus noster refugium et virtus (ps. xlv)
Dixit Dominus domino meo (ps. cix)
Domine, audivi auditionem tuam (cantique d’Habacuc)
Domine in virtute tua laetabitur rex (ps. xx)
Domine, Dominus noster (ps. viii) [1762]
Domine clamavi ad te, exaudi me (ps. cxl) [1765 ou 1766]
Domini est terra (ps. xxiii)
Eructavit cor meum verbum bonum (ps. xliv) [1771]
Exaudi, Deus, deprecationem meam (ps. lx)
Exultate Deo adjutori nostro (ps. lxxx)
In te Domine speravi (ps. xxx) [partition conservée : F-BMéjanes, Aix/ F.C. ms 306-307]
In exitu Israel de Ægypto (ps. cxiii) [avant 1761]
Jubilate Deo omnis terra, psalmum dicite (ps. lxv)
Jubilate Deo omnis terra, servite Domino (ps. xcix) [1761]
Laudate, pueri Dominum (ps. cxii)
Laudate Dominum in sanctis ejus (ps. cl)
Laudate Dominum quoniam bonus (ps. cxlvi) [avant 1761]
Magnificat anima mea Dominum
Magnus Dominus, & laudabilis (ps. xlvii) [1765 ou 1766]
Miserere mei, Deus, miserere mei (ps. lvi)
Miserere mei Deus, secundum magnam (ps. l) [janvier 1773]
O sacrum convivum (élévation)
O salutaris Hostia (élévation)
O filii et filiæ (chant joyeux)
Panis angelicus (élévation)
Quam dilecta tabernacula tua (ps. lxxxiii) [1761]
Salvum me fac, Deus (ps. lxviii)
Salvum me fac, Domine (ps. xi) [1771]
Super flumina Babylonis (ps. cxxxvi)
Tantum ergo sacramentum (élévation)
Te Deum laudamus (hymne)

Œuvres profanes
Musique de scène pour Athalie de Racine [1770] perdue et jamais donnée
Fleur d'épine, comédie en deux actes mêlée d'ariettes sur un livret de l'abbé de Voisenon [Saint-Germain-en-Laye, hôtel de Noailles, vers 1775] musique perdue
J'aime les grâces, les talents, chanson sur des parole de Deshayes [publiée vers 1795]

Œuvres théoriques
Traité d'harmonie, Paris, gravé par Richomme, 1797
Traité de composition, Paris, gravé par Richomme, 1797

Mise à jour : 28 juillet 2022

Sources
W.A. Mozart, Correspondance, 1987 ; Almanach de Versailles, 1773 ; Almanach de Versailles, 1774 ; Almanach de Versailles, 1775 ; B. Lespinard, La vie et l'oeuvre d'Antoine Blanchard, 1977 ; C. Gauzargues, Traité de composition, 1797 ; C. Gauzargues, Traité d’harmonie, 1797 ; Etat actuel de la Musique du roi, 1768 ; F-Ac Tarascon/ GG14 ; F-Ad13/ 16 G 5* ; F-Ad13/ 203 E 319 ; F-Ad30/ G 1354 ; F-Ad30/ G 1355 ; F-Ad30/ G 1356 ; F-Ad30/ G 1358 ; F-Ad30/ G 1361 ; F-Ad30/ G 1362 ; F-Ad30/ G 1441 ; F-Ad30/ G 1442 ; F-Ad30/ G 1443 ; F-Ad30/ G 1444 ; F-Ad30/ G 1480 ; F-Ad30/ G 420 ; F-Ad30/ G 569 ; F-Ad30/ G 570 ; F-Ad30/ G 571 ; F-Ad30/ G 572 ; F-Ad30/ L 1302 ; F-Ad75/ 5Mi1 1148 ; F-Ad78/ 1139805 ; F-Ad78/ 2Lo Versailles 92 ; F-Ad84/ 1 G 315 ; F-Ad87/ G 650 ; F-Ad92/ 36 L 59 ; F-An/ F7/10767/A ; F-An/ F7/4572 ; F-An/ MC/ET/LXV/387 ; F-An/ O/1/*/3254 ; F-An/ O/1/*/3258 ; F-An/ O/1/3006, n°48 ; F-An/ O/1/3007, n°192 ; F-An/ O/1/3015 ; F-An/ O/1/3015, n°21 ; F-An/ O/1/3019 ; F-An/ O/1/3022 ; F-An/ O/1/3022, n°48 ; F-An/ O/1/3022, n°52 ; F-An/ O/1/3023 ; F-An/ O/1/3026, n°45 ; F-An/ O/1/3029/A, n°307 ; F-An/ O/1/3029/B, n°412 ; F-An/ O/1/3029/B, n°427 ; F-An/ O/1/3031, n°50 ; F-An/ O/1/3031, n°63 ; F-An/ O/1/676 ; F-An/ O/1/842, n°118 ; F-An/ Z/1a/486 ; F-An/ Z/1a/487 ; F-BMVersailles/ Rés. G 115 ; F-BMéjanes, Aix/ F.C. ms 306-307 ; F-Bm Versailles/ Ms. F 87 ; F-BnF/ Ms NAF 2719, fol. 98v ; F-BnF/ Musique/ Rés. F 1661 ; Gazette de France, 1775 ; Gazette de France, 1779-1788 ; Journal historique de Genève, 1779 ; La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780 ; M. Nicolas, Histoire des artistes... du Gard, 1859 ; N. Dufourcq, La musique à la cour..., 1970 ; R. Machard, Les musiciens en France, 1971 ; Tablettes de renommée des musiciens ; É. Deyris, La vie et l'oeuvre de Charles Levens..., 1990.

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