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GON, Jacques (1733-1800)
État civil
NOM : GON     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GOND
GLON
Date(s) : 1733-8-20   / 1800-3-9 
Notes biographiques

Ce musicien demeure encore très mystérieux : les renseignements à son sujet restent ténus, même après enquête. Une certitude : en 1790, il touchait l'orgue de l'abbaye Saint-Euverte d'Orléans. Et c'est très vraisemblablement lui que l'on retrouve peu après à Saint-Calais [Sarthe], cherchant à obtenir le poste d'organiste. Il est qualifié de "mechanicien" lors de son décès.

• 20 août 1733, Beaugency [Loiret] : Selon l'âge indiqué dans sa requête de mars 1791 ("bientôt 58 ans"), le sieur GON / GOND serait né courant 1733. Il précise qu'il est "natif de Beaugency". Un baptême correspond tout à fait : le 20 août 1733, en l'église Saint-Nicolas, le petit Jacques GON, né le jour même de Jacques Gon et de Marie-Anne Poelrar [Poilrat], est présenté sur les fonts baptismaux par un avocat en parlement et l'épouse d'un autre avocat en parlement.
Ses parents – qui ne savent signer ni l'un ni l'autre –  s'étaient mariés le 26 avril 1729 dans la petite paroisse de Tavers, à une demi-lieue de Beaugency, toujours rive droite de la Loire, paroisse de sa mère. Son père était alors vigneron à Saint-Nicolas de Beaugency. Cette constatation interroge sur le lien avec les parrain et marraine donnés à l'enfant, qui sont à l'évidence d'un milieu social nettement supérieur à la famille Gon.

• [1740-1750] : Quelle formation le jeune Jacques GON a-t-il reçue ? Comment a-t-il appris à toucher l'orgue ? Ses parrain et marraine ont-ils joué un rôle dans l'acquisition de certains savoirs ? Le fait qu'il soit célibataire à son décès pourrait suggérer un passé de clerc tonsuré, mais ce n'est en l'état actuel des recherches rien de plus qu'une pure hypothèse.

• [Vers fin 1787], Orléans : GON devient organiste de l'abbaye Saint-Euverte. Il succède à Étienne THÉVENIN qui y avait été reçu le 1er juin 1787 et dont on ne sait pas au juste combien de temps il y a exercé... Ce dernier avait pourtant un contrat de trois ans avec les chanoines réguliers de Saint-Augustin sur la base de "la somme de 200 livres par an, païable par quartiers et le logement dans la maison". Il ne s'agissait pas d'un emploi à temps plein puisque l'organiste était requis de toucher l'orgue "tous les dimanches et fêtes tant du diocèse que de notre maison, la veille des fêtes solemnelles, pendant l’octave du Saint-Sacrement à la messe et au Salut, aux mâtines de Pâques et de Noël, et quand il en sera requis par nous pour de justes raisons". THÉVENIN cumulait avec l'orgue de la paroisse Saint-Paul, ce qui lui permettait un niveau de revenu correct. Ce n'est pas le cas de GON puisque, peu après, c'est François GRANGER qui est reçu organiste de Saint-Paul.
Il est donc vraisemblable que le sieur GON exerce un autre métier à côté.

1790, Orléans : GON est toujours organiste de l'abbaye Saint-Euverte. On peut supposer que, comme son prédécesseur, il est payé 200 livres par an.

• 22 mars 1791, Orléans : Magny curé de St-Euverte délivre au sieur "GOND" un certificat attestant qu'il "a touché notre orgue avec la plus grande exactitude l'espace de trois ans", sans préciser les dates. Il ajoute "que cest un parfait honnette homme".
• Sans doute au même moment, GON fait rédiger une supplique à l'adresse du Comité ecclésiastique, supplique qui est actuellement conservée aux Archives nationales. Il y reprend la même information ("organiste de l'abbaye de St. Euverte à Orléans, ayant touché l'orgue trois années au service du chapitre").
Mais l'objet de sa démarche est surtout de protester contre le fait qu'il a été évincé de l'orgue de Saint-Euverte ("cette église étant conservée paroisse") par Martin NIOCHE (qu'il appelle "Martin"), précédemment organiste de la collégiale Saint-Aignan. Il insinue que NIOCHE va cumuler une pension liée à son service antérieur à Saint-Aignan avec un traitement de 300 livres en tant qu'organiste de la paroisse Saint-Euverte et qu'en plus "il joint à ces avantages la place de receveur de la fabrique de St. Euverte". Par opposition il se dépeint, lui, comme n'ayant "d'autres moyens pour faire subsister sa famille composée de trois personnes que ceux de toucher l'orgue", ce qui n'est probablement pas totalement exact… L'allusion à la "famille composée de trois personnes" est ambigüe : est-il marié et père d'un enfant, ou bien s'agit-il de ses vieux parents qui seraient à sa charge, ou d'autres membres de sa parentèle ? Comme son décès révèle qu'il est célibataire, c'est la seconde hypothèse qu'il faut privilégier.

• Toussaint 1791, Saint-Calais (Sarthe) : L'organiste précédent, François PRÉVOST, étant mort le 21 avril 1791, les fabriciens et le curé Bossé cherchent à recruter un nouvel organiste pour toucher l'orgue de l'abbaye transféré dans l'église paroissiale. GON commence son service comme organiste de l'église paroissiale Notre-Dame, pour 300 livres / an, avec obligation de " faire une élève d’ici la toussaint prochaine". Il ne semble pas conclure un contrat en bonne et due forme.

• 24 janvier 1792, Saint-Calais : Le sieur GON ne donne pas satisfaction aux fabriciens, qui décident de le licencier, en lui versant 75 livres, c'est-à-dire un quartier des gages prévus. Il faut lui envoyer l'huissier le 31 janvier pour qu'il accepte de rendre la clé de l'orgue, mais il refuse de signer la quittance des 75 livres reçues et annonce qu'il va se pourvoir en justice, voulant "finir son année"... Ce qu'il ne parvient pas à faire, puisque début juin 1792 est nommé Bernard VIANNY.

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• 18 ventôse VIII (9 mars 1800), Rochefort [Charente-Maritime] : "Sur les deux heures du soir", Jacques GOND décède chez Roze Robin, femme Matereau, 23 ans, rue de la Convention n°931, où il était sans doute en pension. C'est elle qui déclare le décès avec une amie de 29 ans. Elles disent le défunt "mechanicien, âgé de 67 ans, né en la commune de Beaugency et célibataire"
L'âge et le lieu de naissance correspondent parfaitement à ce qu'on sait de lui. Que signifie au juste "mechanicien" dans le contexte de Rochefort ? On peut penser qu'il travaillait à l'arsenal...

Mise à jour : 15 août 2019

Sources
F-Ad17/ NMD Rochefort ; F-Ad45/ BMS St-Nicolas, Beaugency ; F-Adio Le Mans/ Fabrique St-Calais ; F-An/ DXIX/090/755/16 ; F-An/ DXIX/102/739

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