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GOYON, Gilberte Thérèse, épouse CHAPUIS (1747-1822)

GOYON, Gilberte Thérèse, épouse CHAPUIS (1747-1822)

État civil
NOM : GOYON     Prénom(s) : Gilberte Thérèse     Sexe : F
Complément de nom : épouse CHAPUIS
Autre(s) forme(s) du nom : CHAPUY
Gilberte
Date(s) : 1747-3-23   / 1822-9-29
Notes biographiques

Comme nombre de ses consœurs organistes, Gilberte-Thérèse GOYON est fille, nièce, petite-fille, arrière-petite-fille d'organistes. Mais le mariage avec un homme extérieur au milieu musical vient mettre un terme à son activité personnelle d'organiste.

• 23 mars 1747, Gannat [Allier] : Née le même jour "environ cinq heures du matin", Gilberte GOYON est baptisée en l'église Sainte-Croix, dont son père est l'organiste. Elle est en effet fille de Pierre Guillaume GOYON organiste, qui sera qualifié a posteriori de "Bourgeois de Gannat" et de procureur (cette dernière qualité lui étant donné dans l'acte de décès de sa fille, probablement par contagion de la profession de son gendre ultérieur). Sa mère se nomme Anne JOSSOT. Ses parents s'étaient mariés le 25 février 1743 à Riom [Puy-de-Dôme], où son grand-père paternel, Pierre-Toussaint JOSSOT, était alors organiste du chapitre de Saint-Amable. La nouvelle née reçoit pour parrain un "marchand" et pour marraine une certaine Gilberte Goyon, dont le lien de parenté n'est pas précisé. Tous deux savent signer.
On remarque que son prénom de baptême est Gilberte seulement, le prénom Thérèse est sans doute un prénom d'usage venu ensuite. De même sa mère, baptisée Anne, est parfois appelée Anne-Cécile.

• Quelle formation reçoit Thérèse Gilberte GOYON ? Son apprentissage de l'orgue ne s'est pas effectué auprès de son père (mort en 1750), mais, plus probablement, avec sa mère. Celle-ci, en effet, est elle-même organiste. Après son veuvage précoce, elle exerce à la prévôté génovéfaine Saint-Pierre d'Évaux, dans le diocèse de Limoges [aujourd'hui Évaux-les-Bains, Creuse]. C'est donc sans doute à la tribune d'Évaux que la petite fille a été initiée à l'art de toucher l'orgue.

• 20 mars 1757, Évaux : La petite Gilberte GOYON est la marraine d'une fille du "crédencier" de "l'abbaye" [en réalité une prévôté génovéfaine] de St-Pierre d’Évaux. Elle est dite fille d’Anne-Cécile JOSSOT "organiste de ladite abbaye de St Pierre d’Evaux, veuve de Jean Guillaume GOYON, en son vivant organiste de Gannat". Elle déclare ne pas savoir signer (bien qu'ayant déjà dix ans, ce qui peut paraître surprenant).

• 2 décembre 1775, Saint-Julien-de-Civry [Saône-et-Loire] : Jean-Baptiste Jossot, prêtre du diocèse de Périgueux, prend possession de la cure, vacante par le décès, le 18 novembre, du précédent curé, messire Jacques Chapuy, en vertu de la nomination, le même jour par la prieure de Marcigny, "patronne et collatrice du dit bénéfice cure". Ce prêtre est un cousin germain de Gilberte (puisqu'il est un fils de son oncle maternel Joseph JOSSOT, frère de sa mère).
Gilberte GOYON est-elle déjà organiste du prieuré de Marcigny, prieuré de bénédictines situé à environ 22 km de là ? Ou le devient-elle ensuite, grâce à l'appui de son cousin curé de Saint-Julien-de-Civry ? Il est difficile de savoir dans quel sens a joué l'influence, mais il est certain qu'il y a une relation entre les deux postes. Il ne peut s'agir d'une coïncidence.

• 26 juillet 1776, Saint-Julien-de-Civry : Devant baptiser le fils d'un marchand qui bénéficie d'un parrainage supérieur (les époux Quarré de Verneuil), le curé Jossot réquisitionne sa cousine, Dlle Gilberte Thérèse GOYON, "de la ville de Marcigny", pour tenir le nouveau-né "sur les fonts baptismaux à la place de la marraine". Elle signe "gilberte theraise goyon". Cet acte indique que dès cette date-là, (et peut-être depuis déjà plusieurs années ?), l'organiste a quitté Évaux et réside à Marcigny.

• 20 janvier 1779, Évaux-en-Bourbonnais : Anne JOSSOT, "veuve de Pierre Guillaume GOYON organiste demeurant en cette ville d’Évaux", confie à sa fille une procuration en blanc, très large, établie devant notaire, pour lui permettre de se marier librement lorsqu'elle le souhaitera.

• 22 novembre 1782, Saint-Julien-de-Civry : La présence au village de Gilbert Goyon, frère de l'organiste de Marcigny et cousin du curé du lieu, est attestée par le registre paroissial. C'est une nouvelle trace des liens entre le village et le prieuré de Marcigny, à 22 km au sud-ouest, dans le Brionnais, puisque le jeune homme est forcément aussi venu voir sa sœur.

• 23 novembre 1786, Saint-Julien-de-Civry : La demoiselle Gilberte Thérèse GOYON, "demeurante à l'abbaye de Marcigny", est la marraine du fils nouveau-né d'un couple de fermiers "demeurants au bois de Sarre". Le parrain n'est autre que Jean-Baptiste Jossot, curé de la paroisse de St-Julien-de-Civry. Et celui-ci précise en rédigeant son acte que la marraine est "cousine germaine du parrain".

• 8 octobre 1787, Marcigny [Saône-et-Loire] : Un contrat de mariage est établi entre François-Marie-Catherin Chapuy/Chapuis procureur, fils de l'apothicaire de Saint-Julien-de-Civry et Thérèse-Gilberte GOYON, "organiste du prieuré". Celle-ci fait état d'un apport personnel de 3 000 livres, ce qui est une somme élevée et indique qu'elle avait travaillé et gagné sa vie depuis déjà de nombreuses années.
• 9 octobre 1787, Marcigny : Le mariage de Thérèse-Gilberte GOYON, "organiste du prieuré", et de François-Marie-Catherin Chapuis est célébré.
Le couple s'installe à Saint-Julien-de-Civry, où il ne semble pas y avoir d'orgue. Thérèse-Gilberte GOYON a donc vraisemblablement abandonné sa profession en se mariant, et elle n'appartient pas tout à fait, de ce fait, à la "génération 1790". Son cas est à rapprocher de celui de Marie Constance DANZOY, une génération plus tard et quelque 230 km plus au nord, mais toujours en Bourgogne.
C'est à ce moment-là que Mademoiselle DELANOY a pris son relais à l'orgue du prieuré de Marcigny.

• Un seul enfant Chapuis naît (le 3 novembre 1789), puis meurt très peu après (à 29 jours).

• 13 juillet 1790, Saint-Julien-de-Civry : Décédée la veille, dame Anne JOSSOT, veuve Goyon, âgée d’environ 75 ans, est inhumée. La mère de Thérèse-Gilberte GOYON, qui demeurait à Évaux en 1787, au moment du mariage de sa fille, est manifestement venue s'installer chez sa fille et son gendre ensuite, à une date impossible à déterminer.

• 9 germinal an II (29 mars 1794), Saint-Julien-de-Civry : Le citoyen Jean-Baptiste Jossot, âgé d'environ 51 ans, fils des défunts Joseph JOSSOT et Anne Cambre, épouse une jeune femme du village, en présence du maire, de trois officiers municipaux et de François-Marie Chapuis, greffier de la justice de paix du canton, âgé d'environ 34 ans. Si l'administration du bourg – rebaptisé Verdpré ou Vert Pré – est présente, c'est que le marié n'est autre que le ci-devant curé du village, ce que l'acte de mariage ne rappelle pas.
• 21 frimaire an III (11 décembre 1794), Saint-Julien-de-Civry : Le citoyen François-Marie Chapuy, 35 ans, et la citoyenne Gilberte-Thérèse GOYON, son épouse, "45 ans" [en réalité : 47], viennent déclarer la naissance du fils de l'ancien curé Jossot, devenu officier de santé (il sera ensuite instituteur). Cette présence indique un soutien du couple à l'ancien curé apostat, et peut-être un soutien plus large à la Révolution en cours.

• 29 septembre 1822, Saint-Julien-de-Civry : Thérèse-Gilberte GOYON décède, âgée selon l'acte de 71 ans (en réalité : 75). Son mari, 63 ans, est dit "propriétaire".

Mise à jour : 15 juin 2020

Sources
F-Ad03/ BMS Gannat, Ste-Croix ; F-Ad23/ BMS Évaux-les-Bains ; F-Ad71/ 3E 33 584 ; F-Ad71/ BMS Marcigny ; F-Ad71/ BMS St-Julien-de-Civry ; F-Ad71/ NMD St-Julien-de-Civry ; F-Ad87/5 F L 6

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