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GRANGER, François (1758-1836)
État civil
NOM : GRANGER     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GRANGÉ
Date(s) : 1758-10-7  / 1836-3-7
Notes biographiques

Celui que l'on appelait "l'abbé Granger" touche en 1790 les orgues de l'une des paroisses d'Orléans. Lorsque le culte catholique est suspendu, il monte une manufacture de coton et épouse la fille d'un ci-devant "écuyer", intégrant de fait, durablement, les milieux notables d'Orléans, alors qu'il est lui-même issu d'une modeste famille villageoise du Bas-Maine. Il représente un cas rare d'ascension sociale permise par la combinaison du talent musical, de l'éducation reçue dans un cadre ecclésiastique et des bouleversements de l'actualité d'alors.
Signalons que depuis l'article que lui avait consacré Sylvie Granger en 2009, la mise en ligne de l'état civil numérisé a permis d'apporter quelques précisions nouvelles à sa biographie, notamment sur la dernière période de son existence.
L'approfondissement de l'enquête a également montré que par son milieu familial d'origine, aussi modeste qu'il ait été, François GRANGER était lié à tout un réseau actif dans les milieux de l'orgue aux confins de la Bretagne et du Bas-Maine.

• 7 octobre 1758, Vautorte [Mayenne] : Dans cette petite paroisse du Bas-Maine, située à moins de dix km à l'est d'Ernée, qui compte quelque huit cents habitants au milieu du XVIIIe siècle, Louise Mérienne – l'épouse de François Granger, tailleur et "sacriste" de la paroisse – met au monde son douzième enfant. Celui-ci est baptisé le lendemain et reçoit le prénom de François, comme son père et comme deux frères nés antérieurement et certainement décédés en bas âge. Les parents de l'enfant s'étaient mariés jeunes (lui avait 25 ans, et elle 20) le 4 mars 1737, et leur premier fils, Jean, était né le 10 décembre de la même année. À la naissance de François, ce frère aîné a donc déjà 21 ans. Tout en étant tisserand, il aide son père à la sacristie et signe avec lui certains actes du registre paroissial.
Le 24 mars 1752, le curé avait parrainé le neuvième enfant de son sacristain. Cette proximité manifeste de la famille Granger avec le clergé du village suggère dans un premier temps que c’est par ce biais que le petit François aurait pu, au cours des années 1760, être repéré et sélectionné pour recevoir l’éducation générale et musicale qui le conduira à l’état d’organiste. Mais ce n'est pas certain, car lorsque l'enfant a dix ans, la famille quitte Vautorte.

• 15 novembre 1768, Vautorte : À cette date figure la dernière des signatures "F Granger" jusqu'alors régulièrement apposées par le sacristain dans le registre paroissial.
• 21 novembre 1768 : Un drame marque la toute dernière trace de la famille Granger à Vautorte. Dans le cimetière est inhumée une petite-fille du sacristain, Marie, âgée de deux ans, en présence de sa grand-mère Louise Mérienne, à laquelle sans doute elle avait été confiée. Elle était née à Mayenne, fille de Jean, le fils aîné qui est parti s'y installer. La famille quitte définitivement le village. Elle ne s'en va pas rejoindre Jean à Mayenne (à une quinzaine de km à l'est) mais prend la route de Fougères (30 km à l'ouest).

• [À partir de fin 1768], Fougères [Ille-et-Vilaine] : La famille Granger s'installe sur la paroisse Saint-Sulpice. Mais c'est très probablement à l’église Saint-Léonard, bel édifice situé sur le haut de la colline, au cœur de la ville, que le jeune François GRANGER sert comme enfant de chœur pendant une durée difficile à déterminer. La paroisse dispose, au moins de manière embryonnaire, d'une sorte de psallette, dont un prêtre est responsable. Dans les comptes de fabrique courant de novembre 1771 à novembre 1772 (François GRANGER est alors dans sa quatorzième année), 40 livres sont versées "à Mr BOUILLOT pour l’éducation des enfants de cœur". L’année suivante, les comptes de 1772-1773 comportent 100 livres payées "à Mr Bouillot, prêtre, comme battonnier et instruisant les enfants de cœur", et il en va de même jusqu'en novembre 1774. L'année suivante, les enfants de chœur sont confiés à un certain MALHERBE. François GRANGER a alors 17 ans.
 L'église Saint-Léonard possède aussi un orgue dont l’organiste touche les faibles gages de 150 livres par an. En cette même année 1768 qui voit arriver la famille Granger à Fougères, on sait que cet organiste de Saint-Léonard n'est autre que Louis DEMOISEAU, un cousin germain de François GRANGER, plus âgé que lui de quinze ans, fils de Françoise Granger, tante paternelle de François. On peut avec vraisemblance envisager que Louis DEMOISEAU ait été le principal maître d'orgue de son jeune cousin.

• 6 octobre 1776, Fougères : Son cousin DEMOISEAU envisageant d'aller à Paris "pour se perfectionner sous les plus grand maitres", la fabrique de Saint-Léonard demande que pendant "le voyage de Paris qu’il propose", l'organiste "fera remplir sa place soit par le sieur GRANGER soit par tout autre en etat de toucher l’orgue", ce qui indique qu'à cette date, François GRANGER, qui a alors tout juste 18 ans, est jugé parfaitement capable de tenir l'orgue paroissial.

• 19 avril 1779, Fougères : Depuis l'année précédente, la paroisse Saint-Sulpice de Fougères finance des travaux de reconstruction de son orgue, d'après plan et devis établis dès 1772 par le facteur Henri PARIZOT, du Mans. François GRANGER a vingt ans et demi, il est clerc tonsuré et poursuit manifestement des études, dans le but d’accéder à la prêtrise. Il s'est proposé afin de “toucher l’orgue pour une modique somme, si l’on veut, attendu qu’il se destine à la prêtrise, lui accorder l’expectative de la première place d’obitier vacante" (un obitier est un prêtre chargé de la célébration des obit, messes anniversaires fondées pour les défunts). Ce jour-là, la fabrique de Saint-Sulpice le choisit pour toucher son orgue dont le frère carme Florentin GRIMONT, facteur d’orgue, termine la construction.
Avant de prendre sa décision, la fabrique a consulté le frère Florentin, qui a répondu bien connaître "les talents et les dispositions du sieur Granger". Les fabriciens, circonspects, exigent cependant que le jeune homme travaille à se perfectionner, et prenne des leçons avec le frère Florentin "pendant qu’il restera à finir l’orgue". Le facteur termine son ouvrage en septembre 1779.
La délibération de fabrique énumère des charges classiques : toucher l’orgue "les dimanches et fêtes et à toutes les messes et saluts du St-Sacrement sur la semaine" et payer son souffleur. On prévoit que la poursuite de ses études occasionnera des absences : "dans le temps d’absence pour la continuation de ses études par quartier de séminaire ou autre cause il ne se fera remplacer pour l’orgue que par une personne connüe capable et qu’il fera agréer auprès du général". Mais la fabrique prépare aussi l'avenir à plus long terme : "lorsqu’il se présentera des élèves de la paroisse pour apprendre à toucher l’orgue, le sieur Granger les instruira de préférence". Les gages de l'organiste sont fixés à 200 livres que la fabrique augmente provisoirement à 300 livres en lui confiant une  place de porte-dais jusqu'à ce qu'il puisse être pourvu d'une obiterie.

• Juin 1780, Fougères : Le jeune organiste remporte un certain succès... En effet, un an après sa nomination, les trésoriers de la fabrique lui reprochent "que les dimanches et fêtes la tribune de l’orgue se trouve remplie de monde". Ils lui demandent de, désormais, "ne laisser entrer dans la tribune que les personnes nécessaires" et font annoncer "au premier prône" l'interdiction de monter à la tribune.

• 8 juillet 1781, Fougères : À la suite d'une décision de justice suscitée par la plainte d'un rival, François GRANGER doit renoncer à cumuler les places d'organiste et d'obitier. Il reste malgré tout à Saint-Sulpice de Fougères, à 250 livres de rémunération par an, en tant qu'organiste, à laquelle s'ajoute la petite somme de 9 livres "comme bâtonnier du St Sacrement".

• 22 janvier 1782, Saint-Mars-sur-la-Futaie [Mayenne] : Dans ce village situé à un peu moins de vingt km au nord-est de Fougères, "Maître François GRANGER, clerc tonsuré", assiste au mariage de son frère Henri, maître tourneur, avec demoiselle Françoise Mobèche. Ce mariage n'a rien d'anecdotique : il montre l'insertion de la famille Granger dans les milieux organistiques régionaux. En effet, d'une part la mariée est une sœur du facteur d'orgue Pierre-Joseph MOBÈCHE et de Françoise-Marie-Gillette Mobèche, la future épouse de l'organiste Jean-Baptiste Marie LETAILLANDIER; d'autre part, comme elle est mineure et orpheline, il lui faut un curateur. Celui-ci n'est autre que Louis DEMOISEAU, que l'on sait par ailleurs être organiste à Fougères… et cousin germain de François GRANGER.

• 6 août 1787, Fougères : À cette date est établie la dernière quittance au nom de GRANGER conservée dans les comptes de Saint-Sulpice de Fougères. La somme de 159 livres est versée "à Granger pour reste du payement de ses honoraires d’organiste et de bâtonnier du St-Sacrement"
• [Entre l'été 1787 et le printemps 1788] : À moins de trente ans, François GRANGER opère une première bifurcation importante. Il quitte la petite ville de Fougères pour l'une des plus grandes villes du royaume, Orléans, où il succède à Étienne THÉVENIN à l'orgue de la paroisse Saint-Paul, peut-être à l’occasion des fêtes pascales 1788. Des marges bretonnes à l’Orléanais, il a parcouru 270 kilomètres vers l’est.
À Fougères, à partir du 20 avril 1788, il est remplacé à la tribune de Saint-Sulpice par Jean-Baptiste Marie LE TAILLANDIER. Ce n'est évidemment pas un hasard : ce dernier était en effet né quatre ans après François GRANGER dans la même bourgade du Bas-Maine que lui, Vautorte. Et surtout, le 27 avril 1786, il avait épousé Françoise-Marie-Gillette Mobèche à Saint-Léonard de Fougères, rentrant ainsi dans la parentèle Granger et Demoiseau.

• [Fin 1788], Orléans : "L'abbé" GRANGER est mentionné dans le Calendrier historique de l’Orléanois pour 1789 parmi les "maîtres d’éducation" de la ville d'Orléans. Il est dit organiste de Saint-Paul et “Maître d'éducation pour le clavessin, le chant et l'accompagnement". Le clavecin est l'instrument le plus fréquemment enseigné par les organistes. La mention du chant, en revanche, est plus étonnante et confirme qu'il était nanti d'un solide bagage, même s'il ne l'avait pas acquis dans une maîtrise renommée. Il habite au séminaire Saint-Paul.

1790, Orléans : François GRANGER est toujours organiste de la paroisse Saint-Paul. On peut penser que, comme son prédécesseur Étienne THÉVENIN, il y reçoit 350 livres de gages par an. Il occupe donc une situation modeste dans la hiérarchie des postes musicaux. Il continue à donner par ailleurs des leçons de musique en ville (clavecin et chant).

• 15 mai 1792, Orléans : Le Journal du Loiret fait savoir à ses lecteurs qu'un "on" indéterminé "désireroit acheter un forté-piano de hasard". Et que pour en traiter, il faut s’adresser "à M. GRANGER, organiste de S. Paul, au séminaire de ladite paroisse".
• 6 octobre 1792 : François GRANGER est toujours organiste de la paroisse Saint-Paul, et il demeure toujours au petit séminaire Saint-Paul, section Recouvrance, lorsqu'il prête le serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Ce serment est indispensable pour qu'il puisse continuer à toucher son traitement. On voit qu'il poursuit l'exercice de son métier au service de l'Église constitutionnelle.
• 9 novembre 1792 : "Monsieur GRANGER organiste à Orléans" achète un "piano ordinaire" et figure à ce titre dans la comptabilité de la manufacture Érard pour la somme de 480 livres, qu'il paye en assignats. Peu avant, un autre organiste d'Orléans, Nicolas CARRÉ, avait lui aussi acheté plusieurs pianos Érard.

• Fin 1793, Orléans : Alors que son collègue Nicolas CARRÉ est encore donné comme "organiste de Sainte-Croix", l’abbé GRANGER n’apparaît plus parmi les maîtres de musique dans le Calendrier d’Orléans et du département du Loiret pour 1793-1794. Il a entamé sa reconversion professionnelle.
D’après Jules Brosset, recopiant Denis Lottin, François GRANGER se consacre alors à monter une manufacture de coton, installée dans l’ancien couvent des Carmes déchaussés d’Orléans, près de la Porte Bourgogne. Cette manufacture fonctionne durant "plusieurs années", avant de fermer, à une date qui se situe au plus tard en 1808 selon Lottin.

• Le 25 pluviôse an II (13 février 1794), Orléans : François GRANGER, à 35 ans et quatre mois, se marie avec Marguerite Crignon, âgée de tout juste 21 ans. Il est dit "propriétaire" et habite rue Saint-Paul n°18. La mariée, domiciliée rue Saint-Liphard n°39, est dite "fille majeure de François-Raimond Crignon et de Geneviève-Madeleine-Françoise Boucher", sans plus de détails.
Son acte de baptême 21 ans plus tôt, paroisse Saint-Maclou, le 6 février 1773, révèle qu'elle est fille "de Messire François-Raymond Crignon de Bonvallet, écuyer, conseiller du roi, juge magistrat au bailliage et siège présidial d’Orléans", et de "dame" Geneviève-Madeleine-Françoise Boucher de Molandon. Son parrain, "Monsieur" Rémi Boucher de Molandon, était dit "bourgeois de cette ville". Sa marraine, "dame" Marguerite Dufour, était veuve de Messire Anselme Crignon de Bonvalet, écuyer, secrétaire du roi. Cette accumulation de titres dit bien la distance sociale qui sépare la famille de la mariée de celle de l'ancien organiste ! Aucun membre de la parentèle Crignon de Bonvalet ne semble d'ailleurs présent. On remarque que la jeune mariée est tout juste majeure, depuis une semaine seulement...
Les mariés sont entourés de quatre "amis", Nicolas CARRÉ, "musicien", Martin NIOCHE, "employé à la municipalité" (que l'on sait lui aussi organiste), Antoine CONSCIENCE, "musicien", et François Roché, architecte, les deux derniers étant présentés dans l'acte de mariage comme "amis de la future".
• 25 brumaire an III (15 novembre 1794) : Neuf mois exactement après les noces, Marguerite Crignon accouche d'une première fille. Le père, qui déclare la naissance le lendemain, lui "a donné le prénom d’Avoie" – prénom rare, peut-être écho de lointains souvenirs bretons. Cet acte de naissance nous montre l'ancien organiste investi au service de la Révolution et des autorités nouvelles puisqu'il est dit "propriétaire et administrateur du district". Il est accompagné d'un journalier de 45 ans et d'une célibataire de 40 ans, Marie Perdoux, qui ne sait pas signer. On remarque qu'elle demeure "section de Jean-Jacques Rousseau, rue Euverte n°41", à la même adresse que le couple Granger-Crignon, dont elle est peut-être la domestique.

• [Courant 1795], Orléans : La famille Granger quitte la rue [Saint-]Euverte et s'installe au n°5 de la rue du puits de linière, où on la retrouvera plusieurs fois. L'atmosphère change : la Terreur s'éloigne, l'ostracisation de l'ancien organiste par la famille de sa femme s'estompe. On en a une preuve lorsque François GRANGER déclare la naissance de leur deuxième fille – à laquelle il choisit de donner un prénom symbolique de son état (passé ?) de musicien : Cécile. Il est alors accompagné du parrain de son épouse, Rémi Boucher de Molandon, et d'une femme du négociant Mainville apparentée aux grandes familles du négoce orléanais Colas-Malmusse.

• 5 pluviôse an V (24 janvier 1797) : François GRANGER est dit "fabriquant" – référence à son activité à la tête de la manufacture de coton – lorsqu'il vient déclarer la naissance de sa fille Caroline, survenue deux jours auparavant au domicile familal, "rue du puits de linière n°5". À cette même adresse réside aussi l'une des deux témoins, Marie-Magdeleine Lemonnier, "fille de confiance" de 60 ans. Le père signe "F Granger Crignon", suivant en cela l'habitude des commerçants et artisans qui accolent le nom de leur épouse au leur.

• 17 messidor an VI (5 juillet 1798) : À nouveau dit "fabriquant", François GRANGER déclare la naissance – la veille, toujours à la même adresse – d’Angelle. Il est cette fois accompagné de Charles-Adrien-Christophe Boucher-Mézière, propriétaire, et de Marie-Madeleine-Jeanne Guinebaud, femme de Jean-Anselme Crignon, négociant, ce qui semble sceller la réconciliation avec les Crignon-Bonvalet.

• 10 octobre 1808, Orléans : À cette date, L'historien Lottin relève que les Carmelites viennent se loger dans l’ancien bâtiment des Petits-Carmes, ou Carmes-Déchaussés, c'est-à-dire à la place de la manufacture Granger, que "plusieurs personnes charitables de la ville avaient acheté pour elles et fait disposer à leur usage, en détruisant les ateliers de la manufacture de coton créée par un sieur Granger, ancien organiste de St-Paul"

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• 7 mai 1827, Orléans : Le mariage de sa fille Caroline apporte diverses informations sur la suite du destin de François GRANGER. D'abord Caroline, à 30 ans, fait un beau mariage avec un jeune homme de quatre ans son cadet, Alexandre-Charles-Stanislas Le Ber, "chevalier, substitut du Procureur du Roi près le tribunal civil de Gien". On peut lire dans cette union le couronnement de l'ascension sociale du fils du tailleur-sacriste de Vautorte... Ensuite il est lui-même qualifié d'"ancien juge au tribunal de Commerce", ce qui livre une indication sur ce qu'il a fait après la fermeture de sa manufacture de coton. On apprend que les époux Granger-Crignon ne vivent plus sous le même toit. Madame réside "faubourg et rue St-Marceau n°121", avec sa fille. Monsieur habite "rue du Four à chaux n°28". Cela ne les empêche pas de signer l'un comme l'autre en juxtaposant leurs patronymes ("M.Granger née Crignon" pour elle et "Granger Crignon" pour lui). Parmi les signataires, on relève la présence de Cécile, "Ang." et "A" Granger, les sœurs de la mariée.
Il est éventuellement possible que le marié soit lié familialement à Constant Leber (Orléans, 1780-1859), historien, bibliophile, littérateur, dont l'historien orléanais du XIXe siècle Denis Lottin note que le 25 décembre 1805 "Leber a fait jouer La Bataille d’Austerlitz, vaudeville".

• 7 mars 1836, Orléans : Le sieur François GRANGER, "propriétaire", est à nouveau domicilié faubourg et rue St Marceau, n°121 et c'est "dans son dit domicile" qu'il décède au matin du 7 mars. Il était toujours époux de "Dme Marguerite Crignon". Son gendre, devenu "conseiller de la Cour Royale d’Orléans", s'occupe de la déclaration.

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• 28 janvier 1873, Orléans :  "Demoiselle Cécile Granger, propriétaire" décède chez elle, 7 rue des Chats-ferrés, où elle vivait probablement avec sa sœur Avoie. Le lendemain, deux "amis de la défunte" se chargent des démarches, dont son notaire, Mtre Nouvellon, qui demeure au cloître Sainte-Croix.

• 23 octobre 1889, Orléans : "Demoiselle Avoie Granger, propriétaire" s'éteint à la même adresse, 7 rue des Chats-ferrés, "âgée de près de 95 ans", longévité exceptionnelle. Son décès est déclaré le lendemain par son notaire, Paul-Henri Garapin (qui se dit "ami de la défunte") et par son petit neveu de 30 ans, Marie-Louis-Joseph Colas des Francs (très ancienne famille issue de la noblesse orléanaise). Comme cela avait déjà été le cas seize ans plus tôt au décès de Cécile, ils disent que François GRANGER, père de la défunte, était lui aussi "propriétaire", mot polysémique qui ne signifie rien de précis. Sait-on dans la famille qu'il avait été organiste pendant une partie de sa vie ?

• • • Bibliographie :
         Sylvie Granger, « L’étonnant destin d’un musicien né dans le Maine : François Granger, organiste (1758-1836) », La Province du Maine, 2009/1, pages 121 à 137.

Mise à jour : 11 janvier 2020

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1789. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1790. ; D. Lottin, Recherches historiques sur la ville d’Orléans…, t.3, 1840 ; F-Ad35/ 2G 120/213 ; F-Ad35/ 2G 120-214 ; F-Ad35/ 2G 120-260 ; F-Ad35/ 2G 120-29 ; F-Ad35/ BMS Fougères, St-Léonard ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Ad53/ BMS Mayenne, Notre-Dame ; F-Ad53/ BMS St-Mars-sur-la-Futaie ; F-Ad53/ BMS Vautorte ; F-AmOrléans/ 2 J 16 ; F-BmOrléans/ Journal général du département du Loiret ; G.Renault, "Les orgues de Saint-Sulpice de Fougères", BSAHF, 1957-1958 ; J.Brosset, L’orgue et les organistes de St-Paul d’Orléans, 1909 ; R. Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015 ; S.Granger, "L’étonnant destin d’un musicien né dans le Maine…", Province du Maine, 2009 ; http://www.sebastienerard.org/ D.2009.1.83

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