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GRANGNARD, Pierre (1765-1831)
État civil
NOM : GRANGNARD     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GRANIARD
GRAGNARD
GRANGNIARD
GROGNARD
GROSGNARD
Date(s) : 1765-7-7   / 1831-3-17 
Notes biographiques

Incomplètement connu encore, l'organiste Pierre GRANGNARD [parfois GRAUGNARD, GROGNARD…] exerça d'abord à l'abbaye cistercienne Notre-Dame de La Ferté, dans le diocèse de Chalon, puis à la veille de la Révolution à l'abbaye bénédictine de Cluny. Il se reconvertit ensuite en arpenteur-géomètre.

• 7 juillet 1765, Mâcon : Né paroisse Saint-Pierre, Pierre GRANGNARD y est baptisé le même jour. Il est fils de Jean-Honoré Graugnard / Grangnard, "marchand à Mâcon", et de Marie-Philiberte Ducharne, qui s'étaient mariés sur la même paroisse le 18 juillet 1753. Son père est un migrant, originaire de Faucon-de-Barcelonnette [Alpes de Haute-Provence], probablement colporteur au départ, puis sédentarisé. Son parrain (teinturier) et sa marraine savent tous deux signer avec aisance.

• [1772-1779], Mâcon : GRANGNARD a-t-il appris la musique à la maîtrise de la cathédrale Saint-Vincent de sa ville natale ? Cette hypothèse demande à être documentée...

• 14 septembre 1779, Saint-Ambreuil [Saône-et-Loire] : Pour la première fois, Pierre GRANGNARD – qui n'a alors que 14 ans – apparaît comme témoin, et signataire ("p. Grangnard"), dans le registre des sépultures de l'abbaye de Notre-Dame de La Ferté, abbaye cistercienne masculine, située à La Ferté-sur-Grosne [aujourd'hui sur la commune de Saint-Ambreuil], à trois lieues au nord de Tournus, dans le diocèse de Chalon. Il est là à un peu moins de 50 km au nord de sa ville natale. Sans doute y est-il présent pour recevoir des leçons de la part d'Antoine LEROUGE, organiste attesté à l'abbaye jusqu'en juin 1782. Le jeune homme est dit "demeurant au même lieu" (l'abbaye).

• 25 août 1783, Tournus [Saône-et-Loire] : Pierre GRANGNARD est dit "organiste", lorsque, en compagnie de deux facteurs d'orgue, Bernard MARET et Bénigne BOILLOT, il assiste aux noces d'Antoine LEROUGE, "organiste et maître de musique à l'abbaye de cette ville", et d'Anne Baron dont le père était menuisier. Nommé "GRANIARD" par le rédacteur de l'acte, on reconnait bien sa signature "P. Grangnard". Est-il en poste quelque part ?
• La Toussaint 1783, Saint-Ambreuil : Après le départ de LEROUGE, le 11 juin 1782. Il semble s'être passé de longs mois sans que l'orgue de l'abbaye de La Ferté ne se fasse entendre. Pierre GRANGNARD, ("soit disant organiste" écrit le Receveur des comptes), n'y est reçu – à contre cœur – que pour La Toussaint 1783. Et il n'est d'abord rétribué que 72 livres par an, soit moins de la moitié que son prédécesseur, qui recevait 150 livres.

• 1786, Saint-Ambreuil :  GRANGNARD, toujours organiste de l'abbaye de La Ferté, est augmenté à 100 livres au début de l'année 1786.

• 21 mai 1787, Saint-Ambreuil : Très exceptionnellement, un mariage est célébré dans la chapelle de l'abbaye de La Ferté, celui de François Devignard et Jeanne Mutin, dont les métiers ne sont pas indiqués. Parmi les témoins hors famille figurent un commis des bois de l'abbaye, un tonnellier… et "Pierre GRANGNARD, organiste". Il signe comme à son habitude "P. Grangnard".
C'est la dernière mention de Pierre GRANGNARD dans ce registre, qui, il faut le souligner, contient peu d'actes chaque année.

• Fin septembre 1787, Cluny [Saône-et-Loire] : L'organiste alsacien François-Joseph SCHMIDT quitte le double poste qu'il occupait au service des Bénédictins de Cluny, à la tribune de leur orgue et dans les "bureaux de la commission" de l'abbaye, sous les ordres du "commissaire à terrier", participant à la gestion des domaines de l'abbaye, à la délimitation des parcelles et à la rénovation du terrier (cadastre). SCHMIDT choisit de quitter Cluny et de s'en aller à Chagny, afin de permettre à la jeune fille qu'il fréquente, Claudine-Julie Jard, de quitter le couvent où l'a reléguée son père et de regagner le domicile familial.
• La Toussaint 1787, Saint-Ambreuil : GRANGNARD quitte son service à l'abbaye de La Ferté. En trois versements, il reçoit sur l'année 1787 un total de 83 livres 6 sols 8 deniers "pour fin de dix mois d’honoraires".
• Décembre 1787, Cluny : C'est peu après que Pierre GRANGNARD succède à SCHMIDT dans le même double poste. Il est attesté comme organiste dans les comptes de l'abbaye de Cluny à partir de décembre 1787. Il reçoit 215 livres d'honoraires par an, soit plus du double de ce que recevait son prédécesseur. Son statut d'organiste a dû se solidifier avec la pratique...

• Fin septembre 1789, Cluny : L'abbaye verse 172 livres "à M. GROGNARD organiste, pour solde de ses honoraires". Curieusement, le jeune homme semble abandonner la tribune de Cluny juste avant de convoler.
• 17 novembre 1789, Igé [Saône-et-Loire] : Pierre GRANGNARD est dit "commis aux droits seigneuriaux, résidant à Cluny", lorsqu'il épouse Dlle Françoise-Philiberte Belle, veuve de sieur Laurent Leclerc,  avocat en parlement. Quoique les deux époux résident tous les deux à Cluny, le mariage est célébré à Igé, à un peu moins de 10 km au sud-est de Cluny. On est là presque à mi-chemin entre Cluny et Mâcon, à 13 km au sud-est, d'où sont venus le père du marié, "négociant", et un cousin germain. On remarque aussi la présence du sieur Claude Nogue, notaire royal à Igé, chez qui un contrat de mariage a été passé peu avant. Ce contrat, signé le 11 novembre, confirme le statut de "commissaire à terriers résidant en la ville de Cluny" du marié et ne souffle mot de son [ancien] statut d'organiste. Les droits des deux futurs ne sont pas chiffrés, si ce n'est que le futur déclare se constituer "de son chef particulier une somme de 400 livres en argent et monnoyes ayant cours, provenant de ses épargnes et pécule". Un inventaire sommaire des deux logements de la mariée, l'un à Igé, l'autre à Cluny, est établi, aboutissant à une somme totale de 1 200 livres.
La mariée, Françoise-Philiberte Belle, sera en mai 1791 la première témoin du procès de l'organiste François-Joseph SCHMIDT, accusé de rapt et séduction par le père de Claudine-Julie Jard. Elle dira avoir connu l'organiste alsacien à l'abbaye de Cluny, donc avant octobre 1787. Son premier mariage (avec Laurent Leclerc avocat en parlement à Tramaye) donne la clé : en 1785, en effet, à cette occasion au moins, on a la preuve qu'elle a fréquenté la famille Jard, venue à ses noces (déjà à Igé). Non seulement le père, porteur de la procuration de la mère du marié, mais aussi la mère, qui signe explicitement "marguerite vachier jard", et peut-être la fille puisqu'une signature "Jard" figure également en bas de l'acte. On est donc là au delà d'une relation strictement professionnelle. Est-ce avant ou après ce mariage de 1785 qu'elle a participé à la transmission des lettres entre les deux amoureux, l'organiste de l'abbaye et la demoiselle Jard ? Rapidement devenue veuve, elle se remarie, donc, en novembre 1789, avec celui qui avait été durant deux ans le nouvel organiste de l'abbaye de Cluny.

• 22 mai 1790, Igé : C'est à nouveau à Igé qu'est baptisé Jean-Pierre-Alexandre, né la veille, du légitime mariage de sieur Pierre GRANGNARD, et de dlle Françoise-Philiberte Belle, son épouse. Ils sont dits "bourgeois de cette paroisse", ce qui signifie qu'ils possèdent un bien immobilier sur Igé. Pourtant Pierre GRANGNARD exerce et vit à Cluny. Si leur fils est né à Igé, dans leur maison des champs, c'est sans doute pour plus de discrétion : l'accouchement a en effet eu lieu six mois seulement après le mariage.

• 20 vendémiaire an XIII (12 octobre 1804), Cluny : Le sieur Pierre GRANGNARD, arpenteur, demeurant à Cluny, 38 ans [en fait : 39], mari de la défunte, déclare le décès de Françoise-Philiberte Belle, âgée de 45 ans, décédée la veille en son domicile.

• 13 septembre 1806, Azé (Saône-et-Loire) : En compagnie de la sage-femme jurée chez laquelle a eu lieu l'accouchement, Pierre GRANGNARD, géomètre à Cluny, déclare être le père de la petite Anne-Louise, née la veille de Philiberte Moreau, "fille majeure demeurante ordinairement à Cluny". Il signe "Grangnard géomètre". Azé est situé à 9 km à l'est de Cluny. Juste ce qu'il faut pour assurer une certaine discrétion... (comme à Igé en mai 1790).
• 26 décembre 1806, Cluny : Le mariage de Pierre GRANGNARD, âgé de 41 ans, et de Dlle Marie-Pierrette-Philiberte Moreau, âgée de 40 ans, est célébré à la mairie de Cluny. Le marié, arpenteur à Cluny, est dit "veuf", sans qu'il soit précisé de quelle défunte épouse il l'est ni depuis quand. Sont donnés sa date et son lieu de naissance, ainsi que les noms de ses parents. Les parents de la mariée sont tous les deux décédés. Son père était "bourgeois audit Cluny". Leurs témoins sont un propriétaire de 45 ans, un vétérinaire de 35 ans, un tourneur de 30 ans et un aubergiste de 25 ans. Tous signent. La signature du marié est sans ambiguïté aucune : il s'agit sans conteste de celle de l’organiste (voir ci-dessus notamment au 25 août 1783).

• 19 mars 1818, Nevers [Nièvre] : Pierre GRAUGNARD, géomètre, 52 ans, "demeurant à Nevers rue Saint-Étienne", vient déclarer le décès de son frère Pierre Honoré Graugnard, 45 ans, né à Mâcon, marchand drapier. Celui-ci est le fils de feu Jean-Honoré Graugnard et Philiberte Ducharne, ce qui confirme que nous avons bien là notre organiste. Pierre GRAUGNARD est accompagné de Yacinte Graugnard, marchand de toile, 56 ans, cousin du défunt. Ainsi trois membres de la famille Graugnard ont migré vers la préfecture de la Nièvre. Pour quelle raison ?

• 18 mars 1831, Nevers : Deux employés sans lien familial avec le défunt viennent déclarer le décès de Pierre GROSGNARD, 65 ans, né à Mâcon, demeurant à Nevers, rue de Rome. Aucune autre précision d'ascendance et de métier dans cet acte. Mais la présence de "notre" Pierre GRAUGNARD à Nevers 13 ans auparavant semble indiquer qu'il s'agit du même.

Mise à jour : 28 mai 2021

Sources
F-Ad58/ NMD Nevers ; F-Ad71/ 3E 2252 ; F-Ad71/ 7L 220 ; F-Ad71/ BMS Cluny ; F-Ad71/ BMS Igé ; F-Ad71/ BMS La Ferté ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Pierre ; F-Ad71/ BMS Tournus St-André ; F-Ad71/ H 12, pièce 13 ; F-Ad71/ H53 ; F-Ad71/ NMD Cluny

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