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GRATPANCHE, Jean-Baptiste (1730-1777)
État civil
NOM : GRATPANCHE     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GRATTEPANCHE
GRATEPLANCHE
GRATTEPLANCHE
GRATTEPANCHE
GRAPPANCHE
Date(s) : 1730-11-5   / 1777-6-10 
Notes biographiques

À la fin de sa vie, Jean-Baptiste GRATPANCHE orthographie généralement ainsi son nom atypique lorsqu'il signe. Aussi, de toutes les variantes rencontrées, c'est celle-ci qui a été adoptée comme autorité. Enfant de chœur puis habitué à la collégiale de Beaune, dans le diocèse d'Autun, il en devient ultérieurement le joueur de serpent et de basson attitré, jusqu'à son décès précoce, à 47 ans. Il chantait aussi lors des sépultures de l'hôpital des dames de la Charité.

• 5 novembre 1730, Beaune : Jeanne Mariller, épouse de Pierre Gratpanche, maître tailleur d'habit, met au monde deux garçons, Antoine et Jean-Baptiste, qui sont baptisés paroisse Saint-Pierre.

• [1737], Beaune : Le jeune Jean-Baptiste GRATPANCHE est reçu enfant de chœur à la collégiale Notre-Dame. Le maître de musique est alors Isaac CARILLON.

• Début mars 1747 : Le chapitre rembourse 15 livres à la tante de GRATPANCHE, enfant de chœur, qui les avait dépensées "pour luy fournir pendant sa maladie quelques secours extraordinaires".
• 10 novembre 1747, Beaune : Le grand enfant de chœur Jean GRATPANCHE, "ayant perdu sa voix depuis du temps", sort de la maîtrise. Le  29 novembre 1747, le chapitre lui verse 100 livres "tant pour ce qu’il a pu gagner pendant le temps qu’il a été à la maîtrise que pour gratification", formule qui indique que le jeune GRATPANCHE est apprécié. Au cours de ses années à la maîtrise, le jeune garçon a côtoyé plus ou moins longuement plusieurs enfants de chœur qui deviendront musiciens comme Dominique ESCARD, François RENEVEY, Lazare GOOSSENS, Guy-Modeste BRIET ... et bien d'autres.
Quinze jours plus tard, après audition, est reçu un nouvel enfant de chœur, Jean BIDERMAN (alias "Pitremand" pour le secrétaire capitulaire).

• 20 mai 1749, Beaune : Le chapitre choisit d'attribuer la "pension Pommier" (petite allocation d'étude) à GRATPANCHE. Cela indique qu'il poursuit ses études, et ce, officiellement, dans l'intention d'accéder à la prêtrise. Il l'obtient à nouveau le 25 mai 1751 (entre temps c'est Jouard qui l'avait eue). Le jeune homme est qualifié d'habitué.

• 11 avril 1753, Beaune : Le jeune GRATPANCHE est toujours "habitué" à la collégiale tout en suivant des études au collège. Il supplie le chapitre de lui accorder une petite aide financière. Les chanoines décident de prendre à leur charge un mois de sa pension, mais ils veulent s'assurer que ces études lui conviennent et lui sont profitables : pendant ce mois, le chanoine syndic "l’éprouvera et examinera sur sa capacité pour la langue latine et la philosophie".
• 8 juin 1753 : Les tests effectués ont dû être éloquents. Le chapitre donne le choix à Jean-Baptiste GRATPANCHE, habitué, "qu’il apprenne une profession ou apprenne à jouer du serpent". S'il choisit la seconde option "la Cie veut bien luy payer six mois de leçons, et luy a été enjoint de se décider au plus tôt".
Le jeune homme s'est décidé rapidement puisque dès le 20 juin, le chapitre passe un accord avec Claude MAGNY, joueur de serpent récemment recruté à la collégiale, "pour donner à J.-B GRATEPANCHE des leçons de serpent pendant six mois". On lui promet "8 francs par mois".
Mais dès le mois de septembre, MAGNY quitte Beaune, où il est remplacé par PUSSENOT.

• Janvier-février 1754, Beaune : Les leçons de serpent de Jean-Baptiste GRATPANCHE reprennent, cette fois avec PUSSENOT. Le chapitre promet à ce dernier "la somme de 32 livres aux conditions de mettre ledit GRATEPANCHE en état de jouer de cet instrument, et ne sera payée laditte somme que lorsque ledit Gratepanche aura donné des preuves de sa capacité".
• Fin mars 1754 : PUSSENOT demande son congé. Le chapitre lui règle les 32 livres "qui lui reviennent pour leçons de serpent données à Gratepanche", ce qui laisse envisager que ce dernier ait atteint le niveau souhaité par les chanoines.

• À partir de l'été 1755, Beaune : C'est au tour de Jean-Baptiste GRATPANCHE de jouer maintenant les maîtres de serpent auprès de l'enfant de chœur François ROBELIN ("Il sera remis 3 l. par mois à  Gratepanche pour apprendre à jouer du serpent à ROBELIN"). L'élève fait de très rapides progrès.

• [date inconnue, après le 5 octobre 1755 où il est toujours attesté à la collégiale] : Sur un coup de tête, Jean-Baptiste GRATPANCHE quitte Beaune et s'en va vicarier...
• 12 mai 1756, Beauvais : Le chapitre de la cathédrale accorde 3 livres pour "passade" au nommé GRATTEPLANCHE [sic] musicien.
• 5 juin 1756, Beaune : Le chanoine syndic informe le chapitre "que GRATEPANCHE cy devant habitué et joueur de serpent en cette église étoit retourné en cette ville et l’avoit prié de témoigner à la Cie le repentir qu’il a de sa conduite passée et l’intention sincère où il est de luy donner plus de satisfaction, si elle veut bien luy permettre de luy rendre ses services et d’assister au chœur". Le chapitre refuse et lui accorde seulement un écu de 6 livres à titre de passade. Les chanoines ont en vue le jeune ROBELIN, qui promet beaucoup...

• 7 septembre 1757, Beaune : Le chapitre de la collégiale engage François ROBELIN comme habitué, pour jouer du serpent et du basson à compter du 1er octobre suivant.
• 21 décembre 1757 : À la suite d’une requête présentée de la part de GRATPANCHE, "cy devant habitué", le chapitre lui accorde une gratification de 60 livres. Le jeune homme vient-il de temps à autre jouer au chœur ? Le registre capitulaire n'en souffle mot.

• 31 janvier 1758, Beaune : Jean-Baptiste GRATPANCHE, "grammairien et musicien demeurant sur la paroisse St-Pierre de Beaune", épouse Catherine Corot fille d'un tonnelier décédé. Le marié est accompagné de plusieurs membres de sa famille (beau-père, oncle, frère), maitres tailleurs d'habit et cordonnier, ainsi que de "H.H [honorable homme] Claude Monnot son ami". Le rédacteur de l'acte gratifie aussi le marié d'un avant-nom honorifique "H" [honnête ou honorable].
Dans quel cadre exerce alors le "musicien" Gratpanche ? Il ne semble plus travailler à la collégiale, ou alors de façon très épisodique. Donc sans doute exerce-t-il en indépendant, additionnant les revenus de leçons de musique et ceux de la "grammaire". Il a 28 ans. On remarque qu'il signe son acte de mariage "j.B.Grappanche".

• 28 juillet 1760 : À la sépulture d'un garçon de 14 ans "pauvre de l'hôpital de la Charité" sont présents (et sans doute chantent) les sieurs Jean-Baptiste GRAPPANCHE [sic], maître grammairien, demeurant à Beaune, et Maître Ambroise MATROT maître cordonnier dudit hôpital, tous deux soussignés. Peut-être les deux hommes y participaient-ils déjà quelque temps auparavant.

• 19 janvier 1761, BeauneFrançois ROBELIN quitte la Collégiale Notre-Dame et part pour Nevers... la place est enfin libre pour Jean-Baptiste !
• Le 28 janvier 1761, GRATPANCHE offre ses services pour jouer du serpent pour "les mêmes appointements que percevoit cy devant ROBELIN". Le chapitre de Notre-Dame de Beaune accepte de le recevoir pour jouer du serpent et du basson. Il assistera aux offices et fera quand il en sera requis les fonctions de sous chantre.
• 9 décembre 1761 : GRATPANCHE est réprimandé, en même temps que BRIET – son ancien camarade de maîtrise – "à cause de leurs absences". La discipline des offices quotidiens est peut-être difficile à reprendre...

Après quoi, il ne fait guère parler de lui les années suivantes dans le registre capitulaire.

• Comme en 1760, et jusqu'à son décès, Jean-Baptiste GRATPANCHE participe aux sépultures de l'Hôpital de la Charité (une à trois par an, aucune certaines années). Il est mentionné dans les actes de la Charité comme "du nombre des habitués de l’insigne église Notre-Dame de Beaune" (en 1762), "chantre laïque de l’église Notre-Dame de Beaune" (en 1765 et 1766), puis, à partir de 1768 comme "sous chantre dudit hôpital". Il officie en compagnie d'Ambroise MATROT et, à partir de 1768 aussi, de François RENEVEY, "prêtre desservant de l’hôpital de la Charité".

• 19 janvier 1769, Beaune : Le chapitre collégial accorde 12 mesures de froment à GRATPANCHE, gagiste, car il a réparé plusieurs psautiers et a "employé beaucoup de temps pour y coller des papiers et sur iceux imprimer soit les nottes de plein chant, soit les écritures et versets qui y manquoient".
• 30 janvier 1769 : Jean-Baptiste GRATPANCHE, "sous chantre de Notre-Dame", assiste en l'église St-Pierre au mariage de Henri-Pierre Huguet, compagnon menuisier à Beaune, fils d'un maître menuisier du diocèse de Fréjus, avec Françoise Vauthernaux. Il est témoin de la mariée et est dit "son frère du côté maternel" : il est en effet fils d'un premier mariage de Jeanne Marillier, la mère de la mariée. Il signe "Gratepanche".
• 11 août 1769 : Jean-Baptiste GRATPANCHE est gratifié du titre de "chantre laïc de l'insigne église collégiale Notre-Dame de Beaune" lorsqu'il présente sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Pierre une fille de Pierre Corot, maitre vannier, sans doute une nièce par alliance.

•  6 mars 1770, Beaune : En présence de son mari Jean-Baptiste GRATPANCHE, "chantre à la collégiale de cette ville", et de ses frères, Catherine Corot, décédée la veille, est inhumée paroisse Notre-Dame.
• 16 juillet 1770, Semur-en-Auxois : Dans cette petite ville située à 70 km au nord de Beaune, Jean-Baptiste GRATPANCHE, "sous chantre laïc de l'insigne église collégiale Notre Dame de Beaune", se remarie avec Edmée Lombard, fille mineure du fermier de Monville, paroisse de Semur. Le seigneur de Monville a honoré son fermier de sa présence. On remarque également la présence à ces noces du maire de la ville de Semur, M. François Guéneau, écuyer, seigneur de Mussy, et d'un troisième écuyer, Pierre Arnoud, seigneur de Promby (peut-être Promby près de Louhans ?). Du marié il n'est rien dit, sauf son titre et surtout celui – ronflant – de son église, ainsi que l'elliptique mention "ayant déjà été marié". Il signe "Gratpanche".

• 1er juillet 1771, Beaune : Dans la collégiale est baptisée Reine, première fille de Jean-Baptiste GRATPANCHE, "sous chantre de l'insigne église collégiale de Notre Dame de Beaune", et d'Edmée Lombard. On remarque que le père est dit "sieur" et la mère "Demoiselle". Le parrain est le demi-frère du père, issu du remariage de sa mère avec un tailleur d'habit. La marraine appartient à la famille Corot, famille de la première épouse du musicien.
• 29 juillet 1771, Beaune : Lorsque, en la collégiale Notre-Dame, est célébré le mariage de Jacques HOCQUARD, "musicien en l'église collégiale Notre-Dame de Beaune", avec la fille d'un maître tonnelier, de nombreux musiciens sont présents. Lazare GOOSSENS, Jean-Baptiste GRATPANCHE et Jean-Louis LEVESQUE, sont dits tous trois "musiciens à la collégialle de Beaune et amis de l'époux". Quant à Nicolas SAUVEZ, il est "organiste de Maizieres aussi ami de l'époux".

• 6 janvier 1773, Beaune : Le sieur Jean-Baptiste 'GRAPANCHE', "musicien à la collégiale", est témoin de l'inhumation au cimetière de Notre-Dame d'un bébé de deux jours, fils de père et mère inconnus. L'autre témoin est Antoine Lhuillier, marguillier de la paroisse, "qui ne signe", alors que le musicien signe "Gratpanche".
• 16 novembre 1773 : Jean-Baptiste GRATPANCHE, ici qualifié de "clerc à la collégiale", est choisi pour témoin de mariage par Louise Lacroix, deuxième épouse de Gaspard Richet, le père de François RICHET, lequel est enfant de chœur à la collégiale depuis près de deux ans. Il est dit "ami de l’épouse",

• 21 décembre 1776, Beaune : Le chapitre de Notre-Dame réprimande GRATPANCHE gagiste pour ses fréquentes absences à matines et à plusieurs autres offices dans le courant du mois. Sans doute est-il déjà malade.

• 5 février 1777, Beaune : GRATPANCHE est rétabli sur les feuilles des distributions. Il a produit un certificat médical attestant qu'il est "atteint d’un rhumatisme sur les reins qui ne luy permet pas d’assister régulièrement à tous les offices et surtout à matines". Le chapitre lui enjoint néanmoins d'être ponctuel à la messe de paroisse qu'il est "chargé de chanter" avec JOROT, de façon à éviter les plaintes "de la part du sieur desservant ou des paroissiens".
• 10 mars 1777 : Mort la veille, le petit Joseph, fils de Jean-Baptiste GRATPANCHE, musicien à la collégiale, et d'Edmée Lombard, est inhumé paroisse Notre-Dame.
• 10 juin 1777 : Jean-Baptiste GRATPANCHE, musicien à la collégiale, meurt "âgé d'environ 46 ans", écrit le curé (ce qui confirme une naissance fin 1730). Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de la paroisse Notre-Dame.

• 30 juin 1778, Beaune : Dans la collégiale on célèbre le mariage de François BERNIER, "tapissier en cette ville et musicien à la collégialle", et d'Edmée Lombard, "veuve de Jean-Baptiste GRATTEPANCHE, qui était aussy musicien à la même collégialle". Les Corot et les Vauternaux sont présents, ainsi que Dominique ESCARD maître perruquier et haute-contre de la collégiale.

Mise à jour : 25 mars 2020

Sources
F-Ad21/ BMS Beaune, Notre-Dame ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Beaune ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS Semur-en-Auxois en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Martin ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2549 ; F-Ad21/ G 2550 ; F-Ad21/ G 2551 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ S Charité Beaune en ligne ; F-Ad60/ G 2763

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