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GRIMONT, Florentin, alias frère Florentin de Sainte-Cécile (ca 1740-ca 1807)

GRIMONT, Florentin, alias frère Florentin de Sainte-Cécile (ca 1740-ca 1807)

État civil
NOM : GRIMONT     Prénom(s) : Florentin     Sexe : M
Complément de nom : alias frère Florentin de Sainte-Cécile
Autre(s) forme(s) du nom : Fray Florentini Santa Cecialia
Date(s) : 1740 ca  / 1807 ca
Notes biographiques

Ayant effectué son apprentissage auprès de l'illustre facteur d'orgues François-Henri CLICQUOT, Florentin GRIMONT, en religion Frère Florentin de Sainte-Cécile, effectue la majorité de sa carrière en Bretagne où il s'établit à partir de 1774. Religieux carme, les couvent de carmes de la province bretonne constitue un maillage permettant le déploiement de son activité de facteur d'orgues. Il est aidé dans cette tâche par deux compagnons - Jacques Julien MÉA et de Pierre joseph MOBÈCHE - qui s'établiront dans le diocèse de Léon. Au moment de la Révolution, l'exil vers l'Espagne lui permet de continuer son œuvre.

• Vers 1740 ?, Besançon [Doubs] ? : Florentin GRIMONT serait né dans cette ville de l'Est de la France. Les recherches n'ont pas encore permis de retrouver son acte de baptême.

• ?,? : Selon Michel Cocheril, Florentin GRIMONT apprend le métier d'horloger puis, à une date encore indeterminée, la facture d'orgue auprès de  François-Henri CLICQUOT.

• ?, Paris : Frère Florentin GRIMONT est dit être rattaché au couvent carmes des Billettes.Il doit obtenir l'accord de ses supérieurs pour signer des marchés.

• ?, Tours [Indre-et-Loire] : Florentin GRIMONT prononce ses vœux définitifs chez les carmes de cette ville et prend pour nom de religion Frère de Sainte-Cécile comme en témoigne cette inscription retrouvée dans l'orgue qu'il construit pour le couvent des carmes de Saint-Anne-d'Auray [Morbihan] et se trouvant aujourd'hui en l'église de Carnac [Morbihan] : "L'an mil sept cent soixante quinze, le Frère Florentin Grimont né à Besançon, Religieux profès du couvent des·Carmes de Tours, a fait et posé cet orgue qui est estimé douze mille livres, le Bujet compris."

• ?, Saint-Flour [Cantal] : Frère Florentin de Sainte-Cécile travaille à l'orgue d'une des églises.

• 1770, Bourg-en-Bresse [Ain] : Il aurait travaillé sur l'un des orgues de la ville.

• 1773, Paris : En compagnie de l'organiste de l'église Saint-Sulpice Claude Etienne LUCE, Florentin GRIMONT expertise l'orgue des prémontrés de la Croix-Rouge.

•••

• 1774-1775, Sainte-Anne d'Auray [Morbihan] : Florentin GRIMONT construit l'orgue du couvent des carmes qui sera transféré, en 1866, en l'église de Carnac [Morbihan].

• Septembre 1777, Vitré [Ille-et-Vilaine] : Présent en cette ville, le frère Florentin est appelé par le chapitre de Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux pour réparer l'orgue de la collégiale. À cette occasion, il impose au chapitre collégial d'engager Jacquine BOBE DESALLES comme organiste.

• 25 juin 1778, Vannes [Morbihan] : le frère FLORENTIN DE SAINTE-CÉCILE, facteur d'orgues, passe contrat avec les chanoines de Vannes pour la réparation des orgues de la cathédrale. Il devait initialement toucher 3000 livres payables en trois termes à l'issue des travaux. En définitive, un avenant du 17 novembre 1780 lui attribue une rente viagère de 150 livres par an. Les délibérations capitulaires évoquent l'un de ces versements le 30 mai 1788.

• [Vers 1778], Fougères [Ille-et-Vilaine] : Il construit un orgue neuf pour l'église Saint-Sulpice de Fougères (Cocheril indique 1776 : A VERIFIER).
• 20 avril 1779 : Dans une lettre adressé à Charles Bonin de La Villebouquais, chanoine de la cathédrale de Vannes, il indique qu'il loge au presbytère de la paroisse Saint-Sulpice. Selon une autre lettre, il y est toujours en mai. Il aurait quitté Fougères vers le milieu du mois d'octobre 1779 (lettre de novembre).

• Entre le 21 septembre 1779 [ou la mi-octobre] et le 21 août 1780, Vitré [Ille-et-Vilaine] : Accompagné de son ouvrier Pierre Jean et de son apprenti Claude François CLICQUOT, Florentin GRIMONT travaille à l'orgue de l'église Notre-Dame. Il est possible que durant ces travaux le Frère Florentin soit entré en relation avec Sœur Jeanne de l'Ange Gardien, organiste du couvent des augustines de cette ville [d'après Claude Nadeau, livret du CD Manuscrit des Augustines de Vitré] et ait composé les 4 pièces (Hautbois en a mi la - Duo - Cromorne - Grand jeu) signée "Fr. Florentin" qui se trouvent dans le troisième cahier des Manuscrits des Augustines de Vitré, époque à laquelle selon Pierre-Michel Bédard, musicologue qui a étudié ces manuscrits, il est rédigé. Selon Claude Nadeau qui a gravé ces 4 œuvres dans un CD consacré au Manuscrit des Augustines de Vitré (Organroxx, org05) "Les 4 fragments notés dans le 3eme Manuscrit de Vitré sont assurément de la musique « utilitaire », simple et efficace, destinées à un usage quotidien dans les offices religieux. Mais si l’esthétique des orgues de Florentin GRIMONT doit davantage au Grand Siècle qu’au 18e[sic] finissant au cours desquels ils ont été construits, les fragments de sa musique sont au contraire bien dans l’air du temps, avec un style galant presque mozartien."

• 24 novembre 1779, Rennes [Ille-et-Vilaine] : Florentin GRIMONT rentre ce jour d'un séjour d'un mois à Rennes avec des amis. Il dit loger chez l'organiste de Notre-Dame Ignace TRUBLET.

• 20 avril 1780, Vitré [Ille-et-Vilaine] : Florentin GRIMONT annonce par courrier au chanoine Bonin qu'à cause des travaux engagés à Vitré il ne pourra se rendre à Vannes comme convenu pour travailler sur le grand orgue de la cathédrale et sur l'orgue de chœur.

• [1782], Vannes [Morbihan] : GRIMONT restaure l'orgue du couvent des carmes.

• 20 avril 1783, Nantes [Loire-Atlantique] : Dans un courrier, il explique à Bonin, chanoine de la cathédrale de Vannes, être arrivé au couvent des Carmes de Nantes depuis une quinzaine de jours. Auparavant, il serait passé par l'abbaye de Saint-Sulpice (diocèse de Rennes ?).

• Vers le 14 novembre 1784, Bouguenais [Loire-Atlantique] : Les carmélites du couvent des Couëts versent une somme s'élevant à 208 livres et 4 sols au frère Florentin GRIMONT pour avoir raccommodé leur orgue, "donné un accort general, racommodé plusieurs fois le clavecin". Une partie de cette somme, 150 livres, correspond également à une avance pour "les depances d'un[sic] augmentation à nôtre orgue quil doit venir accomodé après paquês [1785]".

• [après le 16 mai] 1785, Bouguenais : Les carmélites du couvent des Couëts versent 150 livres au frère Florentin GRIMONT pour l'augmentation de leur orgue.

• 23 août 1785, Auray [Morbihan] : Devant l'assemblée "générale des nobles, bourgeois et habitans de la cille et communauté d'Auray", lecture est faite d'une lettre du frère Florentin GRIMONT en date du 8 août précédent et leur apprenant que son auteur "ne peut venir lui meme pour la reparation des orgues" de l'église Saint-Gildas "mais il propose un facteur intelligent qui exige 40 sols par jour pendant qu'il sera occupé à cette réparation". Ce facteur intelligent n'est autre que le sieur ALEXANDRE dit MOBÈCHE son aide. L'assemblée générale accepte la proposition et que le "sieur fabrique [fournira] audit ouvrier les aides, materiaux et outil dont il pouroit avoir besoin."

• [1785], Brest [Finistère] : Il restaure l'orgue du couvent des carmes.

• 27 novembre 1785, Saint-Thégonnec [Finistère] : Les orgues de l'église étant en "très mauvais état", la fabrique  "donne pourvoir et procuration à Olivier Messager et à Louis Thégonnec Madec, fabriques en charge" de passer un marché avec Florentin GRIMONT "pour les accommoder au plus bas prix possible".

• avant le 18 décembre 1785, Morlaix [Finistère] : le recteur de l'église Saint-Martin paie, sur ses propres fonds, 60 livres au "sieur FLORENTIN, de l'occasion duquel en cette ville, il a profité pour faire accomoder les orgues & l'horloge". Une délibération de la fabrique, en date du 18 décembre 1785, ordonne le remboursement de cette somme au recteur et d'autres également avancées par le même recteur pour l'église.

• 18 août 1786, Saint-Pol-de-Léon [Finistère] : le chapitre de la cathédrale passe un accord avec le Frère FLORENTIN pour des réparations à l'orgue. Il touchera 1414 livres dont 1200 livres pour les travaux effectué, 96 livres à ses ouvriers "en forme de gratification et par ordre du chapitre", 18 livres "pour gratification à la souffleuse d'orgue" et 100 livres "percue par le comptable"

• 1786, Saint-Pol-de-Léon [Finistère] : "Ces sommiers ont été faits par ALEXANDRE dit MOBÈCHE dans le mois de janvier 1786. (...) J'ay fait mon apprentissage avec que le frère Florentin très digne religieux carme de profaition", mention relevée dans les sommiers de l'orgue de la cathédrale par Claude Noisette de Crausat figurant dans sa thèse soutenue en 1974.

• vers 1786-1787, Roscoff [Finistère] : Le frère Florentin GRIMONT établit un "devis pour la grande réparation de l'orgue de Roscoff".

•11 février 1787, Saint-Thégonnec : La fabrique prend un nouvelle délibération pour traiter de la restauration des orgues avec le Frère Florentin GRIMONT, la délibération de novembre 1785 n'ayant pas abouti aux travaux escomptés.
• 25 mars 1787, Saint-Thégonnec : La fabrique autorise "Pierre Fichou & Yves Carof, fabriques en charge, a traiter avec le Frere Florentin Carme chaussé & facteur d'orgues pour accomoder les orgues [...] et y faire les réparations manquantes pour une somme de 1300 livres."

• février-août 1787, Morlaix [Finistère] : Le corps politique de l'église Saint-Melaine, par délibération du 27 février 1787, fait appel au Frère FLORENTIN GRIMONT, facteur d'orgues, pour effectuer des travaux à l'orgue. Le 10 octobre 1787, le Frère Florentin donne quittance pour les 1836 livres reçus en paiement de son travail.

• 1787, Morlaix : Au convent des dominicains, un vitrier change trois carreaux "dans la chambre où ont travaillé les facteurs d'orgue". Ses facteurs d'orgues sont vraisemblablement le Frère Florentin GRIMONT accompagné peut-être de Jacques Julien MÉA et de Pierre joseph MOBÈCHE.

• [1788], Brest [Finistère] : Le frère Florentin GRIMONT obtient le marché de la construction de l'orgue de l'église Saint-Louis.

• 2 juin 1788, Morlaix [Finistère] : Le frère Florentin GRIMONT signe parmi les témoins au mariage de Jacques Julien MÉA, facteur d'orgues originaire de Fougères [Ille-et-Vilaine] et de Anne Marie Angerant, veuve, originaire de Morlaix. Parmi les témoins du mariage, on trouve également Pierre MOBÈCHE, facteur d'orgues, tous deux compagnons du frère Florentin.

• 4 janvier 1789, Saint-Thégonnec : La fabrique se réunit une nouvelle fois pour délibérer sur les orgues qui "sont dans un état de délabrement [et] qui exige les plus promptes réparations" selon les dires de Monsieur Abjean, recteur de la paroisse. Il semble donc que les délibération de 1785 et 1787 n'aient pas été suivies de faits. Les travaux sont cette fois exécutés suivants les conditions demandées par le Frère Florentinn GRIMONT : 600 livres pour lui plus sa pension "pendant tout le tems qu'il sera occupé aux dites réparation sans aucune déduction de ladite somme de 600 livres". De plus, "le général de cette paroisse lui fournira tous les matériaux nécessaires pour al confection des dites réparations & payera aux ouvriers qui y travailleront sous sa direction les salaires accoutumés le tout sans déduction de ladite somme de 600 livres." Les fabriciens acceptent les conditions. Les travaux sont effectués et l'orgue légèrement augmenté.

• avant mai 1789, Pont-l'Abbé [Finistère] : Le frère Florent GRIMONT séjourne au couvent des carmes et effectue des travaux sur l'orgue.

• mai-octobre 1789, Pont-Croix [Finistère] : La communauté de ville, par délibération du 13 mai, souhaite aller quérir le Frère Florentin GRIMONT au couvent des Carmes de Pont-l'Abbé [Finistère] où il vient de relever l'orgue afin de lui présenter l'état des travaux à faire aux orgues de Pont-Croix, état dressé par le sieur Vérax, organiste de Locronan. Le 13 octobre 1789, le sieur Daniellou, marguillier, remontre à la communauté de ville que le Frère Florentin GRIMONT ne se trouve plus au couvent de Pont-l'Abbé.

• 1792, Brest [Finistère] : Le frère Florentin GRIMONT perçoit 250 livres de sa pension annuel pour le paiement des orgues de l'église Saint-Louis.

• 1erseptembre 1792, Pluneret [Morbihan] : Le maire de la commune lui délivre un certificat indiquant "que le Frère Florentin GRIMONT cy devant Religieux de l’Ordre des Carmes, et facteur d’orgues de profession, s’est présenté ce jour à la maison commune pour obtenir le présent certificat de vie. Attestons pareillement que ledit Sieur Florentin Grimont n’a pas émigré depuis plus de six mois. En foy de quoy avons signé à Pluneret le premier septembre 1792, l’an 4e de la liberté. » Au dos de ce certificat de vie figure une quittance établie "a Ste Anne près d'Auray" et datée du 4 septembre 1792 pour la rente de 250 livres que touche annuellement le Frère Florentin GRIMONT pour "pension annuel et viagère pour un orgue de 16 pieds et des desbourcé que j'ai fait" pour l'église Saint-Louis de Brest.

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• Après 1792, Espagne : Le Frère Florentin GRIMONT s'exile dans la région de Guipúzcoa où il continue à construire ou à travailler sur les orgues. Il est connu sous le nom Fray Florentini Santa Cecialia. Les renseignements qui suivent sont extraits de l'ouvrage de Louis Jambou : Les facteurs d'orgues en Espagne, 1400-1850 (2019).

• 1798-1799, Albiztur [Espagne] : Florentin GRIMONT construit l'orgue de l'église. Albiztur est situé dans la région de la Guipúzcoa.

• 1798-1801, Asteasu [Espagne] : Pour 8000 rx, Florentin GRIMONT construit l'orgue de l'église San Pedro Apóstol. Les démarches sont engagées dès 1797. L'instrument est expertisé par Domingo de Garagalza.

• 1800, Pasajes San Juan [Espagne] : Florentin GRIMONT effectue des travaux sur l'orgue de l'église San Juan Bautista. Pasajes est situé dans la région de Biscaye.

• 1801, Pasajes [Espagne] : Florentin GRIMONT construit l'orgue de l'église de cette paroisse également située dans la région de la Guipúzcoa.

• 1801, Lazcano/Laskao [Espagne] : Pour moins de 12000 rx, Florentin GRIMONT construit l'orgue de l'église. Il est aidé, comme à Asteasu, par Juan Francisco de Echeverría, official.

• 1803, Xemein [Espagne] : Florentin GRIMONT effectue des réparation à l'orgue. Xemein est situé dans la région de Biscaye.

• 1804, Pampelune ? [Espagne] : Florentin GRIMONT demande que les arrérages de sa rente due pour la construction de l'orgue de l'église Saint-Louis de Brest [Finistère] lui soient versés.

• 1806-1807 ?, Barastegui [Espagne] : Florentin GRIMONT effectue des travaux à l'orgue de l'église San Martin de Tours. Barastegui est situé dans la région de la Guipúzcoa.

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• Vers 1807, Pampelune ? [Espagne] : Selon Michel Cocheril, Florentin GRIMONT serait décédé dans le couvent carmes de cette ville. A partir de cette année, la ville de Brest [Finistère], ne recevant plus de certificat de vie, cessera de payer la rente de 250 livres due pour l'orgue de l'église Saint-Louis.

Mise à jour : 25 septembre 2024

Sources
Cl. Nadeau, CD Manuscrits des Augustines de Vitré..., 2020 ; F-Ad29/ 149 G 1 ; F-Ad29/ 151 G 59  ; F-Ad29/ 151 G 77 ; F-Ad29/ 214 G 20  ; F-Ad29/ 255 G 6 ; F-Ad29/ 30 G 1 ; F-Ad29/ 6 G 469 ; F-Ad29/ BMS St-Mathieu de Morlaix ; F-Ad35/ 2G 120/213 ; F-Ad35/ 1G 433/2 ; F-Ad35/ 2G378-12 ; F-Ad44/ H 418 ; F-Ad56/ 47 G 7 ; F-Ad56/ 73 G 4 ; F-AdioVannes/ AA 18 2 ; F-Am Auray/ GG 20 ; L. JAMBOU, Les facteurs d'orgues en Espagne 1400-1850, 2019  ; M. Cocheril, Les facteurs d'orgues en Bretagne..., thèse, 1992. ; M. Cocheril, Les facteurs d’orgues en Bretagne de 1600 à 1900, 1992 ; M. Cocheril, Les facteurs d’orgues en Bretagne…, 1992.  ; Michel COCHERIL, Les facteurs d’orgues en Bretagne de 1600 à 1900, thèse de doctorat d’Etat, université Rennes 2 (M.-Cl. MUSSAT, dir.), 1992, 5 volumes, 701 p. ; S.Morvézen (dir.), Orgues en Ille-et-Vilaine, 2005

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