Login
Menu et informations
GRONIARD, Nicolas (1705 av.-1725)
État civil
NOM : GRONIARD     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GROGNIARD
GROGNARD
CROYNARD
GUIARD
GROGNART
Date(s) : 1705 av.  / 1725-12-14
Notes biographiques

Nicolas GRONIARD – ou GROGNIARD – est un maître de musique qui a exercé successivement à Amiens, puis à Notre-Dame de Paris, puis à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans de 1718 à 1725, année de sa mort. Grâce à Sébastien de Brossard, dont il avait été l'élève, on conserve de lui cinq motets composés de 1705 à 1709.

• [dates à trouver, après avril 1699 et avant juillet 1710], Meaux : Peut-être né dans ou près de cette ville, Nicolas GRONIARD y apprend la musique en tant qu'enfant de chœur de la cathédrale. Sébastien de Brossard écrit en effet dans son Catalogue : "Il fut mon élève à Meaux". Or Brossard eut en charge les enfants de la maîtrise de la cathédrale de Meaux à compter du 1er avril 1699. Les partitions de GRONIARD aujourd'hui conservées appartiennent à la collection Brossard : c'est en effet ce dernier qui les avait recopiées. Comme c'est le cas pour d'autres compositeurs, par exemple Louis BOUTEILLER, étroit contemporain de GRONIARD, c'est grâce à Brossard que l'on a conservé quelque chose de leur musique.

• 25 juillet 1710, Amiens : Nicolas GRONIARD est reçu maître de la cathédrale d’Amiens. Il reste à ce poste jusqu’à la fin de l'année 1716. Au début de l'année suivante lui succède comme maître de musique, Michel QUIGNON, vicaire de la cathédrale.

• 16 décembre 1716, Paris : Une conclusion capitulaire du chapitre de Notre-Dame de Paris nomme Nicolas GRONIARD maître de musique et des enfants de chœur de la cathédrale, à la place de LALOUETTE, démissionnaire, après un concours ouvert du 20 novembre au 15 décembre. Le jour-même, le secrétaire du chapitre écrit à GRONIARD pour l'informer qu'il a été choisi. Il le complimente : "votre mérite seul, sans recommandation, vous a acquis cette place et cette distinction dans la première église du Royaume". Le chapitre de Notre-Dame souhaite voir arriver son nouveau maître avant Noël.
• Quelques jours plus tard, GRONIARD répond d'Amiens qu'il lui sera impossible d'être à Paris pour les fêtes de Noël : outre la déférence qu'il doit au chapitre qu'il s'apprête à quitter, il a aussi besoin d'un peu de temps pour l'organisation matérielle de son départ. Il explique : "j'ai quelques petits effets dont il me faut me défaire" et précise quelques lignes plus loin "J'ay trois chambres et un cabinet garnis; je feray une vente à ma porte que toutes ces festes icy retarderont à mon grand desplaisir, et aussitôt que cela sera fait, je partiray et me rendray à Paris en diligence"… Ces précisions concrètes donnent une idée du niveau de vie et de confort quotidien qu'avait atteint le maître à Amiens.

• 9 janvier 1717, Paris : Il est installé au chœur de Notre-Dame "par M. le chantre" et à la maison des enfants de chœur "par MM. les Intendants de ladite maison".

• 4 mars 1718, Paris : LALOUETTE est à nouveau reçu comme maître de Notre-Dame. Nicolas GRONIARD avait démissionné de son poste juste avant, le 14 février 1718. C'est probablement à ce moment qu'il quitte Paris pour Orléans.

• 31 octobre 1719, Orléans : Un recueil de délibérations capitulaires passées jugées importantes élaboré en 1779 relève qu'à cette date du 31 octobre 1719 le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix a promis "à M. 'GUIARD' maitre de musique" la somme de 150 livres "en titre" – c'est-à-dire à vie, même si, l'âge venu, il ne peut plus remplir ses fonctions de maître de musique. Il aura droit à cette somme "après vingt ans de service dans la maitrise, même sans infirmité qui l’empêche de continuer, outre et non compris les revenus de la semiprebende et marelle dont il etoit pourvu". C'est donc une sorte de retraite qui lui est assurée. La déformation de GRONIARD en GUIARD s'explique, soixante ans après les faits, par une confusion ou une mauvaise lecture des registres anciens.

• 19 février 1723, Orléans : À cette date, le chapitre de la collégiale Saint-Aignan reçoit les travaux faits à son orgue par le facteur TRIBUOT et lui verse 220 livres. Selon Jules Brosset qui écrit en 1910 (donc avant la destruction des registres capitulaires lors du bombardement de juin 1940), cette réception est décidée à la suite d'un rapport fait par les maîtres de Ste-Croix et de St-Aignan, "les sieurs Croynard [en fait : Nicolas GROGNIARD] et BAILLY".

• 19 juin 1724, Orléans : "Messire Nicolas GRONIARD, prestre, chanoine semi prébendé en l'église d'Orléans" est le second témoin du musicien Jacques DEPOIX dont le mariage avec Françoise Espolart / Espaulard est célébré à Saint-Pierre-Empont. Il signe en toutes lettres "Nicolas Groniard". Le premier témoin, Christophe Marie, est marchand vinaigrier, et c'est lui qui est chargé de la procuration du père de l'époux, envoyée depuis Senlis où il est chantre.

• 14 décembre 1725, Orléans : Nicolas GROGNIARD décède à la suite d'une maladie (selon une copie, effectuée en 1779,  de documents capitulaires aujourd'hui perdus : la copie est intitulée “Materiaux receüillis Pour un Coutûmier du chapître de l’Eglise d’Orleans”). Le lendemain, 15 décembre, des scellés sont apposés à son logement.
C'est Louis HOMET, déjà chanoine semi-prébendé de Saint-Vrain, qui est choisi pour lui succéder au poste de maitre. Cette prébende de Saint-Vrain était réservée au maître de musique... et Louis HOMET, ancien et maintenant nouveau maître, était parvenu à la conserver après son expulsion de la maîtrise.

• 5 janvier 1726, Orléans : Parmi ces "Materiaux receüillis…", on juge indispensable en 1779 encore de relever qu'à cette date du 5 janvier 1726 un "Clavessin [fut] donné par les heritiers de Mr GROGNARD, maitre de musique, a la maitrise".
Le même recueil mentionne qu'à la date du 14 décembre 1726 le chapitre a permis à son maitre de musique – qui est toujours alors Louis HOMET – de faire célébrer un service, sans aucun doute en musique, "pour l'obit de Mr GROGNARD [sic] son prédecesseur", donc à l'anniversaire de sa mort, survenue un an plus tôt.

• 1734, Orléans : Alors qu'il est mort depuis près de dix ans, le texte d’un grand motet, mis en musique par Grogniard, est utilisé pour l'installation de Joseph de Paris, nouvel évêque d’Orléans. Le compositeur est alors qualifié (en latin) de prêtre du diocèse de Meaux, de chanoine semi-prébendé de l'église d'Orléans et de “Musices Præfectus”. Ce motet est chanté avec “symphonie”. On y trouve successivement "Recit de haute contre avec deux violonsTrio avec symphonieGrand ChœurRecit de basse TailleGrand ChœurRecit de haute Taille seulChœur de dessus & de violonsRecit de haute contre seulDuo de basses TaillesRecit de basse Taille seulTrio avec symphonieGrand Chœur".
Les années 1730 à la cathédrale d'Orléans sont mal éclairées, à cause de la perte des registres capitulaires de cette période. Aussi est-on dans l'incertitude quant à l'identité du maître en exercice en 1734 : est-ce encore Louis BACHELIER ? Ou bien son successeur, qui reste non identifié ? On pourrait aussi être dans une période de vacance du poste, ce qui expliquerait qu'on ait eu recours à une partition antérieure.

Mise à jour : 10 septembre 2023

Sources
F-Ad45/ 51 J 2 ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Empont ; F-Ad80/ 4 G 1050 ; F-An/ H5/3674/2 ; F-Bm Orléans/ Ms. 975, n°46 ; F.-L. Chartier, L’ancien chapitre de Notre-Dame de Paris…, 1897 ; G. Durand, La musique de la cathédrale d’Amiens..., 1920 ; J. Duron, Sébastien de Brossard à Versailles, 1995 ; J.Brosset, Église royale et collégiale de St-Aignan d'Orléans…, 1910

<<<< retour <<<<