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GUIGNET, Claude Louis (1768-1858)
État civil
NOM : GUIGNET     Prénom(s) : Claude Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GUIGNER
GUIGNÉ
GUIGNIÉ
Date(s) : 1768-11-12   / 1858-2-1 
Notes biographiques

Fils d'un organiste, petit-fils d'un chantre de collégiale, neveu de deux musiciens d'Église, frère de deux musiciens (dont au moins un organiste), Claude-Louis GUIGNET devient à son tour organiste. En 1790, il est à l'orée de sa carrière, touchant l'orgue de l'abbaye bénédictine Saint-Vincent de Besançon, qui est probablement son premier poste.

• 13 novembre 1768, Salins [aujourd'hui Salins-les-Bains, dans le Jura] : Né la veille, Claude-Louis GUIGNET est baptisé à Saint-Anatoile. Ses parrain et marraine, le sieur Jean-Claude Jeannin et la Dlle Claudinette Martin, signent tous deux. Le nouveau-né est fils de Jean-Melchior GUIGNET et de Charlotte Petitjean son épouse, qui s'étaient mariés le 15 octobre 1765 à Salins. Son père est qualifié de "musicien" dans son acte de baptême, et on le sait par ailleurs organiste de la collégiale Saint-Anatoile. Son grand-père, Jean-Baptiste GUIGNET, décédé cinq ans plus tôt, avait été durant trois décennies chantre de la même collégiale Saint-Anatoile. Deux de ses oncles sont également musiciens d'Église : Pierre-François à Autun, et Jean-Claude-Augustin alors à la Sainte Chapelle de Dijon, après et avant plusieurs autres postes à travers le royaume de France. Enfin, deux de ses frères, au moins, Charles-Claude-Antoine (né en 1767) et Philibert-Agathe (né en 1783), deviendront eux-aussi musiciens.
Salins est une petite ville active, développée autour de ses salines, mais aussi siège de plusieurs administrations (chef-lieu de bailliage…). Elle appartient au diocèse de Besançon, ville située à une quarantaine de km au nord.

• [1775-1785 environ] : Où et selon quelles modalités apprend-il la musique ? A-t-il été seulement apprenti auprès de son père, ou bien a-t-il été éduqué dans une maîtrise ? On peut faire l'hypothèse qu'il ait été enfant de chœur à la capitale du diocèse, Besançon, mais cette supposition reste à documenter.

• [À une date qui reste à découvrir, sans doute vers 1785 environ], Claude-Louis GUIGNET commence à exercer son métier d'organiste. Est-il tout de suite en poste à l'abbaye bénédictine de Saint-Vincent à Besançon ?

• 24 janvier et 12 août 1788 puis 12 et 23 mai 1789, 1er juillet 1789, Besançon : Claude-Louis GUIGNET est témoin de cinq mariages de paroissiens de Saint-Marcellin. Il signe soit "guignet", soit "Claude louis guignet". Sa présence confirme la proximité entre les Bénédictins et la paroisse Saint-Marcellin. En tête du registre paroissial 1780-1791 figure d'ailleurs la mention : "St-Marcellin ou les Bénédictins". Et la célébration du mariage du 24 janvier 1788 est "faite en la paroisse de Saint-Marcellin érigée en l’église abbatiale de St-Vincent de Besançon".

1790, Besançon : Le sieur Claude-Louis GUIGNET est toujours organiste des bénédictins de l'abbaye Saint-Vincent. Il y côtoie l'enfant de chœur HÉRON, le "clerc" MARMET et le chantre BOURGEOIS. Il touche 228 livres par an. Il est difficile de savoir depuis combien de temps au juste il était en poste. La supplique qu'il rédige le 28 thermidor an II (15 août 1794) en son nom et en ceux du "clerc" et du marguillier, reste floue sur ce point : "Ayant été employés pendant les dernieres année[s] au Service du Culte dans l'Eglise des cy devant Benedictins…"

• 14 février 1791, Besançon : GUIGNET reçoit la somme de 24 livres pour ses gages de janvier 1791 comme organiste des bénédictins de Besançon. Ceux-ci, de même que les Minimes, quittent leur monastère le 1er mai 1791. Le 4 mai 1791, un décret de l'Assemblée constituante réforme l'organisation paroissiale de Besançon. La paroisse Saint-Marcellin, qui célébrait son culte à l'intérieur de l'église abbatiale de Saint-Vincent, est maintenue. L'organiste y continue son service.
• 22 mars 1791 : Claude-Louis GUIGNET est témoin au mariage de son frère Charles-Claude-Antoine GUIGNET, originaire de Salins, âgé de 22 ans [en réalité : 23 ans et quatre mois], "musicien", avec la delle Maurice Huguet, également âgée de 22 ans selon le curé, dans l'église de Notre-Dame de Jussa-Mouthier, à Besançon. Un autre frère Guignet est présent, prénommé Claude-Michel.
• 14 mai 1791 : Louis GUIGNET reçoit 48 livres "pour avoir touché de l'orgue [...] chez les ci devant Bénédictins de Besançon".
• 1er mai-31 décembre 1791, Besançon : Le chapitre 2 des dépenses du compte de la paroisse Saint-Marcellin indique "qu'il est dû 228 livres au citoyen GUIGNET, organiste".

• Année 1792 : Le compte paroissial de Saint-Marcellin indique au chapitre 2 "qu'il est dû 400 livres à l'organiste (somme réduite finalement à 300 livres)". Au chapitre 3, on lit "(12°) qu'il a été dépensé 7 livres 12 sols pour un graduel et un antiphonaire à l'usage de l'organiste."
 
• Fin 1793, Besançon : GUIGNET adresse une requête avec d'autres anciens employés de Saint-Marcellin au représentant du peuple en mission dans le Doubs, le sieur Lejeune, pour toucher les salaires qui leur sont dus. Il semble avoir exercé jusqu'à la fin de l'année 1793.

• 28 thermidor an II (15 août 1794), Besançon : Trois anciens employés de l'Église, dont Claude-Louis GUIGNET, organiste, adressent une requête à la Commission des Secours publics pour lui demander d'être enfin payés de leurs appointements. Cette supplique semble avoir été rédigée par GUIGNET lui-même, et c'est son nom qui est indiqué comme 'contact' : "Notre adresse est au Citoyen Guignet cy dev[ant] organiste de St marcelin rüe de la liberté à Besançon". Il écrit qu'ils ont "attendus jusqu'a present sans murmurer, persuadés que la justice quoique marchant lentement parviendrait à nous atteindre, mais comme nos besoins ne peuvent plus S'ajourner, nous nous adressons directement à vous"... Il signe "Guignet organiste".

• 1er vendémiaire An IX [23 septembre 1800], Besançon : Pour la fête de la fondation de la république, GUIGNET est classé parmi les "fagetti" avec Jean-Baptiste CLAVEAU aîné et MORLET. Il joue avec d'anciens musiciens du chapitre métropolitain et des musiciens profanes (ou militaires), notamment Joseph FISCHER, Didier HUMBLOT, Antoine DACLIN, Antoine FLAMAND, Hubert NOLL, Jean-Marie GANDON, Claude-Louis COURCIER, Jean MARCHALY, Pierre LAPRET ...

• À une date qui reste à découvrir [après septembre 1800], Claude-Louis GUIGNET quitte Besançon pour revenir dans sa ville natale, Salins. Il semble y avoir retrouvé une tribune à la reprise du culte. Probablement celle de l'ancienne collégiale Saint-Anatoile, devenue sous le même vocable église paroissiale.

• 26 octobre 1808, Salins : Claude-Louis GUIGNET, organiste, âgé de 40 ans, et Jeanne-Louise Chevrier, 24 ans, se marient. Elle est orpheline d'un employé aux salines. Le père du marié, Melchior GUIGNET, lui aussi organiste, demeure maintenant à Auxonne, d'où il a envoyé son consentement établi devant notaire le 11 octobre 1808. Sa mère, Charlotte Petitjean, demeure toujours à Salins. Leurs témoins sont deux "propriétaires" et deux "employés aux salines". Le marié signe seulement "louis guignet", n'utilisant donc pas le prénom Claude.

• De 1809 à 1816, Salins : On relève quatre naissances issues du couple GUIGNET/Chevrier. Claude-Louis GUIGNET est à chaque fois dit "organiste", sans que son poste soit jamais précisé. Les témoins qui l'accompagnent à la mairie pour effectuer les déclarations de naissance déclinent tout l'éventail des activités urbaines (négociant, orfèvre, tourneur, limonadier, employé aux salines, propriétaire, cartier, commis aux boucheries), sans faire apparaître la moindre allusion au milieu musical.

• [Vers 1742], Salins : Charles Orlando RONCAGLIO, précédemment organiste à Besançon, s’installe à Salins-les-Bains. Il succède à Claude-Louis GUIGNET à l’orgue de l’église Saint-Anatoile.

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• 1er février 1858, Salins : À deux heures du matin s'éteint Claude-Louis GUIGNET, très âgé – presque nonagénaire – "en la maison de monsieur Gagnely, sise grande rue du Bourg-dessus". Il était toujours l'époux de Jeanne-Louise Chevrier, "âgée de 74 ans, épicière, domiciliée au même lieu". C'est leur fils Jean-Antoine-Amable Guignet, négociant à Salins, âgé de 46 ans (il était né le 14 mars 1811), qui déclare le décès le jour même, attribuant à son père le même métier que le sien, "négociant", et pour ses grands-parents la qualité de "propriétaires". L'activité musicale se trouve totalement évacuée de cet acte ultime.

Mise à jour : 7 mars 2022

Sources
F-Ad25/ L 1055/1 ; F-Ad25/ L 396 ; F-Ad39/ BMS Salins, St-Anatoile ; F-Ad39/ NMD Salins-les-Bains ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, ND de Jussa-Mouthier ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Marcellin ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Pierre ; F-An/ F15/2837 ; P.M. Guéritey, Orgues et organistes à Besançon…, 2022

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