GUINTZER, Charles (1721-1805)

Charles GUINTZER (1721-1805) est en 1790 un chantre âgé (68 ans), qui tient une place importante parmi les employés du chapitre de Neuwiller-lès-Saverne [Bas-Rhin], dont il est le greffier et le tabellion. De fait, ses revenus, en partie en nature, s'élèvent à plus de 1 000 livres. En 1792, il obtient la pension maximale auquel un musicien d'Église peut prétendre : 400 livres. 

• 6 novembre 1721, Langatte [Moselle] : Charles GUINTZER naît du mariage de Charles Guintzer, régent d'école de la paroisse, et de Marguerite Fuhrman. Il est baptisé le lendemain.

• 23 juin 1747-[déc. 1790], Neuwiller-lès-Saverne [Bas-Rhin] : Charles GUINTZER est sous-chantre puis chantre de l'église collégiale.

• 29 août 1747, Baerendorf [Bas-Rhin] : Charles GÜNTZER, ci-devant régent d'école à Baerendorf, "présentement chantre de l'église collégiale de Neuwiller en Alsace", demeurant en ce lieu, épouse Marie Élisabeth Lapierre, fille de Louis Lapierre et de Susanne Buthé, qui demeurent chez le curé (nommé Lapierre).

• 1748-1760, Neuwiller-lès-Saverne : Neuf enfants naissent du mariage de GUINTZER, toujours qualifié de sous-chantre de la collégiale sauf le 5 octobre 1754 (chantre). Les parrains sont à trois reprises des chanoines ou des prébendés de la collégiale (18 août 1748, 14 février 1752, 15 janvier 1756, 25 juin 1757), à deux autres des officiers du chapitre (15 octobre 1749, 5 août 1758), signe d'une excellente intégration du père dans l'institution.

• 26 mars 1756, Neuwiller-lès-Saverne : Charles GUINTZER est nommé greffier et tabellion du chapitre.

• 1790, Neuwiller-lès-Saverne : Charles GUINTZER est premier chantre, greffier et tabellion du chapitre. En tant que premier chantre, il touche 136 livres en argent, 12 rézeaux de froment, 18 de seigle, 15 mesures de vin blanc, 10 cordes de bois de hêtre, a la jouissance d'un arpent et demi de prairie et occupe un logement gratuitement dans l'enclos du chapitre. Comme greffier et tabellion, il reçoit 2 rézeaux de froment, 2 d'orge et 4 mesures de vin blanc. Selon ses dires, il n'aurait touché cette année-là en sa double qualité que 323 livres sur la somme de 1 038 livres formant ses revenus annuels.
• 18 novembre 1790 : Il présente une requête pour obtenir un traitement, soit en gratification, soit en pension.

• 20 janvier 1791, Haguenau : Le directoire du District estime que le suppliant doit continuer à toucher sa vie durant le traitement de 987 livres dont il jouissait.
• [1791] : Dans une seconde requête en rectification et amplification, Charles GUINTZER demande un traitement de 1 500 livres ou approchant. Il fournit un certificat du sieur Lichtemberg, ancien receveur du chapitre de Neuwiller, qui indique qu'il recevait un traitement de 1 340 livres, outre 2 rézeaux de froment et 4 mesures de vin.
• 24 septembre 1791, Haguenau : Le directoire du District s'en tient à son avis initial, ajoutant cependant qu'attendu le grand âge, les infirmités, la pauvreté et l'ancienneté des services du suppliant, qui est père de famille, il serait juste de lui accorder provisoirement, jusqu'à ce que l'Assemblée nationale règle son cas, une pension de 50 livres par mois à compter du premier janvier 1791.
• [début novembre 1791] : Charles GUINTZER demande le paiement de ce qui lui reste dû de l'année 1790, soit 715 livres, en attendant la fixation de son traitement.
• 11 novembre 1791, Neuwiller-lès-Saverne : Des certificats le concernant sont délivrés par le sieur Lichtemberg, ancien receveur du chapitre, et par la municipalité de Neuwiller.
• 16 novembre 1791, Haguenau : Le directoire du District donne son avis sur la requête.
• 18 novembre 1791, Strasbourg : Le directoire du Département du Bas-Rhin estime à 576 livres la somme lui restant due, de laquelle il sera payé par le receveur du District de Haguenau.
• 1792 [avant juillet], Strasbourg : Charles GUINTZER obtient du directoire du Département du Bas-Rhin une pension annuelle de 200 livres (maximum permis par la loi).
• 28 septembre 1792 : Il prête serment de fidélité à la République, conformément à la loi du 14 août 1792.
• 22 décembre 1792, Strasbourg : Le directoire du Département du Bas-Rhin arrête que Charles GUINTZER (Gintzer) touchera du payeur général du département 400 livres pour sa pension de 1791, plus 200 livres pour le premier semestre 1792. On fera déduction de ce qu'il a pu déjà toucher et ces sommes seront remboursées au receveur du District de Haguenau. Il touche encore cette pension en l'an V.

• 19 juillet 1798, Neuwiller-lès-Saverne : Un certificat indique que Charles GUINTZER réside à Neuwiller depuis 40 ans et qu'il n'a jamais quitté le sol de la République. Il mesure 5 pieds 1 pouce, a les cheveux et sourcils gris, les yeux idem, le nez gros, la bouche moyenne, le menton rond, le front haut, le visage allongé.
• 22 juillet 1798, Neuwiller-lès-Saverne : Il déclare devant la municipalité n'avoir jamais rétracté le serment qu'il a prêté en 1792.

• 21 février 1800, Neuwiller-lès-Saverne : La municipalité établit un certificat indiquant sa date de naissance, son ancienne qualité, son lieu de résidence et le serment qu'il a prêté. Il se déclare hors d'état de gagner son pain en raison de son âge avancé.

• 3 janvier 1801 : Charles GUINTZER déclare à nouveau n'avoir jamais rétracté le serment qu'il a prêté en 1792.
• 6 janvier 1801 : Un certificat indique qu'il mesure 5 pieds 2 pouces, a les cheveux et sourcils gris, les yeux aussi, le nez grand, la bouche petite, le menton rond, le front haut et le visage allongé.
• 30 juillet 1801 : Il prête serment de fidélité à la constitution de l'an VIII.

• 13 messidor an XIII (2 juillet 1805), Neuwiller-lès-Saverne : Charles GUINTZER, 84 ans, ci-devant "chandre" (sic) du chapitre de Neuwiller, présentement pensionnaire, meurt dans une maison au n° 175 de la commune. L'un des déclarants est son gendre Martin Zimermann.

Mise à jour : 19 août 2019