HÉNON, Pierre Célestin (ca 1749-1822)

Tout en chantant la basse-taille dans le chœur de la cathédrale Saint-Étienne de Châlons, en Champagne, Pierre Célestin HÉNON y accomplit une carrière ecclésiastique comme "vicaire amovible" et chapelain. La Révolution contrarie ses plans de carrière et il choisit d'émigrer quelques années.

• 23 septembre 1749, Montcy-Notre-Dame [Ardennes] : Pierre Célestin HÉNON, fils de Jean, cloutier et de Marie Nicole Colson, est baptisé.

• 22 janvier 1775, Reims [Marne] : "Monsieur Louis ayant exposé que la place de clerc chantre etant vaccante par la retraite de monsieur Mory qui a quitté laditte place pour en prendre une de grand prêtre a N.D et que le sieur Pierre Célestin HAYNON [HÉNON], clerc tonsuré du dioceze de Reims se presentant pour remplir cette place, il prioit l'assemblée d'aviser s'il y a lieu de le nommer, sur quoy l'assemblée apres avoir ouy le raport de monsieur le curé qui a rendu bon temoignage des bonnes vie et moeurs dudit sieur Haynon l'a nommé d'une voix unanime pour remplir ladite place de clerc chantre pednant trois années pendant lequel temps l'assemblée espere qu'il se mettra a meme de parvenir a la [illisible] et aux conditions attachées a laditte place et inscrittes en l'art. 58 et suivant du reglement general, lequel sieur Haynon a ce present a accepté laditte place ... signe "Henon", lit-on dans le registre de délibérations des fabriciers de la paroisse Saint-Pierre-le-Vieil.
• 26 décembre 1775, Reims : " L'abbé HÉNON est [...] depuis quelques temps dangereusement malade, que sa maladie luy a occasionné des depenses auxquelles son peu de patrimoine et la modicité des emoluments qu'il retire de sa place ne luy permettent pas de suvbvenir, que par reconnoissance pour les services que ledit henon a rendu depuis qu'il est en place", le curé propose de lui verser une gratification de 48 livres, cela est accepté par les fabriciers.

• 30 mai 1783, Châlons [-en-Champagne, Marne] : Pierre Célestin HÉNON, jeune prêtre qui, jusqu'alors, était vicaire de la paroisse Saint-Pierre de Reims, est reçu prêtre habitué par le chapitre cathédral de Saint-Étienne. Les chanoines lui confient la place de "vicaire amovible" devenue vacante par le départ de PAUBON. Quelques semaines auparavant, HÉNON qui avait eu l'opportunité de chanter dans la cathédrale Saint-Étienne, avait fait bonne impression. Ses gages annuels s'élèvent à 600 livres.

• 24 avril 1786, Châlons : Pierre Célestin HÉNON, "vicaire amovible"  au service du chant et de la musique, donne grande satisfaction L'on reconnait "ses talents pour la musique, [...] "l'usage et l'étude qu'il en fait, [ainsi que] son assiduité à remplir ses fonctions". Le chapitre lui accorde donc une gratification de 150 livres en complément de ses gages. Il est convenu que cette gratification cesse dès qu'il aura obtenu une chapelle.
• 14 juin 1786, Châlons : HÉNON obtient la chapelle Saint-Jean-Baptiste, de l'Ancienne Congrégation.

• 23 mai 1790, Châlons : Il fait partie des signataires de la pétition rédigée par les treize musiciens de la cathédrale adressée au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale. Il s'agit du maître de musique Nicolas Amon ANCEL, de dix chantres et deux instrumentistes, le serpent et basson Jean François LEBÈGUE et l'organiste Joseph Candide THUILLIER. Les chantres se répartissent en quatre basses-contre qui sont Nicolas Joseph BERNARD, Jean CHARLIER, Louis Joseph CLAIRE et Noël COURTEAU; une basse-taille, Pierre Célestin HÉNON ; trois tailles qui sont Jean-Baptiste BULARD, Charles JACQUET et Arnould HENCART et deux hautes-contre, qui sont Jean Jacques François HÉRAULT et Louis RAVOISIER dit ADAM.

• 10 mai 1791, Châlons : Le district fixe son traitement à 1004 livres 11 sols. Il détaille l'ensemble de ses revenus "le produit de sa chapelle liquidé le 6 mars dernier s'élevait à 293 livres 11 sols 6 deniers; plus un gros ou revenu particulier attaché à ladite chapelle de 14 setiers 2 boisseaux de froment et 10 livres d'argent, plus 20 livres de distributions manuelles soit la somme de 261 livres; en outre le revenu attaché à l'office de vicaire de chœur provenant de la suppression de trois prébendes fait par décret de l'Ordinaire du 3 juillet 1749, soit 450 livres" [et plus les 600 livres évoquées plus haut?].

• 1791, Châlons : HÉNON fait partie des musiciens (chanteurs et instrumentistes) qui, selon un état de paiement dressé par la municipalité (16 avril), ont participé à la messe en musique et Te Deum, exécutés, en l'église Notre-Dame, en action de grâce au rétablissement de la santé du roi. HÉNON y chanta en qualité de basse taille.

• 14 septembre 1792, Châlons : Un avis du directoire du district statue sur son dossier. La délibération du district confirme la décision du 10 mai 1791 qui lui accordait 600 livres de "gratification une fois payée" pour ses 8 années de service comme vicaire amovible. En tant que bénéficier (chapelle Sainte-Croix de l'Ancienne congrégation), il a droit à un "traitement" d'un peu plus de 554 livres. Il devra rembourser ce qu'il a perçu en trop (imputable sur son traitement de chapelain).

• 15 juin 1794, Châlons : Il est porté sur la liste des Émigrés.Selon A. Frezet, HENCART et HÉNON, originaires du diocèse de Châlons, sont deux des ecclésiastiques réfugiés à Liège admis à y demeurer.

• 11 avril 1822, Charleville-Mézières [Ardennes] : François Xavier Masson, 25 ans, docteur en médecine et Philippe Valentin Henon, 38 ans, fabricant de peignes à Paris, son neveu, déclarent que ce jour à deux heures du matin est mort à son domicile de la grande rue, monsieur Pierre Célestin HÉNON, prêtre, ancien chapelain de la cathédrale de Châlons.

22 décembre 2021.