LABLÉE, Jacques (1751-1841)

Poète et littérateur, Jacques LABLÉE est fait chevalier de la Légion d'honneur le 17 août 1814. Il est également connu pour son activité maçonnique et en particulier la composition de cantiques maçonniques. Il doit sa présence dans la base Muséfrem essentiellement à la mention dans ses Mémoires de sa formation comme enfant de chœur "dans une cathédrale", vraisemblablement à Sainte-Croix d'Orléans, qui était la cathédrale de son diocèse de naissance.

• 26 août 1751, Beaugency [Loiret] : Jacques LABLÉE naît paroisse de Saint-Firmin, du sieur Jacques Lablée, "marchand commissionnaire" (il est en fait négociant en vins), et de dame Magdeleine Couillard. On remarque que la désignation de ses parents par le rédacteur de l'acte est entourée d'une certaine honorabilité ("sieur", "dame"). Son parrain (lui aussi marchand) et sa marraine savent signer.

• [1757-1762], Orléans ? : Jacques LABLÉE témoigne de sa formation d'enfant de chœur "dans une cathédrale" [vraisemblablement à Sainte-Croix d'Orléans] entre 6 et 11 ans, dans Mémoires d’un homme de lettres. Ouvrage anecdotique, faisant suite au mémoire sur la Révolution française, Paris, 1825. Les registres capitulaires orléanais de ces années ayant été brûlés dans l'incendie consécutif à un bombardement en juin 1940, il est actuellement impossible de vérifier si c'est bien là qu'il a été éduqué.
Son récit évoque l'orgueil ressenti par l'enfant "au milieu du chœur de la cathédrale, avec un beau rochet garni de longues dentelles ; j’étais encore plus fier lorsqu’aux processions de la fête de Dieu, brillait sur ma tête une couronne étincelante de diamans empruntés aux dames de la ville". Il évoque "Le temps des ténèbres" dont il a conservé un souvenir sonore partculier : "A un endroit de la Passion il était permis de faire un grand tapage ; Dieu sait comme avec mon écresselle j’usais de cette faculté". Enfin, il évoque les Rogations : "Le déjeûner que les capucins offraient aux enfans de chœur, après la procession des rogations, n’avait pas moins d’attraits pour moi".

• [1763- 17??], Meung[-sur-Loire] : Il poursuit sa formation au séminaire de Meung. "J’étais dans ma douzième année, lorsque je fus mis en pension au séminaire de Meung, à deux petites lieues de ma ville natale. Ce collège, quoiqu’on lui donnât le nom de seminaire, et qu’il fut dirigé par des ecclésiastiques, ne formait pas des élèves pour l’état religieux. Les pensionnaires, venus de différens pays, y étaient au nombre d’environ soixante. J’y entrai avec quelques autres camarades de ma ville."

• 1777 : Il publie ses premiers vers sous le titre d'Essais de poésies légères. En 1787, il récidive et fait paraître un nouveau choix des ouvrages de sa première jeunesse, sous le titre d'Étrennes d'amour.

• 1790, Paris : Il est avocat au parlement de Paris (depuis 1781). Il est alors nommé officier municipal, et l'un des soixante administrateurs de la commune. Il joue un certain rôle durant les années suivantes, est emprisonné durant six mois, puis libéré...

• 1797, Paris : À l'occasion de  la rentrée des Loges, il compose et lit des stances au grand Orient de Paris dont on lira l'intégrale ici : http://mvmm.org/c/docs/l1830/127.html
En voici la première strophe :

  Amis, quelle douce lumière
 A dissipé l'affreuse nuit ?
 Dans le silence et le mystère
 Quel sentiment nous réunit ?
 Disparaissez avec les ombres,
 Tristes ennuis, souvenirs sombres,
 La vérité revoit le jour :
 Reviens à moi, muse lyrique,
 Reviens, du flambeau maçonique
 Je veux célébrer le retour.
...

• 1814 : Son dossier de candidature à la Légion d'Honneur apporte des informations (répétitives…) sur sa biographie. On peut le lire en ligne sur la base Leonore : http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr

• Jacques LABLÉE meurt à Paris en 1841.

Mise à jour : 6 octobre 2019