Login
Menu et informations
LABOUREAU, Claude (1730-1785 ap.)
État civil
NOM : LABOUREAU     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Date(s) : 1730-6-2   / 1785 ap.
Notes biographiques

Comme son jeune frère Pierre le sera ensuite, Claude LABOUREAU est enfant de chœur à la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, dans le sud de la Bourgogne. Il y passe dix ans. Lorsqu'on retrouve sa trace, il est durablement musicien à Moissac, à plus de 460 km au sud-ouest de Mâcon.

• 2 juin 1730, Nuits[-Saint-Georges] [Côte-d'Or] : "Environ les cinq heures du soir", Jeanne Sagot, femme de Jacques Laboureau, jardinier à Nuits, donne le jour à deux jumeaux. Le couple s'était marié le 27 novembre 1719 à Dijon, paroisse Saint-Jean. Il est installé à Nuits depuis plusieurs années (baptême d'une fille, Françoise, à Nuits en mars 1728). Les jumeaux sont baptisés le lendemain de leur naissance et reçoivent les prénoms de Claude et Jacques. Les parrains sont meunier et tonnelier, les marraines sont femme de voiturier et fille de boulanger, elles ne savent pas signer. Ainsi s'esquisse l'environnement social dans lequel vont grandir les enfants.
Claude LABOUREAU a donc 8 ans et demi lorsqu'il est reçu enfant de chœur à Mâcon, à 100 km au sud de sa ville natale – qui de plus est située dans un autre diocèse, celui d'Autun.
Six ans après lui naît un petit frère, prénommé Pierre, qui deviendra lui aussi enfant de chœur.
Par quel canal, grâce à quel réseau, les parents Laboureau ont-ils pu placer deux fils à la maîtrise de Mâcon ?

• 14 novembre 1738, Mâcon : Une délibération capitulaire elliptique enregistre la réception de Claude LABOURAU "de Nuis" comme enfant de chœur de la cathédrale Saint-Vincent. Le maître de musique est alors, depuis peu, Jean CAVIGNON, reçu à nouveau à Mâcon, après la démission d'Antoine OLIER.

• 23 mai 1744, Mâcon : Son frère Pierre est à son tour reçu enfant de chœur par le chapitre de la cathédrale Saint-Vincent. Le maître de musique est alors Jean DESHAYES, mais dès le mois suivant il quitte son poste, et au mois d'août 1744, les enfants de chœur voient arriver un nouveau maître de musique, Joseph BELOT.

• 28 novembre 1745, Mâcon : Trois enfants de chœur de la cathédrale Saint-Vincent assistent à l'inhumation "dans le Préal" ou cimetière de la cathédrale, du petit Jean-Baptiste, âgé d'un an, fils du musicien Pierre RALLET. Ces trois garçons, qui sont sans doute les aînés du groupe des enfants de chœur, se nomment Claude LABOUREAU, Antoine PRIMET et Louis DAVID. Tous signent lisiblement, de leur prénom et de leur nom.

• 9 décembre 1747, Mâcon : Antoine PRIMET et Claude LABOUREAU sont à nouveau "témoins requis et soussignés" lors de la sépulture d'un enfant de deux ans, fils de Philibert Matras, "soubatonnier de cette église". Le jeune homme signe "claude Laboureau".

• 9 mars 1748, Mâcon : Le chapitre de la cathédrale autorise Claude LABOUREAU, enfant de chœur, à sortir de la maîtrise, "et luy a promis les appointements qui s’accordent à ceux qui ont resté pendant leur temps enfant de chœur". La délibération fait allusion, de manière restée obscure, à des "excuses" qu'aurait faites le jeune homme. Le maître est toujours alors Joseph BELOT.

Claude LABOUREAU ne réapparaît pas ensuite dans le registre capitulaire mâconnais, ce qui semble signifier que les liens se sont rompus avec son église de formation (contrairement aux ex-enfants de chœur qui poursuivent des études avec le soutien du chapitre).
Sa trace se perd provisoirement ici. Lorsqu'on la retrouve, six ans plus tard, c'est loin au sud-ouest du Mâconnais...

• 8 janvier 1754, Moissac [Tarn-et-Garonne] : Claude LABOUREAU, musicien, âgé de pas encore 24 ans, épouse Françoise Delpech, une Moissagaise d'environ 35 ans. Le mariage se déroule à l'église de la paroisse Saint-Michel, à faible distance de la collégiale Saint-Pierre. Les parents Laboureau sont représentés par un notaire de Montauban. Ceux de l'épouse semblent tout simplement absents. Ce sont, d'une part, Antoine Delpech, "bourgeois" lors de la naissance de Françoise, maintenant avocat en parlement et résident de cette paroisse comme plusieurs générations de ses ancêtres ; et d'autre part, Jeanne Perrin de Grandpré, née sur la paroisse voisine de Sainte-Catherine, dans une famille de niveau social proche des Delpech puisque son père était commissaire aux armées et l'un de ses frères avocat. Nous ignorons comment ce milieu familial a accueilli le mariage de Françoise avec un homme plus jeune de onze ans, venu d'ailleurs, et exerçant le métier de musicien.
L'acte de mariage indique en effet que le marié est originaire "de la paroisse de Saint-Sinforien [Symphorien] de la ville de Nuis en Borgoine [Bourgogne]", où les bans ont été publiés. Ce qui permet d'assurer que nous ne sommes pas ici face à une homonymie, mais qu'il s'agit bien de l'ancien enfant de chœur de Mâcon, né à Nuits-Saint-Georges.

• 14 mars 1762, Moissac : La mère de son épouse, Jeanne Perrin de Grandpré, décède, âgée de 65 ans. Son corps est inhumé dans l'église collégiale Saint-Pierre. Aucun membre de la famille n'est nommé présent. De toute façon, le registre des décès de la collégiale, très incomplet, ne contient pas l'année 1762 ; et sur le registre paroissial, il s'agit d'une copie postérieure qui a été rajoutée entre deux actes déjà rédigés.

• 1er août 1783 : Le père de son épouse, Antoine Delpech, avocat en parlement, est victime d'une chute mortelle dans l'escalier de sa maison. Comme le vieil homme âgé de 101 ans était allé "de son pied" recevoir, deux jours plus tôt, la communion à l'église collégiale, sa sépulture a pu se dérouler sans difficulté malgré l'impossibilité de lui administrer les derniers sacrements. Le sacristain du chapitre accompagne le cortège jusqu'au cimetière de la paroisse Saint-Michel.

• 17 mars 1785, Moissac : Claude LABOUREAU, toujours musicien, devient veuf. Son épouse Françoise meurt à l'âge de 67 ans et est inhumée, comme son père, dans le cimetière paroissial de Saint-Michel. Seuls, les deux témoins, dont un clerc tonsuré, sont nommés.

Où, dans quel cadre, Claude LABOUREAU exerçait-il comme musicien à Moissac depuis 1754 ? Était-ce à l'église ou dans l'univers profane, ou un peu les deux ? Qu'est-il devenu après la disparition de son épouse ? L'enquête reste à mener sur ces divers points.

Mise à jour : 7 octobre 2021

Sources
F-Ad21/ BMS Nuits-Saint-Georges ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Vincent ; F-Ad71/ G 216/1 ; F-Ad71/ G 216/2 ; F-Ad82/ BM Moissac, Saint-Michel ; F-Ad82/ BMS Moissac, Saint-Michel ; F-Ad82/ BMS Moissal, Saint-Michel

<<<< retour <<<<