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LABOUREAU, François (1743-1816)
État civil
NOM : LABOUREAU     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LABOUROT
Date(s) : 1743-10-26  / 1816-5-20
Notes biographiques

Tout destinait François LABOUREAU a devenir vigneron, comme l'avaient été son père et son grand-père (et sans doute d'autres avant eux), comme l'est le père de celle qui devient sa femme lorsqu'il a 25 ans, et comme semble le dicter le terroir au sein duquel il vit (Beaune et les riches villages viticoles des alentours). C'est d'ailleurs le métier qu'il exerce (ou qu'il exerce principalement) au faubourg Saint-Nicolas de Beaune, durant les premières années de son mariage. Puis, tout à coup, fin 1772, alors qu'il approche de ses 30 ans, il déménage et devient recteur d'école, et du même coup chantre, dans un village à deux lieues de là. Jusqu'à ce que, en octobre 1778, la mort brutale du chantre de Saint-Martin de Beaune ne le ramène dans sa ville natale. Mais c'est dans un bourg situé à la périphérie de celle-ci qu'il exerce lorsque survient la Révolution...

• 26 octobre 1743, Beaune [Côte-d'Or] : François LABOUREAU voit le jour dans un milieu de vignerons. Son père, son parrain et son grand-père (défunt, dont la veuve est marraine de l'enfant) sont tous dits vignerons et tous demeurant sur la paroisse Saint-Nicolas. Seul son parrain sait signer.

• 12 Janvier 1768, Pernand [aujourd'hui Pernand-Vergelesses, Côte-d'Or] : Dans ce riche village viticole situé à 7 km au nord de Beaune, est célébré le mariage de François LABOUREAU (pour lequel aucun métier n'est alors précisé) et de Catherine Mathouillet/ Matouillet, fille d'un vigneron de Pernand. La plupart des présents appartiennent au monde de la vigne. Ils sont nombreux à signer l'acte.

• Le couple s'installe à Beaune, dans le faubourg Saint-Nicolas, où trois enfants naissent successivement (Étienne, le 18 mars 1769, Catherine le 8 avril 1770, François le  3 novembre 1771). Les deux garçons meurent rapidement, l'un à presque trois ans en février 1772, l'autre à dix mois à la fin du mois d'août de la même année). Dans tous ces actes, François LABOUREAU est "vigneron au faubourg St-Nicolas de Beaune". Parrains, marraines, témoins, sont tous vignerons, veuve ou fille de vignerons, et pour l'une des marraines, domestique.

• 4 janvier 1773, Auxey [aujourd'hui Auxey-Duresses, Côte-d'Or] : À cette date, une sépulture est célébrée en présence de "maître François LABOUREAU, recteur d’écolle audit lieu [Auxey], seul soussigné avec moy". Ce village viticole est situé à 9 km du centre de Beaune en direction du sud-ouest. La paroisse se divisait entre Auxey-le-Petit et Auxey-le-Grand, avec un seul curé qui signe "curé des Auxey". Le recteur d'école est, lui aussi, "recteur des Auxey". Dans cette fonction, François LABOUREAU a pris la suite de Pierre Rouiller, dont la dernière signature dans le registre paroissial est repérée le 10 décembre 1772. Cette reconversion professionnelle du vigneron au "maître", l'avant-nom flatteur que lui attribue le curé Cornot, a de quoi surprendre. On ignore par quoi elle avait été préparée en amont. François LABOUREAU a bientôt 30 ans. Aurait-il été autrefois enfant de chœur à la collégiale Notre-Dame de sa ville natale ? Son nom toutefois n'a pas été relevé dans les registres capitulaires dépouillés...
•  28 mai 1773, Auxey : Le premier enfant Laboureau né à Auxey est tenu sur les fonts baptismaux par le fils d'un "honorable marchand au grand Auxey" et par "Demoiselle Marie Bonne Henriette Cornot", peut-être sœur du curé. Ce fils, prénommé René, sera plus tard maître d'école et assistant de son père lors des cérémonies.

• 6 juin 1778, Auxey : À cette date, François LABOUREAU recteur d'école appose pour la dernière fois sa signature dans le registre paroissial. Sans doute exerce-t-il cependant jusqu'au début d'octobre dans la paroisse. En novembre 1778, il est remplacé par Philibert Demangeot.

• 28 septembre 1778, Beaune : Le chantre de la paroisse Saint-Martin, Blaise DAVID, est "surpris par la mort".
• 22 novembre 1778 : Une première sépulture se déroule à Saint-Martin "en présence de François LABOUREAU chantre de cette église". Sa nomination est donc intervenue entre ces deux dates.

• Les naissances se poursuivent à un rythme soutenu chez les Laboureau-Mathouillet. On relève notamment celles de Philippe le 28 septembre 1780, de Philibert le 25 juillet 1782, de Joseph le 14 mars 1786, et plusieurs autres. Les parrains et marraines ne sont plus choisis parmi les vignerons mais parmi les artisans urbains (maîtres boulangers, maître menuisier) ou l'encadrement cultuel local (en 1786 : Joseph Bringet marguillier de l'église Notre-Dame de Beaune).
Dans tous ces actes, François LABOUREAU est dit "chantre en (ou de) cette église", sauf le baptême de septembre 1780 où il est qualifié de "maître de chant en cette église". Il fréquente ses homologues des autres paroisses, tel Jacques SIROT, "chantre de la paroisse de la Madeleine", qui, le 7 septembre 1782, assiste à la sépulture du petit Philibert. Or ce chantre de la Madeleine  avait été présent en septembre 1778 à la sépulture de Blaise DAVID, le précédent chantre de Saint-Martin : il était alors dit "recteur d’école à la Madelaine", ce qui confirme bien l'équivalence des deux fonctions.

• Jusqu'à la fin de l'année 1787, François LABOUREAU, toujours qualifié de "chantre de cette église", signe la plupart des actes de sépulture de la paroisse Saint-Martin de Beaune, parfois en compagnie de Jean-Baptiste Arnoux, "marguillier de cette église".

• 3 janvier 1788, Beaune : Lorsque dans l'église Saint-Martin est baptisée sa fille Jeanne, François LABOUREAU "chantre de cette église" est présent et signe. C'est la dernière trace de lui dans le registre de Saint-Martin : quelques jours après, il est reçu comme recteur d'école [et chantre] à Savigny et quitte Beaune.

• 13 janvier 1788, Savigny-lès-Beaune [Côte-d'Or] : Depuis plusieurs mois, ce gros bourg situé à proximité immédiate de Beaune est en proie à des tensions autour du maître d'école qui avait été choisi fin 1786, Jean GIBOULOT. Malgré un vote nouveau intervenu dans l'assemblée d'habitants le 1er janvier et qui a très majoritairement confirmé Giboulot dans son poste, l'agitation s'accroit. L'Intendant préfère casser l'élection et convoquer une nouvelle assemblée pour le 13 janvier. Ce jour-là, l'assemblée des habitants se tient en présence du sub-délégué et de deux cavaliers de la Maréchaussée chargés de veiller au maintien du bon ordre. "Mieux réfléchis", les habitants choisissent "d’une voix unanime" François LABOUREAU pour leur recteur d’école.
Jean GIBOULOT accepte de quitter la maison rectorale et le village. Au cours de la seconde quinzaine du mois de janvier 1788, il part s'installer à Beaune, où il est à son tour reçu chantre de la paroisse Saint-Martin. Le remplacement direct de l'un par l'autre n'est pas le fruit du hasard ! Soit cet échange de postes a été mis au point par les deux hommes eux-mêmes soit, plus vraisemblablement, il a été orchestré par un médiateur, sans doute le curé de Savigny désireux de ramener le calme dans sa paroisse, éventuellement le seigneur du village ou bien le sub-délégué représentant l'Intendant.
• 21 avril 1788, Savigny-lès-Beaune : François LABOUREAU est qualifié de "recteur d’école à Savigny-lès-Beaune" lors de l’inhumation de sa fille Jeanne, âgée de trois mois et demi.

• 22 juin 1789, Savigny-lès-Beaune : Un nouveau fils, Jacques, vient au monde chez les Laboureau. Il meurt dès le 30 août de la même année. Lors de son inhumation, le père est accompagné d'un confrère, Jean Latour, recteur d'école à Aloxe (aujourd'hui Aloxe-Corton, village situé à une heure de marche à l'est de Savigny).

1790, Savigny-lès-Beaune : Tout au long de l'année 1790, les sépultures de la paroisse se font  "en présence de François LABOUREAU recteur d'école au dit Savigny". Alors qu'à Beaune il était très officiellement chantre de Saint-Martin, ici l'habitude du rédacteur des actes est de donner le premier rang à la fonction de maître d'école. On ne peut douter que, en même temps, François LABOUREAU soit aussi chantre de la paroisse. Son fils René, qui a 17 ans, signe presque aussi souvent que lui dans le registre, sans aucune précision sur sa fonction. On remarque qu’ils ne sont jamais présents ensemble (sauf exception). On peut supposer que le fils assiste son père dans la gestion de l’école. Les habitants disaient que Giboulot en 1787 avait pris une personne à ses frais pour l’aider dans sa tâche de maître, à cause du très grand nombre d’enfants à instruire (250 !).

• 1791, Savigny-lès-Beaune : Il en va de même durant cette année 1791, si ce n'est que René, le fils, est lui aussi qualifié de "recteur d'école au dit Savigny". La paroisse a donc alors officiellement deux maîtres d'école.

• En revanche, lorsque commence l'année 1792, le père comme le fils s'effacent des registres, et ce nettement avant la laïcisation de l'état civil. Une seule signature a été repérée cette année-là pour François LABOUREAU, toujours dit "recteur d'école", le 24 septembre 1792.

• Dès le début de l'année 1793, François LABOUREAU est revenu s'installer dans sa ville natale, et même dans son quartier d'origine : il est recteur d'école au faubourg Saint-Nicolas. Quelques mois plus tard, les mutations du vocabulaire modifient les formulations mais pas la réalité : le 9 messidor an 2 (27 juin 1794),  le citoyen François LABOUREAU, "instituteur au faubourg de la Montagne âgé de 50 ans", est témoin lors d'une déclaration de naissance.

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• 20 mai 1816, Beaune : François LABOUREAU est instituteur à Beaune lorsqu'il décède en son domicile à 10 heures du matin, âgé de 72 ans. Il était toujours l'époux de Catherine Mathouillet.

Mise à jour : 28 janvier 2018

Sources
A. de Charmasse, "État de l’instruction primaire dans l’ancien diocèse d’Autun"..., 1878 ; F-Ad21/ BMS Auxey-Duresses en ligne ; F-Ad21/ BMS Pernand-Vergelesses en ligne ; F-Ad21/ BMS Savigny-lès-Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Nicolas de Beaune en ligne ; F-Ad21/ NMD Beaune en ligne

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