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LABOUREY, Jean-Baptiste (1737-1795)
État civil
NOM : LABOUREY     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LABOURÉ
LABOURET
LABORÉ
LABOREY
LABORET
Date(s) : 1737-10-9   / 1795-9-11 
Notes biographiques

Le Dijonnais Jean-Baptiste LABOUREY mena au fil de sa vie un étroit compagnonnage avec les musiciens de la ville. Né dans une famille d'artisans du textile, il devient ensuite, à la suite d'un parcours qui reste obscur, facteur d'instruments, "particulièrement tous ceux à cordes", précise-t-il à l'adresse de ses compatriotes. Il fabrique aussi des harpes, ainsi que "des Forte-piano organisés & autres"... À la veille de la Révolution, c'est lui qui veille sur les orgues de la cathédrale Saint-Étienne, qui les entretient et les accorde. Il en va de même pour les orgues de Saint-Nicolas, des Bernardines, et sans doute d'autres orgues de Dijon.
     -> À noter : si sa signature "JB Labourey" est très constante, son nom est souvent écrit "Laborey", voire "Laboré" par les autres scripteurs.

• 9 octobre 1737, Dijon : Sur la paroisse Notre-Dame naît Jean-Baptiste, fils de Claude-François Labourey, "maître tondeur", et de son épouse Jacqueline Drouhard. Baptisé le lendemain, l'enfant a pour parrain un oncle maternel, garçon cordonnier, et pour marraine une sœur aînée, qui ne savent signer ni l'un ni l'autre. En revanche son père appose sa signature, discrètement élégante, au bas de l'acte.

• Quel fut son parcours de formation ?

• 20 avril 1761, Grancey-le-Château[Côte-d'Or] : Dans ce bourg situé à une vingtaine de km au nord d'Is-sur-Tille, tout près de l'actuelle limite entre Côte-d'Or et Haute-Marne, à mi-chemin entre Dijon et Langres, est célébré le mariage d'une fille du village. Dlle Marie-Françoise Pelteret, fille du sieur François Pelteret, marchand drapier à Grancey, épouse un jeune homme venu de Dijon, à 45 km au sud : le sieur Jean-Baptiste LABOUREY, dont rien n'est dit dans l'acte. Sa mère et son père, "maitre tondeur à Dijon", l'ont accompagné, ainsi que le sieur Maurice Rameau, marchand à Dijon. De nombreux présents savent signer.

• 10 mars 1762, Dijon : Onze mois après le mariage de Jean-Baptiste LABOUREY et Marie-Françoise Pelteret, naît leur première fille, Jacquette. Elle deviendra musicienne.

• 1763-1770 : Installé paroisse Notre-Dame, le couple Labourey/Pelteret donne naissance à six autres enfants en sept ans, quatre filles et deux garçons. Les intervalles intergénésiques sont courts, à peine supérieurs à une année. Le choix des parrains et marraines manifeste une forte préférence familiale. Les liens avec Grancey-le-Château sont maintenus, au moins symboliquement, par l'appel à toute la parentèle Pelteret, à commencer par les grands-parents puis les oncles et tantes. Mais ils ne se déplacent pas à Dijon et sont représentés aux baptêmes soit par de jeunes enfants soit par des "marchands" amis de la famille.
Quant à Jean-Baptiste LABOUREY, on peut s'interroger sur sa réelle activité professionnelle : si lors des deux premiers baptêmes (1762 et 1763) il est dit "maitre tondeur en cette ville" – comme son père –, très vite il est seulement et très régulièrement dit "marchand en cette ville", sans que l'on puisse savoir la nature de son commerce. S'occupe-t-il déjà d'instruments de musique ? Rien n'en transparaît dans les actes du registre paroissial.

• 27 mars 1774 : Le clergé de la paroisse Notre-Dame procède à l'inhumation "dans le caveau" de Dlle Françoise Pelteret épouse du sieur Jean-Baptiste LABOUREY, marchand, décédée la veille, âgée de 30 ans, munie des sacrements de l'église. Si l'âge indiqué est exact, elle s'était donc mariée très jeune (17 ans).

• 22 mars 1775, Dijon : En l'église Saint-Philibert est célébré le second mariage  de Jean-Baptiste LABOUREY "marchand en cette ville", demeurant toujours paroisse Notre-Dame. Avec dispense de deux bans "et de l'interdit du temps de carême", il épouse Dlle Marie Renaudot, fille majeure d'un marchand tonnelier de Nuits antérieurement décédé, et qui vit, elle, sur la paroisse Saint-Philibert. Parmi les onze signataires de l'acte de mariage, on remarque "Parin organiste", ce qui apporte un indice de la reconversion professionnelle opérée par l'ancien tondeur de drap : même si le curé ne le dit toujours que "marchand", LABOUREY fréquente le milieu musical de la ville et exerce déjà comme luthier, réparateur d'instruments, accordeur d'orgues…
 Les baptêmes de trois enfants issus de ce mariage ont été relevés (voir ci-après).

• 13 mai 1776, Dijon : Le premier-né, Claude-François, reçoit son double prénom de son grand-père paternel, toujours de ce monde, mais représenté par l'aîné de ses petits fils, Jean-Baptiste. Son père est toujours dit "marchand". Ce fils deviendra enfant de chœur à Notre-Dame, sa paroisse de naissance.
• 2 juillet 1776 : Les Affiches de Dijon publient une annonce très intéressante qui éclaire assez précisément les activités et le double statut ("Marchand & Luthier") qui sont alors ceux de Jean-Baptiste LABOUREY. Installé rue St-Martin, "près les Halles", soit au cœur de la ville active, il "exécute toutes sortes d’instruments de musique, & particulièrement tous ceux à cordes. Il fait également des Forte-piano organisés & autres ; des Harpes qui ne le cèdent en rien à celles de Paris […] à 300 livres, ce qui est bien différent du prix ordinaire de ces instruments à Paris…". Deux ans plus tard (7 juillet 1778), un concurrent, le sieur BARBIER, luthier, annonce par la même voie lui aussi faire et réparer "toutes sortes d’instrumens à cordes".

• 11 juillet 1777 : Sa fille Jacquette-Marie – future musicienne elle aussi – est baptisée paroisse Notre-Dame. Sa marraine est "sa sœur de père", Jacquette, fille aînée de Jean-Baptiste, qui a alors quinze ans et demi. Elle signe "jaquette labourey".

• Novembre 1778 : Le sieur "LABOREY" reçoit 26 livres du chapitre cathédral "pour avoir fait un lamila qui règle le chœur".

• 24 juillet 1782, Dijon : Claude-François LABOUREY, âgé de 6 ans et 3 mois, fils du luthier Jean-Baptiste LABOUREY, devient enfant de chœur de l'église paroissiale Notre-Dame. Il remplace Nicolas Weidnour.

• Pâques 1788, Dijon : Jean-Baptiste LABOUREY succède à RABINY pour l'entretien de l'orgue des Bernardines de Notre-Dame de Tart, installées à Dijon, rue des Crais, paroisse St-Jean. Comme son prédécesseur, il reçoit pour cette tâche 24 livres par an. L'organiste du couvent est celui de la cathédrale, François LECLERC, qui reçoit des "honoraires" de 100 livres par an. Le souffleur est le sieur Alliou, payé 12 livres par an.

• 1789 : Au titre des dépenses partagées avec évêque pour le culte au sein de l'édifice de la cathédrale, les comptes de la fabrique Saint-Médard comportent 144 livres versées "au sieur LABOREY [sic] pour deux années de ses gages pour l’entretien de l’orgue".

1790, Dijon : M. "LABOURÉ", luthier, est taillé à 5 livres 6 sols, puis diminué de la somme d'une livre 4 sols, rue porte au Fermerot (retour), paroisse Saint-Nicolas.
L'article 12 du compte 1790 de la fabrique Saint-Médard indique : "72 livres au sieur LABOREY [sic] pour l’entretien de l’orgue pendant l’année 1790 suivant la convention faite avec lui depuis plusieurs années". Il s'agit de l'orgue de la cathédrale.
De même, l'article 17 du compte de la fabrique Saint-Nicolas – dont l'organiste est Mme GELIN – comporte une rubrique "entretien d’orgue" avec la somme de 36 livres "payé au Sr LABOREY  [sic] facteur d’orgue pour une année échue du 1er 7bre 1790".

• Avril 1791, Dijon : Pour la dernière fois, les Bernardines versent "50# à Mr LE CLERC organiste pour six mois d’honoraires échus le dernier de ce mois", 6 livres à Alliou leur souffleur, et 24 livres à "M. LABORÉ pour l’accord de l’orgue une année échue à Pâques".

• 3 pluviôse an III (22 janvier 1795), Dijon : Sa fille Jacquette Marie, qui n'a encore que 17 ans et demi et habite évidemment chez lui, se marie avec Michel COTE, un jeune (19 ans et demi) "facteur d'instruments" venu de Dole qui demeure... "chez le citoyen LABOUREY, rue des Crais". Lui-même est dit "facteur d'instruments, âgé de 58 ans". On note la présence de deux "négociants", d'un ébéniste ainsi que de François CALLINET, facteur d'orgues, qui habite également rue des Crais et chez qui le jeune homme est peut-être en apprentissage. À moins qu'il ne soit directement l'apprenti du LABOUREY lui-même, ce que porte à penser la formulation "facteur d'instruments" pour chacun des deux hommes.
• 25 fructidor an III (11 septembre 1795) : Jean-Baptiste LABOUREY, facteur d’instruments, âgé de 58 ans, résidant rue des Crais, section de Crébillon, meurt à dix heures du matin en son domicile.

• 27 avril 1807, Dijon : Sa veuve, Marie Renaudot, meurt à 67 ans, à son domicile dont l'adresse n'est pas clairement spécifiée ("maison N°1099"). Le lendemain, son gendre, Michel COTE, 30 ans, luthier demeurant à Dijon, déclare le décès de sa belle-mère, la disant "veuve de Jean-Baptiste LABOUREY, luthier au dit Dijon".

Mise à jour : 16 août 2018

Sources
F-Ad21/ 1Q 741 ; F-Ad21/ 78 H R 1218 ; F-Ad21/ BMS Grancey-le-Château en ligne ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Philibert de Dijon en ligne ; F-Ad21/ G 3601 ; F-Ad21/ G 732 ; F-Ad21/ G SUP 24/69 (7) ; F-Ad21/ G sup 27-2 ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne ; F-Am Dijon/ L 329 bis ; F-Bm Dijon/ Res 1103, Affiches de Dijon ; H. Audéon, "Le piano-forté organisé en France...", L'orgue Francophone, 2016

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