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LAFOSSE, Georges Étienne (1756-1825)
État civil
NOM : LAFOSSE     Prénom(s) : Georges Étienne     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LA FOSSE
Date(s) : 1756-8-12  / 1825-6-27 
Notes biographiques

Des divers musiciens que l'on aperçoit successivement à la veille de la Révolution exerçant à la collégiale Saint-Andoche de Saulieu, dans le diocèse d'Autun, Georges-Étienne LAFOSSE est celui qui a les origines les plus lointaines puisqu'il est né en Poitou. Il n'est pas certain que ce soit la musique d'Église qui l'avait attiré jusque dans cette petite ville du Morvan, il pourrait s'agir plutôt d'une étape dans un itinéraire de formation (tour de France ?) au métier de sellier. C'est assez tardivement, la trentaine passée, qu'il est attesté comme "habitué" à Saint-Andoche.

• 12 août 1756, Saint-Maixent [aujourd'hui Saint-Maixent-l'École, Deux-Sèvres] : Né le 12, Georges-Étienne LAFOSSE est baptisé le lendemain, paroisse Saint-Léger de la petite ville de Saint-Maixent, dans le diocèse de Poitiers. Son père est marchand, le curé le gratifie d'un "sieur", et sa mère est appelée "dame Françoise Pilot". Le père et le parrain savent signer, pas la marraine.

On ignore tout actuellement de sa jeunesse, sa formation. Il ne semble pas avoir été enfant de chœur : si tel avait été le cas, il n'aurait pas manqué d'en faire état dans son dossier de carrière de 1791.

• 24 novembre 1778, Saulieu [Côte-d'Or] : En l'église Saint-Andoche est célébré le mariage de Georges LAFOSSE et de Reine Boidot. Le marié est "garçon scellier" [sellier]. Son nouveau beau-père, Émilland Boidot, exerce dans le même domaine : il est marchand scellier à Saulieu. Le jeune homme a peut-être épousé la fille de son employeur ? Il est assisté de deux amis, Pierre-Armand Berger, maître de poste, et Jean Bullier, maréchal à Saulieu.
Le jour même, un  contrat de mariage a été établi devant maître Morel, notaire royal à Saulieu.

• À partir de là, les naissances se succèdent à un rythme soutenu chez les Lafosse/Boidot : Étienne-Abraham, le 11 décembre 1779 (son parrain est un chapelain de la collégiale, représenté par Claude BERTHIER habitué à la collégiale de Saulieu) ; Reine, le  6 novembre 1780 ; […] ; François-Jean, le 28 mai 1784 ; Pierre, le 20 mai 1785... Les parrains et marraines sont choisis dans la petite bourgeoisie commerçante et artisane de la ville ("marchand", aubergiste, maître perruquier…). La mortalité frappe aussi : Étienne-Abraham meurt à 27 mois le 17 décembre 1781, Pierre à deux ans et demi le 3 octobre 1787...

•  27 janvier 1787, Saulieu : Les chanoines de la collégiale Saint-Andoche reçoivent Georges-Étienne LAFOSSE, maitre sellier, qui s’est présenté "pour remplacer le sieur Sébastien MUGNIER cy devant habitué en leur église, aux mêmes clauses et conditions des chantres habitués". Désormais musicien habitué de la collégiale, LAFOSSE recevra chaque mois "et par avance" la somme de 15 livres en argent et deux mesures froment. Il signe ("Lafosse") la délibération capitulaire, s'engageant à faire "les fonctions d’habitué avec décence, obéissance et exactitude".

"Dans le courant de mai 1787" : LAFOSSE est attaqué "d'une maladie de poitrine avec crachement de sang". Il est alors âgé de 31 ans. Le prévôt de la Communauté des Chirurgiens de la ville de Saulieu, dans un certificat daté du 28 novembre 1790, affirme "qu'en 1789 il en a encore éprouvé quelques atteintes" et présume que cette maladie provient "d'un épuisement par le chant".
• 6 juillet 1787 : Autour de Lazare PETOT, maître de musique de la collégiale, on aperçoit dans les comptes capitulaires les deux habitués qui sont maintenant Philippe CHATELIN et Georges-Étienne LAFOSSE, et quatre enfants de chœur dont Antoine RIOLLET et François BUFFARD.
• 5 août 1787 : "Sur les saints fonts de l'église St-Andoche" est baptisé Étienne, né de la veille, fils d'Étienne-Georges LAFOSSE, "scellier à Saulieu", et de Reine Boidot son épouse. Les parrain et marraine sont un frère et une sœur, qui ne savent pas encore signer. La famille semble fonctionner peu ou prou en circuit fermé.
• 4 octobre 1787 :  Au cimetière Saint-Saturnin, avec Jean-Antoine Girardin bedeau de la dite église, Georges-Étienne LAFOSSE, "sellier à Saulieu", assiste à l'inhumation de son fils Pierre, mort la veille, âgé de deux ans et demi.
Dans tous les actes paroissiaux concernant sa famille, c'est toujours son métier de sellier qui est donné. Et pourtant, le registre capitulaire de Saint-Andoche atteste au même moment qu'il est bien employé par le chapitre pour chanter aux offices de la collégiale.

• 16 mars 1788, Saulieu : Étienne, fils mineur de Georges LAFOSSE, "sellier en cette ville", est le parrain d'une fille de François CAUZARD "huissier audiencier au bailliage de Saulieu" – mais aussi chantre de la paroisse Saint-Nicolas. Cela illustre les liens entre les chantres des diverses institutions religieuses de la ville.
• 9 juillet 1788 : Le sieur LAFOSSE, habitué, est désormais chargé en plus "du soin de la sacristie". Il touchera 65 livres par semestre pour blanchir et raccommoder les linges et fournir les pains nécessaires.

• 4 octobre 1789, Saulieu : LAFOSSE accompagne François CAUZARD au cimetière Saint-Nicolas lors de l'inhumation de son père.

• 6 février 1790 : Au cimetière Saint-Saturnin, Georges-Étienne LAFOSSE, "marchand sellier à Saulieu", assiste cette fois à la sépulture de son fils François, âgé d'environ six ans, décédé de la veille..

1790, Saulieu : Georges-Étienne LAFOSSE est toujours musicien habitué de la collégiale Saint-Andoche. Il touche 36 livres en argent plus le casuel, qui pouvait atteindre 150 livres par an, ainsi que 24 boisseaux de froment par an. Lafosse précise qu'il a exercé ses fonctions "jusqu'au moment de la suppression de laditte Eglise aux mêmes salaires que le sieur Philippe CHATELIN, et qu'il avait de plus ceux attachés à la sacristie" (montant ici non précisé, voir ci-dessus au 9 juillet 1788). Le maître de musique est alors Lazare PETOT. Quant aux quatre enfants de chœur, ce sont François RENAUD, Nicolas-Lazare PÉTOT, Antoine RIOLLET et le petit Louis-François ROY.

Que devient Georges-Étienne LAFOSSE à la fermeture de la collégiale ? Peut-être a-t-il continué quelque temps à chanter au service de l'Église constitutionnelle. Avant de se replier entièrement sur son métier, la sellerie.

• 29 fructidor an VIII (16 septembre 1800), Saulieu : Au temple décadaire est célébré le mariage de Reine La Fosse, née le 6 novembre 1780, fille de Georges-Étienne LAFOSSE, "sellier audit Saulieu" et de Reine Boidot, avec Claude Roy, boulanger, né le 27 septembre 1782, fils de Michel Roy, marchand à Saulieu, et de défunte Claudine Renaud. Les pères des deux époux sont présents et signent.

• 3 février 1815, Saulieu : "Dame Reine Boidot, née à Saulieu, âgée de 71 ans, épouse du sieur Georges Étienne LAFOSSE" s'éteint à onze heures du soir à leur domicile, rue des terreaux. Si l'âge déclaré n'est pas erroné, elle aurait eu environ douze ans de plus que son mari.

• 27 juin 1825, Saulieu : À neuf heures du matin, Georges Étienne LAFOSSE décède chez sa fille et son gendre, Claude Roy, boulanger, rue de la Croix-Blanche. Il est dit "propriétaire", "né à Saint-Meixan en Poitou" et "veuf de dame Reine Boidot".

Mise à jour : 27 décembre 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Saulieu ; F-Ad21/ BMS Saulieu en ligne ; F-Ad21/ G 3147 ; F-Ad21/ NMD Saulieu ; F-Ad21/ NMD Saulieu en ligne ; F-Ad21/ NMD Saulieu en ligne  ; F-Ad79/ BMS St-Maixent l'École ; F-An/ DXIX/091/773/04-20

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