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LAURENT, Pierre, à Bourges (ca 1746-1791 ap.)

LAURENT, Pierre, à Bourges (ca 1746-1791 ap.)

État civil
NOM : LAURENT     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Complément de nom : à Bourges
Autre(s) forme(s) du nom : LAUREN
Date(s) : 1746 ca  / 1791 ap.
Notes biographiques

D'Autun à Bourges, Pierre LAURENT suit un modeste cursus au sein de l'institution ecclésiale. L'alliance de la prêtrise et de ses talents musicaux lui permet d'accéder à une semi-prébende à la cathédrale de Bourges, après avoir été enfant de chœur puis, longtemps, "habitué" (c'est-à-dire ici musicien), à celle d'Autun.

• [1745 à 1747 environ], Pontarlier [Doubs] : Pierre LAURENT naît à Pontarlier, diocèse de Besançon. Ce lieu de naissance est clairement indiqué lors de sa réception comme enfant de chœur à Autun. La déclaration du chapitre de Bourges effectuée le 8 novembre 1790 "pour se conformer aux décrets de l’assemblée nationale des 6 et 11 aoust 1790" lui donne l'âge de 45 ans. Les âges indiqués pour ses confrères s'étant révélés exacts la plupart du temps, on peut penser qu'il serait donc né en ou vers 1745. Toutefois cela signifie qu’il serait âgé de dix ans lorsqu’il est reçu enfant de chœur, ce qui paraît un peu élevé (sauf s'il a commencé dans une autre maîtrise avant d'intégrer celle d'Autun ?). Il est plausible qu’il soit né plutôt vers 1746 ou 1747.

• 4 avril 1755, Autun : Le chapitre de la cathédrale Saint-Lazare reçoit le même jour trois nouveaux enfants de chœur. Il s’agit de Sébastien BOULIER natif d’Autun, de Pierre LAURENT de Pontarlier diocèse de Besançon, et de Simon GODILLOT de Cromey près Couches. Si cette dernière localité est située à environ 27 km d’Autun, en revanche, Pontarlier d’où vient Pierre LAURENT est à près de 180 km à l’est. Cette distance (inhabituelle dans les recrutements d’enfants de chœur) s’explique par le fait que les chanoines ont été contraints d'élargir leur aire de recrutement, l'affichage strictement autunois n'ayant rien donné (le 14 mars, ils avaient constaté que "les places d’enfants de chœur vacantes ayant été affichées aux églises de cette ville, il ne se présentoit personne pour remplir lesd. places").

• [1765], Autun : Pierre LAURENT sort de la maîtrise après y avoir passé dix ans. Durant ces années, il a eu comme maîtres successifs Jean-Baptiste HAINSSE (pendant ses deux premiers mois à la maîtrise seulement), Simon MICHEL (de fin mai 1755 à septembre 1757), le jeune MAILLET (durant deux mois fin 1757), puis Jacques-Alexandre ROUVRAY (à partir de février 1758). C’est donc ce dernier qui l’aura le plus durablement formé à la musique.

• [1765-1769 environ], Autun : À sa sortie de la maîtrise, comme il est usuel à Autun pour les anciens enfants d’aube se destinant à l’état ecclésiastique, Pierre LAURENT a suivi des études au collège de la ville – peut-être soutenu par la petite allocation d’études dite "pension Vaussin" créée par un ancien Doyen du chapitre. Il a dès lors le statut d’habitué et vient chanter à la cathédrale les dimanches, jours de fêtes et jours de congé.

• 1er février 1771, Autun : Le chapitre verse 110 livres au sieur LAURENT, "l’un de leurs habitués", actuellement au Grand Séminaire de cette ville, pour payer le second quartier de sa pension au séminaire. Cette somme semble lui être non pas donnée, mais seulement prêtée, "sous la caution du Sr Brunet, marchand à Autun".

• [À une date qui reste à préciser, entre mi-1771 et Pâques 1778] : Pierre LAURENT est ordonné prêtre. L'ordination se passe-t-elle à Autun ? Ou à Besançon, son diocèse d'origine ? Il est dit ultérieurement "prêtre du diocèse de Besançon".

• 24 avril 1778, Autun : Pour une raison qui n'est pas explicitée dans le registre capitulaire, les chanoines font "avertir" le Sr LAURENT – qualifié de "chapelain prêtre" –, "de prendre place et d’occuper une stalle basse au chœur du côté gauche au lieu du droit". Probablement s'agit-il de renforcer vocalement le côté gauche du chœur. 

• 15 janvier 1779, Autun : Pierre LAURENT, prêtre, est toujours habitué à la cathédrale d’Autun lorsqu’il est commis par le chapitre à la desserte d’une portion de la chapelle des Apôtres, à la place de GARIÉPOULE lui-même commis à une autre portion de chapelle.

• 18 janvier 1782, Autun : Le chapitre semble s’apercevoir que les revenus de nombre de ses chapelles sont des plus modiques. Ceux de la chapelle des Apôtres "ne consistent que dans deux maisons et cent sols par an". En conséquence il décide que deux habitués (au lieu de quatre) en seront dorénavant chargés : les sieurs TARTRA et LAURENT.

• 13 avril 1783, Autun : Les chanoines prennent lecture d’une lettre reçue par Pierre LAURENT "l’un de leurs habitués prêtres" et émanant d’un archidiacre de Bourges, par laquelle le chapitre de Bourges propose "un canonicat de semi-prébende" à l’Autunois, bien décidé à accepter. Le chapitre d’Autun, loin de faire barrage, délivre un certificat élogieux à son habitué, "maître Pierre LAURENT, prêtre du diocèse de Besançon", attestant notamment son habileté dans les arts musicaux.
• 6 et 13 juin 1783, Autun : Après avoir effectué un voyage à Bourges (ce qui représente un peu plus de 160 km par l’itinéraire pédestre le plus direct), et y avoir été reçu semi-prébendé, Pierre LAURENT est provisoirement de retour à Autun pour y régler ses affaires. Il démissionne de son poste d’habitué et de ses chapelles – où il est remplacé par Pierre CHASSEY –, et déclare renoncer à tous les "droits et privilèges attachés à la qualité d’ancien enfant d’aube". Il reçoit 253 livres pour solde de tout compte.

• 28 septembre 1784, Bourges : Pierre LAURENT, prêtre, chanoine semi-prébendé de l’église de Bourges, est témoin d'une sépulture paroisse Saint-Jean des Champs. Il en sera de même plusieurs fois dans les années suivantes, comme le 2 novembre 1787.

• Janvier 1788, Bourges : Le nom de Pierre LAURENT figure aussi dans la liste des "vicaires accordati" de la cathédrale, pour la chapelle "Saint-Martin de Beaucaire".

1790, Bourges : Pierre LAURENT est un des 31 membres de la communauté des vicaires de la cathédrale de Bourges, ce qui lui donne droit annuellement à une portion de 116 livres. Il est l'un des huit chanoines semi-prébendés qui ici sont des musiciens. Le chapitre déclare lui verser un revenu de 2 440 lt. Les autres chanoines semi-prébendés sont alors Innocent DEMAHY, Pierre SOUMARD, François-Marie-Séraphin GUYARD, Joseph LEFRANC, Pierre MOUREYRE, sacristain, Pierre LEMAIRE, et le nouveau maître de musique, Louis GUILLAUME.
• 15 octobre 1790 : Le nom de LAURENT figure dans le "relevé des impositions ordinaires sur Messieurs de l'église de Bourges pour l'année 1790", à hauteur de 8 livres. Il réside paroisse Saint-Jean-des-Champs.
• 8 novembre 1790 : Le chapitre cathédral de Bourges déclare qu'il est âgé de 45 ans. Son nom figure à nouveau dans la liste des huit chanoines semi-prébendés dressée par le chapitre et dans celle de la communauté des vicaires reçus dans les ordres sacrés, recevant de ce fait une portion entière.

• [Mars 1791] : L'administration produit une estimation détaillée de ses revenus afin de fixer sa pension.

  • 1° Comme semi prébendé et ayant droit en sa dite qualité au produit d’ammanon : 596 lt, faisant avec 113 lt pour les ammanon par nous arrêtés, la somme de 709 lt
  • 2° comme jouissant d’une des 20 portions de vicaire simple pour droit aux fondations toute l’année en ladite église : 21 lt
  • 3° comme titulaire d’un bénéfice de Saint-Martin de Baucaire : 126 lt, non sujette à déduction attendu que les revenus dudit bénéfice ne consistent qu’en prés, vignes et rentes
  • 4° comme titulaire du bénéfice de Notre-Dame des Bancs situé à Argenton : 134 lt, déduction faite de 7 lt pour le 20e des réparations d’entretien
  • 5° comme titulaire du prieuré de Sainte-Anne du Cordier situé à Hérisson : 482 lt, réduit à laditte somme par la déduction de 25 lt pour le 20e des réparations d’entretien à laquelle somme de 482 lt devant être néanmoins ajoutée 75 lt de décime que le fermier étoit obligé d’acquitter sans diminution du prix de son bail et 45 lt prix de l’estimation de 13 carpes et 13 tanches comprises dans le bail dudit prieuré, il résulte un total de 603 lt
  • 6° comme ayant droit à une portion dans les revenus de la communauté des vicaires : 116 lt
  • 7° comme hebdomadier en sa qualité de semi prébendé : 4 lt
  • Total : 1 716 lt

En conséquence, l'administration estime que le traitement du réclamant doit être fixé à :

  • 1° 1 000 lt
  • 2° à 358 lt faisant moitié de l’excédent ce qui doit porter ledit traitement à 1 358 lt.

On mesure à ces chiffres qu'il avait eu raison de quitter son poste d'habitué à Autun, lequel ne lui offrait pas d'aussi belles perspectives financières, loin s'en faut.

• 26 octobre 1791 : Le directoire du département du Cher donne un avis sur une somme trop perçue par Pierre LAURENT. C'est – en l'état actuel des dépouillements – la dernière trace de Pierre LAURENT. Est-il resté à Bourges ? Reparti à Autun ? Ou à Pontarlier ?

Mise à jour : 16 décembre 2020

Sources
F-Ad18/ 1 L 198 ; F-Ad18/ 1 L 634 ; F-Ad18/ 1 L 635 ; F-Ad18/ 8 G 209 ; F-Ad18/ BMS Bourges, Saint-Jean des Champs ; F-Ad18/ Q 279 ; F-Ad18/ Q 281 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1752-1755 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784 ; M.-R. Renon, La maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne…, 1982 ; Th. de Brimont, M. de Puységur et l'église de Bourges pendant la Révolution…,1896

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