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LE GENTIL, René Pierre (1764-1841)
État civil
NOM : LE GENTIL     Prénom(s) : René Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LEGENTIL
GENTIL
GENTY

Date(s) : 1764-7-24   / 1841-10-27 
Notes biographiques

René Pierre LE GENTIL est originaire de Laval [Mayenne]. Pierre RIBALLIER et les frères François LE GENTIL et René Pierre constituent une famille de musiciens. Les deux frères suivent les traces de leur oncle maternel. René Pierre pour sa part est reçu organiste de l’abbaye Saint-Aubin d’Angers en 1783 à la suite de LORIN/LORRAIN. La carrière musicale de LE GENTIL paraît compromise après 1790 où il n’a pas de poste dans une paroisse constitutionnelle. Il est encore cité comme « artiste » – implicitement musicien ou professeur de musique – au moment de son mariage qui semble marquer une rupture professionnelle et sociale.
À la fin de l'Ancien Régime l'antique abbaye bénédictine Saint-Aubin, dite "La Riche" dans d'autres temps, a perdu de son lustre malgré son appartenance à la congrégation de Saint-Maur depuis le XVIIe siècle. Selon l'archiviste Célestin Port, il s'y trouvait 15 religieux en 1790.

• 24 juillet 1764, Laval : "L'an de grâce 1764" René Pierre, fils de René-Jean Le Gentil, tisserand, et de Madeleine-Andrée Riballier est porté sur les fonts baptismaux le jour de sa naissance devant une noble assemblée. Son parrain est son grand-père Pierre Riballier, homonyme de l'organiste de La Trinité, oncle de l'enfant, Pierre RIBALLIER. Il est l'aîné de la famille. Ses parents se sont mariés en 1763.

• 2 janvier 1768, Laval : Son frère François Jean Basile naît et le même jour est baptisé paroisse Saint-Vénérand. Parmi les signataires de son acte de baptême, on remarque Pierre RIBALLIER, son oncle maternel.

• 6 mai 1772, Laval : Sa mère Madeleine-Andrée Riballier décède à 34 ans et le surlendemain est inhumée au cimetière de Saint-Vénérand "en présence de Mrs les bénéficiers du clergé" et de son frère Pierre RIBALLIER. René-Pierre a alors 8 ans, son jeune frère François 4 ans et demi. La famille est soudée et la présence de l'oncle des enfants a certainement une influence sur leur devenir.

• [1771-1781] : Les jeunes garçons intègrent-ils l'une des psallettes lavalloises ? C'est une hypothèse. Les archives capitulaires de la plus importante collégiale lavalloise, Saint-Tugal, sont perdues. Et le nom des frères LE GENTIL n'a pas été relevé dans les registres de la petite collégiale Saint-Michel.

• [Avril 1783], Angers : À suivre le tableau conservé aux Archives nationales (DXIX), LE GENTIL aurait été reçu organiste aux environs de 1783 à l'abbaye mauriste Saint-Aubin d'Angers. Il perçoit 400 lt de rémunération et succède à l'organiste Jean-Claude LORIN/LORRAIN qui y a exercé depuis 1776 avant d'être reçu collégiale Saint-Laud le 7 avril 1783. Le contrat de LORIN comme sa rémunération correspondaient à ceux d'un organiste en titre astreint à une présence continue sans compter l'entretien de l'orgue. Cependant différents avis publiés par les Affiches d'Angers attribuent aux deux hommes qui cherchent des élèves le privilège d'être "organiste de l'abbaye Saint-Aubin". Voilà un tuilage de fonctions qui  laisse perplexe.
L'inventaire des orgues de Maine-et-Loire fournit quelques indications sur l'ancien instrument de l'abbaye Saint-Aubin. En 1626 Bruno de Tartifume écrit qu’ "en l’église de St-Aubin se voit encore un autre clavier d’orgue dont les tuyaux sont faits en trompette, cornet à bouquin, bombarde, hautbois, flutes et autres instruments de vent qui rendent un concert si mélodieusement doux que les esprits en sont tout ravis". Il n'y avait qu’un clavier. Il est relevé par le facteur angevin Paul Maillard en 1633 qui ajoute un positif au grand orgue. Si le buffet semble d'un beau travail, à la fin du XVIIe siècle l'orgue n'est pas "tout rempli" et n'offre pas de sonorités particulières. Levasseur fournit un autre orgue en 1653.

• 23 avril 1785, Craon : René Jean Gentil s'éteint à l’hôpital de Craon [Mayenne]. Les deux frères René et François LE GENTIL n'ont dont plus ni père ni mère.

• 26 mai 1786, Angers : Le sieur GENTIL, organiste de l'abbaye mauriste de Saint-Aubin, publie une annonce dans les Affiches d'Angers pour proposer "au public" des leçons de clavecin, violon & harpe. Il demeure "chez M. Devert, Maître en fait d’armes, rue de la Roë". Son prédécesseur donnait également des cours de musique en sus de sa fonction.

• 1788, Paris : Le Livre de vente juin 1787-mai 1789 de la maison de pianos Erard mentionne la vente d'un instrument à LE GENTIL, Angers.

1790, Angers : René Pierre LE GENTIL est employé comme organiste à l'abbaye mauriste Saint-Aubin d'Angers. Il déclare avoir 7 ans de service. Ses revenus sont de 400 livres annuelles. En 1790, LE GENTIL côtoie un autre musicien à l'abbaye, le serpent François PAUTRAS qui est certainement serpent et psalteur.
• 5 février 1791 : Le district d'Angers propose d'accorder à LE GENTIL une pension de 100 livres, ramenée à une gratification de 300 lt compte tenu de son âge et de son peu d'ancienneté.

• 12 Nivôse An III [1er janvier 1795], Angers : René Pierre [LE] GENTIL dont le nom de famille a fluctué en fonction des évènements politiques, artiste, épouse Marie Aimée Jeanne de Terves, mineure de 16 ans, originaire de Cheffes, district de Châteauneuf, dans la partie orientale du Segréen. Marie Aimée est très jeune, lui a 31 ans, soit quinze ans d'écart. Comment l'a-t-il rencontrée ? En lui dispensant des cours de musique ? Par cette union LE GENTIL entre dans une famille de l'aristocratie locale et de notables qui occupent des fonctions municipales dans le département que ce soit à Cheffes ou à Daumeray. Les deux frères de l'épouse et leur mère sont présents. Du mariage naîtront trois enfants, deux garçons, Camille en 1796 et Pierre Sostène en 1801, puis Louise Charlotte en 1805.

• Le mariage de René Pierre LE GENTIL semble mettre un terme à sa vie professionnelle de musicien, organiste, ou artiste. À partir de ce moment, il est mentionné comme "propriétaire" dans les actes. Il ne semble pas non plus qu'il ait entretenu de liens particuliers avec d'autres musiciens angevins.

• 21 octobre 1798, Laval : René LE GENTIL, qui est dit "propriétaire demeurant à Angers, âgé de 34 ans", assiste et signe au mariage de son frère, le citoyen François LE GENTIL, musicien, qui demeure rue du Val de Mayenne à Laval, avec la citoyenne Marie Jeanne Renée Françoise Noury, marchande, Grande Rue. Est aussi présent leur oncle, Pierre RIBALLIER, musicien, âgé de 45 ans, demeurant lui aussi rue du Val de Mayenne.

• 21 juin 1825, Angers : René Pierre LE GENTIL assiste au mariage de son fils Pierre Sostène avec une de ses cousines, Charlotte Jeanne de Terves. René LE GENTIL est "propriétaire et Sous-inspecteur de la Loterie royale" tandis que son fils est substitut au tribunal de Mamers [Sarthe] en début de carrière avant de devenir Conseiller à la Cour royale d'Angers, Chevalier de l'Ordre royal de la Légion d'honneur à partir de 1842 dans le cadre de ses fonctions. Il décèdera le 8 février 1861 (dossier An/ L1557017). Ce mariage consacre une ascension sociale quelque peu éloignée de la musique.

• 17 décembre 1832, Laval : René Pierre LE GENTIL fait rectifier par voie de justice son patronyme erroné sur son acte de baptême qui indiquait GENTIL au lieu de LE GENTIL.

• 27 octobre 1841, Angers : Monsieur René Pierre LE GENTIL, propriétaire âgé de plus de 77 ans, originaire de Laval, veuf de Dame Marie Aimée Jeanne de Terves, décède en son domicile angevin. Les déclarants font part de la volonté "manifestée de son vivant" de LE GENTIL, que "son corps soit transféré et inhumé dans le cimetière de la commune de Cheffes [M&L]", berceau de la famille de sa défunte épouse.

Mise à jour : 31 juillet 2019

Sources
F-Ad49/ Affiches d'Angers ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-Ad53/ BMS St-Vénérand, Laval ; F-Ad53/ NMD Laval ; F-An/ DXIX/080/612/33-34 ; F-Archives Erard/ D.2009.1.82

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