LE ROY, Jean, à Rennes (ca 1717-1784)

Facteur d’orgue de Paris, Jean Le ROY s’installe à Rennes après y avoir été appelé pour réparer l’orgue de l’abbaye Saint-Georges et il y fait souche. Parmi les instruments qu’il rénove ou entretient, figurent les orgues de Saint-Aubin de Rennes, Saint-Léonard et Saint-Sulpice de Fougères ou encore d’Hennebont. En 1774, il devient le beau-père du facteur d’orgues rennais Pierre Tessier / Texier qui lui succèdera.

• [1717], Paris : Selon les indications livrées par son acte de mariage, Jean LE ROY est né sur la paroisse de St-Gervais de Paris en ou vers 1717. Il est fils de Jean Le Roy et de Marie Dufour.

• En 1732, si l’on croit l’article signé Albert H., "Les maîtres d’écoles organistes", dans La Semaine religieuse du 6 juin 1874, Étienne LEPLAT, qui vient d’être nommé organiste de l'abbaye Saint-Georges de Rennes, mande d’urgence Jean LE ROY, facteur d’orgues à Paris, pour effectuer sur l’instrument de nouvelles réparations. Nous ignorons sur quel document s’appuie l’auteur pour avancer cette affirmation. Jean Le Roy n’aurait alors que 15 ans si l’on retient 1717 comme année de naissance, ce qui est très, voire trop jeune. Peut-être a-t-il en réalité été baptisé en 1715 ou 1716.

• 1749, Rennes : LE ROY est chargé d'expertiser l'orgue des Dominicains. C'est sa première intervention référencée par Orgues en Ille-et-Vilaine (PUR, 2005).

• 27 mai 1751, Rennes : En l'église Saint-Jean, paroisse de la mariée, Jean LE ROY, "majeur d'environ 34 ans", et Julienne Gautier/Gaultier se marient. Si l'acte est assez précis sur les origines du marié, il ne dit rien de son métier. Parmi les témoins, on identifie au moins un homme de la musique : l'organiste Jean-Michel LEMYRE. Mais d'autres pourraient être musiciens comme Claude-Jean Nicole, René-Pierre Brun ou encore "Malter", l'un des signataires.

• 16 septembre 1752, Rennes : Le sieur Jean LE ROY, "facteur d'orgues de Paris" et Dlle Julie Le Gautier, son épouse, choisissent comme parrain pour leur fille aînée baptisée à St-Pierre-en-St-Georges de Rennes, le sieur Étienne LEPLAT, organiste, peut-être à l’origine de son installation à Rennes. La nouvelle-née héritera donc de "Étienne" en troisième prénom (Marie Julienne Étienne).
• 18 novembre 1753 et 1^er février 1755, Rennes : Deux autres enfants sont baptisés sur la même paroisse, un fils, Jean-Michel, et une fille Julienne-Marie-Jacquette [voir ci-après, au 26 juillet 1774]. Les parrains sont "maitre perruquier" pour l'un, et "révizeur des grands chemins de cette province" pour l'autre. Dans chacun des actes, Jean LE ROY est dit "facteur d'orgues de Paris", alors même qu'il est attesté à Rennes depuis déjà plusieurs années. Il est présent aux cérémonies et signe à chaque fois.
• 21 mai 1758 : L'acte de sépulture d'un fils, Jean, permet de savoir que la famille Le Roy habitait rue St-Georges.

• 1764, Fougères [Ille-et-Vilaine] : L'orgue de Saint-Léonard étant depuis longtemps dans un triste état, la fabrique fait appel à Jean LEROY pour la construction d'un nouvel instrument.

• 31 janvier 1768, Fougères : Les délibérations de la fabrique paroissiale de Saint-Sulpice notent que le sieur LE ROY, facteur d'orgues, a offert "de visiter celui de cette église pour connaître ce qui pourrait être établi pour le mettre en meilleur état". Les fabriciens acceptent de lui "faire ouvrir le buffet d’orgue" et prient le sieur MOREL "d’être présent à la ditte visite et d’en bien vouloir faire notte". Trois mois plus tard, le 1^er mai 1768, le facteur d’orgue "représente un dessain et mémoire pour faire un orgue neuf ou réparer l’ancienne".

• 1770, La Guierche : Après un projet de simples réparations sur l'orgue existant, Jean LEROY est chargé d’une reconstruction. Il en fait un orgue à deux claviers en un buffet unique, installé en rebord de tribune. Lorsque René Fiquémont effectue d’importants travaux en 1871, il découvre dans le sommier l’inscription suivante : "Jean Le Roy facteur d’orgues de Paris, était en résidence à Rennes en 1771". L’orgue est alors considéré comme "le plus ancien du diocèse". Il disparaît peu après, remplacé par un orgue Debierre.

• novembre 1772, Batz [Loire-Atlantique] : Jean LEROY intervient sur l'orgue de l'église Saint-Guénolé et notamment sur les sommiers qu'il reconstruit comme l'atteste cette inscription retrouvée à l'intérieur d'eux par le facteur Gloton lors de la reconstruction de l'instrument en 1926 : "Ces sommiers ont été faits par Jean LE ROY facteur d'orgues à Paris résidant à Rennes et toute la mécanique à neuf par les soins de M. Cacar Lainé marguillier en charge en lannée 1772 dans le courans du mois de novembre."

• 26 juillet 1774, Rennes : En l'église Saint-Étienne, de grand matin, sa fille Julienne-Marie-Jacquette, 19 ans et demi, "originaire de la paroisse de St-Pierre près l'abbaye de St-Georges", épouse Pierre TESSIER, qui a alors vingt ans et demi, seulement. Comme les deux parents du marié, Jean LE ROY est présent et consentant. Il signe "Jean Le Roy".

• 24 décembre 1775, Rennes : Les réparations faites aux orgues de la paroisse Saint-Aubin "par le sieur Le Roy en conformité du marché du 15 mai 1772" sont vérifiées "par des experts". Après expertise, "le dit orgue a été trouvé en état", la fabrique verse 500 livres à LE ROY, et un contrat d’entretien est convenu avec lui pour 24 livres par an.

• 1776, Hennebont [Morbihan] : Le facteur Jean LE ROY restaure l'orgue Notre-Dame du Paradis à Hennebont.

• 1782 , Fougères : L'orgue pourtant récent de Saint-Léonard s'est dégradé. Une réparation importante est confiée à Jean LEROY.

• 18 juillet 1784, Rennes : La fabrique de la paroisse Saint-Aubin décide "vu le décès du Sr LE ROY facteur d’orgues, que le Sr TESSIER, son gendre, continuera d’entretenir les orgues de cette paroisse aux mêmes conditions que le dit sieur Le Roy les entretenoit".

Mise à jour : 5 août 2021