Allier
Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-Maritimes
Ardennes
Ariège
Aude
Aveyron
Bas-Rhin
Cantal
Charente
Charente-Maritime
Cher
Corrèze
Côte-d'Or
Côtes d’Armor
Creuse
Dordogne
Doubs
Essonne
Eure
Eure-et-Loir
Finistère
Gard
Gironde
Haute-Garonne
Haute-Loire
Haute-Saône
Hautes-Pyrénées
Haute-Vienne
Hauts-de-Seine
Hérault
Ille-et-Vilaine
Indre
Indre-et-Loire
Isère
Landes
Loire-Atlantique
Loir-et-Cher
Loiret
Lot
Lot-et-Garonne
Maine-et-Loire
Manche
Marne
Mayenne
Morbihan
Moselle
Nièvre
Nord
Oise
Orne
Paris - Notre-Dame
Pas-de-Calais
Puy-de-Dôme
Pyrénées-Atlantiques
Rhône
Saône-et-Loire
Sarthe
Somme
Tarn
Tarn-et-Garonne
Val d'Oise
Vaucluse
Vendée
Vienne
Yonne
Yvelines
Actualité de la base Muséfrem
Vous avez dit prosopographie ?
Histoire de l'enquête Muséfrem
Les fondements de l'enquête Muséfrem
Les contributeurs depuis 2003
Les partenaires scientifiques
Contact
Pour citer Muséfrem
LEBON, Jean François (1765-1793 ap.)
Autre(s) forme(s) du nom : LE BON
Date(s) : 1765-2-12 / 1793 ap.
Jean François LEBON est né en 1765 à Horn, près de Brême, d’un père rennais, chantre, et d’une mère allemande, revenus à Rennes à la fin de 1775 ou au début de 1776. Il n’est pas impossible que le jeune Le Bon ait joué, adolescent, du violon à la cathédrale de Rennes mais c’est en 1785 qu’il y est reçu musicien externe (violon). Les gages de 90 livres qu’il déclare toucher en 1790 ne lui permettant pas de faire vivre femme et enfants, on peut penser qu’il donne parallèlement des leçons en ville. En 1791, il s’installe à Lorient, sans doute dans l’espoir de trouver dans cette ville un emploi (au théâtre ?) tandis que sa famille reste à Rennes. On perd ensuite sa trace.
• 12 février 1765, à Horn près Brême : Selon l'âge déclaré lors de ses démarches des années 1790-1791, le sieur LE BON, ou LEBON, serait né vers 1762. Pourtant l'enquête dans les sources qui le concernent révèle une date de naissance plus tardive. Il était donc très jeune lors de son mariage (18 ans) et n'avait que 25 ans en 1790.
Il est le fils de Mathurin LEBON et de Marguerite Langen. Son père est né à Rennes, mais sa mère est "originaire de la ville de Brême au duché du même nom dans le cercle de la Basse-Saxe". Ses parents se sont mariés "en l'église Notre-Dame de Brême le 1er dimanche de l'année 1764", suivant le rite luthérien. Un peu plus d'un an plus tard, le 12 février 1765, ils ont un fils nommé Jean, "baptisé à Haurn près Brême, aussi suivant le rit luthérien". L'acte de baptême, daté du 14 février, lui donne comme prénoms Johann Diedrich. Le mariage déclare le père comme compagnon cordonnier.
• [À une date qui resterait à préciser, probablement de peu antérieure à 1776] : Le couple Lebon / Langen et leur fils quittent Brême et viennent s'installer à Rennes, ville d'origine du père.
• 15 mars 1776, Rennes : Orchestrée par le grand chantre de la cathédrale qui est aussi official et vicaire général, une brillante cérémonie a lieu en l'église de Toussaint, cette paroisse ayant été choisie pour y fixer le domicile des parties "comme étant le domicile ancien et d'origine du dit Mathurin Le Bon". Tout d'abord, Marguerite Langen abjure et renonce "publiquement aux erreurs de Luther dans lesquelles elle avoit été élevée". Elle reçoit le supplément du baptême suivant le rite catholique. Ensuite le mariage est "réhabilité" par la célébration d'une cérémonie de mariage en bonne et due forme (sauf dispense des trois bans). Et enfin le jeune Jean LEBON – il a onze ans – reçoit à son tour le supplément de baptême. Les parrain et marraine, qui semblent communs à la mère et au fils appartiennent aux élites locales : il s'agit de "messire François Ange de Rommilley, prêtre chanoine et archidiacre de l'église de Rennes, abbé commandataire de l'abbaye royale de Mezières, aussi commissaire des eaux de Bretagne" et de "haute et puissante dame Rosalie de La Bourdonnoye de Liré veuve de messire Louis Marie Inchault de Jamonieres, ancien capitaine au régiment d'Orléans, chevalier de l'ordre royal et militaire de St-Louis". La marraine appartient à une famille de conseillers et présidents à mortier du Parlement de Bretagne et plus précisément à celle de François de La Bourdonnaye (†1716), conseiller puis président à mortier, devenu sieur de Liré (Anjou) par sa mère, Marie du Breil, dame de Liré.
C'est à partir de ce baptême que le jeune garçon reçoit officiellement le second prénom de François, prénom de son parrain. Il signe son propre acte de baptême "iaen lebon".
• [Vers 1778], Rennes : Si l'on en croît la durée de service lors de ses démarches des années 1790-1791, le sieur LE BON aurait commencé à jouer du violon au chœur de la cathédrale Saint-Pierre vers 1778. Il aurait eu alors 13 ans... On peut penser qu'il bénéficie de la protection de son parrain, l'archidiacre M. de Romilly.
• 10 février 1783, Rennes : Le sieur LE BON reçoit une gratification de 24 livres en tant que musicien externe de la cathédrale. Il convient de ré-examiner quel est alors au juste son statut. Il est probable qu'il est seulement venu jouer ponctuellement pour certaines grandes fêtes, afin de renforcer les effectifs instrumentaux. Car le musicien externe régulier et officiel est alors le sieur Jacques-Nicolas HOLLEVILLE, qui le 9 septembre 1782 a été engagé comme musicien externe par le chapitre de la cathédrale, remplaçant Sébastien CHOLLET, qui désirait se retirer.
• 19 août 1783 : Dans l'église paroissiale de Toussaints est célébré le mariage de deux très jeunes gens. Le sieur Jean LE BON, "né le 12 février 1765, à Haurn près Brême", épouse Mathurine "Crassinie" [Cressini, Crissini, Crescini…], "née en cette paroisse, le 7 juillet 1764". Les quatre parents sont présents et consentants. Parmi les signataires de l'acte, on reconnaît quatre musiciens au moins : "Lemay Mtre de Musique de la cathédralle", "L'abbé Letertre du diocèse du mans", "Boite Musicien de la Cathédrale" et "charles antoine Boner musicien". D'autres présents, qui ne signent pas ès qualité, restent à identifier : René Asselin, Hautonnière, Dunière… Ils ne sont pas connus comme musiciens.
• 1784-1793, Rennes : De cette union naissent sept enfants à Rennes – sans préjuger de ceux qui peuvent être nés ultérieurement ailleurs… –, six filles et un seul garçon, tous baptisés paroisse Toussaints.
Ils ne sont pas nourris par leur mère mais envoyés en nourrice dans des villages situés à proximité de Rennes. En février 1789 et en janvier 1791, les petites Jeanne-Mathurine et Nicole-Joséphine meurent respectivement à dix mois et à cinq mois chez leur nourrice Marie Samouel à Mordelles, village situé à moins de 15 km du centre de Rennes, en direction de l'ouest, soit environ trois heures de marche.
• 22 août 1785 : Les chanoines de la cathédrale reçoivent officiellement le sieur LE BON "pour musicien externe de leur église au lieu et place du sieur HOLLEVILLE, aux mêmes privilèges et conditions". Il lui sera désormais payé 10 sols "par chaque assistance toutes les fois qu’il y aura musique".
• 22 août 1786, Rennes : LEBON assiste au mariage, célébré dans l'église paroissiale Saint-Étienne, d’un musicien de la cathédrale, Félix-Joseph BOITE. Parmi les nombreux signataires de l’acte, on reconnaît plusieurs des autres musiciens de la cathédrale : les LEMAY père et fils, DÉPÉRY, LEBON, OUDET, HUET, ROUSSIN...
• 15 novembre 1786 : En l'église de Toussaint est baptisée Anne-Angélique-Thérèse, la deuxième fille née du mariage Lebon / Cressini. Son parrain est "Monsieur Gaspard LEMAY". Il signe "G. LeMay Mtre de Musique de la Cathédralle" et il est accompagné de sa femme, qui signe, quant à elle "La Lemay".
• 10 juillet 1787, Rennes : Dans l'église paroissiale Saint-Germain, est célébré par le prêtre (qui est aussi musicien) Jean-Marie-Thomas DELAVALLÉE le mariage d’un autre musicien de la cathédrale, Marie-Auguste ROUSSIN. LEBON est à nouveau présent, aux côtés de plusieurs collègues musiciens : les LEMAY père et fils, et OUDET. Il signe "Lebon fils".
• 1788 : Le sieur LEBON, "musicien", figure dans la capitation de 1788, domicilié porte Toussaint, et paie 3 livres, soit la même somme que DÉPÉRY ou que DESGRAVIERS fils, ce qui prouve qu’il exerce son art ailleurs qu’à la cathédrale. Vraisemblablement, il donne des leçons particulières.
• Hivers 1788-1789, Rennes : Son père Mathurin LE BON, chantre à Toussaints, figure sur la "Liste des patriotes de Rennes" (15 novembre 1788-5 avril 1789), publiée par A.Cochin.
• [1790], Rennes : Jean-François LEBON est violoniste à la cathédrale Saint-Pierre. Il déclare avoir 28 ans [en réalité : 25] et jouer dans le bas chœur depuis douze ans [soit depuis 1778], il perçoit des gages de 90 livres, ce qui est faible. Il est évident qu'il exerce essentiellement en dehors de la cathédrale, dont les appointements ne représentent pour lui qu'un appoint.
Il ne se considère d'ailleurs sans doute pas comme faisant réellement partie des effectifs musicaux de la cathédrale. Ainsi, il ne figure pas parmi les signataires de la pétition des "Officiers, Musiciens & Chantres de l'Eglise Cathédrale de Rennes, A l'assemblée Nationale" rédigée le 22 décembre 1790. Il est pourtant toujours à Rennes : il touchera un peu plus tard de la fabrique nouvellement constituée de Saint-Melaine qui se charge d’assurer la continuité du culte, la somme de 11 livres 10 sols pour son service des mois de novembre et décembre 1790.
• Début 1791, Rennes : Jean LEBON continue à servir à la musique de la cathédrale. Jusqu'en mars 1791 "pendant cet espace de tems, il a resté à Rennes, il y a rendu à l’Église les mêmes services que ses confrères, il a même coopéré pendant quelques semaines au service du culte dans l’église cathédrale de St-Melaine", écrit son épouse.
• Mai 1791 : Il quitte Rennes "pour gagner du pain dans une ville voisine".
• Août 1791 : Par une requête que rédige pour elle un certain "Vimont l'aîné", Mathurine "Crissiné", au nom de son mari, réclame le payement des deux derniers mois de 1790 et des trois premiers de 1791. Elle se dépeint "délaissée, sans ressource, au milieu de trois enfants malades & enceinte d’un quatrième". Le directoire du Département, après avoir pris l'avis du District, admet qu'en effet "le Sr LEBON est peu fortuné et que sa famille ayant besoin de secours il ne doit pas être traité moins favorablement que les autres personnes attachées au chapitre"… Le 19 août, un arrêté du Département fait établir au nom de son épouse deux mandats, l'un de 15 livres, l'autre de 22 livres 10 sols, correspondants aux salaires restant dus au musicien, "absent en ce moment".
• En 1792 on retrouve la trace de Jean-François LEBON à Lorient où il habite 84 rue du port. Son nom figure, en effet, dans le registre des contributions de Lorient pour 1792. Peut-être le musicien est-il venu à Lorient pour jouer au théâtre, qui a toujours continué à fonctionner.
• 18 avril 1793, Rennes : La naissance de sa dernière fille née à Rennes est déclarée par la sage-femme qui a procédé à l'accouchement de Mathurine Cressini laquelle demeure "carrefour et paroisse Toussaints". Il est manifestement absent. Identifié – ce qui est rare – par ses deux prénoms, Jean-François LE BON est dit "musicien".
Que devient-il ensuite ?
Mise à jour : 24 juillet 2022