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LECLERC, Nicolas, à Pontarlier (ca 1729-1792)

LECLERC, Nicolas, à Pontarlier (ca 1729-1792)

État civil
NOM : LECLERC     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Complément de nom : à Pontarlier
Autre(s) forme(s) du nom : LE CLERC
Date(s) : 1729 ca  / 1792-9-25 
Notes biographiques

Le destin de Nicolas LECLERC dessine une trajectoire inhabituelle, du "grenadier postiche" à l'aubergiste, en passant par l'orgue de Saint-Bénigne de Pontarlier, en Franche-Comté, et trois mois de leçons d'orgue auprès du sieur TAPRAY à Dole.

• [1729], [Dommartin ?] : Selon l'âge indiqué à son décès, Nicolas LECLERC serait né en ou vers 1729. Lors de son mariage, il est dit fils de Claude Leclerc et d'Henriette Claudet, de la paroisse de Dommartin (située à proximité immédiate de Pontarlier, à moins de 5 km du cœur de la ville).

• 9 janvier 1753, Pontarlier : À Saint-Bénigne est béni le mariage de Nicolas LECLERC, grenadier, et de Geneviève Dornier, de la paroisse. Le marié a bénéficié de la permission du "capitaine des grenadiers postiches du bataillon de Salins Milice, en date d'Arbois le 19 décembre 1752" (les grenadiers postiches, créés en 1746, devaient servir de réserve aux compagnies de grenadiers royaux, pour que celles-ci soient toujours complètes).

• Du 6 novembre 1753 au 8 septembre 1768 naissent onze enfants, huit garçons et trois filles, tous baptisés à Saint-Bénigne. Le père est dit alternativement "bourgeois de cette ville" et aubergiste. Certains parrainages indiquent des liens avec le clergé local ou avec de riches veuves. Le 19 janvier 1759 naît le petit Richard, dont le parrain est le sieur Claude-Richard Bailly, lui aussi aubergiste, et père des sœurs BAILLY, dont deux au moins deviendront organistes, Claudine-Marie et Claudine-Alexis. Ce fils, Richard LECLERC, sera lui aussi, durant quelques années, organiste à Pontarlier.

• 1758, Pontarlier : L'orgue de Saint-Bénigne de Pontarlier, principale paroisse de la ville, est en cours de construction par le facteur Claude SAUMET. La fabrique recrute un nommé Nicolas LECLERC désigné sous contrat en qualité de titulaire dès 1758. Dans l'attente de pouvoir utiliser l'orgue, il part "pour prendre des leçons du sieur TAPERET à Dole, où il s’est transporté pendant environ trois mois". Selon Jean-Louis Vieille-Girardet (Orgues et organistes de Saint-Bénigne (1758-1983), Pontarlier, 1985), ce maître d'orgue serait forcément Jean-François TAPRAY (auréolé de ses premières publications parisiennes et de ses premiers succès versaillais). Mais il pourrait tout aussi bien s'agir de son père Jean-Baptiste TAPRAY, qui exerce alors sur l'orgue RIEPP de la collégiale Notre-Dame de Dole. Lors de son engagement en 1753, la ville de Dole comptait clairement sur lui pour l'enseignement de la musique et du clavecin auprès de la jeunesse.

• 31 juillet 1759 et 2 août 1759, Pontarlier : La fabrique de Saint-Bénigne solde ses marchés  avec le menuisier et  avec le facteur d’orgue. L'orgue est dès lors en fonctionnement. Il est probablement tenu d'emblée par Mademoiselle BILLET, venue de Salins dès le mois d'août 1759.
• 30 décembre 1759 : Cinq mois après l’installation définitive de l’orgue de Saint-Bénigne, un accord est passé entre Nicolas LE CLERC et la fabrique paroissiale. LECLERC renonce à son poste (probablement trop peu rémunérateur eu égard au temps qu'il aurait fallu y consacrer), à condition d'être indemnisé des frais qu'il a engagés pour aller se former auprès de TAPRAY à Dole. La fabrique lui promet 80 livres à ce titre. Le texte de l'accord du 30 décembre dit nettement que "cette convention n’a pu avoir lieu…". Il semble donc que LECLERC n’ait pas du tout exercé à l'orgue de Saint-Bénigne, pas même durant les cinq mois qui viennent de s'écouler (contrairement à ce qu'affirme J.-L. Vieille-Girardet).

• 31 juillet 1760, Pontarlier: François-Ignace Bailly, curé de Saint-Étienne (et futur curé de Saint-Bénigne), verse 80 livres à Nicolas LE CLERC pour l’indemniser de ses leçons de 1758 auprès de TAPRAY. Nicolas LECLERC établit un reçu à l'orthographe approximative : "je tien quitte le paroissien de St-Bénigne et de St-Étienne pour toute afaire de quel natur quel puisse aitre jus à se jour. Fait à Pontarlier ce 31 juillet 1760", et il signe "Nicolas Le Clerc". C'est la dernière trace, semble-t-il, de Nicolas LECLERC en lien avec l'orgue. Il est ensuite attesté comme aubergiste et "bourgeois de cette ville".

• 27 avril 1788, Pontarlier : À cette date, Richard, l'un de ses fils, devient à son tour organiste de l'église paroissiale Saint-Bénigne-Saint-Étienne de Pontarlier (selon Jean-Louis Vieille-Girardet). Il prend la suite d'une succession d'organistes femmes, mademoiselle BILLET, sa sœur Marie-Françoise BILLET, puis Claudine BAILLY (et peut-être d'autres, évoquées sans précisions par Vieille-Girardet). Richard LECLERC semble rester organiste de la paroisse jusqu'à la suspension du culte (ou au moins jusqu'en 1793). Comment s'était-il formé à l'orgue ? Son père lui avait-il transmis ce qu'il avait appris trente ans plus tôt du sieur TAPRAY ? Ou bien avait-il fréquenté une maîtrise ? Ou bien encore est-ce la fréquentation de la famille Bailly, chez son parrain, qui l'avait initié à l'instrument ?

• 25 septembre 1792, Pontarlier : Nicolas LECLERC, âgé d’environ 63 ans, meurt "dans la communion des fidèles muni des sacrements", selon les expressions consacrées. Le surlendemain son corps est inhumé dans le cimetière de St-Bénigne, en présence de Claude-Ignace Jodon et d’Antoine Chevalet. L'acte ne dit rien de son passé professionnel, ni de son statut matrimonial.

Mise à jour : 11 septembre 2021

Sources
F-Am Pontarlier/ BMS Pontarlier, St-Bénigne ; F-Am Pontarlier/ NMD Pontarlier ; J.-L. Vieille-Girardet, Orgues et organistes de Saint-Bénigne, Pontarlier, 1985 ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943

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