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LECOUTEUX, Étienne (1766-1830)
État civil
NOM : LECOUTEUX     Prénom(s) : Étienne     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COUTEUX
LE COUTEAU
LECOUTEAU
LECOUTEUX
LECOUSTEUX
LECOUTEULX
Date(s) : 1766-11-10   / 1830-12-31 
Notes biographiques

Originaire de la région parisienne, Étienne COUTEUX ou LECOUTEUX est en poste à la cathédrale d'Auxerre lorsque la Révolution survient. Il se reconvertit alors en cordonnier.

• Étienne LECOUTEUX est né le 10 novembre 1766 à Romainville [actuellement en Seine-Saint-Denis], de Louis Lecouteux, qui en 1793 est dit jardinier, et de Thérèse Coqué. Il déclare avoir 23 ans au début de 1791 [en fait : 24 ans passés]. Il pourrait avoir été formé dans une psallette parisienne, cependant ses dossiers de 1790-1791 n'en gardent aucune trace et sa réception à l'essai à Auxerre laisse penser qu'il avait sans doute une belle et forte voix, mais peut-être pas une formation musicale solide.

• Étienne LECOUTEUX a été recruté à Paris par le correspondant du chapitre de Saint-Étienne d'Auxerre dans la capitale, M. Lassé, sollicité dès le 16 novembre 1787 "pour le prier de procurer à la Cie un musicien basse contre", afin de remplacer CHERTIER écarté par le chapitre. M. Lassé avait alors sélectionné Louis MADIN et l'avait envoyé à Auxerre, nanti d'une avance de 12 livres. De Paris à Auxerre, le chemin (160 km environ) passe par Melun et Sens... où s'arrête Louis MADIN ! Le 12 décembre, le chapitre avait donc adressé à nouveau la même demande ("faire partir une basse contre") à son correspondant parisien, en lui précisant qu'il ne faudra lui faire aucune avance d’argent "parce qu’il arrive que les sujets envoyés se placent ailleurs et que ces avances soient perdues".
• 21 février 1788, Auxerre : Le chapitre reçoit à l'essai le nommé LE COUTEUX "adressé par M. Lassé en qualité de basse contre" et qui semble être arrivé dès le 17 février. Il a 21 ans et quatre mois : est-ce son premier poste musical ? Le 23 février on décide "que le nommé LECOUTEUX passeroit du côté droit pour se former à la psalmodie".
• Le 6 mai 1788, "LE COUTEUX qu’on avoit pris à l’essai en qualité de basse contre ne remplissant pas les vues de la Cie", malgré sa bonne conduite, son licenciement est décidé lors du chapitre général.
• Trois jours plus tard, le 9 mai, LE COUTEUX vient en chapitre "supplier la Cie de vouloir bien le garder encore 4 ou 5 mois à l’épreuve, et ayant promis de faire tous ses efforts pour être jugé propre au service de basse contre, et de se retirer de lui-même après ce délai s’il ne pouvoit s’en acquitter d’une manière satisfaisante". Les chanoines, touchés de son évidente bonne volonté, acceptent de lui laisse un délai jusqu’au 1er octobre. On comprend que le jeune homme est en train d'apprendre à lire la musique puisque le chapitre dit être "dans l’espérance que, sachant mieux lire, il sera plus libre de donner à sa voix toute l’étendue dont elle est susceptible, et interrompra moins son chant".
• 22 septembre 1788 : Une délibération très courte est adoptée en chapitre, disant que "Le nommé LE COUTEUX a été admis en qualité de basse contre". Mais lors du chapitre suivant, les chanoines "après en avoir délibéré de nouveau" décident "que LECOUTEUX seroit encore conservé à l’essai jusqu’aux chapitres généraux de mai 1789".

• Mai 1789, Auxerre : Lors du chapitre général, les chanoines débattent du cas d'Étienne LECOUTEUX "faisant le service de basse contre". Ils observent que sa voix s’est "formée", et qu'il a "fait preuve d’exactitude depuis qu’il est au service de la Compagnie". Ces deux critères positifs les conduisent à l’admettre officiellement en qualité de basse contre.
• 20 juillet 1789 : Pour des "raisons particulières", le chapitre refuse de lui accorder les huit jours de vacances qu’il est venu demander. Il est dit "commis musicien de cette église".

1790, Auxerre : Étienne LECOUTEUX figure toujours dans les listes des musiciens de la cathédrale Saint-Étienne. Ses appointements sont de 550 livres.  Sous la direction d'Edme CHAPOTIN, chantent à ses côtés au chœur les "commis musiciens" Bonaventure BONNOTTE, Pierre CAMPENON, Romain CHERTIER, Nicolas GELIN, Edme Hubert PINON, tandis que Pierre JOBARD joue du serpent et que Jean-Joseph PALLAIS est toujours l'organiste en titre. 
En juin 1790, "Couteux" est signataire du mémoire que les  musiciens de la cathédrale d'Auxerre adressent aux députés de l'assemblée nationale et aux membres du comité ecclésiastique, pour leur faire part de leurs craintes et de leurs réflexions sur la suppression des chapitres.
Le 1er février 1791, le département propose de lui accorder une gratification de 200 livres seulement, car "il n’a passé que deux ans et demi au service de l’église".
Le 2 juillet 1791, le département ordonne le versement de 100 livres, correspondant aux deux premiers quartiers d'une gratification qui doit lui être définitivement accordée. Sa gratification finale devrait être de 200 livres.

• Le 14 mai 1793, à Auxerre, Étienne LECOUTEUX rejoint les rangs nombreux des "mariés de l'an II" en épousant Anne-Thérèse Bonnotte, l'une des filles de son ancien camarade de lutrin à la cathédrale, Bonaventure BONNOTTE, qui entre temps s'est entièrement replié sur son second métier : cordonnier. Or, justement, lors de son mariage, Étienne LECOUTEUX est lui aussi cordonnier. Il demeure "rue Croix de Pierre, chez le citoyen Dhalle, aussy cordonnier" : a-t-il appris le métier chez son logeur ou auprès de son futur beau-père ? Au mariage assistent plusieurs anciens piliers du corps de musique de la cathédrale : Hubert PINON, devenu commissaire de police, Pierre CAMPENON, marchand miroitier et Pierre JOBARD, seul à être dit maître de musique. On remarque aussi Joseph-Pierre RATHIER tailleur d’habits, qui pourrait être lui aussi lié au milieu musical.

• Le 22 novembre 1807, Étienne LECOUTEUX, 39 ans, cordonnier, gendre du décédé, accompagne son beau-frère Antoine Bonnotte, 33 ans, lui aussi cordonnier à Auxerre, fils du décédé, pour effectuer à la mairie les démarches liées au décès de Bonaventure BONNOTTE, ancien "commis musicien" de la cathédrale.

* * *

• 29 décembre 1826, Auxerre : Étienne LECOUTEUX déclare le décès de son ancien confrère au chœur de Saint-Étienne, Pierre CAMPENON, décès survenu le matin même à six heures, à son domicile rue Traversière n°4. Des fidélités perdurent à travers les années...

• Le 31 décembre 1830, Alexandre Chevrillon, tailleur, vient déclarer le décès de son beau-père, Étienne LECOUTEUX, survenu une heure plus tôt, à neuf heures du matin, en son domicile à Auxerre, "rue porte chante pinot". Il le dit "propriétaire", agé de 64 ans, natif de Romainville, département de la Seine, et époux en secondes noces d’Élisabeth Françoise Daix.

Mise à jour : 20 juin 2019

Sources
F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 1810 ; F-Ad89/ L 28 ; F-Ad89/ M Auxerre an 2 ; F-Ad89/ NMD 1830 ; F-Ad89/ NMD Auxerre ; F-Ad89/ état civil en ligne ; F-An/ DXIX/090/738/09 ; F-An/ DXIX/092/790/04,05,27-29,37

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