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LEFRANC, Joseph (1762-1849)
État civil
NOM : LEFRANC     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LE FRANC
Date(s) : 1762-3-23   / 1849-2-8 
Notes biographiques

La formation maîtrisienne de cet orphelin conduit Joseph LEFRANC de la collégiale Saint-Ursin à la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, où il occupe un poste de chantre semi-prébendé en 1790. Il n'est âgé que de 28 ans au moment de la suppression des chapitres. Il reprend du service après le Concordat, comme directeur de la maîtrise de la cathédrale.

• 23 mars 1762, Bourges [Cher] : Joseph LEFRANC est le fils de François Lefranc et d'Anne Morin, paroissiens de Montermoyen. Il naît orphelin de père. Son parrain est Joseph Morin, paroisse de Saint-Pierre-le-marché et sa marraine Marie Le Franc, femme de Pierre Godiveau.

• [1769], Bourges : Joseph LEFRANC est reçu enfant de chœur à la collégiale Saint-Ursin. Dans sa supplique de 1802 au cardinal Caprara, il raconte avoir été placé par la "divine providence" à la collégiale "dès l'âge de sept ans en qualité d'enfant de chœur".

• 2 juin 1776, Bourges : Le nom de Joseph LEFRANC figure dans la liste des "pueri" (enfants de chœur) de la collégiale Saint-Ursin, établie à l'occasion du chapitre général. Il en est de même en décembre 1776, mai 1777 et décembre 1778.

• 1er septembre 1778, Bourges : Le chapitre Saint-Ursin lui accorde 80 livres par avance sur l'indemnité de sortie des enfants de chœur.

• 10 octobre 1780, Bourges : Il quitte la maîtrise. Le chapitre Saint-Ursin lui paye 100 livres pour son habillement.

• 21 et 28 avril 1786, Bourges : Deux inhumations ont lieu à Saint-Ursin, en présence de Messieurs LE FRANC et PETIT, qui sont dits une fois "habitués de cette paroisse" et une autre fois "chanoines semi-prébendés de cette église".
• 22 août 1786 : Lorsque le petit Guillaume MORTAGNE, "enfant de chœur du chapitre", décédé la veille à l'âge d'environ 7 ans, est inhumé à Saint-Ursin, les témoins cités sont à nouveau "Mrs LE FRANC et PETIT gagistes de la paroisse qui ont signé avec nous." On voit que la terminologie est des plus fluctuante, reflétant sans doute le double statut de ces hommes qui sont rémunérés à la fois par une semi-prébende capitulaire et par des gages paroissiaux.

• 1787, Bourges :  Joseph LEFRANC est ordonné prêtre par l'archevêque Mgr Georges Louis Phélypeaux d'Herbault.

• Janvier 1789, Bourges : Le nom de Joseph LEFRANC figure dans la liste des chanoines semi-prébendés et dans celle des "vicaires accordati" dressées à l'occasion du chapitre général de la cathédrale. Il occupe toujours ce poste en 1790.

1790, Bourges : Joseph LEFRANC est un des 31 membres de la communauté des vicaires de la cathédrale de Bourges, ce qui lui donne droit annuellement à une portion de 116 livres. Il est chanoine semi-prébendé et le chapitre déclare lui verser un revenu de 1 086 lt. Les autres chanoines semi-prébendés sont alors Pierre LEMAIRE, Innocent DEMAHY, François-Marie-Séraphin GUYARD (haute-taille), Pierre-Antoine LAURENT (haute-contre), Pierre SOUMARD, hebdomadier, Pierre MOUREYRE, sacristain, et le nouveau maître de musique, Louis GUILLAUME.
• 15 octobre 1790, Bourges : Le nom de 'FRANC' figure dans le "relevé des impositions ordinaires sur Messieurs de l'église de Bourges pour l'année 1790", à hauteur d'une livre. Il réside paroisse Saint-Ursin.
• 8 novembre 1790 : Le chapitre cathédral de Bourges déclare qu'il est âgé de 28 ans. Son nom figure dans la liste des quatre semi-prébendés qui reçoivent 3 livres par semaine au titre de leur résidence et celle de la communauté des vicaires reçus dans les ordres sacrés, recevant de ce fait une portion entière.

• [Mars 1791] : Une estimation détaillée de ses revenus est établie afin de fixer sa pension :

  • "1° comme semi prébendé, y compris ses droits dans les ammanon en sa dite qualité pour une portion simple : 596 lt faisant avec 113 lt pour les ammanon la somme de 709 lt
  • 2° comme titulaire de la vicairie sous l’invocation de Saint-Nicolas sans produit [?], mais lui donnant droit à une portion dans les revenus de la communauté des vicaires : 116 lt
  • 3° comme jouissant d’une des 20 portions de vicaire simple pour droit aux assistances et fondations toute l’année : 21 lt
  • 4° comme hebdomadier en sa qualité de semi-prébendé : 4 lt pour chaque portion des douze qui avoient part à ce droit d’assistance, en observant que la somme de 169 lt en 2 articles portée à l’article 3 de la déclaration à titre de supplément par MM les chanoines a été rejettée comme faisant partie de casuel."

Total : 852 lt.

• Juillet et octobre 1792 : En qualité de bénéficier, Joseph LEFRANC touche pour chaque trimestre 271 puis 250 livres de traitement (soit 1 000 livres par an).

• 18 frimaire an II [8 décembre 1793], Bourges : Joseph LEFRANC épouse civilement Marie Frémont. Dans sa supplique à Caprara, il évoque ainsi ce mariage : Au "moment de la grande terreur [...], un ecclésiastique marié, plus instruit que moi, ayant un certain ascendant sur mon esprit, est venu avec le titre d'ami me conseiller le mariage pour éviter les malheurs du jour. Connoissant ma délicatesse pour le choix d'une épouse, il m'a garanti celui d'une personne vertueuse et instruite que j'ai acceptée". Sur le plan professionnel, il déclare en 1793 qu'au moment de la fermeture des églises, il a "fait valoir [son] industrie en exerçant et professant l'art de la musique".

• [an V-an VIII] : Son nom figure dans un tableau de traitements et pensions dressé par le département du Cher, comme "ex-bénéficier" avec un paiement de 800 livres par an. Au second semestre de l'an VI et au premier de l'an VIII, il reçoit 133 [livres].

• 9 ventôse an X [28 février 1802], Bourges : Joseph LEFRANC, "musicien", déclare le décès d'une enfant.
• Septembre 1802 : Joseph LEFRANC envoie une pétition au cardinal Caprara, légat du pape, pour "rentrer promptement" dans l'Église. Il souhaite se marier à l'église après avoir contracté une union civile avec Marie Frémont. Ils n'ont pas d'enfant [vivant]. Retraçant son parcours, il indique clairement avoir été enfant de chœur à Saint-Ursin, puis musicien en la même église et à la cathédrale.

• De 1813 à 1837, M. LEFRANC accepte de donner chez lui des cours de musique aux enfants de chœur de la cathédrale dont le nombre était passé à six. Avec lui, MAKER et FAUQUEUX participent à la reconstruction "d'offices dignes du cadre de la primatiale", écrit Marie-Reine Renon. LEFRANC dirige le Te Deum donné pour la fête du roi le 1er mai 1831.

• Une ordonnance de Mgr de Villèle, en date du 19 mai 1839, reconstitue officiellement cette psallette en maîtrise. Le texte prévoie le personnel, définit les modalités de fonctionnement et établit le nombre des enfants à douze. À la tête se trouve toujours l'abbé DUCROS, assisté de SIMONET. H. THÉBAULT, ancien élève de LEFRANC et serpent à la cathédrale, est nommé maître de musique. Les cours de chant sont confiés à l'un de ses fils, également serpent.

• 8 février 1849, Bourges : Joseph LEFRANC, professeur de musique, veuf de Marie-Anne Frémont, meurt à son domicile, place Saint-Ursin, à l'âge de 86 ans.

Mise à jour : 13 juillet 2020

Sources
F-Ad18/ 1 L 198 ; F-Ad18/ 1 L 634 ; F-Ad18/ 1 L 635 ; F-Ad18/ 1 L 637 ; F-Ad18/ 1 L 638 ; F-Ad18/ 14 G 45 ; F-Ad18/ 3 E 1169, vue 191/453 ; F-Ad18/ 3 E 1195, vue 158/462 ; F-Ad18/ 3 E 91, vue /318 ; F-Ad18/ 3E 2567 ; F-Ad18/ 8 G 209 ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Fulgent ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Ursin ; F-Ad18/ Q 279 ; F-Ad18/ Q 281 ; F-An/ AF/IV/1911 ; M.-R. Renon, "La maîtrise de la cathédrale au XIXe siècle", CAHB, 1993 ; Th. de Brimont, M. de Puységur et l'église de Bourges pendant la Révolution…,1896

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