LEGAY, Adrien (1745-1816)

Adrien LEGAY (1745-1816) a entamé très tôt sa carrière : il aurait été recruté comme chantre par une collégiale de Beauvais [Oise] vers l'âge de 11 ans, selon ses propres dires. Il sert plusieurs églises de la ville jusqu'en 1793, mais c'est à l'église paroissiale Saint-Sauveur qu'il a passé le plus de temps (27 ans) et qu'il est en poste en 1790. Après la Révolution, il reprend du service à la cathédrale Saint-Pierre.

• 31 janvier 1745, Notre-Dame-du-Thil [Oise] : Adrien LEGAY naît du mariage d'Adrien Legay, clerc laïc de la paroisse, et de Marguerite Fleury sa femme. Il est baptisé le jour suivant. On lui donne pour parrain Claude Berna et pou marraine Marguerite Bureau, qui signent.

• [vers 1756-vers 1758], Beauvais [Oise] : Bien que très jeune, Adrien LEGAY est, selon sa propre déclaration, chantre de la collégiale Saint-Nicolas.

• [vers 1759-vers 1763], Beauvais : LEGAY sert comme chantre à la collégiale Notre-Dame-du-Châtel.

• 4 février 1763, Beauvais : Le chapitre avertit les chantres "de se faire instruire pour le chant et la lecture".
• 5 mai 1763, Beauvais : Avec son collègue Joseph CLOSIER, Adrien LEGAY est cité à comparaître.

• [vers 1764-vers 1791], Beauvais : LEGAY est chantre de l'église paroissiale Saint-Sauveur.

• 12 janvier 1768, Beauvais : Adrien LEGAY, chantre de l'église paroissiale Saint-Sauveur, mineur, épouse Marie Geneviève Marielle, couturière en robes, fille mineure de Jean Marielle, tonnelier à Voisinlieu, paroisse d'Allonne [auj. Beauvais], et de Marie Geneviève Lardenois, domiciliée Petite Rue Saint-Sauveur. Son collègue chantre Pierre BOUDIN et l'enfant de chœur Jean Louis VACQUERIE assistent à la cérémonie, qui se déroule à Saint-Sauveur.

• 1790-1791, Beauvais : LEGAY, chantre de la paroisse Saint-Sauveur, touche 27 livres 10 sols pour son quartier d'avril à juin 1790, 26 livres 14 sols pour le quartier échu fin décembre 1790 et 69 livres 11 sols pour le quartier de janvier à mars 1791 et pour livraison de pain par le marguillier. Début mai 1791, DUCROCQ et LEGAY, chantres, reçoivent 12 livres chacun pour indemnité d'eau bénite de l'année comptable.

• 3 août 1791, Beauvais : Le District fait procéder à une visite d'expertise des immeubles dépendant de la fabrique paroissiale de Saint-Sauveur. Celle d'Adrien LEGAY, sise au n° 1216, rue du Lion rampant, consiste en un bâtiment de 28 pieds de long sur 15 de large, construit en bois et couvert de tuiles, "composé d'un rez-de-chaussée divisé en plusieurs parties et d'une petite salle sur la rue et cabinet à côté, une cuisine et une petite descharge, ensuite l'étage au-dessus formant deux chambres dont une sans cheminée, et le dessus de la descharge est occupé par le second chantre ; la charpente du comble au dessus formant deux parties de grenier". La maison peut valoir 550 livres.
• 5 août 1791, Beauvais : Le directoire du District examine une pétition des sieurs LEGAY, BOUDIN et DUCROCQ, "ci-devant employés de l'église Saint-Sauveur [qui] exposent que privés de leurs places par la suppression de l'église de St Sauveur, ils sont dans une situation déplorable, étant dénués de secours les plus urgents, et prient l'administration de leur accorder un traitement, soit en gratifications, soit en pension". Il estime qu'aux termes de l'article 13 de la loi du 24 juillet 1790, il n'y a pas lieu de délibérer.
• 18 août 1791, Beauvais : Le directoire du Département arrête que la pétition des chantres de la paroisse Saint-Sauveur sera mise sous les yeux du "comité" (ecclésiastique ?) avec prière de la prendre en considération.

• [vers 1791-1793], Beauvais : Il est attaché comme chantre à la cathédrale Saint-Pierre. Entre le 2 février et le 2 octobre 1792, il signe à ce titre plusieurs actes d'inhumation.

• [Avant le 26 décembre 1793], Beauvais : Dans une pétition à la municipalité, les musiciens de la ci-devant cathédrale demandent à être payés du dernier trimestre de 1793. La municipalité est d'avis qu'ils doivent être payés jusqu'au 15 nivôse, date d'expiration du dernier trimestre, attendu "la modicité de leur fortune et la perte de leur état".
• 26 décembre 1793, Beauvais : le District est du même avis. 
• 25 nivôse an II (14 janvier 1794), Beauvais : Le directoire du Département arrête que les musiciens toucheront l'intégralité de leur trimestre, à l'effet de quoi il sera dressé par la municipalité un bordereau des sommes dues à chacun sur les fonds de la fabrique. 
• 29 ventôse an II (19 mars 1794), Beauvais : Le bordereau indique qu'il est dû à LEGAY 75 livres (50 comme musicien, 25 comme sacristain) pour le dernier trimestre de 1793. Le District arrête que le traitement dû aux musiciens de la ci-devant cathédrale Saint-Pierre est à la charge de la Nation depuis le 10 vendémiaire jusqu'au jour de publication à Beauvais de la loi du 13 brumaire an II, soit le 13 frimaire (3 décembre 1793). Les musiciens toucheront donc seulement 63 jours de leur traitement à raison de 500 livres par an, soit la somme de 53 livres au lieu de 75 livres pour LEGAY.
• 6 prairial an II (25 mai 1794), Beauvais : Dans une requête au District, Adrien LEGAY, ancien chantre, 51 ans, demande une pension pour ses longs services, comme l’y autorise selon lui la loi du premier juillet 1792. Il a en effet été attaché à quatre églises, Saint-Nicolas (collégiale) pendant deux ans, Notre-Dame-du-Châtel (collégiale) pendant quatre ans, Saint-Sauveur (paroissiale) pendant 27 ans puis Saint-Pierre (cathédrale) pendant deux ans.
• 23 prairial an II (11 juin 1794), Beauvais : Le directoire du District estime qu'il n'y a pas lieu d'accepter la demande de LEGAY, d'une part parce qu'il n'était pas attaché à un chapitre en 1790, d'autre part parce que le temps cumulé au service des chapitres de Saint-Nicolas et de Notre-Dame n’est pas suffisant pour lui permettre de bénéficier de la loi.
• 25 messidor an II (13 juillet 1794), Beauvais : Le directoire du Département de l'Oise se range à l'avis de celui du District et rejette la demande de LEGAY.

• 12 janvier 1816, Beauvais : Pierre [sic] Adrien LEGAY, chantre de la paroisse Saint-Pierre, domicilié à Beauvais et époux de Geneviève Marielle, décède à l'hôtel-Dieu à l'âge de 75 ans [sic, il a en fait presque 71 ans].

Mise à jour : 2 novembre 2018