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LEGRAND, Antoine (1742-1795)
État civil
NOM : LEGRAND     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LE GRAND
Date(s) : 1742-4-8  / 1795-10-7
Notes biographiques

Beaucoup de points d'interrogation parsèment la carrière d'Antoine LEGRAND, qui dès son enfance aux côtés de son père, puis une fois adulte, parcourut les routes d'un vaste quart sud-ouest du royaume. La notice de cet organiste et claveciniste appelle donc des recherches complémentaires pour corroborer les hypothèses qu'elle soulève.

• 9 avril 1742, Tarbes : Dans la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède est baptisé Antoine LEGRAND, né la veille. Il est le fils de Pierre LEGRAND, organiste du chapitre de Tarbes et de Marie Souverville [ou Suberville, Suverville , Sauverville ...]. Par sa mère, il appartient probablement à la famille de Jean et Guillaume SOUVERVILLE.

• Mai 1753, Bordeaux : Pierre LEGRAND succède à Léonard Robert MONTAZEAUD-DE SEAUX à la tribune de l'orgue de l'église Saint-Michel. Il a parcouru avec sa famille 200 kilomètres pour rejoindre la capitale de la Guyenne. Selon Francis Randier, il le suppléait déjà depuis plusieurs années à ce poste. C'est donc dans cette ville que les jeunes Antoine LEGRAND et son frère aîné Jean-Pierre sont probablement formés à la musique par leur père.

• 1er novembre 1759, Bayonne [Pyrénées-Atlantiques] : Suite au décès de Jean-François MARTRES, les chanoines la cathédrale Notre-Dame engagent comme organiste un sieur LEGRAND qui signe certaines quittances de ses gages en ajoutant la mention "fils" à son nom. Il s'agit probablement d'Antoine qui est occuperait alors la tribune de l'église basque au moins jusqu'au 15 février 1761.

• 1 août 1761, Lescar [Pyrénées-Atlantiques] : Pierre LEGRAND, "organiste de Bordeaux", est reçu par le chapitre béarnais de la cathédrale Notre-Dame. La famille déménage à nouveau et s'établit dans cette petite localité à 8 kilomètres de Pau. On ignore si Antoine LEGRAND, qui approche alors de ses vingt ans, vit désormais de façon indépendante ou bien s'il est retourné partager le même toit que ses parents.

• 23 novembre 1763, Saint-Sever [Landes] : Les registres paroissiaux de ce bourg gascon permettent de relever la présence d'un certain Antoine LEGRAND, organiste, lors de la cérémonie du mariage d'un cordonnier. Ce musicien touche certainement l'orgue de l'abbaye mauriste, sans titulaire depuis le départ de Pierre Joseph COURTIN pour Bordeaux.

• 9 avril 1770, Pau [Pyrénées-Atlantiques] : Pierre LEGRAND, "organiste de l'Eglise cathedrale de Lescar", mort la veille à l'âge de 57 ans, est inhumé en l'église succursale Notre-Dame de Pau. Son fils cadet Antoine semble lui succéder immédiatement.
•  20 novembre 1770, Pau : En l'église succursale Notre-Dame de Pau, Antoine LEGRAND "organiste de l'Eglise cathedrale de Lescar" se marie avec demoiselle Anne Pley ou de Pley. Elle est la fille de feu Jean Baptiste Pley, marchand drapier et de Marguerite de Lavalle, habitante de Lescar. Le mariage a été annoncé aux prônes de Notre-Dame [de Pau] et de Saint-Julien de Lescar. Il est célébré en présence de Charles de Bergé, neveu de l'épouse, du facteur d'orgues François MAURROUMECQ, de Pierre Lacoste, marchand drapier et de Jean Daliot, commis aux bureaux de l'Intendance de cette ville, tous signent.

• 11 juillet 1772, Lescar [Pyrénées-Atlantiques] : Pierre-Dominique, fils d'Antoine LEGRAND "organiste de la cathedrale" et de son épouse est baptisé. Le parrain est Dominique Pley, marchand-drapier à Lescar, de la paroisse Saint-Julien.

• Les années qui suivent sont mal connues. Aucune autre naissance du couple LEGRAND / Pley n'a pu être retrouvée dans les registres paroissiaux de Lescar ou de Pau pour le reste des années 1770. Antoine LEGRAND touche-t-il toujours l'orgue de la cathédrale ?

•  24 avril 1781, Lescar : Lors du baptême d'Aimée-Élisabeth-Anne, sa fille et celle d'Anne de Pley, Antoine LEGRAND est qualifié de "me claveciniste et organiste de la cathedralle". Le parrain est Pierre Legrand, frère de la baptisée. La marraine est Aimée-Elisabeth Despagne, native de Port-Margot au Cap-Français, île de Saint-Domingue, actuellement au couvent des dames religieuses de Sainte-Ursule de la ville de Pau et qui est représentée par Anne Lavigne, épouse de François MAUROUMECQ.

• On perd ensuite la trace d'Antoine LEGRAND à Lescar, d'autant qu'à partir de 1782 c'est Jean-Baptiste BOYÉ qui devient le titulaire de l'orgue de la cathédrale. On le retrouve qu'en 1795 à Bordeaux au moment de son décès. Sa carrière pour les années qui précèdent la Révolution et sa situation précise en 1790 restent donc encore floues. Un rapprochement avec un LEGRAND, organiste à Bordeaux puis à Angoulême à la même époque, mais dont le prénom n'a pu être retrouvé peut toutefois être envisagé. Cette hypothèse est développée dans les lignes ci-dessous et ne pourra être parfaitement confirmée tant que la possibilité d'une homonymie n'aura pas été levée.

• 30 avril 1786, Angoulême : Après avoir examiné l'orgue de la cathédrale Saint-Pierre en compagnie de Jean-Baptiste GRAVIER, un certain LEGRAND, organiste à Bordeaux, rédige un procès verbal de sa visite.
• 23 décembre 1786, Angoulême : Les chanoines de la cathédrale Saint-Pierre suite au renvoi de Claude PRUDENT écrivent au même LEGRAND pour lui proposer de tenir l'orgue de leur église contre 800 livres par an. L'échange épistolaire dure plusieurs semaines. La compagnie doit expliquer qu'il n'est pas d'usage de faire un titre, « le meilleur etant celui des talens et de la bonne conduite », mais elle prévoit une gratification si LEGRAND apporte du soin à la conservation de l'orgue et éduque un enfant de chœur.

• 5 janvier 1787, Angoulême : Il est convenu qu'une gratification de 100 livres par an lui sera accordée. La compagnie lui assurera aussi une pension de 500 livres, dans le cas où son état de santé ne lui permettrait plus d'exercer ses talents.
• 12 avril 1787, Angoulême : . LEGRAND quitte Bordeaux est arrive à Angoulême. Il est officiellement nommé et on lui verse 150 livres de frais de voyage. Il est qualifié de "maître de musique et organiste à Bordeaux".

• 7 février 1788, Angoulême :  Une délibération du chapitre précise que LEGRAND a remis au doyen le double de son désistement et il est déclaré déchu de son poste. Cela n'est toutefois pas suivi d'effet et LEGRAND continue à toucher l'orgue de la cathédrale.

 1790, Angoulême : LEGRAND est toujours organiste à la cathédrale Saint-Pierre et perçoit un traitement de 1200 livres. Il passe commande cette année-là à la fabrique Érard pour l'achat d'un piano. Sans doute donne-t-il aussi des leçons de musique en ville. 
• 16 mai 1790, Angoulême : Les musiciens de la cathédrale adressent une supplique collective à l'Assemblée Nationale. Elle est signée par Pierre RENARD maître de musique, LEGRAND organiste, René-Gabriel LHUILLIER basson et serpent, François DOUVILLÉE basse-contre, Louis BOUQUET basse-contre, Pierre FLANCHÉE basse-taille, et Henry BARDY haute-contre. Antoine CAUVILLET et Pierre REZÉ se joignent à leurs anciens collègues et apposent leur signature au bas du document sans mentionner la fonction qu'ils occupaient, sans doute parce qu'ils sont désormais des vétérans de ce corps de musique.

• 1791, Angoulême : LEGRAND rédige un mémoire pour solliciter une augmentation de traitement de 400 livres par an. Il s'engage en échange à apprendre l'orgue à deux élèves. LEGRAND joint à son dossier un extrait de baptême qui n'a pas été conservé. L'arrêté du directoire du district d'Angoulême précise toutefois qu'il est âgé de 49 ans. Ce LEGRAND serait donc né en 1742, tout comme Antoine LEGRAND qui voit le jour à la même date à Tarbes.
• 4 janvier 1792, Angoulême : Le directoire du département engage LEGRAND à enseigner à un seul enfant de chœur. C'est la dernière mention de LEGRAND comme organiste dans les pièces charentaises. Peu de temps après Léonard MATHIEU, un ancien enfant de chœur, de retour à Angoulême, occupe la tribune de la cathédrale Saint-Pierre. Le décès de LEGRAND n'ayant pas été retrouvé à Angoulême tout porte à croire qu'il a alors quitté la ville.

• 15 vendémiaire an IV [7 octobre 1795], Bordeaux [Gironde] : À six heures du soir, "à l'estey n°1", Antoine LEGRAND organiste s'éteint à l'âge de 53 ans.

• 3 Messidor an XIII (22 juin 1805), Bordeaux : Sa fille Aimée-Élisabeth-Anne épouse un médecin elle est dite fille d'Antoine LEGRAND "claveciniste et organiste".

• 21 juillet 1807, Bordeaux : Anne Pley disparait à son tour. Son décès est déclaré le même jour par le père de son gendre.

Mise à jour : 15 juillet 2018

Sources
F-Ad16/ 3 E 16/19 ; F-Ad16/ G 337/22 ; F-Ad16/ L 490 ; F-Ad16/ L 778 ; F-Ad40/ BMS Landes ; F-Ad64/ 5 MI 335/ 1 ; F-Ad64/ 5 MI 445/5 ; F-Ad64/ G 250 ; F-Am Bordeaux/ NMD Section Nord ; F-Am Bordeaux/ NMD Section Sud ; F-AmTarbes/ GG 18 ; F-An/ DXIX/055/177 bis/06 ; F-An/ DXIX/091/771/07-08,12 ; F-Archives Erard/ D.2009.1.82 ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1787) ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1788) ; P. de Fleury, Dictionnaire biographique des facteurs d'orgues ..., 1926 ; http://www.grandesorgues.com/index.html: site de l'Association des Amis des Grandes Orgues de Pau. ; Émile Biais, Les artistes angoumoisins...., 1890

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