Allier
Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-Maritimes
Ardennes
Ariège
Aude
Aveyron
Bas-Rhin
Cantal
Charente
Charente-Maritime
Cher
Corrèze
Côte-d'Or
Côtes d’Armor
Creuse
Dordogne
Doubs
Essonne
Eure
Eure-et-Loir
Finistère
Gard
Gironde
Haute-Garonne
Haute-Loire
Haute-Saône
Hautes-Pyrénées
Haute-Vienne
Hauts-de-Seine
Hérault
Ille-et-Vilaine
Indre
Indre-et-Loire
Isère
Landes
Loire-Atlantique
Loir-et-Cher
Loiret
Lot
Lot-et-Garonne
Maine-et-Loire
Manche
Marne
Mayenne
Morbihan
Moselle
Nièvre
Nord
Oise
Orne
Paris - Notre-Dame
Pas-de-Calais
Puy-de-Dôme
Pyrénées-Atlantiques
Rhône
Saône-et-Loire
Sarthe
Somme
Tarn
Tarn-et-Garonne
Val d'Oise
Vaucluse
Vendée
Vienne
Yonne
Yvelines
Actualité de la base Muséfrem
Vous avez dit prosopographie ?
Histoire de l'enquête Muséfrem
Les fondements de l'enquête Muséfrem
Les contributeurs depuis 2003
Les partenaires scientifiques
Contact
Pour citer Muséfrem
LEPRÊTRE, Mathurin (1745-1808)
Autre(s) forme(s) du nom : LE PRÊTRE
LEPRESTRE
LE PRESTRE
Date(s) : 1745-3-15 / 1808-10-20
Mieux éclairé que la plupart de ses confrères par les sources disponibles tant aux archives nationales qu'aux archives départementales de la Mayenne, et notamment par une belle requête autographe, Mathurin LEPRÊTRE a été particulièrement étudié (voir bibliographie). Il offre un bel exemple de chantre pluri-actif (il est en même temps ouvrier du textile), sans doute autodidacte ou formé sur le tas (nulle trace de psallette dans son itinéraire de vie) dont la "voix forte" est l'objet de surenchères salariales de la part des deux collégiales de la ville de Laval.
L’histoire de Mathurin Leprêtre présente l’intérêt de faire surgir la figure d’un Pinagot du lutrin assez représentatif des centaines de chantres qui peuplaient bien des chapitres ici et là en France.
• 15 mars 1745, Le Genest [Mayenne] : Mathurin LEPRÊTRE naît au Genest, village situé à environ 10 km à l'ouest de Laval, région où l'activité est dominée par le travail du lin. Son père et son parrain (qui est son grand-père maternel) sont dits colons (métayers) dans l'acte de baptême, et sont par ailleurs qualifiés de tissiers ou parfois de laboureurs…
• 10 novembre 1767, Laval : Mathurin LEPRÊTRE est reçu comme psalteur à la collégiale Saint-Michel pour 150 livres puis (à partir de la Toussaint 1773) 200 livres/an, "sain et malade"... Il sait signer son nom avec une certaine aisance.
• 19 janvier 1775, Laval : Il quitte Saint-Michel pour entrer à la collégiale Saint-Tugal, aux gages de 300 livres/an. À Saint-Michel, il est remplacé le 1er août 1775 par le dénommé PÉLERIN, qui recevra 150 livres/an.
• [Vers janvier 1777] : "Deux ans après, le chapitre de St Michel me fit dire par plusieurs personnes, particulièrement par le premier chantre du tems à St Venerand que si je voulois revenir à St Michel, jaurois trois cent livres par an pendant ma vie sain et malade cela me tenta, et si javois scu les états généraux, je l’aurais faie"...
• 23 janvier 1779 : À six heures du soir, il reçoit un coup de feu à l'œil droit qui lui emporte l'œil. Il se rétablit au bout de 6 à 7 semaines : "la voix revint presque plus forte qu’auparavant". Le chapitre l'augmente de 5 livres/mois "sans les demander".
• 26 août 1783, Laval : Mathurin LEPRÊTRE et Jeanne Ravary se marient dans l'église Saint-Tugal, après avoir signé un contrat de mariage le 8 août. Le notaire désigne le marié comme « cy devant compagnon tisseran travaillant pour les maîtres et à présent dévidant du fil », recul professionnel sans doute lié à son handicap. Mais il continue à chanter au chœur de la collégiale. Quatre chanoines de Saint-Tugal au moins, dont le Doyen du chapitre lui-même, sont présents et signent ès qualité, ainsi que plusieurs membres des élites lavalloises. Le curé de Saint-Tugal qualifie Mathurin Leprêtre d'«officier de cette église». Parmi les présents à la cérémonie : François CLÉMENT et René MORZEL de la Fontaine.
• 1790, Laval : Mathurin LEPRÊTRE remplit les fonctions de psalteur au chapitre Saint-Tugal de Laval aux gages de 360 livres. Sous la direction de François BOURDAIS, chantent aussi au chœur François CLÉMENT, Julien-Grégoire TURMEAU et Mathurin GRIVEAU, ainsi que "l'ancien" Jean-Baptiste JOSSET, lorsque son état le lui permet. Le secrétaire capitulaire précise en juillet 1790 que Mathurin LEPRÊTRE est "psalteur depuis seize ans" [soit depuis 1774] et plaide en sa faveur : "devenu infirme, il mérite une pension, ou une forte récompense".
Mathurin LEPRÊTRE fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Il se dit âgé de 47 ans [en fait : 45] et demeure à Laval. Son dossier précise : "il n'a plus qu'un œil".
• 8 février 1791, Laval : Le directoire du département de la Mayenne lui accorde une pension viagère de 100 livres. Il exerce le métier de tissier, tout en continuant à chanter à la cathédrale constitutionnelle installée dans l'ancienne église paroissiale de la Trinité.
• 21 ventôse 2 [11 mars 1794], Laval : Mathurin LEPRÊTRE présente une longue requête autographe au département, qui est un beau document biographique très personnel. La suspension du culte lui a fait perdre son emploi de chantre à la cathédrale. Une pension viagère de 133 livres lui est accordée.
• 27 juillet 1808, Laval : Mathurin LEPRÊTRE fait devant notaire un double testament croisé avec Marie Ravary, en présence de François FREULON, ancien enfant de chœur à Saint-Tugal avant la Révolution, devenu le maître de psallette de la Trinité post-concordataire. Ce qui est un indice parmi d'autres qui laissent penser que le vieux chantre avait repris du service après le Concordat.
• 20 octobre 1808 : Mathurin LEPRÊTRE s'éteint à son domicile, ruelle de Beausoleil. L'officier d'état civil le dit psalteur.
• 17 avril 1809 : Sa veuve règle 63 centimes de droits de succession pour de maigres biens dont le total n'atteint pas 100 livres.
• • • Bibliographie :
Sylvie GRANGER, « Un chantre borgne à la voix forte. Mathurin Leprêtre, psalteur dans deux collégiales de Laval au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome 116, n°4, décembre 2009, pages 73 à 90.
http://abpo.revues.org/633
Mise à jour : 18 janvier 2016