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LEVEILLÉ, Nicolas (ca 1761-1818 ap.)
État civil
NOM : LEVEILLÉ     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : L'ÉVEILLÉ
LÉVEILLÉ
Jean Nicolas
Date(s) : 1761 ca  / 1818 ap.
Notes biographiques

Nicolas LÉVEILLÉ  a été formé à la cathédrale de Dol où il poursuit sa carrière comme haute-taille, après peut-être un passage à la cathédrale de Saint-Malo. On note sa présence parmi les musiciens de l’église constitutionnelle avant de perdre sa trace. La mort de sa seconde femme, en 1818, à Ancenis, suggère qu’il s’est établi aux confins de la Bretagne et de l’Anjou.

• [1761 ou 1764], Dol-de-Bretagne [Ille-et-Vilaine] : Selon certains tableaux administratifs de 1790, Nicolas (parfois Jean-Nicolas) LEVEILLÉ aurait 29 ans fin 1790. Il serait donc né en ou vers 1761. Toutefois, dans sa requête autographe du 6 décembre 1790, il écrit en toutes lettres avoir 26 ans, ce qui le ferait naître vers 1764. Retrouver son baptême permettrait de trancher ce litige. Ses parents, Charles Leveillé et Marie Fauchon, s'étaient mariés à Cancale le 23 novembre 1747. Ils ont ensuite au moins douze enfants, à Cancale jusqu'en 1757 puis à Dol (20 km séparent les deux villes).

• [vers 1768-vers 1778] ou [1773-1783] : Nicolas LEVEILLÉ est formé pendant dix ans à la maîtrise de Dol comme enfant de chœur. Dans sa requête autographe du 6 décembre 1790, il dit être entré au service de la cathédrale de Dol à l'âge de 9 ans, soit – si l'on suit la logique de ce document – vers 1773.

• [avant fin 1786], Saint-Malo [Ille-et-Vilaine] : Selon un état du personnel de la cathédrale Saint-Samson de Dol établi en septembre 1790, Nicolas LEVEILLÉ, avant d'être engagé à Dol, aurait été musicien à la cathédrale de Saint-Malo durant un laps de temps non précisé. Il n'en fait pas état dans sa requête, simplifiant son itinéraire au point de laisser penser qu'il n'a jamais quitté la cathédrale de Dol ("un Citoyen qui a exercé l’état de musicien de la cathédrale de Dol depuis l’âge de neuf ans jusqu’à celui de vingt six que j’ai actuellement"). Et son engagement n'a pas été relevé dans le registre capitulaire malouin 1779-1788. Tout au plus aperçoit-on régulièrement des traces de musiciens venus de Dol pour la fête patronale de novembre ("à un musicien de Dol pour avoir assisté hier et aujourd’hui  12 livres").

• [Date ?], Saint-Malo ? Dol-de-Bretagne ? : Nicolas LEVEILLÉ se marie avec Marie Compagnon.

• [Courant 1786], Dol-de-Bretagne [Ille-et-Vilaine] : Nicolas LEVEILLÉ est engagé pour chanter la haute taille à la cathédrale de Dol.

• 24 décembre 1786, Dol-de-Bretagne : Marie Compagnon accouche d'une fille, baptisée Anne-Marie le jour-même à Notre-Dame. Les avant-noms dont le recteur gratifie les parrain et marraine ("maître Jean Hamelin", "Dame Anne Henry") signalent une certaine honorabilité au sein de la société doloise. Bien entendu, tous deux savent signer avec aisance.
• 1er janvier 1787 : Marie Compagnon, "épouse du sieur Nicolas LÉVEILLÉ, musicien de l'église cathédrale", ne se relève pas de ses couches. Elle meurt à l'âge de 28 ans. Le lendemain son inhumation a comme témoins les musiciens MIELLE et VADET.
• 6 février 1787 : Cinq semaines après la mort de sa première épouse, ayant obtenu une dispense de deux bans, le musicien se remarie. En présence de son maître de musique, MIELLE, et de l'épouse de celui-ci ("Caperan f. mielle"), Jean-Nicolas LEVEILLÉ épouse Félicité-Marie-Julienne Duchemin (qui signe en utilisant seulement son premier prénom). Elle est originaire d'Antrain, diocèse de Rennes, où son père réside toujours et d'où il a envoyé son consentement. Si l'âge indiqué ultérieurement à son décès est exact [voir ci-après au 14 juin 1818], elle serait née en ou vers 1771 et serait donc très jeune lors de son mariage (à peine 17 ans). Leurs quatre témoins sont, outre MIELLE, Jean Maillard, Jean Hamelin et Jullien Ernoux dont les métiers ne sont pas indiqués.
Signalons ici que quinze ans plus tard, Clément MIELLE devenu veuf se remariera avec Sophie-Marie-Jeanne Duchemin, une sœur de l'épouse de LEVEILLÉ.

1790, Dol-de-Bretagne : Selon l'état du personnel de la cathédrale Saint-Samson établi en septembre 1790, Nicolas LEVEILLÉ, 29 ans, y est en poste comme haute-taille "depuis quatre ans". Il est laïc et marié. Il n'est pas signalé comme ayant des enfants à charge.
Le maître de musique de la cathédrale Saint-Samson est alors Louis-Clément MIELLE, 43 ans. Ce dernier a sous sa conduite, en plus de LEVEILLÉ, un prêtre de 29 ans, Louis-Magloire-Laurent BISSON, qui chante la haute-contre ; un sous-chantre de 42 ans, Pierre-Louis VADET, qui chante la basse-taille ; et Pierre-Nicolas JACOB, 27 ans, basse-contre. Par ailleurs, un état du clergé de la cathédrale de Dol daté du 18 septembre 1790 mentionne quatre enfants de chœur ainsi que de nombreux officiers (quatre vicaires de chœur, un diacre d’office, un sous-diacre d'office (c'est François LEMESLE), un massier, un sacriste, un porte verge, un sonneur), ce qui fait monter les effectifs totaux à près de vingt personnes.
• 6 décembre 1790 :  Nicolas LEVEILLÉ rédige une requête autographe où il réclame assez maladroitement du secours. Il insiste surtout sur l'argent qui lui reste dû pour ses services de 1790. On comprend qu'il recevait un fixe de 7 livres par semaine (soit 364 livres par an, ce qui est peu), auquel s'ajoutaient 15 livres annuelles pour la charge de porte-croix, plus "l'obitterie" sur laquelle il lui reste dû 40 livres mais dont le total n'est pas chiffré. Il fait allusion à une maladie de trois ans qu'il a essuyée et explique que s'il s'était "établi" (c'est-à-dire marié) c'est qu'il comptait sur "la stabilité d’un état qui m’a abandonné". Or, dit-il, "n’ayant pour vivre que mon Etat qui chaque semaine m’apportait du pain, dès qu’il m’a manqué la nécessité est venue bien vite".

• 1er février 1792, Dol-de-Bretagne : Un tableau consacré au bas chœur donne "L'ÉVEILLÉ" comme "chantre" et le range entre BISSON et JACOB, tous les deux également  "chantres", tandis que VADET est "sous-chantre" et LEMESLE sous-diacre. À la fin de la liste, SILLARD et AMICE sont dits "choristes". Chacun de ces hommes, ainsi que MIELLE, encore qualifié de "maître de psallette", a touché 50 livres par quartier tout au long de 1791 et jusqu’au quartier de janvier 1792. Ils ont donc poursuivi leur service à l'église constitutionnelle, pour des gages annuels de 200 livres.

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• 14 juin 1818, Ancenis [Loire-Atlantique] : Deux "sacristes" analphabètes déclarent le décès, survenu le matin même "en sa demeure, rue des Vinaigriers en cette ville", de "Dame Marie Félicité Julienne Duchemin, épouse du sieur LEVEILLÉ". Ils la disent âgée de 47 ans et native de Fougères. La formulation laisse penser que son mari est toujours vivant (elle n'en est pas la veuve). Le fait que ce soit deux "sacristes" qui s'occupent des formalités fait surgir l'hypothèse suivante : et si Nicolas LEVEILLÉ assurait alors un service de chantre à l'église paroissiale d'Ancenis ?
Son décès n'a pas été retrouvé dans les tables décennales d'Ancenis.

Mise à jour : 19 novembre 2019

Sources
F-Ad35/ BMS Cancale et Dol-de-Bretagne ; F-Ad35/ BMS Dol-de-Bretagne ; F-Ad35/ L 1042 ; F-Ad35/L 1040 ; F-Ad44/ NMD Ancenis ; F-An/ DXIX/091/760/1 ; O. Charles, Les nobles dignités, chanoines et chapitres de Bretagne…, 2002

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