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LEVESQUE, Jean Louis (ca 1738-1794)
État civil
NOM : LEVESQUE     Prénom(s) : Jean Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LEVEQUE
L'ÉVESQUE
LÉVÊQUE
L'ÉVÊQUE
Date(s) : 1738 ca  / 1794-7-1 
Notes biographiques

Bien que son patronyme soit écrit de nombreuses manières différentes dans les documents, le musicien a adopté la graphie "Levesque" pour sa signature, et il s'y tient presque toujours (sauf au commencement de la Révolution où il abandonne son "s"). On sait peu de choses encore sur le début de sa vie, qui se passe en région parisienne, et sans doute en partie à Paris même. En revanche, à partir de sa réception à la collégiale de Beaune pour y chanter la basse-contre, en 1766, il est régulièrement éclairé par les sources : d'une part les très riches registres capitulaires, d'autre part les registres paroissiaux où ses nombreux enfants permettent de le suivre finement...

• [1738], Stains [aujourd'hui en Seine-Saint-Denis]: Jean-Louis LEVESQUE est né vers 1738 ou 1739 (selon l'âge indiqué dans divers documents et dans son acte de décès). Son acte de mariage indique qu'il est originaire de Stains, diocèse de Paris, et que ses parents, marchands, se nomment Louis Levesque et Marie Beaugrand.
 
• [1746], [Paris ?]  : Jean-Louis LEVESQUE débute au service de l'église comme enfant de chœur.
Il travaille ensuite pour plusieurs églises sur lesquelles on manque d'information. Les dossiers de 1790-1791 disent seulement qu'il "a servi dans différentes églises depuis l’age de huit ans qu’il fut reçu enfant de Chœur il a completté 44 [ans] de service au 31 Xbre 1790".

• 25 septembre 1763, Stains : Sa mère, veuve, établit devant notaire, en présence de deux témoins, tous deux marchands à Stains, un acte autorisant son fils à se marier. On peut faire l'hypothèse que cet acte est établi au moment où le jeune homme s'apprête à quitter la région parisienne et qu'il est très large, non dévolu à un projet de mariage précis. En effet, plus de trois ans le séparent du mariage effectif du musicien.
 
• 28 juillet 1766, Beaune [Côte-d'Or] : Selon le dossier déposé au district en 1791, c'est à cette date que Jean-Louis LEVESQUE a été reçu basse-contre à la collégiale Notre-Dame de Beaune.

• 27 janvier 1767, Beaune : Dans l'église Saint-Pierre, en présence de deux "amis de l'époux", Jean-Baptiste GRATPANCHE "chantre laïque de l'église Notre-Dame" et Louis LEGROS "musicien au même lieu", est célébré le mariage de Jean-Louis LEVESQUE, "musicien demeurant en cette ville", et de Reine Leblanc, lingère, fille d'un couvreur de la ville. Le musicien est muni de l'autorisation de se marier établie par sa mère plus de trois ans auparavant.

• 18 octobre 1767 : Presque neuf mois après les noces est baptisée en l'église Saint-Pierre leur première enfant, Claudine-Marie-Joseph, née l'avant-veille.
Dans les années suivantes, plusieurs autres enfants naissent de cette union Levesque - Leblanc (Paul le 27 avril 1770, Anne-Marie-Josèphe le 31 janvier 1772…). Ils sont baptisés dans l'église Saint-Pierre. Les parrains et marraines choisis sont "tixier en toille", marchand,  ancien officier d'infanterie, épouse d'un maitre perruquier, épouse de marchand… Le père à chaque fois est dit "musicien" sans précision.

• 29 juillet 1771, Beaune : Au mariage, célébré à Notre-Dame, de Jacques HOCQUARD, "musicien en l'église collégiale Notre-Dame de Beaune", et de Magdelaine Poussard, de nombreux musiciens sont présents, Lazare GOOSSENS, Jean-Baptiste GRATPANCHE et Jean-Louis LEVESQUE, tous trois "musiciens à la collégialle de Beaune et amis de l'époux", ainsi que Nicolas SAUVEZ "organiste de Maizieres aussi ami de l'époux".

• Courant 1772, la famille déménage, quitte la paroisse Saint-Pierre et s'installe sur celle de Notre-Dame, sans doute pour se rapprocher de la collégiale.

• De 1773 à 1781, Beaune : Cinq autres enfants au moins, quatre garçons et une seule fille, naissent du mariage LEVESQUE/ Leblanc et sont baptisés paroisse Notre-Dame (les 7 mars 1773, 12 août 1774, 21 juillet 1775, 5 avril 1777 et 24 janvier 1781). D'autres restent peut-être à découvrir... Les parrains et marraines appartiennent aux milieux de l'artisanat et du commerce local (maître tonnelier, boulanger, marchand), parfois au monde judiciaire ou administratif (procureur "aux cours royales", greffier de la mairie). Cela correspond aux milieux sociaux essentiellement fréquentés par la famille. Une sœur de Reine Leblanc, Anne, a épousé le sieur Paul Abdilla devenu "marchand" à Beaune après avoir "demeuré au service du sieur Durand d'Aubigny", une probable autre sœur, Pierrette, a épousé Pierre Populus, avocat à Beaune.
Le parrain de janvier 1781 tranche : c'est un jeune garçon, "fils de messire Claude Marie Philippe Perrault, écuyer, seigneur de Montrevost et dépendances". Deux des cinq parrains sont musiciens (voir ci-après). À chacun de ces baptêmes, Jean-Louis LEVESQUE est systématiquement dit "musicien à la collégiale de Beaune".

• Mai 1773 : LEVÊQUE est associé à Philibert JOROT pour chanter le graduel lors d'une grande messe célébrée dans l’église de Saint-Baudel. LEVESQUE se fait réprimander par le chapitre pour "avoir affecté de se tenir assis" durant les chants, "pendant que les autres musiciens étant levés et debout, chantoient les Sanctus et Agnus Dei".

• 12 août 1774 : Né et baptisé le même jour, toujours à Notre-Dame, un fils Levesque / Leblanc a pour parrain le sieur Philibert JOROT, "aussy musicien en cette église".

• 21 juillet 1775, Beaune : Né de la veille, Félix, un autre fils de Jean-Louis LEVESQUE, "musicien à la collégiale", et de Reine Leblanc, est baptisé paroisse Notre-Dame. Son parrain est "le sieur Félix PERRIER aussy musicien à la collégialle de cette ville".
• 23 août 1775, Palleau [Saône-e-tLoire] : Dans ce village situé à 18km au sud-est de Beaune, soit environ trois heures et demie ou quatre heures de marche, où il avait été placé en nourrice meurt le petit Félix. Il est inhumé le lendemain, en présence du marguillier et du maître d'école. La présence du père ("sieur LEVEQUE, chantre à Notre-Dame de Beaune") n'est pas mentionnée, mais il signe l'acte, peut-être a posteriori.

• 27 juin 1777 : LEVESQUE, gagiste, remplace GRATPANCHE pour chanter les messes de paroisse, en binôme avec JOROT. Ils auront pour cela 24 livres par an chacun. Le chapitre recommande à LEVESQUE "de se comporter pendant la ditte messe avec décence modestie et recueillement".

• 8 avril 1778 : À cette date, pour la première fois, Jean-Louis LEVESQUE remplace GRATPANCHE, pour chanter à la sépulture de l'un "des vieillards fondés en l’hôpital de la Charité" en compagnie d'Ambroise MATROT. Tous deux sont dits "sous chantres de l’hôpital de la Charité". Le prêtre desservant la Charité est François RENEVEY. LEVESQUE continuera à remplir ce rôle jusqu'en 1783 ou 1784, où il sera remplacé par Louis LEVÊQUE (dont la signature se différencie clairement de la sienne).
• 30 mai 1778, Beaune : Furieux d'une retenue de 20 sols opérée sur son salaire à cause de ses absences, LEVESQUE déchire le mandat de ses gages du mois de mai publiquement, devant les autres gagistes. Le chapitre décrète aussitôt son renvoi. Trois jours plus tard, ayant "témoigné à tous messieurs en particulier le regret de sa faute", il est rétabli, non sans une admonestation "en termes et expressions un peu fortes et propres à luy faire impression, et à contenir les autres dans leur devoir"...
 • 14 septembre 1778, Beaune : Le chapitre de la collégiale accorde six jours de congé à FAVIER, LEVESQUE et HOCQUARD.

• 5 janvier 1782, Beaune : Le  sieur Jean-Louis LÉVÊQUE, musicien à Notre-Dame, est témoin à l'inhumation de Pierre GUILLERMIER qui était organiste de la collégiale.
• 25 septembre 1782 : Jean-Louis LEVESQUE, "musicien à la collégiale", assiste à l'inhumation du petit Joseph mort la veille à l'âge de quatre mois et demi, fils de Jean-Baptiste FOURCHOTTE "maître écrivain" [mais aussi chantre à la collégiale Notre-Dame] et de son épouse Françoise Flocard.

• 16 août 1783, Beaune : En compagnie de Jean-Baptiste FOURCHOTTE, Jean-Louis LEVESQUE assiste à une sépulture et signe l'acte dans le registre de la paroisse Notre-Dame de Beaune. Tous deux sont dits "musiciens à la collégiale".

• 8 septembre 1784 : Décédé la veille, le petit Philibert Levesque, âgé de dix ans, "fils de Jean-Louis LEVESQUE musicien à la Collégialle de Beaune et de Reine Leblanc" est inhumé en présence de son père et de son parrain, le musicien Philibert JOROT.

• 1er mars 1789 : Tout en l'enjoignant à "se rendre plus exact à son devoir", le chapitre accepte de verser 4 livres et quelques sols au sieur LEVESQUE, somme "que lui avoit retenue M. le contrôleur sur son mois à raison de ses absences". Le 2 septembre 1789, le chapitre accorde quatre jours de vacances au sieur LÉVESQUE "chantre de cette église pendant lequel temps il sera tenu présent".

1790, Beaune : Jean-Louis LEVESQUE est toujours basse-contre à la collégiale Notre-Dame de Beaune.
En 1790, au chœur de Notre-Dame de Beaune, sous la direction du maître de musique ÉVRARD on trouve les chantres et musiciens Léonard BALONCHARD, Jean-Baptiste FOURCHOTTE, Philibert JOROTJean-Louis LEVESQUE, MÉRANDON et Gaspard SAUSSET, auquel s'ajoutent l'organiste Jean-Nicolas MORISSET, ainsi que l'ancien maître Lazare GOOSSENS, qui joue de la basse. À cet effectif, s'ajoutent les voix d'un certain nombre d'habitués comme GAUTHEY, Pierre DESFORGES, Jacques DROUHIN et François DURAND, celles de deux anciens enfants de chœur ayant le statut de "chorial" et mobilisés les dimanches et fêtes, Claude TRUCHEUR et Jacques-François CHAMPEAUX, ainsi bien sûr que celles des six enfants de chœur dont l'aîné est alors Charles FOURTIER.

• 1791 : Jean-Louis LEVESQUE a réussi à se faire engager par la fabrique paroissiale de Notre-Dame : à partir de juin 1791, il assiste à de nombreuses sépultures de paroissiens de Notre-Dame, en compagnie de FOURCHOTTE. Tous deux sont dits "chantres de la paroisse". Il signe alors "Levêque".

• 2 juillet 1794, Beaune : Le 14 messidor an II, la citoyenne Jeanne Champgarnier, veuve de François Pelletier, ainsi que deux voisins (un cordonnier qui signe "Chêne Siredey", et un teinturier nommé Honoré Poudre) déclarent le décès, survenu la veille (1er juillet 1794) à quatre heures de l'après-midi, du citoyen Jean-Louis LEVÊQUE, instituteur, âgé de 55 ans, demeurant "rue Diogène" [rue Bussière, actuelle rue Charles-Cloutier], il était donc voisin de Philibert JOROT. L'acte n'apporte aucune information sur ses origines ni sur sa famille.

Mise à jour : 17 mai 2018

Sources
Ad21/ G 2554/2 ; F-Ad21/ BM Beaune, Notre-Dame  ; F-Ad21/ BMS Beaune, Notre-Dame ; F-Ad21/ BMS ND de Beaune ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2551 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ G 2553 ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ L 1381 ; F-Ad21/ NMD Beaune ; F-Ad21/ S Charité Beaune en ligne ; F-Ad71/ BMS Palleau ; F-An/ DXIX/091/773/21

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