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LIZÉ, François Pierre Gabriel, à Vitré (1753-1827)

LIZÉ, François Pierre Gabriel, à Vitré (1753-1827)

État civil
NOM : LIZÉ     Prénom(s) : François Pierre Gabriel     Sexe : M
Complément de nom : à Vitré
Autre(s) forme(s) du nom : LISÉ
Date(s) : 1753-3-9   / 1827-4-27 
Notes biographiques

Frère d'un organiste, François LIZÉ est lui-aussi organiste : il exerce à la collégiale de Vitré, en Bretagne, lorsque la Révolution commence. Comme son frère, il avait appris le travail du bois auprès de leur père menuisier, et c'est ce métier qui est le plus souvent mentionné à son propos dans les sources de l'état civil laïcisé. Très probablement l'exerçait-il déjà antérieurement, tout en touchant l'orgue de La Madeleine de Vitré.

• 9 mars 1753, Vitré [Ille-et-Vilaine] : Pierre-François-Gabriel LIZÉ naît sur la paroisse Notre-Dame, dans l'église de laquelle il est baptisé le lendemain. Son parrain et sa marraine savent signer, de même que son père, présent à la cérémonie. Fils de Pierre Lizé, menuisier, et de Marie Pontou /Pouteau, le nouveau-né, dont le prénom d'usage sera François, est donc le frère de Pierre François LIZÉ, né en 1746.

• Quelle formation à la musique a-t-il reçue ? Il a pu être enfant de chœur dans l'une des églises de Vitré mais ce point reste à documenter.

• 10 septembre 1770, Vitré : Pierre-François-Gabrielle [sic] LIZÉ est le parrain de son neveu François-Pierre-Léonard, fils de son frère Pierre-François et de Jeanne-Marie Cherruau son épouse. Bien que le curé ait employé ses trois prénoms, il signe – assez maladroitement – "francoylisez", ce qui confirme que son prénom d'usage est François. Le père de l'enfant, quant à lui, signe "pierre francoÿ lizé".

• 23 février 1773, Vitré : Dans l'église Notre-Dame, après publication d'un seul ban, est célébré le mariage de Pierre-François-Gabriel LIZÉ et d'Anne-Marie Tomine. Tous deux sont originaires de cette paroisse Notre-Dame, où ils sont également domiciliés. Tous deux sont orphelins de mère et accompagnés de leur père. Si la mariée ne sait pas signer, le marié signe "francoi lisez". Comme à son habitude, le curé n'indique aucun métier (des documents ultérieurs montrent que le père Tomine est couvreur). L'un des témoins est le frère de la mariée, François Tomine. En revanche, Pierre-François LIZÉ, le frère du marié, n'est pas présent : depuis 1771 il est devenu organiste du chapitre Saint-Nicolas de Craon, à quarante kilomètres au sud-est de sa ville natale.

• Le couple LIZÉ-Tomine réside d'abord sur la paroisse Notre-Dame où naissent successivement Pierre-François-Gabriel le 27 novembre 1773, Pierre-Emmanuel-Joseph le 24 novembre 1774, François le 27 avril 1776 (il meurt trois jours plus tard), puis Anne-Marie-Joseph le 12 avril 1777. Cette petite fille meurt le 18 août 1779, toujours sur la paroisse Notre-Dame.

• [Entre fin 1779 et début 1781], le couple LIZÉ-Tomine déménage et s'installe sur la paroisse Sainte-Croix.
Là naissent (au moins) deux autres enfants, une fille prénommée Sainte-Rose le 26 mars 1781, et un garçon baptisé Julien-Marie-François le 4 février 1784, lendemain de sa naissance. Pas plus dans cette paroisse que dans la précédente, le métier de Pierre-François-Gabriel LIZÉ n'est précisé dans les actes concernant ses enfants.

• [Vers 1782], Vitré : François LIZÉ devient organiste de la collégiale de La Madeleine. Il succède à Hyacinthe TRUBLET, lequel cependant prétend dans l'une de ses requêtes avoir continué jusqu'à la Révolution à toucher les orgues des deux principales églises de la ville, la collégiale de la Madeleine et la paroisse Notre-Dame. La durée du service de LIZÉ à La Madeleine est attestée par plusieurs documents (voir ci-après au 20 juillet 1791).

• 4 février 1784 : Alors qu'il était en général présent et signataire aux baptêmes de ses enfants, Pierre-François-Gabriel LIZÉ est absent lorsque son fils Julien-Marie-François est baptisé ce 4 février. Le célébrant indique "absent pour raisons" sur l'un des exemplaires de son registre, et "absent du pays" sur l'autre.

• La famille LIZÉ-Tomine déménage à nouveau et revient sur la paroisse Notre-Dame. Là, sont à nouveau baptisés plusieurs enfants : André-Étienne le 30 avril 1786, Augustin-Jean le 16 avril 1788, Sainte le 26 septembre 1790... Là également, le 24 juillet 1789, meurt le petit François, âgé de 5 ans et demi.

1790, Vitré : François LIZÉ est organiste à la collégiale de La Madeleine de Vitré depuis huit ans, pour 154 livres de revenus annuels (la faiblesse de cette rémunération suppose qu'il exerce un autre métier en parallèle). Dans une supplique ultérieure non datée, il explique que "cette somme, modique par elle-même, était considérable pour lui, qui la recevait en temps de maladie, et en absence nécessaire, comme en santé. Elle était pour lui un viage(r)". Il déclare être père de cinq enfants en bas âge. Il explique que la somme qu'il recevait du chapitre "contribuait à l’éducation de sa famille".
Le chapitre de la collégiale rémunérait aussi un maître de psallette, François POIRIER, un prêtre "diacre d'office" (le sieur Dugué), un autre prêtre, sacriste et sous diacre d’office (René Taburet), un sonneur de cloches qui est un ancien enfant de chœur (Guillaume COLLAS), et enfin trois enfants de chœur, Pierre FOURNIER, Paul MÉNARD et Pierre ARNOULT, sans oublier le souffleur de l'orgue.
On sait par ailleurs que le frère de François LIZÉ, Pierre François LIZÉ, est au même moment organiste à Craon [Mayenne].

• De janvier à juin 1791, Vitré : Dans une supplique datée de fin août 1791, François LIZÉ explique que "depuis le 1er Janvier dernier, il a touché l’orgue jusqu’à la clôture de la Collégiale faite à la mi-juin".
• 20 juillet 1791 : Un certificat du sieur Ménage, prêtre "ci-devant Chanoine de la dite Collégiale" [de la Madeleine] atteste que "depuis huit ans ledit Sieur LIZÉ est organiste de cette Eglise aux appointements de 154 livres par an".

• 26 floréal an III (15 mai 1795), Vitré : Le citoyen François LIZÉ est devenu fripier et demeure "rue de Yves" [nouvelle dénomination de la rue Saint-Yves], lorsqu'il déclare la naissance d'un dernier fils, prénommé François Gabriel, né la veille de son épouse Marie Thomine, âgée de 45 ans.
• 23 prairial an III (11 juin 1795) : Le citoyen François LIZÉ, fripier demeurant "rue de Yves", accompagne son beau-père, Pierre Tomine, couvreur, et la citoyenne Jacquine Hodoyer, sage-femme jurée, pour déclarer la naissance d'une fille, prénommée "Sainte-Anne", dont vient d'accoucher sa belle-sœur. Celle-ci est veuve de feu Joseph Perdriel, "masson qui a péri au service de la République, étant en cantonnement au Bourg de la commune de Princé [sic, en fait Prince, à une quinzaine de km au nord-est de Vitré, le long de l'actuelle limite entre l'Ille-et-Vilaine et la Mayenne], district dudit Vitré". Cet acte est intéressant à plusieurs titres : il suggère l'engagement de la famille, ou d'une partie de la famille, au service de la République ; il confirme la première reconversion de l'ancien organiste, devenu fripier. Enfin, plus anecdotiquement, on observe que sa signature poursuit ses modestes progrès : une cédille au "c", un accent sur le "e" final... mais toujours pas de "s" à la fin de son prénom.

• 30 brumaire an VII (20 novembre 1798) : Pierre-François-Gabriel LIZÉ est dit menuisier lorsqu'il assiste au mariage de son fils Pierre-Emmanuel-Joseph, lui aussi menuisier, avec la citoyenne Renée Marcadé, "tailleure", originaire de St-Ouen-des-Toits (à 25 km à l'est de Vitré, aujourd'hui en Mayenne). Le jeune homme est accompagné non seulement de ses parents, mais aussi de son grand-père, Pierre Tomine, toujours vivant.

• 8 germinal an XII (29 mars 1804), Vitré : Son fils Pierre-Emmanuel-Joseph, menuisier, meurt à moins de 30 ans, rue Neuve où il demeurait avec Renée Marcadé, son épouse.

• 29 mars 1816, Vitré : Douze ans jour pour jour après la mort de leur fils, Marie Tomine, âgée de 66 ans, épouse de François LIZÉ, menuisier, meurt dans leur maison de la rue Saint-Yves.

• 27 avril 1827, Vitré : À quatre heures du soir, le sieur Pierre-François-Gabriel LIZÉ décède dans sa maison située rue Saint-Yves. Le décès est déclaré le lendemain par son fils André-Étienne, menuisier de 42 ans, et son petit-fils Pierre-Marie, tisserand de 27 ans. Ils disent le défunt "menuisier, âgé de 74 ans, natif de Vitré, veuf d'Anne-Marie Tomine…". Son ancien rôle d'organiste est totalement occulté.

Mise à jour : 27 février 2020

Sources
F-Ad35 / L 1062 ; F-Ad35 / L 1427 ; F-Ad35/ BMS Vitré, Notre-Dame ; F-Ad35/ BMS Vitré, Ste-Croix ; F-Ad35/ L 1062 ; F-Ad35/ L 1063 ; F-Ad35/ L 1426 ; F-Ad35/ NMD Vitré

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