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LONDEIX, Pierre Dominique, fils (1758-ca 1799)

LONDEIX, Pierre Dominique, fils (1758-ca 1799)

État civil
NOM : LONDEIX     Prénom(s) : Pierre Dominique     Sexe : M
Complément de nom : fils
Autre(s) forme(s) du nom : LOUDEIX
Date(s) : 1758-9-6   / 1799-9 ca
Notes biographiques

Fils et petit-fils de musiciens, frère d'au moins deux organistes, Pierre LONDEIX épouse à son tour la tradition familiale. Après avoir fait son séminaire, il devient prêtre et maître de musique de la collégiale Saint-Martial de Limoges. L'homme d'église est hostile à la Révolution, prêtre réfractaire, il est déporté à Rochefort puis une fois libéré, s'exile en Espagne, où "emportant dans ses veines le germe de la mort" il s'éteint. 

• 6 septembre 1758, Limoges : Pierre, le sixième enfant de Martial LONDEIX, maître de musique de la collégiale Saint-Martial, et de son épouse Françoise Nouhaud est baptisé à Saint-Michel-des-Lions. Le célébrant précise qu'il est né le même jour "rue du clocher", adresse qui sera ultérieurement celle de la famille Londeix. Les actes de baptêmes de la plupart des seize autres enfants Londeix précisaient au contraire qu'ils étaient nés dans la maison de la maîtrise située dans le cloître de Saint-Martial. Une autre innovation distingue son baptême de ceux de ses frères et sœurs : le nouveau-né a pour parrain Pierre GROSSEREIX chantre à Saint-Martial. Il est le seul homme de musique qui apparaisse parmi les 17 parrains sollicités, qui presque tous appartiennent au cercle familial. Le prénom de baptême de l'enfant est "Pierre", cependant il semble également utiliser plus tard le prénom "Dominique".

• Entre [1763-1766] et [1773-1776] : On ignore actuellement s'il a été enfant de chœur sous la houlette de son père. C'est probable, à moins qu'il n'ait été enfant de chœur à la cathédrale Saint-Étienne ? Il a manifestement reçu une solide formation musicale puisque, en 1785, il est capable de prendre le relais de son père à la tête de la musique de la collégiale Saint-Martial.

• 8 octobre 1781, Limoges : Le chapitre de Saint-Martial "accorde à Mr Londeix ses présences pour tout le temps qu'il demeurera au séminaire", phrase qui éclaire le départ de Pierre LONDEIX pour le séminaire, mais qui reste cependant quelque peu énigmatique puisque sa fonction exacte antérieure n'est pas ici précisée. Le dépouillement des archives capitulaires sera nécessaire pour éclairer l'itinéraire antérieur de Pierre LONDEIX et les fonctions qu'il a remplies avant d'être ordonné prêtre.

• 29 juillet 1783, Limoges : LONDEIX, devenu prêtre, est "commis" par le curé de la paroisse Saint-Maurice pour célébrer le mariage de Léonard LAPLAUD, musicien. Parmi les témoins, figure Jean BONNETAUD, lui aussi "musicien".

• 21 mai 1785, Limoges : Son père, Martial LONDEIX"maitre de psalette", décède à l'âge de 60 ans. Il est inhumé le lendemain "dans les cloitres" c'est-à-dire au plus près du lieu où il avait vécu et exercé son art pendant tant d'années.
Pierre LONDEIX prend son relais à la direction de la musique de la collégiale Saint-Martial de Limoges, assisté pour la gestion de la maîtrise par sa mère qui y vit "chargée de dix enfants", selon ce qu'il déclarera ultérieurement.

• 1790, Limoges : Prêtre et maître de musique de la collégiale Saint-Martial de Limoges, Pierre LONDEIX est chargé de l'éducation et de l'entretien de six enfants de chœur qui sont alors Michel BONNADIERLaurent CHARBONNETJean-Baptiste PICHETJean-Baptiste VILARD, Martial DES BORDES et le petit Baltazar BONNEAU. En 1790, ses revenus en argent s'élèvent à 782 livres. 
Il est le frère de Marie-Valérie [alias Françoise] LONDEIX, organiste à Saint-Martial, et le fils du précédent maître de musique de la collégiale. Il argumente d'ailleurs sur la durée de service de son père pour valoriser la sienne. Mais lorsqu'il écrit que son père avait occupé cette place "pendant plus de 50 ans", il exagère notoirement. En réalité il amalgame (sciemment ou parce que tout cela est devenu flou dans les mémoires ?) le service antérieur de son grand-père, Pierre LONDEIX, qui avait été maître de psallette avant 1738. Or, entre ce grand-père Pierre et son père Martial, il y avait eu durant quelques années un autre maître de musique, le sieur DUBOIS.
Les autres musiciens de Saint-Martial au même moment sont : les deux frères BONNETAUD dites NADAUD, l'aîné qui joue du serpent, et le jeune, ainsi que HARRAULT et LAPLAUD.

• 20 septembre 1790, Limoges : La petite Félicité, fille du maître de musique de St-Étienne de Limoges Honoré ROUTARD, meurt à seulement deux ans. L'on note un "Londeix prêtre" parmi les signataires qui ont assisté à la sépulture. Il s'agit probablement du maître de la psallette de St-Martial.

• 10 mai 1791 : Le directoire du district de Limoges propose de lui accorder une pension de 100 livres, indépendamment de sa vicairie.

• Les 26 décembre 1790 et 16 décembre 1791, Limoges : à un an d'intervalle, meurent deux de ses sœurs, Marie, 25 ans et demi, puis Marie-Valérie LONDEIX, âgée d'exactement 30 ans, toutes deux demeurant rue du clocher à Limoges, avec leur mère. Ces deux décès successifs, ainsi que l'allusion à la "pulmonie" dont était atteinte la jeune organiste en 1790-1791, laisse imaginer une famille touchée par la tuberculose.

• 7 fructidor an III (24 août 1795), Limoges : Une autre de ses sœurs, Marie, née en 1768, se marie avec Jean-Baptiste CHABOT, né en 1757, musicien.

Prêtre du diocèse de Limoges, bénéficier et maître de musique de la collégiale Saint-Martial, l'abbé Pierre "Dominique" LONDEIX refuse de prêter serment à la constitution civile du clergé, cela lui vaut d'être largement inquiété par certains révolutionnaires. C'est pourquoi, sous la pression, il finit par signer le serment de "Liberté égalité" en 1792. Dans son ouvrage "Les martyrs de la foi pendant la Révolution..." Aimé Guillon de Montléon en 1821 reprend différents témoignages, notamment de V. J Lombardie et du chanoine Longueil qui relatent qu'après avoir déposé sa signature, LONDEIX aurait été pris de "remords". Dans le style apologétique du temps, il raconte :

LONDEIX "alla courageusement le rétracter devant la municipalité de Limoges, en septembre 1793. La fureur de l'impiété éclata contre lui : il fut aussitôt mis en réclusion ; et, bientôt après, les autorités du département de la Haute-Vienne le firent traîner à Rochefort, avec trente-neuf autres prêtres fidèles, pour être sacrifié, comme eux, dans une déportation maritime. Londeix fut embarqué sur le navire les Deux Associés, où il supporta plus heureusement que la plupart de ses confrères, les maux qui leur arrachoient la vie. 
Il respiroit encore en février 1795, lorsqu'on débarqua le petit nombre de ceux qui leur survivoient. Les deux mois de captivité qu'il subit ensuite avec eux devinrent, pour son tempérament, une nouvelle épreuve, à laquelle cependant il résista. La liberté lui fut rendue, comme aux autres, en avril suivant ; mais une nouvelle persécution s'étant élevée en novembre 1795, après la loi du 3 brumaire, il fut obligé de se cacher.  
La catastrophe du 18 fructidor (4 septembre 1797), excitant de nouvelles fureurs contre les prêtres, Londeix alla se réfugier en Espagne, au mois d'octobre 1797, emportant dans ses veines le germe de la mort, fruit de ses précédentes souffrances.
Après avoir langui quelque temps, il y mourut en septembre 1799, à l'âge d'environ 42 ans. Ses confrères de déportation se plaisent à dire qu "Londeix étoit un excellent prêtre". 

Mise à jour : 17 août 2018

Sources
A. Guillon de Montléon, Les martyrs de la foi pendant la Révolution..., 1821 ; F-Ad87/ 3 H 40 ; F-Ad87/ BMS Limoges ; F-Ad87/ BMS St Maurice de Limoges ; F-Ad87/ BMS St-Michel-des-Lions ; F-Ad87/ L 426 ; F-Ad87/ L 483 ; F-Ad87/ S Saint-Martial ; F-An/ DXIX/091/776/01 ; F-An/ DXIX/091/776/04 ; F-An/ DXIX/091/776/06 ; F-An/ DXIX/091/776/07 ; R. Martin, Orgues du Limousin…, 1993

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