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MACKER, Sigismond Louis, fils (ca 1753-1831)

MACKER, Sigismond Louis, fils (ca 1753-1831)

État civil
NOM : MACKER     Prénom(s) : Sigismond Louis     Sexe : M
Complément de nom : fils
Autre(s) forme(s) du nom : MAKER
MAKRE
MARCK
MARCKER
Sigismont
Louis Sigismond
Sigismund
Date(s) : 1753-2 ca  / 1831-3-19 
Notes biographiques

Comme tous les patronymes étrangers, en particulier germaniques, celui de Louis-Sigismond MACKER subit de nombreuses métamorphoses. Sa longue stabilité à Bourges ainsi que sa forte identité professionnelle permettent malgré tout de le suivre assez finement.

• [Vers février-mars 1753], Huningue [Haut-Rhin] : D'après un extrait baptistaire produit le jour de son mariage, Sigismond Louis MACKER serait né à Huningue, en Haute Alsace, diocèse de Bâle. Huningue est situé immédiatement au nord de Bâle, sur la rive gauche du Rhin, actuellement en France. L'âge assez précis indiqué à la même occasion amène vers une naissance située en février ou mars 1753. Cette période de naissance est confirmée par plusieurs autres indications d'âge disponibles. Il est le fils de Sigismond MACKER, qui en 1782 est recteur d'école à Delémont, diocèse de Bâle, et de Marguerite Himmler. Mais lors du mariage de son frère Joseph-Sébastien (voir ci-après au 2 mai 1791), leur père est dit musicien.

• 14 avril 1762, Huningue : Ce jour-là, le curé "de la paroisse royale de St Louis de la ville d'Huningue, Haute Alsace, diocèse de Basle" délivre au jeune Sigismond Louis MACKER une copie de son acte de baptême. C'est ce document qu'il produira vingt ans plus tard lors de son mariage. On peut penser que la délivrance de cet acte correspond au moment où le jeune garçon a quitté son bourg natal. Soit parce que c'est alors que ses parents ont déménagé vers Delémont, à une quarantaine de km au sud d’Huningue (actuellement en Suisse). Soit parce que c'est alors qu'il a été reçu dans une maîtrise d'enfants de chœur : au vu de son âge (7 ans), qui correspond exactement à l'âge de réception le plus fréquemment observé, c'est cette hypothèse qui semble à privilégier. Devient-il enfant de chœur à Bâle ?

Quel est ensuite son itinéraire en France ? Comment arrive-t-il en Berry ?

• 16 juillet 1776, Châteauroux [Indre] : En l'église Saint-Denis, Sigismond MACKER, maître de musique, de la paroisse Saint-André de cette ville, est témoin au mariage de Jean CHARPENTIER, maître de danse, avec Marie Magdeleine Daguillon, 19 ans, fille de Marc François D’AGUILLON dit FAVIER, maître de musique, et de Charlotte Antoinette Bouzarat, tous de la paroisse Saint-Denis. Rien n'atteste qu'il jouait du serpent dans la paroisse bien que ce soit une éventualité.

• 6 novembre 1778, Bourges : Le chapitre de la cathédrale Saint-ÉTIENNE reçoit "le Sr Louis MACKER du diocèse de Balle en Suisse en la qualité de serpent en nostre église, 9 lt par semaine, à commencer de vendredi prochain". Il remplace François DELAURIÈRE.

• 8 janvier 1779, Bourges : Le nom de Louis MACKER figure dans la liste des "vicaires accordati" dressée lors du chapitre général de la cathédrale. Il est est de même jusqu'en août 1782.

• 14 avril 1780, Bourges : MAKER “qui joue du basson et du serpent en notre église [cathédrale]” est augmenté.

• 13 août 1781, Bourges : Le chapitre de la cathédrale accorde un congé de quinze jours au Sr MAKER, "serpent de notre église". Le musicien "a représenté à la compagnie que son serpent était mauvais, qu’il est necessité d’en achepter un nouveau". Les chanoines écrivent à "M. DUGUET à Paris, pour le prier de faire cette acquisition", dont le prix sera retenu ensuite sur les gages de Macker, au rythme de 20 sols par semaine. Le 29 octobre 1781, la transaction est finalisée, le chapitre paye 82 livres 4 sols "pour un serpent dont on a fait l’avance au Sr MAKRE".
Entre temps, le 8 octobre 1781, le chapitre décide "d’achepter le serpent du Sr MAKRE, pour la maîtrise". Il doit s’agir de son vieux serpent, qu’on recycle en instrument d’étude pour les enfants de chœur.

• 8 juillet 1782, Bourges : Le Sr MACKER, "vicaire et gagiste", est convoqué par le chapitre cathédral sans que l'on perçoive pour quelle raison.
• 11 octobre 1782 : Une délibération capitulaire décide de l'achat du serpent du Sr 'MARCK', "pour l’enfant de chœur qui apprend à jouer de cet instrument". S'agit-il toujours du vieux serpent jugé "mauvais" un an auparavant par le musicien ? Ou d'un autre ? Le 25 novembre 1782, on apprend que le prix de cet instrument est de 50 livres et que l’apprenti serpentiste auquel il est destiné s’appelle Denis CHENAULT.
• 16 octobre 1782 : Sigismond Louis MACKER, "musicien", "âgé de 29 ans et environ 7 mois", épouse Perpétue Vautier, 31 ans, fille d'un maître pâtissier traiteur, paroisse Saint-Outrillet de Bourges. Selon l'âge indiqué ultérieurement à son décès, Perpétue serait née vers 1750 ou 1751. Elle est accompagnée de ses parents, de son frère et de deux cousins germains venus de Paris. Le marié, lui, n'a aucun famille localement, ses parents ont envoyé leur consentement passé devant un notaire de Délemont. Mais le mariage est célébré par un chanoine de la cathédrale, et le dernier témoin cité, "Messire Louis François Thévenin du Chezal thrésorier de France au Bureau des Finances de Bourges", est peut-être lié au rôle de maître de musique en ville déjà rempli par le marié.

• 1er février 1783, Bourges : Sigismond Louis MAKER, "musicien", et Catherine Angelle Regibier sont parrain et marraine d'un fils de son beau-frère Pierre Vautier, traiteur, né la veille paroisse Notre-Dame du Fourchaud et prénommé Sigismond. Il signe "Sigismund Louis Macker".
• 25 mars 1783 Bourges : le "sieur MACKER musicien" est parrain de Sigismond Dupuis, fils de Jean Noël DUPUIS, "musicien", en la paroisse Saint-Pierre-le-Marché. La marraine est Marianne Ruffier, épouse d'André BULLE, également maître de musique, même si ce n'est pas précisé dans l'acte. Pour l'heure, nous n'avons aucune indication que les nommés Dupuis et Bulle œuvrent à l'église, mais en tout cas cela révèle l'insertion de MAKER dans une confraternité musicale possiblement laïque.
• 11 avril 1783 : Le chapitre achète à nouveau un serpent appartenant au sieur "MARK", qui cette fois vaut 81 livres 10 sols. Cette valeur indique qu'il pourrait s'agir de l'instrument acheté en 1781 grâce à l'entremise de l'abbé DUGUÉ. Le chapitre destine cette acquisition à Lazare DELANGRE, nouveau serpent de la cathédrale recruté un mois plus tôt.
À partir de cette date au plus tard, Sigismond Louis MACKER semble ne plus exercer comme serpent à la cathédrale. Il vit vraisemblablement de leçons de musique et, éventuellement, de prestations musicales de type concerts. En tout cas son identité de musicien perdure à travers tous les actes ultérieurs le concernant, et il ne semble donc pas avoir opéré une reconversion vers un autre métier.

• 7 février 1786, Bourges : MACKER signe comme témoin lors du mariage de l'organiste Jean-Baptiste BALAND avec Solange Regibier, paroisse Saint-Outrillet.

• 1er mars 1789, Bourges : Dans la liste des habitants composant le Tiers état de la ville de Bourges et ne se trouvant compris dans aucun corps, on relève les noms de Sigismond-Louis MAKER, maître de musique, Jean-Baptiste BALAND, maître de musique et Raymond GERVAISE, maître de musique.

1790, Bourges : La situation de Sigismond-Louis MACKER n'est pas connue avec précision. Il n'appartient plus au corps de musique de la cathédrale Saint-Étienne dont le serpent est alors Denis CHENAULT. MACKER est toujours musicien en ville, dispensant des leçons et travaillant peut-être pour quelques riches familles, comme celle du "thrésorier de France" présent à ses noces.

• 2 mai 1791, Bourges : Sigismond Louis MACKER, "frère de l'époux", est témoin du mariage de son frère cadet, Joseph-Sébastien Macker, horloger de 27 ans, avec une jeune fille de 22 ans, Marie Vuidé, dont le père est portier de l'Intendance. Cet acte n'apporte aucune précision nouvelle sur l'ancien serpentiste, dont le métier n'est pas même indiqué. Il nous apprend en revanche que plusieurs membres de la famille Macker ont migré vers Bourges. En effet la mère des deux frères est présente et signe avec aisance "Marguerite Macker née Himler". Quant à leur père, Sigismond MACKER, "musicien", il est absent mais "néanmoins a donné son consentement". En effet, cela correspond à une période où il est allé tenter sa chance à Paris, ce dont attestent des cartes de sûreté qui lui sont délivrées.

• 21 avril 1793, Bourges : Sigismond-Louis MACKER, "commis de la police des prisonniers de guerre et musicien", qui demeure rue Moyenne, section d’Auron, accompagne son frère Joseph-Sébastien Macker, horloger, à la maison commune pour déclarer la naissance du fils de celui-ci, né de son mariage avec Marie Vuidé. L'enfant reçoit les prénoms de Sigismond-Louis-Joseph. Le musicien produit une signature aisée, travaillée et affirmée "macker L'ainé", terminée par une croix ornée de points, qui peut faire penser à un attachement maçonnique. Sa reconversion provisoire dans la police des prisonniers de guerre révèle une implication au service du nouveau régime. Mais elle est peut-être due surtout à sa connaissance de la langue allemande ?

• 7 pluviôse an II [26 janvier 1794], Bourges : Sigismond-Louis MACKER, "commissaire officier chargé de la police et surveillance des prisonniers de guerre", et Perpétue Gaultier [sic, pour Vautier], son épouse, figurent parmi les témoins du mariage tardif de l'ancien musicien et chapelain François VICOMTE, 77 ans, avec Marie Moreau, 38 ans.

• 30 messidor an X (19 juillet 1802), Bourges : Sigismond Louis MACKER, 52 ans, "artiste", et Alexis Mayeur Dubois, étudiant, 22 ans, tous deux demeurant à Bourges et "amis de l’époux", sont les témoins du mariage d'un jeune homme de 19 ans, François-Étienne Roze, "propriétaire" né et demeurant à Bourges, avec une jeune fille de 16 ans. On peut émettre l'hypothèse que le jeune marié pourrait être un élève en musique de MACKER.

• 1810, Bourges : FAUQUEUX (depuis 1809) et Louis MACKER (à partir de 1810), chantres recrutés à la cathédrale, aident J.-B. Z. BALAND chargé de reconstituer la maîtrise en 1802, en se chargeant, par exemple, des achats de livres.

• • •

• 4 janvier 1828, Bourges : Lorsque son épouse Perpétue Vautier décède rue St-Louis section de Bourbonnais, à l'âge de 77 ans, Louis-Sigismond MAKER est dit "ancien professeur de musique".

• 19 mars 1831, Bourges : Un jardinier et un marchand épicier déclarent le décès, "rue porte St Louis, section de Bourbounoux", de Louis-Sigismond MAKER, "ancien maître de musique, veuf de Perpétue Vautier". Ils savent peu de choses sur le défunt, à part son âge ("âgé de 77 ans"), et l'acte laisse en blanc tout ce qui concerne sa filiation et son lieu de naissance.

Mise à jour : 6 juin 2023

Sources
F-Ad18/ 3 E 0068, vue 346-347/385 ; F-Ad18/ 3 E 1288, vue 20/374 ; F-Ad18/ 8 G 207 ; F-Ad18/ 8 G 208 ; F-Ad18/ 8 G 208  ; F-Ad18/ BMS Bourges, Notre-Dame du Fourchaud ; F-Ad18/ BMS Bourges, Saint-Pierre-le-Marché ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Jean-le-Vieil ; F-Ad18/ FRAC18033GG0072 ; F-Ad18/ NMD Bourges ; F-Ad18/ NMD Bourges  ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, Saint-Denis ; F-Am Bourges ; M.-R. Renon, "La maîtrise de la cathédrale au XIXe siècle", CAHB, 1993 ; M.-R. Renon, La Maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne..., 1982

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