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MARGAULX, Pierre Philippe (1748-1794)
État civil
NOM : MARGAULX     Prénom(s) : Pierre Philippe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MARGOT
MARGAUT
MARGAUX
Date(s) : 1748-5-1   / 1794-9-12 
Notes biographiques

Pierre-Philippe MARGAULX (dont le patronyme est parfois écrit MARGOT ou MARGAUT…) est en 1790 "basse taille récitante" à la cathédrale de Besançon, en Franche-Comté. Dès novembre 1789, il rédige une supplique maladroite et audacieuse pour défendre les musiciens des cathédrales.

• 1er mai 1748, Besançon [Doubs] : Né le 1er mai, Pierre-Philippe MARGAULX est baptisé le lendemain, 2 mai 1748, en l'église paroissiale Saint-Maurice de Besançon. Son père, Jacques-Antoine Margaulx, est marchand-confiseur. Sa mère se nomme Marie-Philiberte Varin.

• [1758], Besançon : Pierre-Philippe MARGAULX est reçu enfant de chœur à l'église collégiale Sainte-Marie-Madeleine. Il aura comme maître de musique à partir de 1763 Jean Léger REGNAUD.

• [1767], Besançon : Il sort de la maîtrise de la collégiale, après y avoir passé neuf ans ("de sa tendre jeunesse il a servi dans le chapitre de Sainte-Marie Magdelaine, en qualité d'enfant de chœur l'espace de neuf ans").
• 4 novembre 1767 : À sa sortie de la maîtrise de la collégiale, ou très peu après, il est reçu basse taille récitante par le chapitre de la cathédrale ("qu'il fut ensuite reçut au Chapitre Métropolitain en qualité de première Basse-taille récitante et de chantre"). Fin 1766, un avis paru dans la presse avait annoncé la vacance du "poste de Basse-taille en l’église métropolitaine de Besançon". Le poste serait donc resté vacant à peu près une année entière (sauf si entre temps un musicien l'a occupé de manière éphémère).

• 5 août 1775, Besançon : Le sieur Pierre-Philippe MARGAULX, "musicien et basse taille de la dite métropole", présente sur les fonts baptismaux la petite Jeanne-Baptiste-Marie-Philippe, fille de son collègue Antoine FLAMAND, "musicien à la métropole". Il signe "margaulx".

• 18 janvier 1780, Besançon : Pierre-Philippe MARGAULX, âgé de 31 ans, épouse Anne-Marie-Louise Sarcelle, âgée de 27 ans, originaire de Soubz-sous-Forêt, et paroissienne de Saint-Pierre. Le marié est dit "de la paroisse Saint-Jean-Baptiste".
Le couple prend  un logement paroisse Saint-Maurice. Est-ce déjà "grande rue maison des grands carmes", où ils vivront en 1789 ?
• 16 juillet 1780 : Sept mois après les noces naît un premier fils, baptisé le lendemain à Saint-Maurice et à qui sont conférés les prénoms de César-Eustache. Son parrain est Cézard Varrin, peut-être un grand-oncle paternel (Varin / Varrin est le patronyme de la grand-mère paternelle). Le père est dit non seulement "musicien", mais aussi "premier basse taille du grand concert de la métropole", formulation étonnante par la juxtaposition des mots "concert" et "métropole" (c'est-à-dire la cathédrale).

• 23 août 1781 : Paroisse Saint-Maurice est baptisée Jeanne-Baptiste-Henriette, née la veille. Le père est dit "musicien à la métropole". Le parrain et la marraine signent avec le père.

• 12 mai 1784, Besançon : Monsieur Louis-Nicolas DOLLÉ, "maître de musique de la métropole", est le parrain de Marie-Madeleine-Cécile, née la veille paroisse Saint-Maurice, fille de Pierre-Philippe MARGAULX, "musicien de la métropole".

• 5 octobre 1785, Besançon : Le chapitre cathédral accorde une autorisation d'absence pour quinze jours au dénommé MARGAUT, "musicien et chantre". Le motif de cette absence n'a pas été enregistré par le secrétaire capitulaire.

• 24 mai 1788 et 12 octobre 1789, Besançon : Jeanne-Cæsarine et Marie-François-Maximilien sont baptisés, toujours paroisse Saint-Maurice. Les parrain et marraine de la première sont ses frère et sœur Cæsar-Eustache et Jeanne-Baptiste-Henriette, qui sont "l'un et l'autre illitérés". Le père absent au baptême est dit seulement "musicien". Lors du baptême d'octobre 1789, il est présent et se proclame "musicien première basse taille récitante de Besançon". Il signe "Margaulx". Le parrain est Claude-François Bailly, "étudiant en théologie", qui pourrait être un ancien enfant de chœur.

• 24 septembre 1788 : Le chapitre accorde à nouveau trois semaines de congé au dénommé 'MARGAUT', "l’un de nos chantres". Cette fois, il est précisé que c'est pour son négoce ou pour ses affaires ("pro suis negotiis"). Quelques jours plus tard, la même durée de congé est accordée à Jean-Baptiste LÉPINE, lui aussi chantre de la cathédrale.
• Novembre 1788 : Sur sa demande, le chapitre accepte d’avancer la somme de 192 livres au dénommé MARGAUT, l’un des chantres de la cathédrale. Il est établi que le comptable retirera 24 livres par mois sur ses gages jusqu’à parfait remboursement. La destination de cette somme n'a pas été enregistrée par le secrétaire capitulaire.

• 9 novembre 1789, Besançon : Pierre-Philippe MARGAULX rédige une supplique envoyée à l'Assemblée nationale, puis transmise au Comité des rapports, lequel émet un avis défavorable en décembre 1789. Dans ce long texte maladroit, qui passe sans cesse du "je" au "nous", à l'orthographe aléatoire, Pierre-Philippe MARGAULX livre un premier exemple, précoce, de raisonnement au sujet de l'avenir des musiciens, expliquant à l'Assemblée nationale qu'elle ne doit pas les oublier : "vous scavez qu'il y a des supos dans tout les cathederal ainsi que des musicien et des chantre que leur talan fait tous leur bien et leur fortune et que si on leur ôte il sont alomone". Il ose un raisonnement fondé sur l'article 17 de la déclaration des droits de l'homme disant que la propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé. Or, poursuit-il, "quel est ma propriété, c'est la musique et ma voy mon seul et unique revenu"... Il esquisse déjà une amorce de solution qui fait partie de ce qui sera déployé l'année suivante : utiliser les fonds ecclésiastiques mis à la disposition de la nation pour rémunérer les musiciens en fonction de leur ancienneté... Il signe "MARGAULX grande rue maison des grand carme paroisse St morice à Besançon".

1790, Besançon : Pierre-Philippe MARGAULX est première basse taille récitante et chantre à la métropole de Besançon, où il sert depuis 23 ans. Il touche alors 60 livres par mois et 20 livres supplémentaires "tant en sel qu'en distribution mannuelle", ce qui porte le total à 740 livres par an. Le maître de musique mis à part, il est le mieux payé du corps de musique. Il en a d'ailleurs conscience : "avec cela j'allois mon petit train comme étant de Besançon je n'ay jamais voulu en sortir qu'elle qu'offre que l'on ai pus me fair dans la crainte que si ma voix venoit à ce casser avant le temps l'on auroit pour moi quelqu'égard et que je ne serois jamais dans le cas de manquer…".
Sous la conduite de Louis-Nicolas DOLLÉ, maître de musique, il côtoie les chantres et musiciens Joseph FISCHER, Guillaume-Joseph EMERYAntoine FLAMAND, Jean-Baptiste ROBERTDidier HUMBLOTJean-Baptiste LÉPINE, Claude THOUVEREZ ainsi que Jean-Baptiste JECKER, l'organiste.

• Novembre 1790 : Il dépose un dossier auprès du district de Besançon, qui le fait remonter au Département puis au Comité ecclésiastique. Il se dit "doyen des chantres et musiciens du bas chœur de la métropole de Besançon".  Il dit avoir cinq enfants et s'occuper de sa mère âgée de 75 ans, et de sa femme qui est "valétudinaire". L'Archevêque avait donné la tonsure à son fils aîné et il comptait sur le bénéfice promis à ce fils. Il ajoute "qu'il ne peut plus enseigner la musique par le défaut d'écoliers", ce qui sous-entend qu'il le faisait auparavant.

• 7 mars 1791, Besançon : MARGOT obtient une pension de 480 livres.

• 23 juillet 1792, Besançon : Pierre-Philippe MARGAUX est l'un des deux témoins à l'inhumation de Laurent JECKER, organiste de la cathédrale, mort la veille à l'âge d’environ 36 ans.

• 7 mars 1793 : Il reçoit la somme de 60 pour complément de sa pension de 1791.
• 7 mars 1793 : Précédemment "il n'exerçait pas les fonctions de chantre dans la ci devant église métropole de Besançon, mais celles de musicien", en vertu de quoi au vu de pièces fournies, sa pension est définitivement fixée à 240 livres.
• 5 juillet 1793 : Le 5 juillet l'arrêté du 7 mars est déclaré erroné car le citoyen Margaulx se trouve dans le cas des musiciens qui sont "au dessous de l'âge de 50 ans et ayant depuis 15 à 25 années de service". En conséquence, son traitement définitif se trouve réduit à 133 livres par an. D'où il résulte que Margaulx "est redevable de la somme de 206 livres 13 sous 4 deniers à imputer sur les termes à venir".

• 13 septembre 1794, Besançon : Anne-Claude Goutery, épouse de François Priquet, mercier demeurant à Besançon et Jean-Philippe Pioche, citoyen de la même ville, déclarent le décès survenu la veille à dix heures du soir de Pierre-Philippe 'MARGOT', âgé d'environ 45 ans, natif de cette commune, y demeurant rue Solon, "apothicaire à l'hôpital de la montagne", marié à Louise 'Sarcel'.

 Mise à jour : 10 décembre 2021

Sources
F-Ad25/ G 229 ; F-Ad25/ L 1054 ; F-Ad25/ L 1055/1 ; F-Ad25/ L 755 ; F-Ad25/ L 759 ; F-Ad25/ L 760 ; F-Am Besançon/ 1E26 ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Marcellin ; F-Am Besançon/ BMS St-Jean-Baptiste ; F-Am Besançon/ BMS St-Maurice ; F-Am Besançon/ BMS St-Paul-St-Donat ; F-Am Besançon/ GG38 ; F-An/ D XXIX/89/Rapports M/200/01 ; F-An/ DXIX/055/172/13-14 ; F-An/ DXIX/092/792/02 ; F-An/ DXIX/092/792/07 ; F-An/ DXIX/092/792/13

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