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MARIE, Laurent François (1743-1811)
État civil
NOM : MARIE     Prénom(s) : Laurent François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MARY
Date(s) : 1743-10-8  / 1811-12-10
Notes biographiques

Laurent François MARIE ou MARY est un des rares musiciens du corpus Loire-Atlantique d'origine nantaise. Instrumentiste (basse de viole ou contrebasse), il exerce une double activité musicale : laïque en tant que symphoniste de la ville, religieuse au service du chapitre Saint-Pierre où il soutient la musique les jours de fête.

• 8 octobre 1743, Nantes [Loire-Atlantique] : Laurent François, fils du  Sieur François Mary maître d'école et de Françoise Foinon reçoit le baptême à Saint-Nicolas, sa paroisse d'attache. Son parrain, "hh" Laurent Touzé est marin. Seule la marraine signe avec le père ainsi que quelques amis présents.

• [vers 1760], Nantes : D'après La Laurencie (De la musique à Nantes, 1906), MARIE fait partie des instrumentistes de la symphonie de la ville, à distinguer du Concert.

• 11 septembre 1764, Nantes : Après une seule publication de ban, Laurent François, musicien et mineur, épouse Urbanne Guénéchaud, également mineure. Les familles, toutes deux établies sur la paroisse Saint-Nicolas, participent à la cérémonie ainsi que le musicien René JÉGU. Il s'agit d'un luthier, spécialiste en instruments à vent flûtes, flageolets, musettes ou même selon L. de La Laurencie (La Musique à Nantes)  des instruments champêtres alors en vogue. Il cite les vielles, musettes voire serinettes dont les sonorités "champêtres" étaient prisées jusqu'au Concert spirituel.

• 1765-1772, Nantes : La famille Mary accueille sept enfants dont au moins une, Jeanne Renée, meurt en bas âge. Trois autres à l'avenir inconnu, sont supposés confiés à quelque nourrice chez qui ils n'ont survécu. L'aînée, Françoise Urbaine (1765), André Laurent MARIE (1769), futur musicien à la vie mouvementée ainsi qu'Antoine MARIE (1770), également musicien jalonnent l'itinéraire professionnel de leur père.

• 30 mai 1770, Nantes : M. Laurent MARIE, symphoniste, est admis pour jouer de la basse de viole à la cathédrale moyennant 150 lt par an. Son recrutement est à temps partiel avec une rémunération qui ne permet pas de subvenir aux besoins d'une famille. Étant disponible la semaine et hors jours de fêtes, il est également musicien de la symphonie.
• 26 novembre 1770 : Laurent MARIE, reçoit 30 lt pour avoir jouer de la basse de viole le jour de La Toussaint.

• 1770-1778, Nantes : Les comptes de la grande bourse permettent d'attester que Laurent François MARIE, symphoniste souvent cité comme "basse de viole" reçoit pour chaque quartier 37 lt 10 s qui correspondent aux gages convenus. À partir de 1779, les appointements des symphonistes sont intégrés dans les "quartiers du bas chœur".

• 1775-1776, Nantes : D'après l'Almanach du commerce, des arts et métiers de la ville de Nantes pour ces deux années, MARIE réside "carrefour S[aint] Nicolas". Il est classé dans la rubrique des "Musiciens" mais sans plus de précisions sur son état.

• 1777, Nantes : Les musiciens et symphonistes de la cathédrale Saint-Pierre ayant exécuté un motet à la messe basse célébrée pour la réception du Comte d'Artois, reçoivent 108 lt à leur répartir.

• 3 mai 1779, Nantes : Un arrêté capitulaire structure la distribution de la musique. Constatant que "la musique est composée d'une quantité suffisante de voix", le chapitre convient de l'enrichir avec des instruments, telle la contrebasse pour soutenir les voix, "le basson pour les fêtes épiscopales, et une basse pour les jours ordinaires". Sont recrutés à cet effet, le sieur COTU, musicien symphoniste parisien qui intervient selon un calendrier défini ainsi que le sieur MARIE pour la basse. MARIE joue la veille et le jour des fêtes où il y a messe ou motet. Ils sont présents alternativement au Magnificat tous les dimanches et fêtes. COTU est remplacé en 1780 par le sieur Vincent Anne JULIEN.

En 1790, Le corps de musique de la cathédrale Saint-Pierre, placé sous l’autorité du maître de musique François CAPPA-LESCOT, est constitué de deux hautes-contre Vincent Pierre GAUTIER et François Jude MÉRY, une haute-taille Joseph JOLY, deux basses-tailles Henry François DOUVILLE, Vincent LA MARRE, trois basses-contre, Étienne François PICARD et Jean-Baptiste DONON et HUBERT, deux serpents/basses-tailles Jean GILLET, Pierre RAGUENEAU – ce dernier jouant également du basson. Deux musiciens symphonistes sont employés régulièrement par le chapitre, à savoir les sieurs Vincent Anne JULIEN et Laurent MARIE. L’organiste Denis JOUBERT est quant à lui maître de sa tribune.
Quatre maires-chapelains étoffent le chant à savoir Urbain MABILLE, Charles CHAUVET, Pierre François CHEVREUIL et Jean Toussaint POIGNAND ainsi que deux sous-chantres Jean François VASSAL et Louis GODÉ. Le diacre Barthélémy BRIAND et le sous-diacre Jacques Joseph RIVIÈRE complètent la structure cantorale.
La psallette est composée de six enfants de chœur identifiés (8 selon certains documents) qui dépendent du maître de musique aidé d’un maître de grammaire, le sieur Praud.

• 29 octobre 1790, Nantes: Le Directoire statue sur la requête déposée par les deux musiciens symphonistes de la cathédrale Saint-Pierre, JULLIEN et MARIE et convient de leur allouer 25 lt correspondant à leurs appointements des mois d'août et septembre. Laurent François MARIE ne fait pas partie des personnels prolongés au service de la paroisse constitutionnelle Saint-Pierre. 

• [1791-1794], Guérande [Loire-Atlantique] : Il semble que Laurent MARIE ait quitté Nantes assez rapidement pour s'installer à Guérande. Rien ne permet d'établir qu'il ait entretenu des relations avec les ex-musiciens de la collégiale Saint-Aubin de Guérande.

• 3 juillet 1792, Nantes : Lorsque André Laurent MARIE, fils mineur de Laurent François, épouse Louise Talbo, fille d'un marchand de vin de Nantes, il est précisé qu'il est "de droit de la paroisse de Guérande". La famille, installée à Guérande, ne s'est pas déplacée. Seul son frère Antoine MARIE, musicien, paroisse Saint-Nicolas est présent.

• 9 Nivôse an III [29 décembre 1794], Guérande : En faisant la déclaration de décès de sa mère, Françoise Foinon, Laurent François MARIE atteste de sa nouvelle profession. Il est devenu "Commis greffier de la municipalité". La date de cette reconversion reste inconnue.

• 11 Prairial an V [30 mai 1797], Guérande : Laurent François MARIE et Urbaine Guénéchaud assistent au mariage de leur fille Urbaine Françoise, âgée de 32 ans. Elle convole avec Jean Louis Quentin Grain, "garde pavillon de Beaulieu en la commune de Mesquer [Loire-Inférieure devenue Loire-Atlantique]". Mesquer n'est qu'à 9 km environ au nord de Guérande, au bord de la mer. Les deux fils MARIE, André Laurent et Antoine, sont présents qui signent "MARIE Aîné" et "MARIE Jeune".

• 9 Ventôse an VI [27 février 1798], Guérande : Le décès d'Urbaine Françoise Marie réunit son mari Jean Louis Quentin Grain, toujours garde pavillon de Mesquer, ainsi que la famille sous l'égide du père Laurent François. L'acte en précisant que les deux témoins majeurs résident en la cité, confirme que la famille Marie est toujours guérandaise.

• 20 Floréal an VI [18 mai 1798], Nantes : Louise Talbo, épouse d'André Laurent MARIE et marchande boutiquière est à l'origine d'une procédure de divorce. Lors du jugement auquel A.L. MARIE a refusé de comparaître elle explique avoir été abandonnée pendant plus de deux ans. Conséquemment, le tribunal prononce le divorce et dissout le mariage. Aucun enfant n'est issu de cette union. André Laurent est probablement resté à Paimbœuf où la famille est désormais installée.

• 11 Pluviôse an XIII [31 janvier 1805], Paimbœuf [Loire-Atlantique] : Michel GAUTIER musicien et Michel Vercher, viennent déclarer le décès d'Urbaine Guénéchaud épouse de Laurent François MARIE à l'âge de 59 ans.
• 15 Pluviôse an XIII [4 février 1805]  : Quatre jours après le décès de sa mère, Antoine Marie, "le Jeune", meurt à 34 ans, célibataire. GAUTIER et Vercher sont à nouveau cités comme déclarants. Il semblerait qu'une épidémie ravageuse ait sévi à Paimbœuf cet hiver là.

• 10 décembre 1811, Paimbœuf : Laurent François MARIE, 68 ans, s'éteint à son tour. Michel GROUA, tambour de ville et Thomas Forré cordonnier notifient le décès le lendemain à la Mairie en précisant la profession de musicien du défunt, ce qui indique que MARIE a retrouvé son ancien métier. Les informations communiquées sont cependant aléatoires. S'ils savent que MARIE est natif de Nantes, veuf d'Urbaine Guénéchaud, ils font erreur sur ses parents qui n'étaient ni Baptiste Mari ni Mathurine Thomas.

• 31 janvier 1812, Paimbœuf: André Laurent MARIE, 42 ans célibataire et musicien, dernier des enfants, meurt à 42 ans. Le décès est rapporté par son logeur, le sieur Guillet et par Louis Demy, tourneur en bois.

Mise à jour : 14 août 2020

Sources
Almanach du commerce, des arts et métiers de la ville de Nantes ; C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; F-Ad44/ 36 J 26 ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Nicolas ; F-Ad44/ NMD Décès Paimboeuf ; F-Ad44/ NMD Guérande ; F-Ad44/Décès Nantes ; F-Am Nantes/ GG 672 ; F-AmNantes/ BMS St-Vincent, Nantes ; La Laurencie, La vie musicale..., 1906

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