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MASSIP, Joseph (1706-1772)
État civil
NOM : MASSIP     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : Jean Joseph
MACIP
Date(s) : 1706-3-19   / 1772-11-22 
Notes biographiques

Jean-Joseph MASSIP fut au XVIIIe siècle un musicien d'Église, et plus précisément un joueur de serpent reconnu. On peut dire que sa vie se divise en deux périodes distinctes. Pour la première, il vécut et pratiqua son métier dans sa ville natale de Moissac située dans le diocèse de Cahors, mais à l'extrémité méridionale de la province du Quercy. Pour la seconde, alors qu'il avait sans doute atteint un bon niveau professionnel, il partit, avec femme et enfants, s'installer à Toulouse, la grande métropole languedocienne .

• 19 mars 1706, Moissac [Tarn-et-Garonne] : Jean-Joseph MASSIP a deux jours quand il est baptisé à l'église Saint-Jacques, le 21 mars. Il est le plus jeune garçon d'une grande fratrie. En effet, dans la maison de son père, le maçon Honoré Massip, seize enfants sont nés de deux mariages entre 1680 et le 6 février 1708. Comme la  date de son baptême l'indique, Jean-Joseph est issu de la seconde union, celle du 17 novembre 1693 avec Delphine Danthi [ou Danti, Dantin] et il est l'avant-dernier des six enfants que sa mère a mis au monde. Ses parrains et marraines, Jean et Marguerite Massip, sont peut-être deux de ses frères et sœurs. 

• 7 mai 1711, Moissac : Le père de Jean-Joseph meurt à l'âge de 52 ans, sans même avoir reçu l'intégralité des sacrements. Il laisse à Delphine Danthi plusieurs enfants en bas âge, parmi lesquels le futur musicien qui n'a encore que cinq ans.

• [1712-1722] : Jean-Joseph MASSIP est-il formé à la musique d'Église par la maîtrise du chapitre collégial Saint-Pierre de Moissac? La proximité de son domicile et sa future carrière de serpent le laissent supposer, mais cette hypothèse reste à documenter.

• 22 janvier 1732 : Jean-Joseph qui, le plus souvent, est maintenant prénommé Joseph, épouse Françoise Fraisse. Jean Lespinasse, prêtre chanoine du chapitre, assiste à la cérémonie, ainsi que le tonnelier Henri Fraisse, frère de la mariée, qui a déjà pris la succession du père dans l'entreprise familiale. La présence du chanoine de Saint-Pierre laisse penser que MASSIP pourrait être déjà au service du chapitre.

• 3 mars 1733 : Il est serpent quand Françoise Fraisse meurt à l'âge de 20 ans.

• 29 décembre 1734 : Joseph MASSIP, serpent du chapitre Saint-Pierre de Moissac, est témoin, aux côtés du sous-maître de musique Bertrand MOREL, à l'inhumation de Jean DUFÉ qui était le maître de musique de ce lieu. Le défunt, un jeune Nantais de 33 ans, est alors enterré dans la chapelle Saint-Julien, placée sous le clocher de la collégiale.

• [Avant février 1735] : Le musicien a contracté un second mariage, avec Louise Demaux [ou Maux], que l'on trouve également appelée Deniaux (1709-1749). Mais nous ne l'avons pas retrouvé sur le registre paroissial.

• 8 février 1735-21 juin 1739 : Son épouse accouche de quatre enfants. Delphine, l'aînée, reçoit le baptême à Saint-Jacques et prend le prénom de sa grand-mère paternelle, qui est sa marraine. L'enfant meurt au bout de quelques jours. Treize mois plus tard, c'est à Saint-Michel que Marie-Antoinette est baptisée par le curé de la paroisse et qu'elle devient la filleule de Guillaume Martel et de Marie Massip. Une petite fille dépourvue de prénom meurt le 26 février 1738, très vite après ondoiement, "pour n'avoir pas eu le temps de la porter à l'église" Saint-Jacques. Henri est présenté à Saint-Michel le 21 juin 1739. Son père entretient sans doute des relations amicales avec la famille de sa première épouse puisque c'est son frère, Henri Fraisse, qui présente le nouveau-né sur les fonts baptismaux.

• 23 août 1739 : La mère de Joseph MASSIP meurt à l'âge de 70 ans sur la paroisse Saint-Michel, après avoir reçu les sacrements. Sa dépouille est ensuite transportée dans l'église de la paroisse Saint-Jacques, là où s'est déroulée sa vie. Mais que faisait-elle sur Saint-Michel ? Était-elle venue aider après la naissance de son petit-fils Henri ? Toujours est-il qu'après cette date, son fils le musicien et sa famille quittent Moissac pour Toulouse, à 65 km plus au sud.

• 22 juin 1741, Toulouse : Joseph MASSIP  et son épouse perdent Henri, leur garçon de deux ans.

• [Avant 1742], Toulouse : Joseph MASSIP est engagé comme serpent à la cathédrale Saint-Étienne.

• 10 août 1742 : Le joueur de serpent Joseph MASSIP est sollicité par le chapitre de la cathédrale de Rieux [Rieux-Volvestre est une petite ville des Pyrénées à 50 km au sud de Toulouse] pour venir renforcer sa musique à l'occasion de fêtes. Le chapitre de Saint-Étienne lui accorde trois jours à condition qu’il trouve un remplaçant "pour le motet que l'on chantera a l'eglise de la Dalbade pour la procession generalle du veu de Louis XIII".

• 15 août 1743, Toulouse : Joseph, toujours serpent à Saint-Étienne, et Louise Demaux, vont avoir, à partir de cette date, trois enfants qui seront tour à tour baptisés en ce lieu. Jean-Marie devient le filleul de Jean-Baptiste ROMAIN, un musicien de cette cathédrale. Le 5 janvier 1745, c'est l'organiste Jean-Charles DESFORAT et la veuve Pétronille Desforat qui sont les parrain et marraine du petit Charles. La benjamine est Catherine-Antonie qui est portée au baptistère le 9 janvier 1749 par Antoine Rougion et son épouse Catherine.

• 21 mai 1749 : Joseph devient veuf pour la seconde fois. Louise, âgée de 40 ans, est inhumée au cimetière Saint-Sauveur.

• 6 septembre 1749, Toulouse : Joseph MASSIP, serpent, obtient quinze jours de congés pour "aller en son pays regler quelques affaires domestiques". Le pays en question n’est pas précisé. Nous supposons qu'il s'agit de Moissac.

• 1751, Toulouse : La signature de Joseph MASSIP, joueur de serpent, est apposée sur plusieurs actes des registres paroissiaux de Saint-Étienne, toujours en compagnie de celle du maître de musique Nicolas Vincent LEVENS : le 21 juin 1751, à l'occasion du décès de Lin THOUIN, joueur de basse de viole, le 31 juillet, pour celui de Pierre TRESSOULIER, musicien et le 8 décembre 1751, à celui de Charles Nicolas BENARD, joueur de basson. Le corps de musique est durement touché en peu de temps.

• 9 juin 1752, Toulouse : Joseph MASSIP présente une nouvelle demande de congé, de trois jours, que le chapitre lui accorde.

• 15 septembre 1752 : Le sieur Tricart présente une demande de quinze jours d'absence pour Joseph MASSIP. Le chapitre donnera son accord  s’il trouve un remplaçant.

• 17 novembre 1752 : À la demande du maître de musique d’Albi, Jacques FONCÈS, Joseph MASSIP est autorisé à participer à la fête de Saint-Cécile en compagnie de JAZY, LACAZE et MARIZ.

• 7 juillet 1759 : Il obtient quatre jours de congés.

• 1er septembre 1759 : Il présente une nouvelle demande et obtient, cette fois, huit jours de congés.

• 22 novembre 1772, Toulouse : Joseph MASSIP, "serpent du chapitre Saint-Étienne", meurt à l'âge de 65 ans. il est inhumé le 23 novembre dans le cloître de Saint-Étienne.

Joseph Massip fut, sans nul doute, un excellent serpent, d'où son intégration au corps de musique de la cathédrale de Toulouse et les demandes de participation venant d'autres diocèses. Ce qui surprend et qui n'est pas expliqué, c'est la fréquence de ses congés obtenus.

Mise à jour : 2 janvier 2022

Sources
F- Ad82/ BMS Toulouse, Saint-Étienne ; F-Ad31/ 2 E IM 8436 ; F-Ad31/ 2 E IM 8457 et 8458 ; F-Ad82, BMS/ Toulouse, Saint-Étienne ; F-Ad82/ BMS Moissac Saint-Jacques ; F-Ad82/ BMS Moissac, Saint-Jacques ; F-Ad82/ BMS Toulouse, Saint-Étienne ; M. Lemouzy, "La chapelle de musique et l'orgue de Moissac", 1995 ; R. Machard, Les musiciens de la cathédrale St-Étienne de Toulouse…, 1973 ; R. Machard, Musiciens de la cathédrale St-Étienne…

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