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MAUBAN, Marie (1738-1779 ap.)
État civil
NOM : MAUBAN     Prénom(s) : Marie     Sexe : F
Date(s) : 1738-10-28   / 1779 ap.
Notes biographiques

L'invisibilité habituelle aux destins féminins d'autrefois n'a pas épargné mademoiselle MAUBAN. Son prénom n'est jamais livré par les sources directement relatives à sa pratique musicale. C'est par déduction – et donc sous toutes réserves – que l'on peut supposer qu'il s'agit de Marie MAUBAN.

• 28 octobre 1738, Orléans : À Notre-Dame-du-Chemin est baptisée Marie, née le même jour de Marie Leclair / Leclerc, l'épouse de François MAUBAN. Ses parents s'étaient mariés le 25 juin 1736, dans la même église. Son père est alors, de loin en loin, dit dans le registre paroissial "fabriquant" ou "faiseur de bas au métier", mais très vite on discerne que la famille a des liens forts avec le milieu musical de la ville. Le père est ensuite dit maître de danse, musicien, "symphonier" (en 1753)

• 9 avril 1746, Orléans :  La famille habite encore paroisse Notre-Dame-du-Chemin. Marie a 7 ans et demi. Pour la première fois, elle est choisie par ses parents comme marraine, pour le baptême de son petit frère Louis-François, né la veille. Le célébrant enregistre que la jeune marraine a "dit ne sçavoir signer", tandis que le parrain, sans doute un jeune garçon aussi, produit une grosse signature appliquée "Louis francois nicolas clement".

• 4 juin 1751, Orléans : La famille a depuis peu déménagé sur la paroisse Saint-Paul. Marie MAUBAN a bientôt 13 ans. Elle est marraine de l'une de ses petites sœurs, Marie. Sa signature ("marie mauban"), petite, discrète, ressemble à celle de son père.

• [fin 1752 ou en 1753] : La famille quitte Saint-Paul et s’installe pour quelque temps paroisse Saint-Éloi, c'est-à-dire au cœur de la ville.

• 26 janvier 1758, Orléans : Marie MAUBAN a 19 ans. Ce jour-là, elle est marraine d'une fille, née la veille paroisse Saint-Pierre-Ensentelée, de Marguerite Simon et de Charles Florent BRANCHE, lesquels se sont mariés le mois précédent. Le parrain est Louis TOSCAN, musicien. La marraine et le parrain signent ("Marie mauban"), ainsi que le père de l'enfant. Celui-ci, "musicien", est le premier violon de l'Académie de musique recréée par François GIROUST l'année précédente, avec le soutien des notables de la ville.

• Janvier 1762, Orléans : Dans le projet de budget de l'Académie de musique pour l'année 1762 (seul conservé), "MAUBAN et sa fille" sont prévus pour 250 livres. Sans certitude absolue, on peut penser qu'il s'agit de Marie, déjà mêlée au milieu musical local quatre ans plus tôt. Elle a alors 23 ans. Au sein de l'Académie de François GIROUST, elle côtoie des musiciens d'Église (Christophe MOYREAU, Louis LEVASSEUR, Jean-François FOUCART, Paterne GOURGOULIN, Florent VIGNON, Jacques BUDON, Gabriel LÉVÊQUE, Nicolas-Adrien FRANÇOIS, Pierre-Jean FOURNIER...) et des maîtres indépendants comme le violoniste Charles-Florent BRANCHE déjà cité, ou les maîtres à danser collègues de son père comme DARNAULT, qui jouent généralement du violon.
Quel pouvait être son rôle à elle ? Elle semble plutôt rangée avec les instrumentistes, dans l'ombre de son père, et avec une rémunération modeste (250 à partager en deux), loin des deux chanteuses solistes, Madame MONBRUN et Melle LUPOT pour lesquelles il était prévu un budget de 1 200 livres pour l'une et de 700 livres pour l'autre. Peut-être Marie MAUBAN pratiquait-elle le pardessus de viole comme le faisait vraisemblablement Marie-Louise ROBERT au même moment ?

• 6 avril 1764, Orléans : Les Affiches de l'Orléanois annoncent le programme du jour à l'Académie de musique. Après la pastorale Ismène, "musique de Rebel & Francœur", on pourra entendre "une cantatille, chantée par Melle MAUBAN". Le concert se terminera par un motet de MADIN. Cette mademoiselle MAUBAN chanteuse est-elle Marie ?

• 12 mai 1766, Orléans : À Saint-Pierre-Lentin, Mlle Marie MAUBAN, fille de "Mr" François MAUBAN et de "dame" Marie Leclerc, épouse Mr Pierre Roger fils d'un "bourgeois" de Ménars-la-Ville dans le diocèse de Blois, soit à une cinquantaine de kilomètres d'Orléans. La mariée est dite "de cette paroisse" et le rédacteur de l'acte précise qu'elle est accompagnée non seulement de ses père et mère, mais aussi "d'un grand nombre de parens et amis qui ont signé avec les époux et nous". Parmi les nombreux signataires, on identifie des musiciens d'Église (BUDON, FAGUER) et le maître à danser Jean ROBERT. Cela pousse à penser – encore une fois sans certitude…– qu'il s'agit bel et bien de la musicienne antérieurement rencontrée.

• 11 décembre 1772, Orléans : Une "demoiselle MAUBAN" demeurant rue St-Mesmin annonce dans Les Affiches de l'Orléanois qu'elle a une "jolie guitare à vendre à bon compte". S'agit-il de Marie ? Ou de l'un de ses nombreuses sœurs ou cousines ?

• Fin 1774, Orléans : Dans les Étrennes Orléanoises pour 1775, Mademoiselle MAUBAN figure dans la liste des “Maîtres de musique, pour la musique vocale”, enseignant rue du Cheval Rouge. Il n'est pas du tout certain qu'il s'agisse de la même demoiselle Mauban que celle du Concert de 1762.

• Mademoiselle MAUBAN figure de la même façon dans la liste des maîtres de musique pour l'année 1776 et pour l'année 1777 (Calendrier Orléanois). Elle ne figure plus en 1778 : cette année-là, le même almanach ne cite qu'Antoine MAUBAN, maître de danse et de violon, enseignant rue des chartiers.
Cette disparition de la sphère publique à cette date incite à penser que la Mademoiselle MAUBAN maîtresse de musique vocale des almanachs était plutôt Véronique MAUBAN, une jeune sœur de Marie. Dernière fille des Mauban/Leclair, née en mai 1755, Véronique se marie en effet le 12 janvier 1779.
Marie est présente au mariage de sa sœur et elle signe "Marie mauban fe Roger" : la musicienne de naguère est devenue "femme Roger".

Mise à jour : 14 novembre 2019

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1776 ; F-Ad45/ BMS Notre-Dame du Chemin, Orléans ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Lentin ; F-Ad45/ BMS St-Paul d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Ensentelée ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; Herluison et Leroy, "Notes artistiques…", 1897  ; Étrennes Orléanoises, curieuses et utiles… pour 1775

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