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MAURY, Jean, père (1733-1803)
État civil
NOM : MAURY     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Complément de nom : père
Autre(s) forme(s) du nom : MAURI
Date(s) : 1733-9-15   / 1803-12-11 
Notes biographiques

Jean MAURY est né à Pamiers, ville de plaine située sur l'Ariège, et sa vie s'y est déroulée dans son entier. Il y fut serpent au chapitre collégial du Camp jusqu'aux suppressions de 1790. Mais il mena beaucoup d'autres activités, à tel point qu'il fallut, à plusieurs reprises, s'interroger: était-il bien le musicien recherché ? La question était d'autant plus incontournable que d'autres habitants de Pamiers portaient ces mêmes nom et prénom, en particulier l'un d'entre eux  qui avait son âge à quelques semaines près.

• 15 septembre 1733, Pamiers [Ariège] : Jean MAURY naît sur la paroisse du Mercadal. C'est donc à l'église cathédrale qu'il reçoit le baptême. Ses parents, Marie Michau [ou Michel] et le voiturier Louis Maury y ont été mariés en 1730. Jean est le second d'une fratrie de huit enfants mis au monde entre 1731 et 1751. À dix ans, quand il est parrain de son frère Jean-Alexandre, il signe de manière tout à fait honorable. Nous ignorons où le futur joueur de serpent a été instruit et formé à la musique. Nous remarquons seulement qu'à l'âge des premiers apprentissages il maniait adroitement la plume, comme son père qui paraphait toujours de manière aisée l'acte de la cérémonie dont il venait d'être témoin.

• 26 août 1755, Pamiers : Jean MAURY a maintenant 22 ans. Il assiste au mariage d'un voiturier de sa paroisse. À cette occasion, nous apprenons qu'il est lui-même voiturier, c'est-à-dire transporteur comme son père.

• 10 mars 1767 : Il est témoin à une sépulture aux côtés d'un clerc tonsuré de la cathédrale. Le compte-rendu le qualifie de "metre de pension". Cette situation se renouvellera plusieurs fois tout au long des années 1767 et 1768. Sans doute tenait-il déjà une petite écolecomme celle qu'il évoquera en 1790.

• 6 février 1771 : MAURY épouse Louise Boyer [ou Boyé] dans la collégiale de Notre-Dame qui est l'église paroissiale de cette seconde paroisse.  Le jeune couple s'installe sur cette partie de la ville, ce qui signifie que le marié a définitivement quitté sa paroisse natale du Mercadal. L'activité professionnelle qui lui est attribuée est celle de marchand. Menait-il alors de front le travail de maître de pension et celui du commerce ?

• [1772] : Il est engagé comme joueur de serpent par le chapitre collégial de Notre-Dame-du-Camp, avec des honoraires fixés à cent-cinquante livres par an. C'est une opportunité. Il bénéficie en effet d'une fondation réalisée par le prêtre Faurie. Officialisée devant notaire le 12 janvier 1772, elle  crée, entre autre, un poste de serpent "en état de jouer le plain chant au chœur de la dite église" aux messes dominicales et aux fêtes annuelles. Il y travaillera sans doute avec Jean-Paul RABOLTE, un ancien enfant de chœur de la cathédrale Saint-Antonin qui fera plusieurs séjours assez brefs au chapitre collégial, comme joueur de serpent. 

• 4 février 1772 : Jean MAURY et Louise Boyer accueillent Louis, leur premier enfant. Fidèles aux habitudes, les parents donnent à leur fils le prénom de son grand-père paternel et le font présenter au baptême par un parrain et une marraine représentant les deux branches de la famille. Ici, Louis Maury et Jeanne Boyer. La dizaine de signatures qui prolongent le corps de l'acte de baptême évoquent de belles réjouissances pour fêter l'événement. Par la suite, Louise accouchera de cinq autres enfants en huit années. Pierre est baptisé le 16 mai 1773. Joseph, en juillet 1775, est tenu sur les fonts par un avocat en Parlement déjà présent, en 1771, au mariage des parents. François Louis Thérèse voit le jour le 8 avril 1777. Un second nouveau-né prénommé Louis est baptisé le 14 mai 1779, et Marie Louise Josèphe, l'unique fille de la fratrie, naît le 2 décembre 1781. À ce moment-là, leur père, Jean MAURY, n'était plus qualifié de marchand, mais de négociant.

• 1790 : Il est toujours joueur de serpent à la collégiale du Camp et ses honoraires n'ont pas varié. Mais nous ignorons tout du groupe qui assurait au chœur l'animation musicale et chorale. Au moment de la fermeture du chapitre, Jean MAURY adresse une supplique circonstanciée dans laquelle il demande que le montant des appointements versés jusque là par les chanoines lui soit conservé sous forme de pension. En échange, "si au cas où le chapitre ne subsiste plus à l'avenir", il s'engage à poursuivre son service, dans cette même église, sous la direction du curé. Il appuie sa demande sur son âge avancé de 57 ans, sur le fait qu'il a trois enfants à charge et une femme sans fortune personnelle susceptible de faire vivre la famille. D'autre part, il se dit contraint de "faire une école d'écriture et d'arithmétique" pour subvenir aux besoins de cette famille. Dans sa délibération de décembre 1790, le directoire du district de Mirepoix qui est tout à fait favorable à une pension de soixante-quinze livres, évoque un service de serpent qui aurait duré dix-neuf années et sur une famille constituée de huit personnes. 

• 26 octobre 1793 : Jean MAURY est maître de pension dans un établissement de la ville. Cette activité est attestée lors du décès d'une femme, événement que Maury est allé déclarer à la mairie, et l'officier de l'état-civil enregistrait toujours l'activité professionnelle du déclarant. Une démarche identique se produit quelques semaines plus tard. Il est par conséquent avéré que l'ancien serpent de la collégiale poursuit son métier de maître enseignant. 

• 11 décembre 1803 : Jean MAURY s'éteint dans sa ville de Pamiers, laissant veuve Louise Boyer. Était-il toujours en charge d'élèves? Dirigeait-il toujours son commerce? L'acte ne fait pas plus allusion au joueur de serpent qui servit à l'église collégiale chaque dimanche et jour de fête, et ceci pendant presque vingt ans. Le rédacteur rappelle uniquement son statut de propriétaire et lui donne un âge erroné: 63 au lieu de 70 ans. 

• 21 février 1811 : Marie Louise, la fille de feu Jean MAURY, épouse à Pamiers un  propriétaire de la petite ville de Saverdun. Cette cérémonie réunit autour de Louise Boyer au moins trois de ses enfants. Ainsi, est là, Louis MAURY, son dernier fils, celui qui est né en 1779 et qui fait carrière dans la gendarmerie. Tout laisse supposer qu'il est vraisemblablement ce garçon enfant de chœur du chapitre cathédral présent en 1790.

•23 septembre 1821, Saverdun [Ariège] : "Dame" Louise Boyer, la veuve de Jean MAURY, s'éteint à l'âge de 80 ans "en la maison du sieur Cyprien Lafont son beau-fils", c'est-à-dire auprès de sa fille Marie Louise.
 

26 juin 2019

Sources
F-Ad08/ État civil Pamiers ; F-Ad09/ 3 L 38 ; F-Ad09/ 5 E 4650 ; F-Ad09/ BMS Le Mercadal, Pamiers ; F-Ad09/ BMS Pamiers, paroisse Mercadal ; F-Ad09/ BMS du Mercadal, Pamiers ; F-Ad09/ BMS, Le Camp, Pamiers ; F-Ad09/ BMS, Le Mercadal, Pamiers ; F-Ad09/ BMS, Notre-Dame du Camp, Pamiers ; F-Ad09/ BMS, Notre-Dame-du-Marcadal, pamiers ; F-Ad09/ État-civil Pamiers ; F-Ad09/ État-civil, Pamiers ; F-Ad09/ État-civil, Saverdun ; F-An/ DXIX/030/482-2/05 ; F-An/ DXIX/092/797/07 ; F-An/ DXIX/099/21/56

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